John M. Del Vecchio

Vietnam, 1970. Les troupes aéroportées américaines s'enfoncent dans la jungle pour tenter de démanteler le QG viet enfui dans la cuvette du Khe Ta Laou, la 13ème vallée. Longue marche dans l'enfer vert où la mort guette à chaque pas. C'est à la fois un reportage (l'auteur a été correspondant de guerre) et un roman avec une technique de narration remarquable : l'action et la psychologie se relancent l'une l'autre. Dur et captivant.

Deux semaines d'engagement près de la frontière du Nord-vietnamienne, pour un bataillon américain. Deux semaines de lente spirale vers l'enfer, le visage d'une guerre mis à nu sans complaisance.

Août 1970 : la compagnie Alpha, 7e bataillon, 402e d'infanterie, est engagée dans une vaste opération aéromobile visant à pénétrer dans la « 13e vallée », non loin de la frontière avec le Nord-Vietnam. Le commandement américain soupçonne la présence d'un important QG enfoui au coeur de ce sanctuaire ennemi.



Inspiré de faits réels, « La 13e vallée » est le récit minutieux, précis jusqu'à l'hallucination, de ces deux semaines de « lente descente en spirale vers l'enfer », pour des hommes que nous allons apprendre à connaître : le lieutenant Rufus Brooks, seul Noir à commander une compagnie; le sergent Daniel Egan, devenu un parfait animal de jungle, car il sait que sa survie est à ce prix; James Chelini, le bleu qui va faire son apprentissage, au risque d'y laisser sa raison. Chacun, dans sa mémoire, porte ses espoirs, ses échecs, ses amours, que la guerre a interrompus et va mûrir ou détruire. Au sein de la compagnie, l'Amérique reproduit en réduction ses conflits raciaux, sociaux, politiques, exacerbés pour certains et, pour d'autres, dépassés par une solidarité nouvelle.



Ex-correspondant de guerre et témoin direct de certains des faits rapportés, John Del Vecchio n'a écrit ni un roman à thèse ni un pamphlet. Il donne la parole à chacun de ses personnages et nous décrit le visage que la guerre présente chaque jour au fantassin : d'abord la fatigue, la crasse, la peur, les mille pièges de la jungle et parfois la mort, toujours soudaine et horrible. Par son ampleur, sa complexité et sa force narrative, le roman de Del Vecchio évoque « Les Nus et les morts » de Norman Mailer. C'est le livre d'une génération, d'une guerre, d'une blessure jamais refermée dans la conscience de l'Amérique.