John Everard

Vous cherchiez un ouvrage référence sur cette sympathique contrée qu'est la Corée du Nord ? Alors vous êtes au bout de votre quête.

John Everard a été ambassadeur des USA en Corée du Nord dans les années 2000 et vient nous livrer ici sa vision de ce pays.

Il aurait pu se contenter d'égrainer la litanie des dysfonctionnements, absurdités et anachronismes du régime des Kim mais il a fait bien plus. Et bien mieux

Dire que cet ouvrage est exhaustif serait sans doute abusif mais quand même.

Bien sur , l'auteur revient sur l'installation des Kim au pouvoir, sur leur politique, la façon dont ils tiennent le pays et comment, telles des moules en fin de de vie, ils s'accrochent à leur poteau.

Il va beaucoup plus loin, en plongeant dans la société Nord Coréenne et en nous immergeant dans le quotidien de ce peuple/ Les repas, les distractions, les vacances, le travail, le mariage….

On apprend énormément de choses, enfin moi, sur ce peuple sacrifié mais qui depuis quelques années tentent de s'extirper du marasme dans lequel on l'a plongé.

Des anecdotes, il y en a pour raconter à ses petits enfants pendant des années .

Je vais juste en livrer une . La Corée du Nord a été très jalouse de la nomination de Séoul pour organiser les JO en 1988 . Elle va parallèlement organiser l'année d'après des jeux mondiaux , qui vont lui coûter la peau des fesses qu'elle avait déjà bien fripée. Les dépenses colossales vont plonger le pays dans une crise extrêmement profonde dont il ne s'est pas relevé et dont il ne se relèvera pas seul.



A partir de cette crise, qu'une famine dévastatrice va amplifier, le régime va changer de stratégie et arrêter de vanter la grandeur de la Corée du Nord et le fait qu'ici , c'est bien mieux qu'ailleurs . Elle va stigmatiser tous les autres pays qui veulent tous du mal à ce si grand pays et qui engendre ces difficultés .



Le passage sur l'arrivée au pouvoir du premier Kim en 45 et la construction du mythe l'entourant est un grand moment du livre, entre Cendrillon et Terminator , ce qui laisse une fenêtre assez béante :)



Est ce une lecture facile ? Oui, sans aucun doute . Les parties sont bien délimitées, les chapitres concis et précis et l'auteur est plein d'empathie et non dénué d'humour.

J'ai pris mon temps, un peu chaque jour je suis venu retrouver ce peuple fier, sacrifié sur l'autel de la folie des Kim. Ce peuple qui courbe l'échine parce qu'il a eu le malheur de naitre un peu au nord du 38 ème.

Les dernières lignes de ce livre semblent avoir été écrites en 2012 et le barjot actuellement aux manettes de ce pays est en passe de prendre les clés du camion. L'auteur, avant même que cela ne commence , émet de gros doutes sur les perspectives du pays ….



Merci pour l'envoi de ce livre aux éditions Decrescenzo et à Babelio.

Merci aux éditions DeCreszenzo et à Babelio pour ce partenariat.

Je ne suis pas forcément attirée par ce qui concerne l’Asie, cependant je résiste difficilement à un livre qui parle de la Corée du Nord, parce que les documents sur ce pays sont rares.

L’auteur est un diplomate qui a ainsi pu avoir une vision privilégiée de ce pays, un des rares étrangers à y mettre admis, un étranger qui a aussi souhaité être en contact avec les coréens, sans forcément rester enfermé dans la tour d’ivoire de l’ambassade. Diplomate ne signifie pas être naïf, il ne nous vend pas une vision idyllique de la vie en Corée du Nord, il sait qu’il n’a pas tout vu, qu’il est impossible de tout voir d’ailleurs, et parle toujours avec précautions, confrontant ce qu’il a vu et entendu pendant son séjour. Il cite également d’autres références littéraires, intéressantes à lire pour ceux qui pratiquent couramment l’anglais.

Le livre est divisé en chapitre clairement identifié, ce qui permet au lecteur de lire directement le chapitre qui l’intéresse : nous ne sommes pas dans un roman, et zigzaguer dans cet essai n’est pas un souci. Il ne nous parle pas seulement de la vie quotidienne en Corée du Nord, ou plutôt en RPDC, mais aussi de l’histoire de ce pays et de son rapport au monde, à un moment où la Corée du Nord se retrouve sous les feux de l’actualité.

Un livre à recommander à tous ceux que l’Asie intéresse.

A première vue le titre est trompeur. "La Corée du Nord à Bicyclette", n'est pas vraiment le récit d'un "cyclopédaliste" (expression sortie de la bouche d'un enfant couramment utilisée chez moi, mais pas encore agrée par l'Académie Française à ma connaissance). Mais le sous titre est très parlant "Un diplomate à Pyongyang" ! J'ai abordé cet essai un peu sceptique, mais j'ai vite été conquise et je l'ai dévoré d'un bout à l'autre. Certes je ne suis pas ignorante, mais John Everard m'a fait découvrir la face cachée de la Corée du Nord et les origines de la situation dans laquelle elle se trouve actuellement. En poste à Pyongyang, observateur attentif et discret, il s'exprime simplement, avec humour et clarté. C'est à bicyclette qu'il a parcouru les environs de la capitale, dans la limite impartie par les autorité locales, Certes il était en poste de février 2006 à juillet 2008, le temps passe, mais les choses n'ont pas énormément changé depuis. Il dit de cet ouvrage "J'y décris essentiellement ce que j'ai observé autour de moi et la vie des Coréens que je connaissais". Pour ma part, je trouve que c'est réussi.

Je remercie les organisateurs de Masse critique et Decrescenzo Editeurs pour m'avoir fait découvrir cet ouvrage que je vais m'empresser de faire circuler.

Tout d'abord merci aux Editions Decrescenzo pour ce livre reçu dans le cadre de la masse critique.

John Everard est un ancien diplomate qui a travaillé et donc vécu en Corée du Nord, il s'agit donc là du témoignage d'un homme qui a cotoyé ce peuple presque "coupé du reste du monde". On a l'habitude de voir des reportages qui traitent essentiellement des rapports de la Corée du Nord avec les Etats-Unis, des menaces de Kim Jung-un et de ses frasques. Mais on parle rarement de la population de ce pays.

A travers ce livre on a donc une approche différente. Bien que ce ne soit pas un roman, la découpe des chapitres en fait un ouvrage agréable à lire et accessible à tous. L'auteur nous parle de la société et de l'économie, de la famine d'après guerre mais aussi du régime et de ses rapports avec la communauté internationale.

Ce livre s'adresse à tous ceux qui veulent en savoir plus sur la Corée du nord sans se limiter à ce qu'on nous offre dans les médias. C'est le pays vu de l'intérieur. Il est également agrémenté de photos. On apprend plein de choses sans que ce soit indigeste pour qui n'a pas l'habitude de lire des ouvrages documentaires. C'est très très intéressant, je recommande chaudement !

Très surprise par la facilité avec laquelle on entre dans cette analyse, je le recommande à toux ceux qui s'intéressent de près ou de loin à la Corée du Nord. Il est découpé en de multiples petits chapitres comme autant de fragments dévoilés sur la vie dans ce pays. A prendre cependant, avec du recul car, et l'auteur l'affirme lui même, il n'a eu accès qu'à un pan de la vie des coréens, celui de l'élite résidant à Pyongyang et beaucoup de choses lui sont restées cachées car cela reste un état avec un système de contrôle particulièrement efficace, notons également que parler pour un nord-coréen à un étranger peut être punissable.



Ce que notre auteur a gagné en discutant, en enfourchant son vélo, en travaillant dans le pays restent cependant très enrichissants pour nous qui en savons si peu sur ce pays. On s'imagine mieux la vie à Pyongyang, son système éducatif, sa musique, son art, la santé, les vêtements portés, le travail, ...

J'ai particulièrement aimé cette partie et celle sur les étrangers également.



Toute la partie sur la nature du régime est très instructive. On comprend mieux pourquoi il est compliqué d'établir des relations durables et pourquoi ce pays campe sur ses positions.



J'ai apprécié le regard de l'auteur sur la population qui, même s'il ne nie pas le conditionnement effectué par le régime, rend au peuple sa juste place d'êtres humains ayant les même qualités et défauts qu'ailleurs mais juste plus débrouillards, plus créatifs, ... avec d'autres systèmes de valeurs ni plus mauvais, ni meilleurs qu'on peut trouver ailleurs.


Lien : https://depuislecadredemafen..

Ambassadeur pendant 10 ans, jusqu'en 2008, à Pyongyang en « RPDC », l'auteur décrit d'abord dans ce documentaire les conditions de vie des Nord-Coréens, généralement de classe moyenne-supérieure, qu'il a pu côtoyer régulièrement : employés désoeuvrés des administrations, paisibles commerçants des marchés, restaurateurs proposant à peine plus que riz et kimchi, policiers adaptant les règles selon le bakchich... Il nous promène aussi en-dehors de la ville dans les fermes pauvres qui l'entourent où plants et récoltes de riz se font à la main avec des méthodes dignes de l'agriculture française du début du 20e. Ce qui frappe le lecteur ce n'est pas l'omniprésence du régime, car l'auteur en parle peu, c'est l'importance des ONG qui ont assuré presque seules la survie des Nord-Coréens pendant la famine des années 90, et celle actuelle de la Chine qui s'est imposée comme un partenaire commercial indispensable et y a exporté des produits que le pays est incapable de produire (électroniques mais aussi vestimentaires), faisant vaciller l'image du pays infaillible que le régime voudrait encore faire perdurer. Tous ces habitants, autres que la classe privilégiée des dignitaires. n'ont pas d'autre choix que de supporter le grand froid l'hiver, les coupures d'électricité fréquentes, l'alimentation peu variée et en faible quantité, les transports en commun surchargés, un système de santé moyenâgeux (on ampute pour une fracture !).

La seconde partie du document s'intéresse plus à la vie de l'ambassade et de ses semblables, et fait un point historique sur le régime politique de la RPDC : relations des ambassades représentant l'UE avec le pouvoir, réceptions et quotidien - souvent éprouvant pour les conjoints partagés entre ennui et angoisse. L'auteur termine par un bilan des relations internationales peu encourageant déjà en 2012 puisque selon lui les élites dirigeantes n'ont aucun intérêt dans le changement de régime - la famine ou les restrictions ne les touchent pas, et les aides sont « insultantes» et constituent même un levier politique ! - ou dans la dénucléarisation.

Ce livre aurait pu présenter un intérêt supérieur s'il avait décrit une réalité plus contemporaine : l'auteur lui-même reconnaît que les choses ont dû changer depuis qu'il est parti et s'exprime parfois à l'imparfait et au conditionnel. Toutes les références du livre datent de 2012 au mieux ...

La partition du livre est aussi la source de répétitions.

Une lecture globalement intéressante, qui aurait mérité une actualisation. Merci à Masse Critique !

Un livre passionnant (merci Masse Critique)

L'auteur a été diplomate pendant deux ans en Corée du Nord et nous rend compte de cette expérience par le petit bout de la lorgnette.

C'est à dire qu'il nous fait part de tous les aspects de ce pays (la nourriture, les habitations, le système politique, l’économie, les relations diplomatiques...) par ses petites expériences quotidiennes (acheter des nouilles, être reçu par un dignitaire, faire du vélo, prendre la voiture..). Les deux derniers chapitres consacrés à la naissance du régime et aux relations internationales sont plus classiques dans l'approche mais reste vraiment très agréables à lire.

Par conséquent, ce livre est à la fois pointu et très abordable. Point de pédanterie ni de dogme dans ce livre, mais de l'érudition associée à de l'humilité. C'est tout à l' honneur de l'auteur tellement ce pays semble insaisissable et plus complexe qu'il n'y paraît où les habitants semblent à la fois soumis et conscients de leur sort.

Le seul bémol est que tout ce qui est raconté date de la période 2006-2008, légèrement mis à jour jusqu'en 2011 (mort de Kim Jong-Il)... mais je pense que Kim Jong-Un n'a pas tant fait bouger les choses que cela depuis cette date, ce qui rend le livre toujours d'actualité...