Retrouvez vos "Live Books" du premier numéro saison 2 de Gérard Part En Live ici :
Batman - White knigh de Sean Murphy et Matt Hollingsworth aux éditions Urban Comics
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Le lambeau - Prix Femina 2018 de Philippe Lançon aux éditions Gallimard
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Idiotie - Prix Médicis 2018 de Pierre Guyotat aux éditions Grasset https://www.lagriffenoire.com/122345-...
Leurs enfants après eux - Prix Goncourt 2018 de Nicolas Mathieu aux éditions Actes Sud https://www.lagriffenoire.com/121213-...
Le sillon - Prix Renaudot 2018 de Valérie Manteau aux éditions Le Tripode https://www.lagriffenoire.com/122541-...
Avec toutes mes sympathies Avec toutes mes sympathies de Olivia de Lamberterie aux éditions Stock
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La brigade des cauchemars Tome 2 de Franck Thilliez et Yomgui aux éditions Jungle
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La brigade des cauchemars, Tome 2 de Franck Thilliez Jungle
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Mujirushi ou Le signe des rêves (Tome 2) de Urasawa,Naoki et Nguyên,Ilan aux éditions Futuropolis
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Concours pour le Paradis de Clélia Renucci aux éditions Albin Michel
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Le dernier Vénitien: roman de Gilles Hertzog aux éditions Grasset
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La Neuvième Heure La Neuvième Heure de Alice McDermott et Cécile Arnaud aux éditions Quai Voltaire
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Le crépuscule de Shigezo de Sawako Ariyoshi et Jean-Christian Bouvier aux éditions Mercure de France
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Le miroir des courtisanes de Sawako Ariyoshi aux éditions Picquier Poche
Les inséparables de Julie Cohen et Josette Chicheportiche aux éditions Mercure de France
SHI - tome 3 - Revenge ! de Zidrou et Homs aux éditions Dargaud
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Noise T01 de Tetsuya Tsutsui et David Le quere aux éditions Ki-oon
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La vérité sort de la bouche du cheval de Meryem Alaoui aux éditions Gallimard
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Une autre histoire de la littérature française (Tome 1 et 2) de Jean dOrmesson aux éditions Folio
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Histoire du monde de Odd Arne Westad, John M. Roberts, Jacques Bersani au éditions Tempus
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Ceux de 14 de Maurice Genevoix aux éditions Flammarion
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Rroû de Maurice Genevoix et Anne Wiazemsky aux éditions La Table Ronde
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La Dernière harde de Maurice Genevoix aux éditions Flammarion
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Il faut flinguer Ramirez - Tome 01 de Nicolas Petrimaux aux éditions Glénat
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La cité des rêves de Tyler Anbinder et Simon Duran aux éditions Perrin
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L'Affaire Rose Keller de Ludovic Miserole aux éditions French Pulp
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Le rôle des Grecs fut déterminant dans l'avènement de ce monde, et c'est par eux que son histoire doit commencer. Ils ont contribué, plus que tout autre peuple, à lui donner son dynamisme, son aura mythique et sa force d'inspiration.
Quand donc commence l'histoire?
Quoi qu'il en soit, la créature qui s'apprête à franchir sous nos yeux le seuil qu'il a fera entrer dans l'histoire nous est déjà familière: c'est l'Homme, ce faiseur de changements.

C’est une douche froide plutôt qu’écossaise que Malthus administre à cette vision. A ses yeux, quels que puissent être les effets de la croissance de la population, elle ne peut à terme que provoquer une catastrophe et des souffrances pour sa portion la plus importante – celle des pauvres. Il explique que les ressources terrestres ont des limites, définies par la quantité de terres disponibles pour la culture, ce qui à son tour limite la population. Or, la population a toujours tendance à s’accroître à court terme, rétrécissant d’autant ses marges de subsistance. Quand cette marge est épuisée, la famine s’installe. La population diminue alors, jusqu’à atteindre un chiffre correspondant à la nourriture disponible pour sa subsistance. Ce mécanisme ne peut être enrayé que si les hommes et les femmes s’abstiennent de faire des enfants (la prudence devant également les pousser à se marier tard) ou par des catastrophes comme les épidémies ou les guerres.
Avec le recul, et malgré son caractère brutalement binaire, la guerre froide fait penser aux guerres de religion européennes des XVIe et XVIIe siècles, quand l'idéologie pouvait être source de violence, de passion et parfois entraîner l'adhésion des masses, sans jamais parvenir à embrasser toute la complexité des courants de pensée de l'époque.

En 1900, la civilisation européenne est de loin la plus avancée de toute l’histoire sur le plan matériel. S’ils sont divisés sur cette question, les Européens ne peuvent contester que leur continent produit des richesses dans des quantités sans précédent, et qu’il exerce, sur le reste du globe, sa puissance et son influence dans des proportions supérieures à toutes les autres civilisations du passé. Les Européens (et leurs descendants) dominent le monde. Leur domination est politique pour l’essentiel, et s’exerce de manière directe. De larges portions de la planète sont peuplées par des Européens. Les nations non européennes encore politiquement et formellement indépendantes de l’Europe doivent, pour la plupart d’entre elles, se plier aux désirs des Européens et accepter les interférences de l’Europe dans leurs affaires internes. Rares sont les peuples indigènes en état de résister et, quand ils y parviennent, c’est le plus souvent au prix d’une défaite culturelle, car toute résistance victorieuse nécessite l’adoption des méthodes européennes et donc d’une forme d’européanisation.
La population s’accroît partout, mais à un rythme différent et à d’autres périodes. Les régions agraires les plus pauvres de l’Europe de l’Est connaissent ainsi leur pic de croissance au cours des années 1920 et 1930. C’est que le mécanisme de base de l’accroissement de la population est celui du recul de la mortalité. Jamais dans l’histoire la chute du taux de mortalité n’est aussi spectaculaire qu’au cours du XXe siècle. Elle débute dans les pays les plus développés d’Europe à la fin du XIXe siècle. Avant 1850, la plupart des nations européennes ont des taux de natalité légèrement supérieurs à leurs taux de mortalité et les deux sont à peu près identiques dans tous les pays. Ces taux démontrent à quel point les déterminants fondamentaux de la vie humaine dans un environnement essentiellement rural ont été peu affectés par le progrès.
La région où tout commence – que, faute de mieux, nous appellerons l’Eurasie centrale – couvre une très grande superficie. C’est une sorte d’immense corridor qui s’étend sur quelque 6 000 kilomètres d’est en ouest. Bordé au nord par le mur de la grande forêt sibérienne et au sud par des déserts, de hautes chaînes montagneuses et les plateaux du Tibet et de l’Iran, ce couloir est dans sa majeure partie une steppe herbeuse dont la frontière avec les zones désertiques est fluctuante. Les déserts abritent de grandes oasis qui depuis toujours constituent une part caractéristique de leur économie. Des peuplades s’y établissent, dont le mode de vie suscite antagonismes et jalousies chez les nomades. Les oasis sont plus fréquentes et plus luxuriantes à proximité des deux grands fleuves que les Grecs connaissent comme l’Oxus et le Jaxarte.
Les « Romains » de l’époque de Justinien se savent très différents des autres hommes, et ils en sont fiers. Ils appartiennent à une civilisation particulière, la meilleure que l’on puisse concevoir, aux yeux de certains d’entre eux du moins. En cela, ils ne sont pas les seuls : on peut en dire autant d’autres populations, des Chinois par exemple. Sur tous les continents, l’Australasie exceptée, la civilisation est à l’œuvre bien avant la naissance de Jésus-Christ, creusant en accéléré les fossés apparus entre les comportements humains de l’époque préhistorique.
Le monde civilisé est encore étranger à la majeure partie du globe, mais au sein des régions qu’il couvre, encore relativement restreintes, opèrent des cultures puissantes, spécifiques, souvent conscientes de leur particularité et dotées d’une grande indépendance. Les différences vont se creuser encore pendant un millier d’années. Vers 1500, le genre humain est probablement plus hétéroclite qu’il ne l’a jamais été et ne le sera jamais. On n’y trouve encore aucune culture dominante.