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Critiques de Joël Baqué (80)
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La Fonte des glaces

Le titre est assez clair : à moins que l’auteur ne revienne sur un traumatisme de sa jeunesse, (un été chaud, des mains collantes, et un cornet insuffisant pour retenir la lente descente d’un sorbet à la fraise) , on se doute que le réchauffement climatique planétaire fera office de décor à une fable contemporaine.



Mais Joël Baqué nous prouve qu’il est possible de traiter le sujet avec subtilité, humour, perspicacité et intelligence.



Le personnage central est tout ce qu’il ya de plus ordinaire : une vie de veuf après quelques décennies de complicité charcutière avec sa défunte épouse, une tendance à la déprime, un laisser aller général, une retraite en pente douce vers un au-delà potentiel. Inéluctable si une découverte improbable sur l’étagère d’une vieille armoire de brocante n’avait pas fait basculer son destin.



Le sujet est un thème récurrent des romans d’anticipation, qu’ils soient dystopiques ou post-apocalyptiques, et ici, on est dans un présent bien identifié, et la biographie de Louis fait référence à des pages marquantes notre histoire récente. Là aussi, le point de vue adopté fait appel à la dérision, respectueuse malgré tout. Les situations sont cocasses, la mort du père de Louis, son idylle adolescente qui lui inspira une mémorable chanson funky, puis l’harmonie de son couple jusqu’à la disparition de la femme de sa vie, c’est terriblement banal, mais traité avec un style décapant. C’est fort drôle.

On imagine bien Louis, dans sa banalité ordinaire, son manque d’entrain qui contraste avec une volonté farouche d’aller au bout de son rêve.

C’st aussi le constat du pouvoir insidieux des réseaux sociaux qui peuvent du jour au lendemain faire d’un anonyme une célébrité, à son corps défendant et quitte à ré-interpréter les aspects les moins glamours pour qu’ils fassent partie de la légende , fut-elle éphémère :



« Alice serait abondamment interrogés sur Louis, sur sa personnalité, sur son sens de la communication. Elle ferait de son mieux pour ménager la légende sans verser dans la pure fiction, interprétant les fréquentes somnolences de Louis comme une capacité à s' abstraire de son environnement et ses dodelinements comme des exercices de concentration ».



L’écriture est élaborée, riche en métaphores et grandiloquente, et c’est ce décalage entre la banalité du propos et la richesse du style qui m’a réjouie :



« Le comptable, grâce à sa lecture propédeutique des guides, connaissait la rareté des taxis et craignait que les compteurs, s’il y en avait, obéissent à des lois relevant de la fluctuante quantique plutôt que de la belle prévisibilité newtonienne ».



Que vient faire le manchot empereur dans cette histoire? A vous de le découvrir?
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La Fonte des glaces

Louis est veuf et retraité. Ancien charcutier, il a mené une vie paisible avec son épouse. Il habite Toulon où il fait si chaud. Louis a des habitudes pour tromper l’ennui.



Jusqu'au jour où il traverse une brocante, ouvre une armoire et découvre un manchot empereur empaillé. Il a un coup de foudre pour cet animal qu’il achète et ramène chez lui comme un trésor. Il va passer des jours à l’admirer puis décide d’aménager le grenier en pièce froide pour reconstituer l'habitat naturel de son manchot et lui achète sur internet quelques copains.



Louis passe tout son temps dans le grenier avec ses manchots. Quand il sort c’est pour aller à la médiathèque étudier la vie et l’habitat naturel de ses protégés. Puis il décide de se rendre sur place en Antarctique.



L’aventure commence. Et cet homme, à l’âge où on attend plus ou moins la mort, débute une deuxième vie mouvementée, pleine de rebondissements, va être une star sur les réseaux sociaux, prendra cause pour l’écologie. Mais avec un père qui a tout quitté pour cultiver les bananes en Afrique et qui est mort sous les pattes d’un éléphant, il ne pouvait pas en être autrement.



C’est aussi une histoire sur la surconsommation, même bio, notre crédulité à croire n’importe quoi, l’utilisation des réseaux sociaux, bref, une prose poétique et drôle sur notre stupidité.




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La mer c'est rien du tout

Il y a les livres qui me déçoivent, ceux que j’apprécie… voire un peu plus, ceux qui me mettent une claque et puis ceux dont je tombe littéralement amoureuse. Vous savez, le sourire béat, les petites étoiles, le ventre qui serre, de la tristesse parfois…



Et ce livre, oh la la, ce livre… il est beau, il est doux, il est drôle, il est parfois un peu dur et triste. Il est plein de petites phrases qui condensent une vie, des phrases apparemment banales, souvent exprimées avec poésie et détachement, ce qui les rend si intenses et si justes.



Alors oui, « oh la la, cher livre », tu m’as enchantée, émerveillée, fait grincer des dents par moments, verser une larme à d’autres mais surtout tu m’as fait sourire, tu m’as caressée et câlinée comme rarement un livre y parvient.
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La mer c'est rien du tout

La langue c’est tout.



Une maison en quérons, un père employé dans un domaine viticole surtout remarquable par ses vues bornées décourageant toute curiosité et toute joie de vivre, une mère dépressive et mutique, un petit frère Paul qui bégaie et une grande sœur, Valérie, miraculeusement belle : entre rire et tristesse, légèreté et désespoir, Joël Baqué retrace dans ce livre paru en 2016 aux éditions P.O.L. la trajectoire d’un adolescent qui lui ressemble dans les années 1970 dans un village de l’Hérault, les frustrations amères de ses parents sans argent et sans rêves, les complicités de la fratrie, et plus tard le bonheur de l’écriture, de l’amour et les grands chagrins.



La suite sur le blog Charybde 27 ici :
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La Fonte des glaces

Bon allez, elle n'est pas terrible mais je ne peux pas m'en empêcher : La fonte des glaces est certainement le roman le plus givré de la rentrée (ah, ah, elle est bonne, hein?) mais givré de chez givré...

En deux mots : Louis, dont le père, devenu spécialiste de la banane après l'avoir été des pneus, est mort écrasé en Afrique sous la patte d'un éléphant alors qu'il prenait une photo dudit pachyderme. Bien plus tard et rentré en France, Louis est devenu charcutier et follement amoureux de la fille de son patron,  Lise, qui devint sa femme. Sa trancheuse à jambon et ses rillettes pur porc remplirent l'essentiel de son existence, sans oublier quelques parties de jambes en l'air avec Lise dans la chambre de découpe du magasin sous le tue-insectes électrique. Chacun son truc, chacun son bonheur.

En tout cas, Louis, à ce moment-là, était incontestablement heureux.

Lise meurt. Des années plus tard, Louis, à la retraite, se trouve confiné dans une routine bien routinière : expresso au café, contemplation du port de Toulon, assis sur un banc, deuxième expresso, achat de la demi-baguette et du Var-Matin, éventuellement passage à la supérette selon les besoins et sans un regard sur la charcuterie industrielle, retour à la maison. Rebelote le lendemain et le surlendemain...

« Le regard de Louis s'embua peu à peu comme le pare-prise d'un véhicule resté trop longtemps stationné à l'extérieur. Un léger voile tendait entre lui et le monde un linceul transparent. Il n'en percevait pas moins parfaitement le bleu frissonnant de la Méditerranée et celui plus alangui du ciel varois. Cette buée était d'un tout autre ordre. Elle ne laissait pas présager le glaucome mais la dépression. »

Louis avait été heureux autrefois et il pensait ne plus l'être...

Mais un jour, sur le chemin du bercail, il tombe sur une braderie. Soudain, un reflet l'aveugle : ce sont les portes d'une armoire flamande qu'un acheteur ouvre et referme pour en tester la solidité. Louis se dirige vers le meuble, en observe l'intérieur, se penche et découvre à sa grande surprise ce qu'il prend d'abord pour un... pingouin et qui se révélera être en réalité... un manchot empereur. Le vendeur lui explique que c'est très bien un manchot empereur, beaucoup mieux qu'un pingouin (moi, j'ai testé les deux et finalement, ça se discute…) S'ensuit une tractation. Louis repart avec sa bestiole empaillée sous le bras. (Je trouve, à bien y réfléchir, qu'il y a un petit côté « art contemporain » dans ce Louis traversant la rue des Blatterets à Toulon avec son nouvel achat sous le bras, je dis ça comme ça, une impression...)

« Un éléphant avait clôturé l'existence du comptable (son père), un manchot empereur allait inaugurer une nouvelle ère pour Louis. Il avait aimé sa mère, Lise, son métier et la boutique de la rue Lavoisier, mais son amour pour le manchot empereur l'emporterait dans une autre dimension. Il vrillerait dans l'Infini le bleu retrouvé de son regard. Cette subite passion restera mystérieuse et dépourvue de sens, preuve de son authenticité. Le commencement d'une histoire d'amour en est la meilleure part et toute vraie passion est un commencement toujours renouvelé. C'est pourquoi les vraies passions ne se terminent jamais, mais cessent un jour de commencer. Aimer passionnément, on le sait par ouï-dire, c'est être frappé d'un coup de foudre chaque matin en redécouvrant l'être aimé. C'est fatigant, à la longue, mais c'est beau. »

Et là, messieurs dames, ATTENTION, on décolle (au sens propre et figuré) car notre Louis se prend effectivement de passion pour les manchots empereurs au point de leur (oui, de LEUR) installer amoureusement, dans le grenier de son modeste pavillon, une banquise faite de moquette blanche, de peinture blanche, d'un canapé iceberg et d'un climatiseur capable de reproduire à peu près, encore le croit-il à cette époque-là, une température proche de celle de la banquise. Et pour que notre manchot empereur ne s'ennuie pas, comme vous l'avez deviné, Louis se lance dans une recherche d'autres bestioles de la même espèce pour en reproduire un petit groupe, sa Dream Team, ressemblant fort à ce qu'il a pu voir sur les images Wikipédia…

Et si l'aventure de Louis ne s'arrêtait pas là ? Vous pensez bien, ce serait trop facile...

Bon, je vous vois la mine un peu déconfite : les histoires de manchots empereurs, ça ne vous intéresse pas…

Ah bon, moi, j'adore ça au contraire et j'attendais avec impatience de lire enfin un roman de la rentrée sur ce sujet…

Qu'est ce que vous pouvez être étroit d'esprit et peu ouvert sur le monde !

Quand je vous disais que c'était certainement LE roman le plus cocasse, le plus déjanté, le plus inénarrable de la rentrée - j'ai bien ri et beaucoup souri !-, eh bien franchement, croyez-moi, c'est beaucoup plus que ça : La fonte des glaces est un livre superbement écrit, dans une langue délicate, imagée et poétique (eh oui, rien que ça!) qui joue sur les mots et s'amuse des expressions toutes faites, c'est un récit empreint d'un humour pince-sans-rire, un texte qui m'a fait penser à du Michaux avec son personnage de Plume (dans la dimension absurde du propos) mais aussi à Ponge à travers la recherche de l'expression juste et concise. Je vous le dis, un o .v.n.i dans le paysage littéraire actuel.

Un texte qui, au fond, derrière ses allures légères, est beaucoup plus grave qu'il n'y paraît : il y est question de bonheur, de solitude, d'amour, d'ennui mais aussi de notre société actuelle et de ses dérives… Dans Le Matricule des anges (n°186, sept 2017), Joël Baqué, interviewé longuement, parle de ses personnages en ces termes : « Les personnages… sont en quête ou, pire, en panne de quête. Ils ont aimé, n'aiment plus, n'arrivent pas à aimer, ne savent plus qui ou quoi aimer. Leur existence n'est pas étayée par des structures affectives familiales, amicales. Lorsqu'ils sont pris par une passion, celle-ci les conduit au désastre ou à l'échec. L'humour est l'enrobage de leur vide existentiel et du tragique des situations. »

C'est précisément cela que l'on ressent, une espèce de gravité qui est là, sous-jacente, partie immergée de l'iceberg, plongeant dans les profondeurs de l'être, le tirant chaque jour de plus en plus vers le fond. Oui, on s'amuse mais l'on sent qu'en réalité, tout cela est bien désespéré… « L'humour est indissociable du plus grand sérieux. La gravité n'a pas le monopole du grave. » précise l'auteur. « Mes personnages sont des solitaires qui se débattent comme des poissons dans un filet. Parfois quelques mailles lâchent, ils vont frétiller un peu plus loin mais c'est pas gagné... »

Espérons que Louis reviendra de son escapade (que je vous laisse découvrir!) des images plein la tête et que ses manchots empereurs toulonnais n'auront pas trop pris la poussière…

Une œuvre à découvrir absolument !
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La mer c'est rien du tout

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La Fonte des glaces

Joël Baqué écrit ici une vraie fable qui parle de la fonte des glaces mais surtout évoque la vie de Louis , ancien charcutier, veuf de Lise, avec lequel il a été heureux, s'embarquant dans une aventure qui le mènera sur la banquise, puis au sommet d'une vaste campagne écologique. L'écriture est très soignée, les situations cocasses mais on s'émeut souvent de la naïveté de ce vieil homme.
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L'arbre d'obéissance

L'une des prouesses de ce roman, c'est peut-être ce basculement infiniment subtil du style au fil des pages : du jeune Théodoret gonflé d'orgueil au prélat octogénaire dont les prétentions ont été mouchées par les privations, le désert, le doute, la vie et, par-dessus tout, l'exemple inégalable du stylite Syméon dont il prétend écrire la biographie la plus lumineuse. Difficile de dire si Syméon a lui-même élevé son ascèse au-delà du pensable par orgueil ou inspiré par une foi sincère et profonde. A défaut des cieux, Théodoret habite le royaume des mots - comme l'auteur ? Nous errons dans le désert avec le novice, dans ses pensées décousues d'homme condamné à habiter un corps, toujours dans l'ombre du saint Syméon. Et là, lorsque l'homme est confronté à son propre vide, l'écriture de Joël Baqué atteint des sommets de justesse et de poésie. Le tout dernier paragraphe est à lui seul un poème et une consolation.

Un texte qui est également d'une troublante résonnance – comme un écho faussé - avec les injonctions fanatiques de religieux contemporains...
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La mer c'est rien du tout

L’homme qui parle est CRS sur les plages du Languedoc. Il est l’un des trois enfants d’une famille d’ouvriers agricoles dans la région viticole de Béziers. Il a passé son enfance dans le petit village de Montblanc. Jusqu’au jour où il a passé les concours administratifs pour entrer dans la police. Il est devenu gendarme, puis CRS. C’est le CRS qui, fortuitement, découvre un livre, qui le conduit à l’écriture. « LA MER C’EST RIEN DU TOUT » est un livre minimaliste. Dans sa forme, c’est une succession de phrases de trois à une dizaine de ligne, dont chacune fait paragraphe, comme si tout était saccadé dans le récit d’une vie. Dans le propos, c’est un peu comme si l’auteur, dans une pudeur extrême, mettait une grande attention à n’employer aucun mot qui dévoile quelque sentiment. Et pourtant, ce garçon, on le sent grandir, avec de vraies questions et de vrais sentiments. On côtoie sa famille, son école, son village.



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La Fonte des glaces

Roman acheté en « coup de cœur » lors d’une visite à ma librairie préférée : le livre était mis en avant par une des libraires son commentaire m’a donné envie de le découvrir. C’est la quatrième de couverture qui résume le mieux cette « OLNI » (Objet Littéraire Non Identifié…) : « Un homme traverse une brocante. Il se laisse tenter. On emballe son achat dans de vieux journaux. Les choses s’enchaînent. Il devient une icône de la cause écologique ». Toute l’histoire est là, mais il manque le style de l’auteur, son humour, la truculence qui rendent la lecture de ce roman étonnante et mémorable.

Louis est le personnage principal et singulier : après une enfance en Afrique où son père meurt écrasé par un éléphant, il rentre en France avec sa mère et devient boucher. Il se marie et s’occupe de sa femme et de sa boucherie à Toulon. Sans enfant, à la mort de sa femme, il se retrouve désœuvré et au bord de la dépression quand sa vie bascule après l’achat impulsif sur une brocante d’un manchot empaillé ! Sa soudaine passion pour les manchots va l’entraîner jusqu’en Antarctique, puis au milieu de chasseurs d’icebergs dans le grand nord où l’enchaînement d’événements médiatisés vont le propulser au cœur d’un mouvement contre le réchauffement climatique alors qu’il n’a vraiment rien d’un militant !

Certes, l’histoire est assez originale et loufoque, le style de l’auteur est à découvrir : il joue avec les mots, avec les expressions et les idées reçues en mélangeant premier et second degré, le tout saupoudré d’ironie ou de cynisme…C’est assez jubilatoire. Pendant toute la première partie du roman, j’ai vraiment été emportée par cette écriture et par la singularité du personnage principal…mais j’ai regretté que ça s’essouffle un peu dans la suite de l’histoire.

Par contre, au-delà de l’humour et des bons mots, l’auteur délivre quand même pas mal de messages engagés : d’anecdotes sur les mœurs des manchots au business des vertus supposées de l’eau des icebergs, il nous interpelle sur la capacité des hommes à protéger la planète et sa biodiversité et sur les conséquences de l’inéluctable réchauffement climatique.

Au final, un roman original et intelligent, mêlant humour, écriture ciselée et originalité pour aborder des problèmes graves et universels.

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La Salle

Le narrateur est un trader qui s'est fait lui-même. Il a fait la fac, n'est pas passé par le circuit des grandes écoles et passe très vite du middle au back-office. de l'arrière, au front. C'est qu'il est bosseur et qu'il aime ça. C'est d'ailleurs la seule chose qui l'anime, miser des sommes considérables, se laisser happer par le vertige de montants incroyables, inconcevables. On y suit ses « relations » avec ses amis et avec les femmes aussi. Mais il s'isole, il n'est pas comme eux, qui ne comprennent pas son métier peu moral. D'ailleurs, il triche, à la manière de Kerviel, il ouvre plusieurs comptes et magouille au point de finir avec 70 milliards d'argent en jeu. Il perd un peu les pédales, entre cocktails de médoc tour à tour stimulants ou hypnotiques, il s'abîme dans la contemplation mentale de ce chiffre 17 000 000 000 d'euros. A la moitié du livre, une autre histoire se met en place, on arrive au Japon dans les hautes sphères de l'espionnage et de la politique. Les deux trames narratives se rejoignent finalement et l'ensemble se lit comme un thriller. L'écriture est intéressante. Parfois, les figures de style sont un peu lourdes, mais à peine. L'essentiel est écrit à la deuxième personne du pluriel, le « vous », ce qui se tient bien. J'attends les autres romans avec impatience.
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L'arbre d'obéissance

Joël Baqué nous emmène en Syrie dans l'Antiquité pour découvrir une figure incarnant l'ascèse religieuse, Saint Syméon, vue à travers les yeux de Théodoret de Cyr.

Théodoret de Cyr, modeste berger, nous conte son histoire et sa volonté de de venir moine et contre la volonté de son père. Il aurait accompli un périple à travers les déserts brûlants de Syrie pour rejoindre le monastère de Téléda et supporté plusieurs jours de mauvais traitements des prêtres à la porte de celui-ci pour mettre à l'épreuve sa foi avant d'être accepté comme postulant et de continuer les épreuves. On découvre que la fatigue est l'ennemi car les rêves ouvrent la porte aux démons. On est donc puni de s'endormir. Sourire est pécher. Rire est pécher. Manger trop est péché de gourmandise; trop peu est péché d'orgueil. Même boire est rationné. La souffrance fait partie de la vie monastique. le postulant est en bas de l'échelle et doit endurer. Théodoret nettoie les étables sans outil ni ustensile. Il doit le faire à mains nues et apporter les déjections des chèvres à l'extérieur en pleine chaleur chaque jour. Les mains écorchées sans rien pour les soigner. C'est sa tâche de postulant.

C'est à cette époque qu'il rencontre Syméon, novice au monastère de Téléda, qui pousse toujours les restrictions et l'ascétisme au limite du supportable pour l'être humain. Il finit par être exclu du monastère pour ces comportements extrêmes de mortification ( pratique d'ascèse religieuse qui consiste à s'imposer une souffrance, en général physique, pour progresser dans le domaine spirituel..).

Syméon va alors mener une vie hors du monastère radicale d'ascétisme pour se rapprocher de Dieu. Il va commencer par descendre dans un puits asséché dont seul il ne pourrait jamais remonter. Heureusement, il sera trouvé et sauvé. Sa foi étant plus forte que tout.

Puis il continuera son périple solitaire de prière et de jeûne. Il ira à Tellnessin où il se fera emmurer vivant pour les quarante jours du Carême, acceptant malgré lui les cruches d'eau et les dix pains que le prêtre du village lui aura imposé. Il restera emmuré à prier ces 40 jours et quand les villageois enfoncèrent la porte à la fin du Carême, ils le trouveront comme mort mais parviendront à le ranimer. Il restera 6 pains et une grande partie de l'eau. Syméon demeura encore 3 années dans cette cabane, ne sortant que la nuit pour les besoins du corps.

Après il cheminera vers l'est et suivi d'une foule dont Antoine qui sera son disciple jusqu'au bout, il choisit un endroit où il édifia un enclos de pierres sèches et demanda à un forgeron de lui constituer une chaîne de fer et de l'enchaîner à un rocher qu'il ne pouvait déplacer. Puis un homme, Mélèce, mit en doute sa foi :"que les entraves dont on se charge sont d'autant plus lourdes que la foi est faible" et conclut "que celle de Syméon devait être bien fragile car sa chaîne et le rocher auquel elle était reliée auraient suffi à neutraliser un taureau". Syméon s'installera après sur sa première colonne de six coudées (2m74), plus prés du ciel et de Dieu où il resta 4 ans. Sur une colonne, on ne peut ni s'allonger ni s'étendre, juste être debout ou s'agenouiller pour prier. Ainsi exposé aux intempéries, à la chaleur, aux insectes, aux maladies, survivre est un exploit.

Il enchaînera sur une seconde colonne de 12 coudées (5m48) et y restera 12 années puis sur une 3ème de 22 coudées (10 mètres) pour 12 années supplémentaires qui attireront foule de visiteurs et lui vaudront le respect des empereurs tels Théodose II et Léon auquel il léguera sa tunique de berger. Il finira sa vie sur une 4ème colonne de 36 coudées (17 mètres) et y passera 16 années jusqu'à sa 69ème année le 2 septembre 459. Siméon le Stylite mourut en position de prière, les mains jointes et les yeux fermés, de sorte que ses fidèles mirent deux jours à se rendre compte de sa mort.

Syméon est le stylite le plus célèbre de l'Histoire. Son parcours religieux pour moi n'a aucun sens mais il en a eu et en a pour beaucoup. Il a tout sacrifié (famille, santé, joie de vivre,etc.) pour sa foi. C'était son droit. La souffrance physique était son quotidien pour se sublimer, se rapprocher de Dieu d'après sa vision personnelle. Je n'adhère pas mais je respecte sa vision. Ce livre est intéressant, très bien écrit également. Jean Baqué nous fait découvrir la vie d'un saint et d'un évêque même s'il prend des libertés (dans le livre, Théodoret agit contre la volonté parentale, dans la réalité il était voué à la vie religieuse dès la naissance et élevé par des moines). Syméon n'était pas seulement un ermite, qui pratiquait une ascèse extrême. Il était aussi un miracle humain, qui survivait à des traitements physiques extrêmes et qui a survécu à 44 années sur ces colonnes. On comprend que L Histoire se souvienne de lui, qu'un mont porte son nom et qu'on se soit disputé sa dépouille et ses reliques. Mais au fil de la lecture, en parallèle, se dessine le portrait de l'évêque de Theodoret, qui se laisse vite décourager par les privations (vole de la farine, des bandages pour panser ses plaies, de l'eau à l'étable..), la chaleur du désert, la crainte de périr et renonce à ses projets d'imiter l'inégalable Syméon dont il nous conte l'épopée extraordinaire.


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Le zoo des absents

Après les manchots de La Fonte des glaces, les grands prédateurs de ce Zoo des Absents… Où l’on retrouve avec plaisir la veine satirique de Joël Baqué, sans doute la tonalité qui convient le mieux à son écriture. Certes, le récit est hanté comme la plupart des textes de l’auteur par le thème de la solitude, une solitude qui appartient sans doute à l’expérience personnelle de l’écrivain, une solitude génératrice de mélancolie, une condition qui handicape parfois fortement la vie du protagoniste et le pousse alors à préférer, comme le Louis de La Fonte des glaces, la compagnie des bêtes à celle des humains. Mais si ce thème était central dans L’Arbre d’obéissance, avec son héros à la vie particulièrement ascétique au milieu d’un paysage de désert, il passe ici au second plan, l’intrigue s’attachant à explorer les modalités de notre relation aux animaux, dénonçant avec une vraie joie malicieuse les ridicules des excès militants de certains antispécistes, tout en célébrant quelquefois, au détour d’une caresse, la tendresse qui peut occasionnellement nous lier aux bêtes, comme lorsque René, qui « ignorait que les rats ronflassent » (jolie concordance des temps allitérative, le genre de formule qui vous fait adorer le style espiègle de Baqué !), est frappé d’un coup de foudre pour le rat Romulus, découvrant qu’il ronronnerait presque comme un chat…

René est un comptable (ayant fait carrière dans une charcuterie industrielle, un passé qui ne passera pas complètement dans l’histoire…) à la retraite, un homme d’ordre et de principes, plutôt chiffres que lettres, sudokus que mots croisés. Plusieurs fois divorcé, un brin « coincé », il mène à Béziers une vie de grand solitaire, jusqu’à sa rencontre à la caisse d’un supermarché avec Stella, une jeune caissière qui l’embarque dans une discussion autour du veganisme, puis l’invite à assister le soir-même à une conférence sur l’antispécisme. D’abord réticent, René s’y rend, se prend d’amitié pour Lison, une militante antispéciste, professeure de philosophie morale et spécialiste du bien-être animal, qui le fascine, découvre les débats qui opposent simples sympathisants de la cause animale, végans et antispécistes, radicaux du mouvement L214. Dès le lendemain, sa vie s’organise autour de ces questions, si nouvelles pour lui, et brusquement, parce qu’elles sont aussi au centre des discussions avec ses nouvelles amies, Lison et Stella, si essentielles. Son destin de paisible retraité bifurque, empruntant les voies d’une aventure qui le mènera jusqu’en Suisse et à la création d’un improbable zoo…

Dès les premières pages, le lecteur tombe sous le charme de cette comédie, conquis par le regard faussement candide de René, son appréciation ironique des travers de tous ces fous de la cause animale, ses rêves rocambolesques (rien à voir, pour le coup, avec les rêves sans saveur ni logique émaillant le dernier Houellebecq !) tirant la leçon de ses rencontres quotidiennes avec le monde des bêtes. Mais au-delà du plaisir comique qu’il propose, le roman est aussi le lieu d’un questionnement sur notre rapport aux autres êtres vivants, sur les limites de la prédation, et si Joël Baqué se garde de tirer morale de l’aventure, il ouvre de larges horizons à notre réflexion. Une petite fable mêlant le rire à la sagesse, quoi de mieux pour commencer 2022 ?



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Le zoo des absents

Se plonger dans un roman de Joël Baqué, c'est partir pour un romanesque qui cache bien son jeu et donc se retrouver à être de plus en plus surpris au fil des pages qui se tournent.

Sans rien révéler de ce qui vous attend, disons que cela démarre comme un roman d'Anita Brookner, avec un personnage lambda, passe-partout, seul et à la vie assez étriquée. René est un retraité paisible, qui se satisfait de trois fois rien et que personne ne remarque vraiment. Il fait ses courses dans la supérette pas loin de chez lui, arrose un pin parasol bonzaï offert par ses collègues lorsqu'il a quitté son emploi de comptable pour les Salaisons Occitanes après y avoir passé 40 ans, aime toujours les chiffres et donc remplir des grilles de Sudoku. Rien de bien fun donc.... sauf que lors d'un banal échange avec la caissière du petit supermarché voisin, sa vie va soudain prendre une direction franchement inespérée. Il y sera question de militants animalistes, antispécistes, d'amitié aussi. Petit à petit, le brave René va être emporté dans un univers ultra singulier pour finir par être le moins anonyme possible.

Cette trame du personnage ordinaire qui le devient nettement moins était déjà présente lors d'un précédent roman de l'auteur ( "La Fonte des Glaces" en 2017) et déjà articulée autour de thèmes portant sur l'écologie et amenant évidemment le lecteur à se questionner. "Le Zoo des Absents" suit le même projet, fera réfléchir sur le mouvement animaliste tout en faisant retrouver au lecteur cette sensation très agréable de partager avec le héros un même étonnement face à ces nouveaux horizons qui s'ouvrent. Si on peut faire un tout petit reproche à Joël Baqué, ce serait de s'être un tout petit trop attardé sur les discours des militants dans la première partie... Mais la suite fait vite oublier cela grâce à une plume qui n'a pas son pareil pour fixer une poétique de l'ordinaire tout en regardant le monde actuel ( et à venir) avec acuité. On passera en douceur de la chronique intimiste apparemment simple au roman d'anticipation dérangeant sans que jamais on ne perde l'intérêt qui va sans cesse grandissant.



Allier originalité, plaisir de lecture et réflexion, c'est rare dans le roman français. Joël Baqué sur ce terrain là, se révèle un maître !
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Trois chaos

Trois chaos, ce titre du recueil de poésie de Joël Baqué me fait penser à la peinture. Je l'imagine se rapprochant de (trois) natures mortes, portraits, ou paysages, un travail autant porté par le regard que par l'écriture.



Dans ce court ouvrage divisé en trois parties, l'auteur décrit avec méthode, avec minutie l'instant, scrute par le geste de l'écriture, le détail, la couleur, une forme, la texture, le mouvement au travers de trois moments, de trois tableaux séparés, qui ont pourtant à voir ensemble.

Le chaos qu'il soit humain par l'image des corps, minéral avec les moraines (débris de roches érodés et déplacés par un glacier) dans les massifs montagneux, ou animal, celui ici d'une proie placé sous le regard menaçant de son prédateur, l'écriture de Joël Baqué se fait fragmentaire, opère par déconstruction.



«  La fin du jour plisse la ligne d'horizon

(vagues et mouettes peu à peu s'effacent)

(la rumeur des vagues se fait plus proche)

Filles et garçons longent la digue (ils regardent vers le soir).

Des guirlandes d'ampoules arrondissent la fraîcheur des terrasses. »



Dans des textes courts, les vers maintiennent entre eux une proximité de sens mais ils apparaissent aussi comme chargés chacun d'une signification propre, indépendante, d'un contenu qui se suffit à lui-même. Chaque poème du recueil est comme constitué d'un amas d'images, de formes diverses qui forment entre eux une unité singulière.



À ce chaos immobile à l'origine du poème, s'ajoutent une réflexion sur sa place, sur sa forme dans l'espace de la page, un usage de l'étymologie des termes (qui m'a beaucoup rappelé Francis Ponge) qui suscitent un vrai intérêt.



Ce que j'ai apprécié le plus dans ce recueil de Joël Baqué, c'est la mise en valeur de l'écriture autant que de son sens, c'est la recherche dans le poème (disloqué) d'une origine dans laquelle la forme interroge autant que le fond, la recherche d'une nouvelle unité entre le langage et l'image qu'il fait naître.



« Le ciel simplement vide



le pré simplement vert



le piqué simplement fiché



l'oeil simplement fixe



la proie simplement anéantie



(--------------------------------------) »
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L'été indien

Une nouvelle fois, Joël Baqué nous émerveille avec un petit roman parfait, dont la force est d'être original en racontant une histoire tout à fait anodine en apparences. Un jeune homme, Éric, naît dans l'Hérault, entre une mère femme au foyer obsédée par le tri sélectif et secrètement amoureuse de Jean Pierre Pernault et un père bourru qui ne parle gentiment qu'à ses vignes. En nous racontant la jeunesse d'Éric jusqu'à son entrée dans l'âge adulte, Joël Baqué déroule des phrases merveilleuses, drôles, poétiques, précises, incongrues. On est ému et amusé, et derrière cette forme ciselée se cachent des réflexions profondes sur l'évolution de la France rurale, les rapports parents-enfants, la solitude et la difficulté d'être au monde. J'adore cet écrivain, chacun de ses livres est une joie profonde.
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Le zoo des absents

René est un comptable à la retraite. A l’occasion il aime discuter quelques minutes avec la caissière du supermarché où il fait ses courses, Stella. Grâce à elle, il va rencontrer Lison, une jeune universitaire brillante qui est aussi une dynamique militante de la cause animaliste. Il va ainsi être amené à côtoyer toutes les chapelles de ce mouvement, des vegans, des « L-214 », des antispécistes, des RWAS (Reducing Wild-Animal Suffering)… ● Ce roman a le mérite de nous introduire dans le monde de l’animalisme et en particulier de nous faire découvrir les RWAS, dont le projet démentiel est d’éradiquer les prédateurs dans la nature. Lorsque j’ai lu cela et les excès auquel ce mouvement peut conduire (par exemple remplacer le gazon autour d’une maison par du béton ou du faux gazon afin qu’il n’y ait pas d’insectes proies qui se fassent dévorer par leurs prédateurs), je me suis dit, ce n’est pas possible, c’est une invention de l’auteur, ça ne peut pas exister ! Que nenni, cela existe bien, et apparemment c’est financé par quelques gourous milliardaires de la Silicon Valley… ● Cependant, je trouve le roman maladroit sur deux points essentiels au moins : d’une part les différences entre les chapelles ne sont pas suffisamment explicites et il faut recourir à Google pour les comprendre, à moins d’être déjà initié. ● D’autre part, le récit, raconté avec un style très (trop) simple, est plein de naïvetés, au point qu’on a souvent l’impression d’avoir affaire à un roman jeunesse. ● Les personnages sont superficiels, l’histoire assez grotesque, les dialogues artificiels (ce « genre » qui revient dans toutes les répliques de Stella pour bien montrer qu’elle est jeune et caissière…). ● Il y avait là matière à faire un superbe roman, malheureusement ici il est plutôt raté.
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L'arbre d'obéissance

L’ascèse à seize ans. Notre narrateur est un moine copiste admirateur de Syméon, l’homme qui repoussa toujours plus loin les limites de sa propre souffrance afin de se rapprocher de Dieu. Ses mortifications les plus extrêmes ont bâti sa légende, le zèle avec lequel il supporta d’atroces douleurs força l’admiration des âmes faibles ou déclencha l’ire des rigoristes pour qui son masochisme confinait au péché d’orgueil. Et Joël Bacqué de s’interroger. Qu’est-ce qui distingue la sainteté de la folie ? Comment juger l’anachorète qui, par son isolement, fuit sa propre humanité ? Il y quelque chose d’oriental dans ce très beau récit, par le style parfois proche de celui d’un conte, par l’évocation de la figure du saint qui rappelle Siddhartha, ou par ces paysages désertiques sortis du berceau des civilisations. C’est un roman qui parle de silence, d’humilité, de pureté, d’apprentissage. Un roman qui, en creux, questionne notre société et nos modes de vie, souvent absurdes. Si l’auteur admire ces athlètes du renoncement et du dénuement, il ne tombe jamais dans l’aveuglement. Il s’interroge. Sa conclusion est apaisante. Chacun d’entre nous a sa place dans ce monde, il n’est pas donné à tous de s’imposer l’inconfort, encore moins le sacrifice. Exaltée par l’exemple de ces êtres remarquables, j’ai tenté de les imiter en lisant sur les genoux, sur un pied ou me privant de ma tasse de thé. Vaines tentatives. J’avais oublié une dimension essentielle de la lecture : le plaisir.

Bilan : 🌹🌹

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La mer c'est rien du tout

J'ai toujours un peu de mal à commenter des livres écrits lors de résidences d'écrivains, comme ce fut le cas pour celui-ci que Joël Baqué a publié suite à sa résidence en Île-de-France ; du coup, l'on ne sait jamais si il s'agissait d'un appel à projet où si tout simplement l'auteur avait quartier libre après être intervenu dans des écoles ou médiathèques (comme c'est souvent le cas pour ce genre de projet). Quoi qu'il en soit, le résultat est là et ce sont des véritables bribes de sa vie que l'auteur-CRS nous confie et les petits morceaux recollés finissant par former un tout. L'on devine ainsi une enfance difficile entre une mère dépressive, un jeune frère qui bégaie et qui n'affirmera que plus tard son homosexualité et une sœur très belle pour laquelle il n'hésitera pas à livrer quelques informations mensongères pour se faire des soit-disant "amis" . Puis, l'enrôlement dans les CRS, l’approbation enfin de son père pour qui "ça, c'est un vrai métier" mais pas celui d'écrivain. Un roman poignant, il va sans dire avec des phrases hachées mais qui finalement prennent tout leurs sens, des réflexions philosophiques sur la vie mais dans lequel je me suis parfois un peu perdue et cela est bien dommage car en conséquence, cette critique ne se veut pas si élogieuse qu'elle mériterait de l'être. A découvrir !





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Aire du mouton

J’ai découvert cet auteur avec La mer c’est rien du tout que j’ai adoré, puis La fonte des glaces.

Dans ce livre on suit un représentant en parfum qui rencontre une jeune femme mystérieuse sur les bords d’un plage du nord .Cette rencontre va bousculer notre représentant qui se réfère constamment à sa grille de lecture commerciale.

L’humour est bien là et le regard de Joël Baqué sur le fossé qui sépare les classes sociales est toujours vif, ironique et servit par une langue qui se joue de nous et de ces personnages .

Malgré tout cela, ce livre m’a moins séduit que les précédents .

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