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Citations de John Fante (686)


Il n'y a pas grand-chose à raconter. L'herbe élargit la conscience des cerveaux ratatinés. Tu en as besoin parce que tu es un crétin.
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Pénétrer dans le bureau de recrutement équivalait à ouvrir un roman de Dostoïevski. L'aspect glacé de la bureaucratie figeait votre moelle; la machine du pouvoir officiel commençait aussitôt à vous dévorer.
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A mon retour de Rome, Jamie avait cinq mois, et je l'ai détesté comme jamais parce qu'il avait des coliques et braillait encore plus que Tina. Les hurlements d'un enfant! Faites-moi avaler du verre pilé, arrachez-moi les ongles, mais ne me soumettez pas aux cris d'un nouveau-né, car ils se vrillent au plus profond de mon nombril et me ramènent dans les affres du commencement de mon existence.
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Ma mère m'écrivit :
"Pauvre Mme Santucci... Son garçon est de retour après trois années d'absence, et il est communiste.Elle m'a demandé de prier pour lui.
Un si gentil garçon. Je ne parviens pas à croire qu'il communiste. Je trouve qu'il n'a absolument pas changé...
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Mon conseil à tous les écrivains qui débutent est très simple. Je leur recommanderais de ne jamais éviter une expérience nouvelle. Je les exhorterais à vivre la vie dans toute sa crudité, la prendre bravement à bras-le-corps, l'attaquer à poings nus.
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Dans le caniveau je repère un long mégot. Je le ramasse sans gêne aucune, et je l’allume, un pied dans le caniveau, j’en tire une grande bouffée et souffle la fumée en direction des étoiles.
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Quelque chose comme une grosse fleur s'est mise à pousser entre nous deux, une pensée qui prenait forme et parlait du gouffre qui nous séparait.
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1933 fut une mauvaise année

Des rêveurs, une maison pleine de rêveurs.Grand-maman rêvait de son village dans les lointaines Abbruzes.Mon père rêvait de rembourser toutes ses dettes et de poser des briques côte à côte avec son fils.Ma mère rêvait de sa récompense céleste avec un mari joyeux qui ne courrait plus la gueuse. Ma petite sœur Clara rêvait d'entrer dans les ordres, et mon petit frère Frederick avait une folle envie de grandir pour devenir un cow- boys.Fermant les yeux, j'ai entendu le bourdonnement des rêves qui emplissaient la maison, puis je me suis endormi.

( Christian Bourgois, 1987, p.105)
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John Fante
Ce devait être l'amour, mais pourtant c'était peut-être seulement son maillot de bain.
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"Le voyage était épuisant, mais il m'a donné le temps de réfléchir à ce que j'allais dire à Harriet. Parfois, la simple vérité se révèle très utile. Un homme ne perd pas forcément la force en expriment dignement, simplement, les faits bruts."
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"_As-tu parlé de lui aux enfants ?
_Je crois. Pourquoi ?
_Mieux vaut savoir qu'être ignorant."
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Mais je suis pauvre et mon nom se termine par une voyelle, alors ils me haïssent, moi et mon père et le père de mon père, et ils n'aimeraient rien tant que de me faire la peau et m'humilier encore, mais à présent ils sont vieux, en train de crever au soleil au milieu de la rue, en pleine chaleur, en pleine poussière, tandis que moi je suis jeune, plein d'espoir et d'amour pour mon pays et mon époque ; alors quand je te traite de métèque ce n'est pas mon cœur qui parle mais cette vieille blessure qui m'élance encore, et j'ai honte de cette chose terrible que je t'ai faite, tu peux pas savoir.
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...ça allait être un Noël minable. D'ailleurs, Arturo détestait cette période, car il pouvait oublier sa pauvreté si les autres ne la lui rappelaient pas...
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Vous mangerez des hamburgers toute l'année, année après année ; vous serez là à croupir dans des chambres ou des appartements cradingues et infestés de bestioles, mais tous les matins vous verrez le beau soleil, le sempiternel ciel bleu, et les rues seront pleines de femmes superbes que vous ne posséderez jamais et les nuits chaudes semi-tropicales sentiront bon la romance que vous ne connaîtrez jamais, mais ça fait rien les gars vous serez quand même au paradis, au pays du soleil.
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Elle m'a passé le bras autour du cou. Elle m'a tiré la tête et m'a enfoncé ses dents dans la lèvre inférieure. Je me suis débattu pour me dégager parce que ça faisait mal. Elle est restée à me regarder regagner l'hôtel, tout sourire, un bras passé par-dessus le dossier du siège. J'ai sorti mon mouchoir pour m'essuyer les lèvres. Le mouchoir avait du sang dessus. J'ai suivi la grisaille du couloir, jusqu'à ma chambre. À peine j'ai fermé la porte que tout le désir qui m'avait fait défaut juste un moment auparavant s'est emparé de moi. Il me cognait le crâne et m'élançait dans les doigts. Je me suis jeté sur le lit et j'ai déchiré l'oreiller avec mes mains.
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Elle était jeune, ronde comme une boule de neige, nantie de mamelles blanches flasques et d'un perpétuel sourire sur son faciès serein. Elle est arrivée droit sur moi et a levé des yeux bleus étincelants, tandis que son groin palpitait de plaisir. Griswold a baissé la main qu'elle a reniflée. Quand j'ai tendu le bras, elle a joyeusement couvert de bave ma paume qui caressait son museau chaud. Stupide s'est aussitôt posé contre elle pour lécher sa gueule et ses yeux. Il était fou d'elle. "Quel age a-t-elle ? Y a-t-il quelque chose entre eux? Je veux dire, ont-ils des rapports ensemble?
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Le chemin du coeur est le même pour un chien que pour un homme.
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Il était un chien, pas un homme, un simple animal qui en temps voulu deviendrait mon ami, emplirait mon esprit de fierté, de drôlerie et d’absurdités. Il était plus proche de Dieu que je ne le serais jamais, il ne savait ni lire ni écrire, et cela aussi était une bonne chose. C’était un misfit et j’étais un misfit. J’allais me battre et perdre ; lui se battrait et gagnerait. Les grands danois hautains, les bergers allemands arrogants, il leur flanquerait une bonne dérouillée, il en profiterait même pour les baiser, et moi je prendrai mon pied.
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Et je pensais à eux, couché sur mon lit tout en fixant les globules de lumière rouge du St Paul Hôtel qui sautaient dans ma chambre et puis disparaissaient, et je me sentais misérable comme ce n'est pas permis parce que ce soir je m'étais conduit comme eux. Smith, Parker, Jones et toute l'engeance, je n'avais jamais été comme eux jusqu'ici. Ah, Camilla ! Quand j'étais môme au Colorado, c'étaient Smith, Parker et Jones qui me mortifiaient avec leurs noms horribles, qui m'appelaient Rital, Wop ou Macaroni ; c'étaient leurs enfants qui me faisaient du mal, tout comme je t'ai fait du mal ce soir. Ils m'ont fait tellement mal que je n'ai jamais pu devenir comme eux ni leur ressembler. (...)
Mais je suis pauvre et mon nom se termine par une voyelle, alors ils me haïssent, moi et mon père et le père de mon père, et ils n'aimeraient rien tant que de me faire la peau et m'humilier encore, mais à présent ils sont vieux, en train de crever au soleil au milieu de la rue, en pleine chaleur, en pleine poussière, tandis que moi je suis jeune, plein d'espoir et d'amour pour mon pays et mon époque ; alors quand je te traite de métèque ce n'est pas mon cœur qui parle mais cette vieille blessure qui m'élance encore, et j'ai honte de cette chose terrible que je t'ai faite, tu peux pas savoir.
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Au réveil, ma première pensée a été pour le chien et je suis sorti du lit d’un pas chancelant. J’ai éclaboussé d’eau mon visage et regardé vers le sud par la fenêtre. La journée s’annonçait splendide. L’orage avait lavé puis astiqué le monde. La mer était une immense tarte aux mûres et le ciel brillait comme le manteau de la madone. L’air sentait les pins et le sel, et je distinguais les îles de Santa Barbara distantes de quarante miles, à cheval sur l’horizon comme une bande de baleines bleues. C’était le genre de journée qui torturait un écrivain, si belle qu’il savait d’avance qu’elle lui volerait toute son ambition, étoufferait la moindre idée née de son cerveau.
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