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Critiques de John Russell (10)
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Francis Bacon

Comme quoi la première impression n’est pas toujours la bonne !

J’avais délaissé ce livre pour une seule raison : je trouve aberrant d’illustrer un ouvrage sur un peintre avec des reproductions de ses tableaux en noir et blanc, là où les couleurs vous sautent à la gorge et font partie intégrante de l'œuvre. Exit donc.

Ceci étant dit, l’ayant depuis peu sauvé des eaux et dévoré avec avidité, je vais de nouveau étaler une de mes nombreuses contradictions :

C’est LE plus bel écrit que j’ai lu à ce jour sur Francis Bacon.



John Russel a cette intelligence du cœur qui qualifie les grands biographes. Contrairement à d’autres, où l’on tombe soit dans l’admiration sans borne, qui sanctifie à chaque page le dieu vivant Bacon (un comble pour un artiste sans dieu ni maître, qui tend à nous montrer à quel point le ciel est vide) où dans un tutoiement du génie, qui complaît sans doute de ravissement l’auteur dudit ouvrage, mais qui exacerbe la lectrice que je suis.



Rien de cela, ici. Tout sonne juste. Il n’y a pas de complaisance, ni de tentative verbeuse de donner une interprétation pompeuse (et pompante) des œuvres du peintre. John Russel nous projette dans l’atelier de Bacon, cet espace de création hallucinant, débordant d’un fatras de revues déchirées, de photos accolées pêle-mêle à des morceaux de journaux ou autres sources d’inspirations visuelles, grappillées à gauche et à droite par le peintre, et tout cela dans un amoncellement de tubes et de pots de peintures vides, entamées, séchées, de pinceaux collés... Tout un univers d’immondices pour certains, de reliques pour d’autres.



Son propos est équilibré, le récit de la vie personnelle du peintre ne prend pas le dessus sur celui de sa vie artistique. Les deux s’entremêlent et les cloisonnements tombent. John Russel met en avant l’influence de la photographie dans l'œuvre de Bacon, comme ce fut le cas pour beaucoup d’autres. Mais il sait mettre en lumière ce regard particulier de l’artiste pour qui la photo est plus un vecteur de création qu’un support artistique. Il sait nous rendre l’évolution de la peinture de Bacon au fil du temps : ses difficultés, ses obsessions, ses grands moments d’euphorie et de désespoir et nous montre l’impact qu’elle a eu sur ses contemporains.

Il faut lire la présentation des portraits et toute la recherche du peintre autour de cette vérité de l’être, qui en ressort grandi là où le premier regard nous présente une humanité torturée.



Je n’avais pas besoin de ce livre pour apprécier le peintre, ni aimer sa peinture ; mais je suis restée profondément émue, la dernière page lue, devant le portrait de cet homme digne, entier, provocant par dépit plus que par mépris, faisant fi des conventions et des carcans.



« Bacon était, à l'image de ses portraits, un « esprit ressuscité ».

(…)

Mais en avril 1992, à Madrid, la ville de Vélazquez, le sort eu raison de lui et Francis Bacon mourut subitement. On pleura en lui l'artiste, mais aussi – en silence, loin des hommages de circonstance – le personnage à jamais inoubliable, parmi ceux qui ont vécu le pinceau à la main. »
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La Conquête du bonheur

Un livre de Bertrand Russell est pour moi toujours un petit bijou. Peut-être pas un diamant, ne fût-ce que parce qu'il s'agit de philosophie traduite, mais une pierre précieuse qui reste accessible à tous. Dans un langage simple et clair (on est loin du langage hermétique de Spinoza qui pourtant a inspiré l'auteur), ce philosophe britannique nous rappelle que le bonheur est à conquérir et que, pour ce faire, le plus simple est être soi et goûter aux multiples petits bonheurs que nous réserve l'existence en se détachant de ce qu'il appelle les passions inutiles que sont la peur, l'envie, la trop grande importance donnée à l'opinion d'autrui, le respect du comme-il-faut, etc. Il écrit ce livre à la moitié du siècle passé, mais cela reste très actuel et ses propos sur les femmes sont très revigorants.



Bonne lecture.
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La Conquête du bonheur

Ce type, Bertrand Russel, c'est une perle d'homme, une perle d'humanité. Quand on regarde son parcours, ses choix, ses prises de position, on a l'impression d'un sans faute.

Ce livre-ci est fichtrement intéressant, de la philo et de la psycho à portée de tout un chacun, et qui peut être édifiante pour beaucoup.

Le problème, puisqu'il y en a, c'est qu'il date, qu'il est issu d'une vision des humains hyper favorable aux hommes et est un tissu de clichés sur les femmes et de prétendues différences presque innées. Inepte. Mais je suis sûr que Bertrand s'il vivait encore se serait corrigé et aurait rectifié ce tir phallocratique.

Malgré tout, il parvient à émettre des propos et idées qui peuvent être universellement utiles et propices à la réflexion personnelle pour atteindre un peu plus de bonheur, mieux comprendre ce qui se joue dans ce concept et donne quelques clés, quelques comment pour vivre un peu mieux sa vie. En toute simplicité.

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La Conquête du bonheur

Le bonheur, ce n'est pas compliqué mais pas pour autant donné à tout le monde.

Sans qu'on comprenne très bien pourquoi, Bertrand Russell se targue de connaître le sujet au même titre que les équations.

Selon lui, pour être heureux, commençons par être correctement nés, bien-portants, suffisamment doués et plutôt chanceux:

"Certaines conditions sont indispensables au bonheur de la majorité des hommes, mais ce sont des choses très simples: la nourriture et l'abri, la santé, l'amour, le travail couronné e succès et le respect de son entourage. Pour certaines gens, avoir des enfants est également indispensable. Lorsque ces conditions viennent à manquer, seul l'homme exceptionnel peut réaliser son bonheur, mais si ces conditions sont remplies ou peuvent être atteintes par un effort bien dirigé, l'homme qui se sent encore malheureux souffre d'un déséquilibre psychologique; si ce déséquilibre est très grave, il peut exiger l'intervention d'un psychiatre, mais en général il peut être soigné par le malade lui-même, pourvu qu'il aborde la question du bon côté."

Notons que "un effort bien dirigé" consiste tout bonnement en une action personnelle volontaire et régulatrice du conscient sur l'inconscient.

Puis sortons la tête du sac: "on ne demande pas à l'homme de se sacrifier, mais de placer ses intérêts en dehors de soi…" et cessons de nous regarder le nombril: "Le bonheur fondamental dépend plus que tout autre chose de ce que l'on peut appeler un intérêt amical pour les être et pour les choses."

Ouvrons-nous au monde extérieur, qui est immense et plein de sources de plaisirs qui n'attendent que d'être cueillis, bref aimons et nous serons aimés : "L'homme heureux est celui qui vit objectivement, qui a des affections libres et des intérêts larges, celui qui retire son bonheur de ses intérêts et affections et du fait que ceux-ci, à leur tour, le font un objet d'intérêt et d'affection pour beaucoup d'autres."



Loin de toute spéculation intellectuelle, Bertrand Russell, en bon pragmatique anglo-saxon ayant définitivement quitté le camp du puritanisme ou même simplement du christianisme pour l'hédonisme, s'appuie sur son expérience des hommes et de la vie pour nous livrer la recette du "vivre heureux" à une époque où triomphe l'american way of life.

On ne peut nier que bon sens et exemples concrets nourrissent l'ouvrage quand la simplicité de la pensée et du ton concourent à la clarté et à une certaine crédibilité du propos.

Si on peut faire a priori confiance à son intelligence, sa capacité d'observation et son traitement quasi-mathématique des sujets psychologiques et sociologiques, il reste que l'approche rationnelle par l'expérience ne fournit aucune démonstration - ce n'est d'ailleurs pas son but- ce qu'on ressent continûment tout au long de la lecture à travers les "je pense", "je prétends", "je crois" , "je suis convaincu"... ou leurs négations selon le cas.

Cela n'implique pas qu'il se trompe toujours, ni même quelquefois mais, de fait, il se positionne ici plutôt comme un témoin de Jéhovah délivrant la vérité du bonheur prêt-à-porter que comme un maître en philosophie.

Ironie de la situation pour ce Nobel, maître de Wittgenstein.

Alors, un ouvrage de commande, dans un moment de désœuvrement? Peut-être, donc à consommer sans précaution particulière, dans un moment de désœuvrement.

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Seurat

J'ai apprécié ma lecture, même si Seurat n'est pas mon peintre préféré.
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Le Monde des Arts : Matisse et son temps : ..

Excellent ouvrage, foisonnant d'informations, comme toujours chez cet éditeur.

A noter un chapitre très intéressant au sujet du décor monumental de la fondation Barnes.

Pour mémoire, lors d'une visite à New York, Matisse en profite pour rendre visite à des collectionneurs new-yorkais et rencontre Albert C. Barnes. Ce dernier, qui a fait fortune dans l’industrie pharmaceutique, vient de s’y faire construire un musée privé pour y abriter sa fabuleuse collection qui contient notamment des chefs-d’œuvre de tout poil ; Barnes lui demande d’en décorer la grande salle (monumentale) ainsi commence l'aventure de La Danse de Mérion.



Pour les amateurs (et amis du Nord), en ce moment et jusqu'au 9 juin le musée départemental Matisse à Cateau-Cambrésis organise une exposition à l’occasion de la donation par la famille Matisse d’un ensemble de 443 éléments en papiers gouachés découpés non utilisés dans les oeuvres d’Henri Matisse.

information : museematisse@cg59.fr

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Francis Bacon

Oeuvre intéressante divisée en plusieurs chapitres pour mieux appréhender la personnalité de Bacon. Artiste du XIXe, Bacon est un artiste intéressant (une exposition se prépare à Beaubourg) et Russel parvient à le cerner notamment par les interviews effectuées.

à lire !
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La Conquête du bonheur

"C'est dans la conviction que beaucoup de gens qui sont malheureux pourraient trouver le bonheur grâce à un effort bien dirigé, que j'ai écrit ce livre."



Dans cet essai, la philosophe Bertrand Russell nous rend plus heureux en nous aidant à comprendre les sources de nos malheurs et ses remèdes. La première démarche consiste à être convaincu que le bonheur est désirable. Seul un effort bien dirigé suffit. Alors, suivez le guide et partez à la conquête de votre bonheur !
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La Conquête du bonheur

Interessant
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Paris

Histoire de Paris au travers de ses monuments, architecture, intérieurs, décors, peintures, photos.
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