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Critiques de Joël Dicker (5864)
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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

"Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé". Damned! Ce n'était donc pas un bon livre, Harry, que ce livre dans lequel vous vous êtes démené. Je suis ravie de l'avoir achevé et que s'ouvrent d'autres perspectives de lectures. Car j'avoue avoir décroché plus souvent qu'une connexion wi-fi un soir d'orage.



Il faut dire que vous et moi avons débuté sur un malentendu. Vous ne cessez d'expliquer ce qu'est un bon livre et un grand écrivain. Un bon livre, un chef d'oeuvre même, est un livre qui se vend comme un hamburger chez MacDo. A ce compte, le Big Mac est un monument culinaire. Mouais… Par ailleurs, un écrivain de talent écrit un chef d'oeuvre dès son premier bouquin, remarqué par plusieurs éditeurs qui s'en arrachent les droits à grands coups de centaines de milliers de dollars. Mouais toujours. Les Carver, Dybeck, McCarthy et consorts apprécieront.

Et les extraits de votre propre chef d'oeuvre, Les origines du mal, m'ont laissée, comment dire… dubitative: « Ma tendre chérie, vous ne devez jamais mourir. Vous êtes un ange. Les anges ne meurent jamais. Voyez comme je ne suis jamais loin de vous. Séchez vos larmes, je vous en supplie ». Le reste est à l'avenant.

J'imagine Philip Roth ou Pynchon ou Powers (qui me semblent être des références littéraires aux States) devant ces quelques lignes.

Comme ils apprécieront le destin de votre poulain, Marcus. Prenons un éditeur aux canines dignes de faire pâlir Dracula; un auteur d'un unique best-seller en proie au syndrome de la page blanche; un contrat pour 5 ouvrages non respecté. Il est dans la logique américaine que de déchirer ledit contrat pour offrir au pauvre génie en déroute un nouveau contrat de 1 million de dollars dès son dégrippage neuronal.

Passons, passons, cher Harry.

Je vous abandonne pour m'adresser à nos Académiciens français qui ont primé ce livre.



Un homme de 34 ans tombe amoureux d'une adolescente de 15 ans. Faire de cette relation (habituellement sulfureuse) une bluette digne d'une liaison entre Oui-Oui et Bécassine, il fallait oser. Est-ce cette innovation qui vous a bluffés? Nola chérie. Harry chéri. Nola chérie. Harry chéri. Je t'aime Nola chérie. Je vous aime Harry chéri. Et? L'amoureux passe la main dans les cheveux de son amoureuse. On ne frémit pas, on ne tressaille pas. On est désincarné. De purs esprits, ces deux-là. Messieurs les Académiciens, certes, l'Amérique est puritaine mais l'Amérique se reproduit (ou pas). Elle se passionne, perd ses repères, se perd. Elle est charnelle sauf chez Joël Dicker et chez vous a priori. Souvenez-vous lorsque vous étiez dans la force de l'âge. Moi, j'ai regardé évoluer des ectoplasmes. Et je n'ai pas cru davantage aux autres personnages: clichés, attendus, téléphonés, caricaturaux, prévisibles.

J'en veux pour exemple Gahalowood. Pourquoi coller au cliché du bougon-râleur-pas-aimable-au-début-qui-révèle-un-coeur-d'or-à-l'usage?



Reste le thriller. Convenu aussi.



Messieurs les Académiciens, en 1968, vous aviez distingué Belle du Seigneur. Est-ce cette réflexion sur l'amour qui vous a conduits à récompenser, en 2012, l'affaire Harry Quebert?

« Vous essayez de me parler d’amour, Marcus, mais l’amour, c’est compliqué. L’amour, c’est très compliqué. C’est à la fois la plus extraordinaire et la pire chose qui puisse arriver. Vous le découvrirez un jour. L’amour, ça peut faire très mal. Vous ne devez pas pour autant avoir peur de tomber, et surtout pas de tomber amoureux, car l’amour, c’est aussi très beau, mais comme tout ce qui est beau, ça vous éblouit et ça vous fait mal aux yeux. C’est pour ça que souvent, on pleure après »

Là, je soupire très fort. Et je passerai sous silence l'indigence stylistique parce que, à cette heure, "la lune brillante illumine tout au-dehors".
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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

Un gros pavé, une première de couverture hoppertuniste et deux récompenses littéraires font-ils d'un livre un best-seller ?

Là, il faut croire que oui.

Un best-seller est-il forcément un excellent bouquin ?

Euh... non, pas là non.

La vérité sur l'affaire Harry Quebert n'est pas toutefois un nanar absolu. En revanche, le concept de "chef-d'oeuvre magistral" employé à son endroit m'arrache quelques gloussements furtifs.



Point positif : la construction du récit, intéressante, complexe et néanmoins facile à suivre. de retours en arrière en témoignages divergents, ce roublard de Dicker embrouille son lecteur, le rattrape par les bretelles, feint de délivrer des réponses avant l'heure et nous trimbale dans les détours habiles d'une histoire ficelée comme une cagole dans sa toilette estivale en dentelle de macramé, la sensualité en moins car force est d'observer qu'on s'approche plus ici du scenario commercialement efficace que d'un récit authentique et puissant.



Point négatif numéro 1, aarrgg : le style. Joël Dicker n'écrit sans doute pas avec les pieds mais ça y ressemble, et quand je lis «elle préparait à manger» ou «elle disposa un coussin sur sa chaise pour qu'il soit confortable» (l'écrivain, pas le coussin) c'est plus fort que moi, je coince. Une écriture indigente engendrant manifestement des dialogues sans substance, voilà du coup un roman lesté d'une narration aussi envoutante et suggestive qu'une fille qu'aurait pas de shampooing, nan mais aallô quoi.



Point négatif numéro 2, aarrgg (bis) : les clichés. Ami philosophe réjouis toi, en ce livre prolifèrent de bouleversantes pistes de méditation sur la vie, l'amour, le métier d'écrivain tout ça… à vous propulser Marc Levy au panthéon des métaphysiciens d'envergure planétaire. Au hasard : «L'amour c'est très compliqué», «l'amour ça peut faire très mal» ou «L'important, ce n'est pas la chute […] l'important c'est de savoir se relever» (Joël Dicker, Coelho helvète).



Dans ma grande mansuétude (et un peu par flemme aussi) je passerai rapidement sur la relation invraisemblable et niaiseuse entre Harry et Nola-chérie (précisons quand même que l'insipidité des dialogues atteint là son apogée) ainsi que sur les rebondissements multiples et furieusement capilotractés qu'inflige la fin de l'histoire au lecteur en mal de révélations.



Bref, quantité au détriment de qualité… voilà sans doute le postulat fondamental de ce prétendu chef-d'oeuvre.



Mais sous le gros pavé, la plage, et comme jamais deux sans trois, La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert pourra bientôt prétendre à un nouveau prix, celui de Le-bouquin-spécial-transat-été-2013 (si tant est que ce dernier se pointe), de loin la récompense la plus pertinente à l'égard d'une aussi brillante réussite… marketing.




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Le Livre des Baltimore

Je suis très en colère contre le snobisme des critiques littéraires et particulièrement dans le cas de ce livre.







Joël Dicker est jeune trentenaire Suisse, beau gosse, écrivain famous depuis La vérité sur l’affaire Harry Québert (qui s’est vendu à plus de trois millions d’exemplaires !). Avant de connaître ce premier énorme succès, il a mis quatre livres au placard que personne n’a voulu éditer, et a publié auparavant un premier livre qui a eu un écho très, très relatif. Je veux dire par là que c’est pour le moins un jeune homme opiniâtre et combatif qui a su remettre son ouvrage sur le métier. Personnellement, ça me rend le type sympathique.







Si vous débarquez de la planète Mars et que vous n’avez jamais entendu parler de La vérité sur l’affaire Harry Québert qui a raflé moult prix, je vous conseille de le lire pour vous faire votre propre avis sur ce livre à succès qui – à mon sens – était très réussi même si un peu naïf ou gnangnan.







Le livre des Baltimore reprend le héros principal de l’ouvrage précédent, Marcus Goldman, écrivain à succès en quête d’inspiration pour son nouveau livre. Cette fois-ci, Marcus n’enquêtera pas sur la vie de son ancien professeur, mais sur sa famille, et notamment sur ses cousins de Baltimore qui le fascinent au plus haut point. Il va alors dépiauter leurs habitudes, leur cadre de vie, les analyser finement tant dans leurs actions que dans leur cheminement psychologique. En bref, il s’agit d’une saga familiale qui cherche à démêler le vrai du faux entre ce que l’on fantasme de la vie de nos proches… et ce qu’ils vivent réellement ! Ainsi s’arrête mon résumé pour ne pas vous dire trop.







Ai-je aimé ? Oui, assurément. J’ai trouvé, pour reprendre l’expression de mon mari, que le livre était très « page turner », on est dedans et on a hâte de retourner lire ! L’histoire tient la route, même si okay certains aspects restent naïfs ou si la chronologie n’est pas toujours claire. Et so what ? J’ai vraiment imaginé les personnages du livre, ou tout du moins pour la plupart d’entre eux; j’ai visionné les maisons, les endroits de vacances, les trajets en voiture, la taille du jardin et plein d’autres choses. J’ai été amusée de certains dénouements, excitée par d’autres, même si ce n’est pas l’intrigue du siècle et même s’il m’est arrivé de deviner quelques points qui allaient être abordés. J’ai trouvé le style très fluide, l’histoire très limpide. Je n’ai rien vu de pompeux ou de facile, même si en soi certaines situations ou descriptions sont faciles, oui. Donc non ce n’est pas le roman du siècle, non ce n’est pas dingue, absolument ouf, mais ça reste un roman bien réussi qui donne un très bon exemple des projections que nous faisons sur autrui en passant à côté de leur réalité.







Je défends précisément ce livre parce qu’il est très attaqué, à croire qu’en France nous sommes très énervés par les mecs à succès, sauf s’ils ont un super réseau ou une histoire de famille absolument glauque, auquel cas on les tient en respect. Je trouve insupportable qu’un Beigbeder puisse dire qu’il ne s’agisse pas de littérature mais de « story-telling ». Ah ? C’est-à-dire ?







Rappelons qu’il n’est jamais simple d’écrire, et qu’écrire peut avoir pour ambition de tester un style, de raconter une histoire, voire les deux. C’est certain, tout le monde n’est pas Flaubert, j’en conviens, mais enfin il serait temps que tous les quadras français qui publient chez des grands éditeurs et vendent en nombre correct mais pas mirobolant arrêtent de se penser comme « des vrais écrivains », sous-entendu « à la différence des autres ».







Je déteste également le discours supra snob des écrivains (francophones toujours, au risque de me répéter) qui dit qu’ils n’écrivent pas pour être lus ou achetés, mais pour le plaisir, le besoin, ou le groupe d’initiés auxquels ils croient appartenir. Un livre n’a pour moi de sens que s’il est lu par autrui, sinon cela ne sert à rien de le publier, à part se faire du bien à son égo de névrotique en quête de valorisation pseudo intellectuelle. Je pense qu’il faut être un peu honnête : n’importe quel écrivain serait ravi de connaître THE succès et j’ai tendance à penser que trois millions de lecteurs ne sont pas bêtes comme des choux. A titre personnel, je n’apprécie guère les romans de Marc Lévy, il est vrai. Mais manifestement d’autres oui. Et si Marc Lévy pousse à la lecture des gens qui en général ne lisent jamais, je dis bravo ! Surtout que Marc Lévy écrit ses livres avec ses petites mains, il ne boit pas des cocktails à Rio en attendant que le succès arrive.







Bref, s’il vous plait, si vous connaissez des critiques littéraires, demandez-leur qu’ils arrêtent de nous apprendre à différencier la « littérature » des soi-disant « grosses bouses d’usurpateurs ». C’est insupportable. On ne casse pas quelqu’un qui sort deux best-sellers en deux ans, on met en avant ses points forts et on l’encourage à re-travailler quelques faiblesses.







Donc pour conclure, well done Joël Dicker pour ce nouvel ouvrage à tout juste trente ans, t’as fait du bon boulot même si tu n’es pas Marcel Proust.











Jo la Frite







PS : j’ai mis plein de mots en anglais pour bien ennuyer les littéraires radicaux, et paf !


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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

Dimanche matin. Il pleut. Autant rester au lit avec un (bon?) livre.



«  Maman, qu'est-ce que tu lis ?

- Un navet.

- On ne les lit pas les navets ! On les mange !

- Oui, tu as raison, ma chérie. On peut même les dévorer. »



C'est bien ce que je fais depuis samedi matin. Je dévore, sans les mâcher, les feuilles de ce navet, - euh pardon- les pages de ce pavé qui en contient presque 700 et qui comptabilise à ce jour 841 critiques sur Babelio.



«  Et il est bien ton livre ?

- Non.

- Non ? Pourquoi tu le lis alors ? (Autrement dit : «  C'est complètement idiot de lire un bouquin qu'on n'aime pas ! » )

- (Je ne te le fais pas dire...) J'ai juste envie de savoir qui a tué la fille et pourquoi il l' a tuée. Alors je me dépêche de le lire. Et puis, comme ça, plus vite je le lirai, plus vite j'en serai débarrassée ! »



Yououh !! C'est quoi cette excuse bidon ? D'habitude, quand un livre ne me plaît pas, je n'ai aucun remords à le lâcher. Tsss..



«  Si tu veux savoir la fin, regarde sur Internet !  me dit mon cher et tendre qui a l'esprit pratique.

- Oui, enfin, c'est plus compliqué que ça .. »



Ah Non ! Je ne vais pas me mettre moi aussi à faire des répliques à la Harry Quebert quand Marcus – le super héros de cet illustre roman- lui demande d'éclaircir les zones d'ombre qui subsistent et qui l'empêchent de vraiment comprendre ce qu'il s'est passé ce jour-là, le jour du meurtre de Nola. Jugez par vous-même de la richesse du dialogue :



«  C'est compliqué, Marcus.

- Mais je suis là pour comprendre..

- C'est trop compliqué...

[...10 lignes plus bas...]

- Je ne peux pas vous dire. Vous ne comprendriez pas.



Ça c'est juste un aperçu. Il y a bien pire ! Hormis la pauvreté des dialogues, Joël Dicker nous abreuve, à travers le personnage d' Harry, de conseils, de phrases philosophiques d'une rare éloquence sur la manière d'écrire un livre du style « Parce qu'écrire des livres, ce n'est pas rien. », « Écrire un livre, c'est comme aimer quelqu'un : ça peut devenir très douloureux. » ou encore « Un livre, c'est une bataille. » C'est joliment dit tout ça, c'est tout plein de bons sentiments..mais quand l'auteur continue son délire en faisant passer les deux personnages principaux Harry et Marcus pour de « grands écrivains » ayant écrit des « chefs-d’œuvre », ça coince. Dîtes, Monsieur l'auteur, vous vous moquez de nous ? C'est une mauvais blague ?

Vous allez me dire, il est auteur, il fait ce qu'il veut..S'il a envie que ces personnages soient de sublimes écrivains de génie, il a le droit, non ?

Oui, mais dans ce cas, il aurait dû s’abstenir de nous dévoiler des passages de leurs prétendus « chefs-d’œuvre ». Des extraits médiocres et insipides. En exemple, cette fin de roman écrite par Quebert jugée « tellement belle » par Marcus, que je ne résiste pas au plaisir de vous en dévoiler quelques phrases. Mesdames ! Attention ! C'est de très haute volée ! Sensation garantie : papillons dans le ventre, jambes qui flageolent, petite larme intempestive !

Extrait : «  Ma chérie, vous me manquerez. Vous me manquerez tant. Mes yeux pleurent. Tout brûle en moi. Nous ne nous reverrons plus jamais ; vous me manquerez tant. »



Ahh ! Vous êtes sur le cul, là, hein ?! Moi aussi.. mais c'est parce que je suis sagement assise devant l'écran de mon PC.



Vous l'aurez bien compris, côté romanesque, inutile d'attendre le grand frisson. Il ne viendra jamais. Je n' ai jamais lu la collection «Harlequin » mais j'imagine que ça y ressemble fort.

Quelle torture tous ces chapitres évoquant la relation amoureuse d'Harry Quebert avec Nola ! L'écrivain mûr d'une trentaine d'années avec une gamine de quinze ans. Histoire déconcertante, peu crédible à nouveau..Qu'il est tarte cet Harry de tomber fou amoureux de cette adolescente en manque d'affection ! Au point de passer ses journées à noircir des pages et des pages de son seul prénom : N.O.L.A.

Affligeant et pathétique.







Dimanche après-midi. Retour du soleil. Youpi !



Je m'installe dans le jardin, le chat sur les genoux, avec le polar de Dicker. Il y a des mauvaises langues qui disent que c'est un livre qui se lit très bien à la plage. Dans mon jardin, y a pas la plage, mais les lunettes de soleil et le transat feront l'affaire pour tester cette théorie.

Eh bien, croyez-moi ou pas, ça marche !

Me voilà dans de meilleures dispositions à l'égard de ce roman que j'ai gentiment incendié ce matin.

Il faut dire aussi que j'en suis à la deuxième partie et qu'on a largement dépassé le stade des présentations. Je me suis familiarisée avec Marcus et j'ai même adopté son acolyte Gahalowood, le flic de choc bourru. Ceci dit, je n'en suis toujours pas à apprécier le portrait caricatural de certains personnages mais au moins, Quebert se fait plus discret. Ouf ! Je respire...(Ce qu'il m'agace celui-là avec son air niais et ses leçons de vie !).

Cette deuxième moitié du roman se concentre plus sur l'enquête à proprement dit et c'est tant mieux.

Le scénario est truffé de rebondissements, de fausses pistes, de nombreux suspects à ne plus savoir qu'en faire. Mordue par l'enquête, j'ai fait abstraction de tout ce qui me dérangeait...C'est sans doute cet aspect qui a donné à ce roman toute la notoriété et le succès qu'on lui connaît : une trame haletante et bien construite.

Je ne suis pourtant pas fervente de roman policier, mais je me prends doucement au jeu et cherche de mon côté qui pourrait bien être le coupable. A partir de la page 450, j'ai bien cru l'avoir trouvé ! Un homme qui ne figurait même pas sur la liste des suspects ! Celui auquel personne ne pense. Le mec sympa mais pas très futé, vous voyez auquel je pense ?! J'étais sûre de moi. Mais, quelques pages plus loin, j'ai abandonné cette piste. Ça ne collait plus du tout avec ce que je m'étais imaginé.

Bah, je ne suis pas douée à ce jeu-là. Quand on regarde des séries policières à la télé avec mon chéri, c'est toujours moi qui perds !







Lundi. Très tôt le matin.



Hier soir, j'ai repris « L'affaire Quebert ». Oui, je sais, j'escamote le titre mais je ne me souviens jamais des titres à rallonge.

Repris à 22 heures. Terminé à 1heure 40.

C'est un record. Je suis une lève-tôt, ça c'est certain, et la plupart du temps, je me couche avec les poules, en m'endormant sur un livre.

Cependant, hier soir, je n'avais pas sommeil. Je voulais absolument savoir le nom du coupable. Maintenant, je sais. (Petit sourire en coin.)

Ouh la la ! Quelle fin ! Le dernier conseil donné à Marcus par Harry, enfin plutôt le premier ..

Bref ! Ultime conseil du livre : « Le dernier chapitre d'un livre, Marcus, doit toujours être le plus beau. » Décidément , Dicker a des problèmes de formulation ! Elle n'est pas « belle » cette fin, encore moins magnifique, elle est juste palpitante !

Là, pour le coup, j'ai eu le cœur bondissant  !

Dicker a bien mené sa barque. Il trimbale le lecteur là où il veut, l'emmène dans les remous, le perd dans des coins broussailleux, le pousse dans une cascade, l'inonde, le noie, le repêche un peu plus loin...La promenade est loin d'être envoûtante mais elle a le mérite d'être surprenante !

Voilà, que dire de plus ? Le scénario est bien ficelé. Ce livre fera sans doute un très bon film …



Alors, bon ou mauvais  ?

Soupir...

Si on met d'un côté de la balance les dialogues médiocres, la mièvrerie de l'histoire d'amour, les gros clichés, le style commun, les personnages trop caricaturaux et peu crédibles, la psychologie de bas étage, la philosophie de comptoir, et de l'autre côté l'intrigue policière très bien menée, cette dernière ne pèse pas bien lourd, c'est indéniable.





Mot de la fin : Si vous n'avez pas encore lu ce roman et que ma critique vous en donne l'envie, je tiens à préciser que je décline toute responsabilité !



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L'énigme de la chambre 622

Genève. Un hôtel huppé où l’auteur himself y séjourne pour quelques vacances. Entre deux plaintes au sujet de son éditeur décédé l’année précédente, il y fait la rencontre de Scarlett, riche héritière en fuite d’un mari violent. Elle l’accoste, le reconnaît, il est l'Écrivain, et voilà que la donzelle souhaite comprendre les mécanismes de l’écriture. Il tente de lui apprendre, s’essaie à la difficile explication de la création d’un roman. Ça pourrait être intéressant, mais bien vite cette idée s’efface au profit d’une enquête qui tombe mystérieusement sous leurs paluches : pourquoi n’y a-t-il pas de chambre 622 ?



Le roman présente deux temporalités : celle de l’Écrivain qui enquête sur le mystère d’une absence de numéro. Et la seconde, qui nous replace des années auparavant, avec Macaire, un jeune banquier à qui la présidence de la banque familiale pourrait lui être compromise. Deux temporalités sont aisées à saisir, mais l’auteur en rajoute, tartine des événements “16 ans plus tôt”, “vingt ans plus tôt”, “la veille du meurtre”, “cinq mois plus tôt”... et cette accumulation de date devient complexe à retenir, quasi impossible à broder sur une ligne du temps. On valse d’une date à l’autre sans aisance.



On se perd. On abandonne tout intérêt pour l’affaire qui, sur la fin, s'emmêle dans plusieurs deus-ex machina, épuisant toute possibilité d’être surpris, engendrant dépit. Un livre qui aurait pu être tranché d’une bonne centaine de pages. Un roman qui n’a pas su me plaire et dont, malheureusement, je ne parviens pas à en extirper le moindre grain de positif. 



On accumule les clichés, ainsi qu’un tissage d’intrigue trop emmêlé pour qu’il y ait un soupçon de crédibilité. 



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L'énigme de la chambre 622

Le succès du quelconque.

Pour moi, l'énigme ne se situe pas dans la chambre 622 mais dans l'incroyable succès des romans de Joel Dicker.

En rapatriant l'intrigue de son nouveau roman dans sa Suisse natale, le Roger Federer des lettres helvètes, le style en moins, a aussi embarqué son habituel excédent de bagages : 550 pages avec des trous dans la raquette.

Un écrivain à succès qui s'appelle bizarrement Joël (mais où va t'il chercher tout cela ?), va soigner, le pauvre chéri, un gros chagrin dans un Palace des Alpes Suisses. La vie est vraiment trop dure pour ce gendre idéal. C'est du Zola avec une Rolex au poignet. Il découvre avec sa voisine de chambre un peu collante qu'un meurtre non résolu s'est produit quelques années plus tôt dans ce zoo à millionnaires. L'hôtel a rebaptisé la chambre 622 en 621 bis dans un élan de créativité qui rendrait jaloux n'importe quel lauréat du concours Lepine, pour effacer cet évènement de la mémoire collective. Le fameux Joel et l'inspirante Scarlett, vont mener l'enquête qui, Suisse oblige, Cold case d'attaché case, aura pour décorum une histoire de succession à la tête d'une grande banque d'affaires. On n'est pas dans le braquage d'un carnet de timbres à la Poste du village.

Pour quelques lignes, je vais essayer d'être moins taquin et reconnaître de réelles qualités à ce roman. La construction est celle d'un architecte fan de légos et les sauts dans le temps soulignent une mécanique narrative sans accroc. Avouons aussi que s'il n'est pas révolutionnaire d'ignorer le pédigrée d'un tueur avant le dénouement de l'intrigue, il est plus rare de devoir deviner aussi l'identité de la victime. L'auteur connait bien son affaire, le lecteur est manipulé par un osthéo du suspense qui malaxe son récit de faux semblants et il y a tant de rebondissements dans l'histoire que nous ne sommes pas loin d'une compétition de trempoline. J'ai trouvé ce côté feuilletonesque plutôt divertissant. Le rythme s'accélère au fil des chapitres de façon opportune pour capter l'attention et la fin du récit, imprévisible, ressemble au dénouement d'un vieil épisode de la série Arsène Lupin avec Georges Descrières où les masques tombent au propre comme au figuré. Le cahier des charges d'un bon petit polar est donc rempli selon moi. Mais sans plus... et avec des moins.

Les noms des personnages sont aussi bizarres que romanesques (Sinior Tarnogol, Macaire Ebezner , Lev Levovitch…) mais en terme de profils psychologiques, c'est du 0 sur l'échelle de Sigmund. Encéphalogramme trumpien. C'est ce manque de profondeur d'esprit qui m'incline à ranger hélas les romans de Joel Dicker dans le tout venant de ma bibliothèque.

Cet auteur excelle selon moi dans la construction du récit mais ses carences en second degré, une cure s'impose, ruinent ses tentatives introspectives. Ses personnages devraient se limiter à agir et avoir l'interdiction de s'asseoir et de réfléchir.

C'est dommage car les hommages glissés dans le roman à son défunt éditeur et pygmalion à travers le récit de souvenirs communs sont touchants et empreints d'une vraie sincérité mais cette plume d'éternel adolescent et cette incapacité à plonger sous la surface des choses frustrent le lecteur que je suis.

Je reste donc sur ma faim alors que le roman est plutôt calorique.



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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

Attention… risques d’insomnie ! Entre fausses pistes, coups de théâtre et rebondissements en chaîne, Joël Dicker nous offre un roman captivant qu'il est très difficile, voire impossible, de lâcher une fois commencé. Vous voilà prévenus ! J’ai dévoré ces 670 pages savamment maîtrisées en 2 jours…



Marcus Goldman a écrit un premier roman au succès retentissant. Mais depuis, c’est la page blanche. Il appelle à l’aide son mentor, Harry Quebert, grand romancier américain qui lui a tout appris. Cependant, Quebert est arrêté pour le meurtre d’une adolescente, Nola Kellergan, disparue trente ans plus tôt et avec laquelle il entretenait une liaison secrète. Malgré le scandale, Goldman se rend sur place pour soutenir et faire innocenter son ami. Son éditeur, à qui il devait rendre un nouveau manuscrit, l’oblige à écrire sur cette juteuse histoire au succès assuré. L’Affaire Harry Quebert prend donc forme sous nos yeux. Un manuscrit dangereux pour l’auteur, car non seulement il risque de lui faire perdre un ami, mais encore parce qu’il se retrouve menacé par un habitant d’Aurora (New Hampshire) où le drame s’est déroulé. Qui a intérêt à ce que la vérité reste cachée ? Et, quelle est cette vérité ? Le roman alterne entre la vie à Aurora aujourd’hui, au cœur de l’enquête, et trente ans plus tôt, en revenant sur la genèse de cette tragique disparition.



La vérité sur l'affaire Harry Quebert est une fiction remarquablement bien construite où le lecteur assiste à la naissance d'un roman dans un autre roman. Au-delà de l’intrigue au suspense incroyable, l'auteur révèle une peinture des moeurs de l'Amérique, une analyse sans complaisance de la nature humaine, une réflexion sur le métier d'écrivain et sur la création littéraire. Ce livre nous parle de la vie, de nous, de nos contemporains. Tout y est dit : les travers, les secrets, les démons, les personnalités aussi diverses que torturées, le rôle dictateur des médias, la pompe à fric du monde éditorial, les affres de l'écriture. Il nous parle aussi d’amour et d’amitié. Autant dire que Joël Dicker est un sacré bon raconteur d'histoires ! Certes, tout n'est pas parfait, et si on cherche la petite bête, on peut reprocher à l'auteur le côté caricatural (mais franchement drôle) de certains personnages secondaires (l'éditeur, la mère...). Il y a quelques passages répétitifs, quelques longueurs, des pièces du puzzle qui s'assemblent trop parfaitement pour qu'on ne flaire pas un peu l'artifice. Mais qu'importe, ce sont des défauts mineurs comparés au plaisir de lecture que procure à chaque instant ce roman, car

"Un bon livre, Marcus, est un livre qu’on regrette d’avoir terminé."





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La Disparition de Stephanie Mailer

Jusqu'à présent, de Joël Dicker, je ne connaissais rien ou plutôt pas grand chose, c'est-à-dire le nom de son premier roman "La vérité sur l'affaire Harry Quebert". Depuis cette parution "successfull", j'ai tellement entendu tout et son contraire sur ce jeune auteur suisse que je savais qu'un jour, je devrais m'y coller et me forger ma propre opinion. C'est désormais chose faite après la lecture plus que laborieuse de "La disparition de Stephanie Mailer", roman dans lequel, je tiens à le préciser, je me suis pourtant plongée sans aucun préjugé négatif, en véritable poussin né de la veille.



Alors, ce qui m'a le plus frappée pour commencer, c'est le style, ou l'absence de style devrais-je dire. Comment vous dire ? J'ai d'abord cru à des erreurs éditoriales comme si l'éditeur avait oublié des mots ou une partie de la ponctuation, mais en fait, non, après cent pages, j'ai bien dû me rendre à l'évidence : c'était vraiment la plume de l'auteur et là, petit moment de solitude dans mon canapé, j'ai quand même flippé au regard du bloc de pages qui me restait entre les mains. Une digestion longue et inconfortable se profilait à l'horizon...



En fait, c'est tellement mal écrit qu'on en vient à douter de sa propre vue et de son propre jugement. Les phrases que je lis sont-elle bien écrites ? Ces adjectifs déjà lus cinquante fois en cinquante pages sont-ils vraiment imprimés ? A ce moment là, parvenue tant bien que mal au premier tiers du roman, je ne vous cache pas qu'il m'a fallu actionner un nouveau levier de motivation parce que franchement, à la sortie d'un polar de Lehane, tout ça me semblait juste impossible à avaler sans un petit coup de pouce. Délaissant le recours à l'alcool fort, j'ai plutôt opté pour une petite pause, le temps de me renseigner un peu sur l'auteur dont je n'avais jamais écouté d'interview, à peine savais-je à quoi il ressemblait. Hélas, première info que je récolte : Joël Dicker n'a pas voulu écrire un polar avec "La disparition de Stephanie Mailer". Alors, là, pas de bol, Mr Dicker, sincèrement désolée mais je fais partie des lecteurs qui aiment appeler un chat un chat et qui apprécient quand un auteur ne se fout pas de leur gueule avec des effets de manche à la con. Si "La disparition de Stephanie Mailer" n'est pas un polar, alors qu'est-ce que cela peut bien être ? Menons l'enquête...



Ok, ok, je veux bien respecter vos assertions, Mr Dicker, après tout, vous êtes censé mieux vous connaître que moi. Donc, je reprends ma lecture avec la ferme décision de ne pas voir dans ce roman un polar. En cela je respecte exactement ce que vous affirmez. Mais alors, que me reste-t-il comme carburant pour persévérer dans cette "enquête" qui n'en est pas une ? Dieu merci, une illumination bienvenue m'a soudain éclairée : j'ai réalisé que vous écriviez une parodie de roman policier, doublée d'une parodie de littérature facile à succès.



D'un seul coup, j'avais résolu votre énigme et tout le puzzle s'est mis en place naturellement : la pauvreté du style, les stéréotypes à gogo, l'action située à New York, les fausses pistes, l'absence abyssale de descriptions, la vulgarité dans la bouche des policiers (qui n'en sont peut-être pas ?), les retournements de situation gros comme des camions, tout cela tendait évidemment à parodier le genre du polar, genre de plus en plus galvaudé depuis qu'un chromosome "thriller" a été découvert sur le caryotype des Scandinaves.



A partir de là, la lecture de votre roman "La disparition de Stephanie Mailer" fut une vraie partie de plaisir, un festival du rire (à défaut de théâtre) haut en couleurs où j'ai retrouvé tous mes repères. Très subtil et bien dosé, cet équilibre entre "La cité de la peur" et "OSS117", je me suis tellement divertie à prendre place dans la tête de vos enquêteurs (qui n'en sont peut-être pas ?) que je ne résiste pas à l'envie de partager ici quelques beaux morceaux de cogitation policière :



"- [...] Et puis ces valises pleines de vêtements qu'on a trouvées dans la voiture. Je crois qu'ils étaient sur le point de partir."



"Anna et moi avions la conviction que l'argent retrouvé chez Stephanie était une des pistes de notre enquête. D'où provenaient ces 10 000 dollars en liquide retrouvés chez elle ? Stephanie gagnait 1 500 dollars par mois : une fois payés son loyer, sa voiture, ses courses et ses assurances, il ne devait pas rester grand-chose. S'il s'agissait d'économies personnelles, cette somme aurait plutôt été sur un compte en banque." #auteursuisse



"Pour découvrir qui avait tué le maire et sa famille, nous avions besoin de savoir qui avait une bonne raison de le faire."



"La personne qui avait mis le feu à l'appartement n'avait qu'un but : tout faire brûler."



"- Eh bien, tout laisse à penser que ce que cette personne cherchait ne se trouvait pas dans l'ordinateur de la rédaction [...]."



"[...] les mains liées par un collier de serrage en plastique de type Serflex." {tut tut pas de marque !}



Et encore, Mr Dicker je me rends compte que ces maigres extraits ne rendent pas suffisamment justice, et à votre ingéniosité d'auteur, et à la sagacité de vos enquêteurs au charisme véritablement poignant...



Ah... attendez... on me susurre dans l'oreillette que je fais fausse route, que contrairement à toutes les apparences, il ne s'agit pas ici d'une parodie mais bien d'un vrai et inédit polar-qui-n'en-est-pas-un ! Oh, alors, toutes mes excuses, Mr Dicker, j'ai dû m'embrouiller dans mes fiches car, oui, je vois là, sous mon buvard, ma note sur ma seconde hypothèse qui va à un scénario pré-mâché pour HBO ; c'est les abonnés de Netflix qui vont être contents ! J'ai déjoué votre fausse piste, c'est bien vers ce succès programmé qu'on se dirige. Vous aviez pourtant laissé derrière vous bien des indices, à commencer par ces effets "roulement de tambour" ou "haleine retenue avant une catastrophe" au début et à la fin de chaque court chapitre ? séquence ? épisode ? Effets qui doivent bien avoir un joli petit nom anglophone que je ne connais pas hélas, n'étant pas abonnée à Netflix, sorry.



Allez, Mr Dicker, je m'arrête là, car il n'y a vraiment pas grand chose à sauver dans tout ça et on ne va pas y passer la journée non plus. Laissons le mot de la fin à Meta Ostrovski, le "critique littéraire" de votre roman, qui affirme : "Ce qui n'a pas de succès est forcément très bon". L'inverse serait-il tout aussi vrai ?





Challenge MULTI-DÉFIS 2018

Challenge PAVES 2018

Challenge des 50 OBJETS 2018 - 2019
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L'énigme de la chambre 622

Impossible d'aller jusqu'au bout de ce livre navrant à tout point de vue. Dicker est une énigme pour moi. Ces deux premiers romans m'avaient emballée comme nombre de lecteurs. Mais depuis, ce n'est que déception et celui-ci n'échapper pas à la règle; écriture plate, intrigue prévisible, personnages caricaturaux.
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Le Livre des Baltimore

Succès médiatique attendu, car si le précédent roman de Joël Dicker a été controversé (trop de succès d’un coup agace les critiques), il avait été aussi en tête des ventes et écoulé à 1,5 millions d’exemplaires un an après sa parution.



Il est certain que même les lecteurs se méfient lorsqu’un deuxième opus est annoncé : il faut attendre que le fan club soit ferré pour se permettre de publier une pâle copie des premiers succès, attendre que le lectorat soit suffisamment accro pour être indulgent.



Ici la promesse est tenue : le pari est gagné, Joël Dicker nous embarque dans cette sombre histoire familiale avec verve et vigueur. On est happé et contraint de le suivre avec le plus grand plaisir. Un des astuces les plus visibles est cette façon maligne de relancer l’intrigue, à l’aide de ces formules magiques: « A cette époque je ne savais pas que…. » « Personne ne se doutait que…. » . C’est simple mais ça fonctionne à tous les coups.



Qui sont donc ces Baltimore, auxquels le narrateur rend hommage par le biais du livre que nous lisons? Une famille américaine à deux vitesses, à deux clans qui se distinguent par leurs niveaux de vie bien différent, mais se rassemblent tout de même une fois l’an autour de la dinde deThanksgiving. Les cousins Goldman se retrouvent ainsi, Marcus, le narrateur et Hillel, qui forment avec Woody, le fils adoptif des Baltimore un trio profondément soudé par les liens de l’amitié.



C’est du bonheur d’enfance sans nuage, tant que les hontes et les regrets, tus et enfouis sous des allures de convivialité familiale et de bons sentiments, ne refont pas surface. Leur révélation ne refera pas l’histoire, le mal est fait, le Drame a eu lieu, drame annoncé, mais savamment distillé : d’autres drames émaillent l’histoire, de plus en plus sérieux, qui laissent penser que tout est dit, mais non, on découvre qu’il y a eu plus grave.

C’est ce qui confère à l’intrigue une ambiance de thriller, même si les faits sont passés, et que le narrateur est dans une phase de reconstruction, de son histoire familiale et par la même occasion de lui-même.



Les ingrédients de la recette sont loin d’être originaux : la rivalité amoureuse, l’argent et les malentendus. Ce mélange détonnant peut faire exploser toutes les mirages de l’enfance, et détruire les fondations d’une édifice, alors que la façade fait encore illusion.



J’ai adoré ce roman, peut-être même plus encore que La vérité sur l’affaire Harry Québert. Joël Dicker ne nous laisse pas le choix, on ne peut résister à l’envie, page après page, d’en savoir plus sur cette famille et ses ratés. Nous avons affaire à un conteur de grand talent.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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La Disparition de Stephanie Mailer

Un jour, j’ai vu un film avant que tous les effets spéciaux ne soient terminés. On pouvait voir les filins des acteurs, les modélisations des décors, parfois même le fond vert. Le film n’avait pas grand intérêt, de voir les coulisses était presque le plus intéressant.



Le dernier Dicker c’est un peu pareil. Non seulement l’histoire n’a pas grand intérêt mais en sus, on voit toutes les (énormes) ficelles, la grosse mécanique qui ronronne à chaque phrase ; ce n’est pas du travail suisse ça, c’est de l’ordre du gros sabot (suisse, il reste un fabricant, j’ai vérifié).



Chaque chapitre alterne temps présent et temps passé, et à intervalles (très) réguliers, un personnage devient le narrateur. Tous les rouages sont apparents, réglés comme un coucou (suisse).



Sur la première moitié, chaque chapitre se termine sur un cliffhanger genre « et c’est ainsi que tout allait foirer » ; sur la seconde moitié, chaque chapitre se termine sur « et c’est ainsi que tout foira ».

À l’identique de La Vérité sur l’affaire Harry Québert donc.



Chaque personnage est un stéréotype, les flics, Ken et Barbie qui mènent l’enquête, l’éditeur infidèle, le journaliste local un peu benêt, le gentil libraire, l’ado dépressive, le critique littéraire hystérique, etc ; tous ont leurs démons du passé (évidemment) et leurs (lourds) secrets.



Enfin, on arrive au cœur du décor, mon chat de combat, mon bâton de pèlerin, mon fils, ma bataille. Pourquoi diable planter un décor dans un autre endroit que son pays d’origine s’il n’est jamais utilisé ? Sans refuser la délocalisation (pas que je sois mélanchoniste hein mais ça me turlupine quand même), pourquoi aux États-Unis dans 99(,99) % des cas ? Pour faire ″comme″ ? ″Ils″ le font mieux que nous et c’est fait, refait et re-refait ad nauseam.



Dicker a dit dans une interview récemment, interrogé à ce sujet (comme quoi il n’y a pas que bibi qui rouspète), qu’il avait besoin de distance. Qu’il ne pouvait pas parler du parc où lui-même fait son jogging, ni du bled dans lequel il vit. Argument audible et compréhensible mais sans bien connaître la Suisse, je pense qu’il y a plusieurs bleds et parcs qui auraient très bien convenu (et cela aurait donné du style à un texte sans envergure). Si un décor n’est pas utilisé, aucune raison même de mentionner la localisation géographique. On s’en passe largement. D’autant qu’on se voit infliger des phrases qui n’ont aucune raison d’être (NDR : on aime alaindeloniser) :



« Anna, si tu me permets de te tutoyer, puis-je t’offrir un café ? Je vais tout te raconter. »



Certains parlent de « convention » mais objection Votre Honneur : soit c’est ″comme″ et cette phrase n’a aucune chance d’être écrite (je ne vous explique pas, vous savez), soit la scène est décrite autrement, comme un traducteur le ferait, exempli gratia (j’aime bien les latinismes, ça claque) : « Ils s’étaient rapidement mis à se tutoyer » ou « Ils s’étaient rapprochés », enfin un truc du genre, je ne suis pas écrivaine. Mais je suis prête à admettre que je pinaille et que je suis de mauvaise foi… en fait non ça me saoule épicétou.



Sinon on se coltine tout du long des petites vannes sur la littérature et la création littéraire par le truchement de son personnage convenu jusque dans son nom, Meta Ostrovski, e.g. :



« Je n’ai jamais, et je dis bien jamais, rencontré un critique qui rêvait d’écrire. Les critiques sont au-dessus de cela. Écrire est un art mineur. Écrire, c’est mettre des mots ensemble qui forment ensuite des phrases. Même une guenon un peu dressée peut faire cela. »

« […] dans l’ordre du respect accordé aux genres, il y a en tête de gondole le roman incompréhensible, puis le roman intellectuel, puis le roman historique, puis le roman tout-court, et seulement après, en bon avant-dernier, juste avant le roman à l’eau de rose, il y a le roman policier. »



Pourtant, j’avoue bien volontiers que même si c’est à moindre échelle que La Vérité sur l’affaire truc, j’ai absolument voulu savoir si mon hypothèse formulée à la page 30 était juste (elle ne l’était pas mais pas loin) et connaître la fin, page 630. Raison pour laquelle j’ai lu ce roman jusqu’à très tard dans la nuit (ou très tôt le matin c’est vous qui voyez).



C’est un mauvais page-turner mais un page-turner quand même.
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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

A travers ma critique, je vais tout simplement passer un appel : je cherche un EXORCISTE (bon, voir très bon) parce que voilà, une fois de plus un livre primé et aux critiques médiatiques élogieuses me passe à côté.

Je pensais avoir endigué la malédiction avec Lemaître (Au revoir là-haut), mais que nenni ... j'ai du me faire une violence extrême pour arriver au bout.



Et pourtant ce n'était pas faute d'avoir été prévenue (hein, The Wind ?). Nombreux Babélionautes en phase avec mon ressenti ont fait de "magnifiques" critiques : constructives et bien écrites, contrairement à ce roman ( mais qui suis-je pour mépriser la façon d'écrire d'un auteur ? Moi qui n'ai aucun talent d'écriture... oui, mais moi je le reconnais !)



En général, lorsque je lis un policier je ne m'arrête pas à la façon d'écrire mais plus à l'intrigue. J'avoue quand même que pour cela ce roman est bien fait. Il se tient mais devoir lire 600 pages de mièvrerie pour avoir un relent de suspens c'est un peu fort de café. Et trop, c'est trop : une histoire d'amour qui n'a aucun sens et avec des dialogues encore pire que ceux de la collection Harlequin. (et c'est peu dire !) (oui j'ai honte, mais oui, dans ma pré adolescence j'en ai lu quelques uns des Harlequin) Sans parler des citations et de la philosophie de basse-cour sur les écrivains et l'écriture.



En bref et pour conclure je me suis ennuyée a mourir avec ce livre.. le seul point positif c'est que ma prochaine lecture n'en sera que meilleure.

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L'énigme de la chambre 622

Bon, c'est mon deuxième Dicker. En fermant le premier, qui était presque aussi le sien (en terme de célébrité) et qui bénéficiait de critiques dithyrambiques, je m'étais dit : « mon gars, t'es pas dans le trip mainstream exigé en la circonstance, c'est quand-même pas, ce bouquin, le chef d’œuvre qui fait tomber la bonne société en pâmoison ? »

Alors après avoir souri en voyant passer les suivants, je me suis donné une deuxième chance.

Et j'ai bien fait car, j'ai trouvé cet opus bien meilleur que le gars Harry. Et surtout j'ai bien mieux compris pourquoi je n'aime pas cette littérature.

C'est donc très bien construit, un petit bijou de complexité. Certains pourront s'extasier devant une telle prouesse narrative, mais personnellement, je crois que le mieux est parfois l'ennemi du bien. C'est tellement emberlificoté que je suis incapable de savoir si tous les indices, tous les faits sont réellement cohérents. Mais sans doute l'est-ce car c'est comme l'horlogerie Suisse, précis.

Et je ne doute pas qu'il y ait un vrai travail de découpage derrière cette énigme policière. Je me suis perdu dans les temps, l'auteur ayant pris un malin plaisir à aligner cinq ou six temporalités différentes. Un vrai labyrinthe.

Précis donc mais précieux aussi, comme leurs coffres cette fois. Ah quelle belle société nous est narrée ici. On ne bouffe pas sur le pouce des sandwichs dans ces romans Genevois, on déjeune, on soupe, on déguste des mets toujours très raffinés. On devine que l'auteur n'est pas en manque de connaissance sur ces pratiques culinaires sociétales. Au pire, la cuisine rapide pour nos personnages principaux : des tagliatelles au homard, mais juste parce-que le majordome n'a pas eu le temps d'acheter des truffes au marché bio de Verbier.

Car bien sûr tous ces héros qui émeuvent les critiques littéraires de Paris, de Lausanne et de Luxembourg (surtout de ce petit paradis mais est-ce surprenant ?) ne savent rien faire sans l'aide d'une armée de domestiques qui les transportent, les nourrissent, les habillent, leur font les courses, les aiment même comme de bons laquais.

Bien sûr ils ont des compétences tout de même, il faut être juste. En placements financiers juteux (Suisse oblige), en « rôle playing » aussi. Pas pour passer une soirée à jouer à « advanced dungeons and dragons » ou « call of chtulhu », mais pour espionner les employés d'hôtel et dénoncer éventuellement des comportements inappropriés de ces serviteurs plébéiens envers les riches clients qui fréquentent ces palaces Suisses. Grande tradition comique Suisse sans doute (Thomas Wiesel doit se retourner dans sa tombe).

Pareil, on n'est pas dans des lieux anodins. Suites quinze étoiles, villa à Corfou, limousines et voitures de sport…

Pour finir ce tableau, c'est le thème de la filiation qui est mis en exergue : fils de banquier tu es et tu seras . . .fils d'acteur tu nais et resteras . . . domestique tu es...etc...

Vous l'aurez compris, ce n'est pas tant la nature de l'intrigue qui m'ennuie, c'est le cadre.

Il ne m'intéresse pas.

Je n'ai ressenti aucune empathie pour aucun des personnages.

Leurs pseudo souffrances existentielles, leur volonté de dominer, de contrôler, de tromper, n'a même pas l'excuse de la nécessité, du concours de circonstances.

C'est l'anti polar noir : c'est le polar blanc

Blanc comme les neiges qui tombent là-bas, blanc comme l'argent qui est passé par leurs coffres, blanc comme les oies qui pépient à la recherche du bon parti pour avoir à éviter d'apprendre à faire la cuisine et se trouver un travail intéressant.

Pour couronner (et oui décidément) le tout, il nous fait un panégyrique de son éditeur décédé deux fois : en 2018 en vrai et une seconde (j'espère) dans ce livre. Oh que c'est touchant? Non, c'est nombriliste comme le reste.

C'est donc un exercice de style, mâtiné d'un hommage à son éditeur que livre Dicker, avec une histoire secondaire à l'eau de rose entre l'écrivain qui enquête sur tout ce que je viens de décrire et la riche (encore ?) héritière prénommée Scarlett et/ou sa voisine de palier... Peut-être faut-il aller voir les magazines people pour savoir à qui s'adressent ses clins d'oeil. Personnellement, cela ne m'intéresse pas.

Il serait temps que ce fils de politicien-écrivain revienne parmi les citoyens de base. Au vingt-et-unième siècle, cette histoire de « fils de » n'a plus de sens dans l'imaginaire collectif, n'en déplaise à nos maîtres.

C'est brillant et sans profondeur. La dernière phrase du livre est à replacer dans le contexte de ce que je viens de décrire pour en apprécier toute la saveur.

Finalement, zéro étoile pour le fond, cinq pour la forme parfaite. Moyenne : 2 arrondi à 0,5 (Je compte moins bien que ses personnages, moins habitué qu'eux aux bilans annuels des banques).

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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

J'ai .....hésité, longtemps hésité, mais aujourd'hui c'est décidé : j'assume !

......j'ai ADORE, je l'ai lu en Octobre 2014, c'est vrai j'étais encore quelque peu perturbé de mon retour de St Jacques de Compostelle, trop imprégné de bons sentiments, encore tout ébloui par cette "Lumière", alors oui ce livre m'a transporté, m'a ramené sur les plages de Galice ...point de vue mélancolique, peut être nostalgique, j'ai pris ça au premier degré, sans chercher à interpréter....alors avis à tous ceux qui ont eu la main lourde de critique : Touchez pas à Harry, c'est un ami qui vous veut du bien ....:-)
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L'énigme de la chambre 622

Je suis éberlué ! En dépit de la controverse que le livre suscita, il y a huit ans, avant que je n’écrive mes premières critiques, je garde un bon souvenir de La vérité sur l’affaire Harry Quebert, premier best-seller de Joël Dicker. Dans Le Livre des Baltimore, paru en 2015, je m’étais efforcé de faire preuve d’humour pour démonter les artifices de « littérature-marketing » mis en place pour plaire au plus grand nombre. Cela ne m’avait pas empêché de trouver le livre plutôt agréable.



Mais dès les premières pages de L’énigme de la chambre 622, je me suis demandé si c’était moi qui avais changé ou si l’auteur, dont les qualités de conteur sont indéniables, avait renoncé à toute crédibilité littéraire au profit d’un positionnement ultra-populaire, en assumant la diffusion en librairie d’une sorte de produit hybride de chick-lit et de polar de gare.



Je ne juge personne, il vaut mieux lire des histoires niaises que ne pas lire du tout. Mais une fois rendu hommage aux vertus civilisatrices de Joël Dicker, je m’arroge le droit, après m’être cogné les six cents pages du livre, de laisser libre cours à mon ressenti personnel.



L’auteur se met en scène dans l’écriture d’un livre, dont le sujet est une enquête policière où l’entraîne une jolie femme. La narration révèle une intrigue aux multiples rebonds, superposant trois époques : celle de l’enquête et de l’écriture du livre, celle d’un meurtre non élucidé dans un hôtel de luxe de la station de ski valaisanne de Verbiers, et « quinze ans plus tôt ». Les nombreuses péripéties se tiennent, mais leur cohérence ne vaut que par le recours à des ficelles enfantines ou abracadabrantes, à la limite du réalisme.



L’intrigue inclut un scénario de romance qui s’étale en « je t’aime moi non plus » sur les six cents pages. Joël Dicker a probablement relu récemment Belle du Seigneur, car on y trouve quelques « trucs » – je n’ose parler de références ! – puisés dans l’idylle mythique d’Ariane et de Solal : l’élégance provocante de Lev, les bains moussants de la très belle Anastasia, l’ennui mortel de l’amour parfait, avec en clin d’œil, une étape à Corfou, l’île natale du grand Albert Cohen.



Les dialogues sont d’une insignifiance à pleurer – ou à pouffer de rire – pour des personnages présentés comme des banquiers de grande envergure. Ridicule ! Et j’allais oublier, dans le même esprit, les artifices de théâtre de boulevard, avec des personnages qui sortent par la porte de droite, juste au moment où d’autres entrent par celle de gauche.



Six cents pages ! C’est insupportablement long, même si les chapitres se terminent par des mises en suspens. Des artifices éculés qui m’ont rappelé mon abonnement d’enfance à Tintin, dont les aventures hebdomadaires se terminaient régulièrement par une image illustrée de grands points d’exclamation et d’interrogation, pour m’inciter à me précipiter sur la suite, la semaine suivante. C’était presque plus subtil.



J’ai toutefois apprécié quelques pages. Elles n’ont rien à voir avec l’intrigue ; l’auteur y rend hommage à une personne décédée l’année dernière, Hubert de Fallois, un grand éditeur, auquel La vérité sur l’affaire Harry Quebert doit son succès planétaire et un jeune plumitif inconnu sa destinée de star. Je me demande si ce grand spécialiste de la littérature et de l’édition n’a pas manqué au parachèvement de L’énigme de la chambre 622. J’ai noté des irrégularités dans le traitement des soixante quatorze chapitres : la syntaxe est généralement correcte, mais certains passages donnent vraiment l’impression d’être restés au stade du premier jet, sans être retravaillés, comme s’il avait fallu se presser pour que le livre soit disponible en librairie au début de l’été. Il est vrai qu’il aurait été vain de paraître en septembre, en vue des prix littéraires. A chacun de choisir les exigences à privilégier.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Le Livre des Baltimore

Il était une fois, une jeune femme, aveuglée par le strass et les paillettes entourant la sortie d’un roman au succès garanti, dégaina sa carte bleue et acheta ledit roman. Attirée par la renommée de l’auteur et par la première impression positive qu’elle s’était faite sur un autre de ses romans paru quelques années auparavant (qui plus est primé par le grand prix du roman de l’Académie française), la jeune lectrice trépignait d’impatience à l’idée d’entamer cette suite. Mais comme tout drame, la fin fut cruelle : la supercherie littéraire rameuta le bout de son nez et la lectrice fut vaincue, déçue, énervée, en rogne, ultra blasée ! Ah misère, pourquoi ai-je cédé aux douces sirènes d’une mystification littéraire ? !



Par tous les saints, par Victor Hugo, Balzac et même JK Rowling, n'achetez pas Le Livre des Baltimore. Je dirais même pire, ne le lisez pas ça vous évitera de bien grands maux. Mais, et là je m’incline devant le faux talent de Joël Dicker, bravo à vous cher cousin Helvète, pour avoir su me faire finir les pages de votre mauvais roman. Car, en dépit d’une intrigue frisant le vide intersidéral et le style détestable, vous vous y connaissez en matière de page turner. Petit filou.



Est-ce que je dois consacrer quelques lignes à l’intrigue ? Allez je suis sympa.



Marcus Goldman, le héros de La vérité sur l’affaire Harry Quebert, devenu écrivain à succès, décide d’écrire le roman de sa famille, ou plutôt de la branche aînée des Goldman, celle de son oncle Saul, brillant avocat de Baltimore (d’où le titre). Tout leur sourit : succès, argent, humilité, amour, fraternité, bref la famille idéale. Marcus éprouve une fascination sans complexe pour cette famille à laquelle il aimerait tant appartenir, lui le pauvre gamin du New Jersey. Il forme avec son cousin et l’enfant quasi adoptif du couple, le gang des Goldmann, soudé à la vie à la mort. Mais comme toute histoire heureuse, la surface s’écaille, faisant ressurgir rancœurs et secrets de famille… Bon ça suffira pour le résumé.



Voilà donc réunis tous les ingrédients nécessaires pour obtenir une bonne mixture littéraire à succès. Oui mais plus cliché et banal on fait pas. Que ce soit dans le style ou dans l’histoire, tout n’est que platitudes et reproduction à l’identique d’un mauvais cours d’écriture de romans. Pas d’âme, pas d’émotions. Tout y est attendu, sans aucune nuance, artificiel. Je crois que c’est une des premières fois que cela m‘arrive. J’espère bien ne plus avoir à revivre cette expérience.
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Un animal sauvage

J’avais vraiment hésité , avant de me lancer, la lecture de ce roman de de 400 pages. Le précédent ne m’avait pas transportée plus que cela. Restons optimiste, le livre est devant moi , je le prend et la haut miracle, impossible de le lâcher. Je l’ai englouti, avalé, dévoré, pas le temps de le déguster. .Une histoire qui va à cent à l’heure, un rythme intense qui monte crescendo; une intrigue , Un suspens haletant, palpitant . L’auteur nous promène, nous ballade, se joue de nous, avec une grande jubilation. Une histoire à multiples rebondissements, entre le passé et le présent, où veut il nous emmener. Impossible de le savoir, l’auteur est le seul maitre ,lui seul connait l’aboutissements. Une histoire hors norme , des personnages atypiques, on s’attache à eux. Un thriller psychologique qui met nos neurones à rude épreuve. Il parsème des indices qui vont s’imbriquer tel un puzzle au fur et à mesure de la lecture .L’auteur plante le décor dans sa quatrième de couverture .Il nous tient en haleine dés le début , une bombe a retardement qui va exploser , un véritable feux d’artifice au dénouement final, une fin totalement imprévisible. Une histoire qui m’a pris au tripes, qui m’a littéralement scotchée, m’a donné la chair de poule, je me suis prise une grosse claque, un véritable uppercut, impossible de sortir indemne d’un tel récit. Une histoire qui est ancrée en moi, pour un bon moment. Emotion, suspens garantis. A lire de toute urgence.
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L'affaire Alaska Sanders

Pour son sixième roman, premier à être publié dans sa propre maison d’édition suite au décès de son éditeur Bernard de Fallois, Joël Dicker clôt sa trilogie entamée avec « La Vérité sur l’affaire Harry Quebert » il y a dix ans et qui se termine par « Le Livre des Baltimore », publié en 2015. Une trilogie qui a donc la particularité de ne pas avoir été écrite dans l’ordre chronologique, mais qui offre l’avantage de pouvoir se lire dans n’importe quel ordre.



Le roman s’ouvre sur un meurtre, perpétré le 3 avril 1999 sur Alaska Sanders, la jolie employée d’une petite station-service dans une bourgade du New Hampshire. Retrouvée morte au bord d’un lac par une joggeuse, l’affaire sera finalement assez vite résolue par les autorités locales, aveux à l’appui. Sauf que onze ans plus tard, une lettre anonyme vient subitement semer le doute sur les conclusions de l’époque…



C’est donc une « cold case » que nous sert Joël Dicker, menée par un duo que les fans de « La Vérité sur l’affaire Harry Quebert » prendront grand plaisir à retrouver. Le narrateur s’avère en effet être l’écrivain Marcus Goldman, venu prêter main forte au sergent Perry Gahalowood, avec qui il a tissé des liens d’amitié depuis l’affaire Harry Quebert et qui a participé à l’enquête initiale sur la mort d’Alaska Sanders il y a plus d’une décennie.



Reprenant les ingrédients qui ont fait le succès de « La Vérité sur l’affaire Harry Quebert », l’auteur suisse nous balade donc dans le temps, invitant d’une part à suivre l’enquête menée par Perry Gahalowood en 1999 et, en parallèle, celle menée par Marcus Goldman onze ans plus tard. Dans un style très accessible qui privilégie l’action et les rebondissements, Joël Dicker multiplie les fausses pistes, tout en livrant un « page turner » efficace qui tient en haleine de la première à la dernière page.



Beaucoup plus crédible que « L’énigme de la chambre 622 » et dans la lignée des deux autres tomes de cette trilogie : « La Vérité sur l’affaire Harry Quebert » et « Le Livre des Baltimore ».
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

« Ecrivez la vérité sur l’affaire Jeranjou. Délivrez-moi du mal qui me ronge depuis 4 mois » (1)



Plusieurs lecteurs me soupçonnent depuis quelque temps de rouler pour « Rivages » et me harcèlent de commentaires remettant en cause la probité de mes critiques. Heureusement, les accros aux médocs et à l’oseille comme Armstrong ou Cahuzac m’ont ouvert les yeux. Le fardeau du mensonge était trop lourd à porter pour un seul homme comme moi…



Et oui, je possédai bien un compte en suisse non déclaré… mais négatif, je le jure. En effet, en échange de critiques sur les livres de la collection Rivages, je devais toucher via un courtier financier un pactole transféré sur un compte suisse si mes critiques atteignaient 200 appréciations.



Malheureusement, loin d’atteindre de tels niveaux, je me suis rendu compte que «Rivages» était peu lu comparé aux best-sellers ou aux «classiques». Autre fait marquant. Nos amis belges, omniprésents sur ce site, ont toutes les peines du monde à acquérir les meilleurs crus de chez « Rivages ». Il fallait se rendre à l’évidence. Me serais-je fais berner par un courtier peu scrupuleux comme une société de surgelés peut acheter du cheval à la place du bœuf?



Alors, hier, la banque suisse «Tout-Est-Caché-En-Toute-Légalité» a fermé mon compte car je lui devais des frais de gestion exorbitants dont j’étais bien incapable d’honorer le remboursement. Oui, j’ai menti honteusement depuis quatre mois et je vous demande pardon. Mais on ne m’y reprendra plus et je serai impartial dorénavant. Fini les Thompson, Behm, Cook, Williams, Hansen ou autres Lehane de Rivages ! Place désormais aux autres talents venus d’ailleurs…



Et oui, je vous le prouve aujourd’hui en oubliant mes romans noirs américains et en découvrant «La vérité sur l’affaire Harry Quebert»… aux éditions Fallois… du suisse Dickens. Au moins un type que l’on ne va accuser de posséder un compte suisse illégalement ! D’autant plus que Joël Dicker est un juriste suisse de 27 ans qui travaillait jusqu’en juillet 2012 au Parlement constitutionnel du canton de Genève…

Alors, l’affaire Harry Quebert ! De quoi s’agit-il au juste ?



En deux mots, une histoire d’écrivains et de meurtres. Comme le merveilleux film, au passage, « The Ghost-Writer » de Polanski que j’avais adoré. Fermons la parenthèse.



La logique du roman repose intégralement sur l’enquête que mène un jeune auteur Marcus Goldman sur son mentor, le célèbre écrivain Harry Quebert, qui est accusé d’avoir assassiné une jeune de fille de quinze Nola Kellergan il y a près de trente ans aux Etats-Unis.



Bien que l’enquête soit très intéressante en soi, l’ouvrage m’a vraiment paru très long et terriblement dilué, comme une bonne confiture que l’on aurait étalée à l’infini. Comment peut-on répéter deux ou trois fois le même passage à trois cent pages d’écart ? On comprend bien sûr le but de la manœuvre mais l'écriture est tellement téléphonée que le subterfuge en devient grotesque à la longue.



Hormis cet aspect, j’ai trouvé l’écriture trop lisse et sans humour (seuls les échanges avec la mère de Marcus sont intéressants). Trop de dialogues sont stéréotypés et pas suffisamment crédibles.



Les allers-retours permanents entre 2008 et l’année 1975 restent une réussite du roman mais sont exploités à l'excès. Plusieurs fois, je me suis un peu perdu entre ces têtes de chapitres qui n’apportent pas grand-chose, le présent et le passé. Heureusement, les cinquante dernières pages nous emportent littéralement pour nous tenir en haleine jusqu’à la fin.



Si l’on compare ce roman au premier tome de la trilogie de Millénium, notamment sur l’enquête à propos des meurtres d’enfants, le livre de Larson était d’un tout autre calibre car le personnage de Lisbeth Salander pimentait littéralement le récit et apportait cette force de caractère que nous ne retrouvons pas dans « La vérité sur l’affaire Harry Quebert ».



Enfin, si vous êtes à la recherche de romans en quête d’amour impossible comme entre Harry et Nola, je vous recommande les deux magnifiques romans de Williams, noir pour « La fille des collines » et polar, pour « La filles des marais ». Plus concis mais beaucoup plus intense. Toute la différence entre chocolat blanc et chocolat noir…



Pour rassurer les fans de Rivages et de la littérature US, je vais rechausser mes bottes de sept lieux pour regagner l’Amérique de Thompson et son «Sang mêlé». Une Amérique moins lisse et plus noire que celle de Dickens. Bref, l’Amérique, la vraie…



(1) Citation extraite du livre adaptée pour la critique : « Ecrivez la vérité sur l’affaire Harry Quebert. Délivrez-moi du mal qui me ronge depuis trente ans ». Je dois avouer que ce texte figurant à la fin du roman colle, au delà de toutes mes espérances, au style de ma critique fortement adaptée à l'actualité politique et sportive.



PS : Pour tout de même donner une note objective à ce roman, j’ai apprécié le fil de l’histoire et son enquête (5) mais j’ai trouvé le style et la forme (2) très en dessous des grands polars, notamment américains. Qui plus est, oser écrire à la fin de roman, « Un bon livre, Marcus, est un livre que l’on regrette d’avoir terminé » est très présomptueux et ne fait que confirmer ma note de trois étoiles au final. En comparaison, «Crime» ou «Des souris et des hommes» que j’ai lus en 2013 m’ont hanté des jours et des nuits, et me marqueront toute ma vie assurément.

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La Disparition de Stephanie Mailer

♫ je vais dire des trucs simples

Parce que vous êtes trop cons

Ok, simple, basique, basique

Ok !?

les gens les plus intelligents sont pas toujours ceux qui parlent le mieux (simple)

Les hommes politiques doivent mentir sinon tu voterais pas pour eux (basique)

Si tu dis souvent qu't'as pas d'problème avec l'alcool, c'est qu't'en as un (simple)

Faut pas faire un enfant avec les personnes que tu connais pas bien (basique) [...]

Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est très fine (basique)



Basique, simple, simple, basique

Basique, simple, simple, basique

Vous n'avez pas les bases, vous n'avez pas les bases♫

Basique- Orelsan-2017 Clip ci-dessous.

https://www.youtube.com/watch?v=2bjk26RwjyU



Primo - simple -

Mesdames Messieurs écoutez-moi

Si je suis là c'est que j'y crois

Ils vous le diront eux que j'ai du talent

Qu'ce soit mes potes ou mes parents

Qualificatifs à mon endroit dithyrambiques

Vous le savez je suis un Eminent critique

Aussi,

j'ai ouï dire :

"Stéréotypes, personnages bâclés

L'intrigue est tellement ficelée

Sans style, sans idée.

je n'ai pas pu aller au bout

un manque de style fou

y'en a eu pas bon pour mes sous....."



Vous savez seule une toute petite partie de la population peut comprendre d'elle même ce qui est vraiment bon !

Alors voilà, moi l'Eminent critique 😎

je suis là pour rétablir la Vérité publique

Permettre à la masse de trier

ce qui est bon et ce qui est mauvais

Je suis.... Dieu, mais .....en mieux (p 133)

Alors ce livre, comme j'arrive un peu tard

j'ai rajouté 1/2 point c'est ma part

pour con-penser toutes les méchancetés

que vous avez pu tancer de-ci de-là ..voilà tout. !

Simple ou basique !?



secondo - basique -

Les gens te jugent selon où tu vas et viens

Peu importe doux tu deviens !

Metteur en scène odieux, Spectacle affreux

les spectateurs en ont perdu les yeux

"La Nuit Noire" , didascalie ,murmure holosystolique

Poison, batracien, ramassis de bile gastrique

Marrant et tu apprends plein de nouveaux mots

Mai, Votre destin vous attend dans le caniveau

Allez je va mettre mon maillot...

Pile ou Facebook, Putain de Kétamine

Leyna, Tara, pouvoir interagir avec les copines

Ultime pied de nez à tous ceux qui ont humilié

Ceux qui ont mis en miette revoir Tara biscoter ...

Erreur ou Mauvais casting

les Acteurs Vrais finissent en string

Derek , téléréalité show, doc fol Mamour

Vs Cap'taine Hadock très traits lourds

L'Art est un concept inconcevable

victimes collatérales ou tous coupables

Preuves à l'appui, Assassin Malgré lui,

Je me sens comme l'œil qui poursuit

--------------Caïn Caha------------------

---------DIES IRAE DIES ILLA -----

Chantage, échange et coupable de rien

tout est lié, rien ne colle, et bientôt la Fin...

Heureux, reposé, rasséréné...😀

Simple- Basique - ou Cliché !?

Lecture récréative que j'ai appréciée en temps que telle.

Comme pour L'affaire Harry, Decker c'est un ami que l'on connaît bien, et que l'on aime quand même .😘

Ceux qui ont trouvé ça Naze

Replay départ, retrouvez la Case

♪Vous n'avez pas les bases♪



(OFF : CLAP, 7em, allez c'est bon, on garde....)



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