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Critiques de Joël Parnotte (194)
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Aristophania, tome 2 : Progredientes

Deuxième tome de la série Aristophania, Progredientes, comme son titre obscur le montre pourtant, décrit les progrès que vont faire ou ne pas faire, Basile, Victor et Callixte, pris malgré eux dans une guerre de magicien entre le royaume Azur et le roi banni.

Les deux frères et la sœur sont sous la protection d’Aristophania depuis le premier opus, et alors que les forces obscures du roi banni se montrent de plus en plus puissantes, elle doit absolument permettre à ces trois enfants de découvrir leurs part d’Azur en eux. C’est à dire devenir de vrais magiciens. Mais cela ne s’apprend pas, cela se découvre. Et les enfants ne comprennent pas pourquoi elle leur donne des énigmes à percer et des travaux absurdes à réaliser. Comme si les enseignements de Monsieur Miyagi dans Karaté Kid rejoignaient celui de maître Yoda de l’Empire contre attaque.

Mais élevé dans un monde humain jusque-là, les trois enfants sont-ils réellement les derniers espoirs de l’Azur comme le pense Aristophania ?

Pendant qu’ils semblent inaccessibles à la magie, les sbires du roi banni paraissent eux de plus en plus forts. Le temps presse. L’espoir s’effrite.

Le scénario de Xavier Dorison est toujours aussi bon.

Après un premier tome d’exposition mais déjà sacrément addictif, le deuxième nous plonge dans le vif du sujet. Une sorte de roman d’apprentissage fantasy - belle époque - provençal.

La comparaison avec la guerre des étoiles faite par Alfaric est très juste. On peut aussi penser aux X-men ou aux Chroniques du Grimnoir de Larry Correia.

Aristophania, le personnage qui donne son titre à la série, prend elle aussi un peu plus d’épaisseur. De figure un peu lointaine, elle devient plus humaine (ce qui pour une sorte de sorcière est un peu paradoxal). Les trois enfants, eux, sont en train de venir plus adultes. Leur compréhension du monde très compliqué dont ils découvrent quelques bribes au fur et à mesure de leur apprentissage accélère ce passage, mais ne les rend pas pour autant sensibles à l’Azur. A moins que …

Joël Parnotte est encore une fois très à l’aise dans cette histoire sombre et magique à la fois. Il passe de planches lumineuses sous le soleil de Provence à des moments plus sombres et parfois glauques avec une aisance absolue. Les décors sont fouillés et détaillés, les personnages ont tous du caractère et ce roi banni représenté comme un Jean Valjean sortit des Misérables, réussit à nous inquiéter pour le sort des enfants et celui du royaume d’Azur.

Nous sommes maintenant à la moitié de l’histoire, à l’aube de la guerre et une fois n’est pas coutume, le clan maléfique semble avoir une longueur d’avance sur les héros. Vite le prochain épisode !
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Le maître d'armes

Hiver 1535, les guerres de religions commencent seulement à ensanglanter l’Europe toute entière : on va se battre frère contre frère, ami contre ami, ville contre ville, royaume contre royaume… Dans le Haut-Jura, aux pieds des Alpes, c’est à la frontière du Royaume de France et des Cantons Suisses que le sort du continent va se jouer !

http://www.babelio.com/auteur/Xavier-Dorison/2412/citations/800950

Entre cape et d’épée classique et survival moderne, nous suivons la cavale de Casper, un jeune homme plein d’illusions, et d’Hans Stalhoffer, un vieil homme plein de désillusions, ancien maître d’armes de François Ier, tous les deux dépositaires des dernières volontés de leur ami commun Gauvin, un médecin humaniste qui voulait éditer la Bible en français pour que tout le monde puisque y avoir accès…



Nous sommes dans une œuvre antisystème, presque une lutte des classes vue d’en bas, puisque nos deux héros sont alternativement traqués par les sbires du système menés par Giancarlo Massimo Alessandro di Maleztraza (qui souhaite plus que tout prouver à la face du monde qu’il est plus fort qu’Hans Stalhoffer), et les dupes du système menés par le simple mais rude Thimoléon… Et tous sont victimes de la peur et l’ignorance, qui ne sont que des outils permettant aux zélites de diviser pour mieux régner… Monde De Merde !

Tout n’est qu’allégorie dans cette œuvre puissante voire envoûtante : Moyen-Âge contre Renaissance, épée contre rapière, noblesse contre bourgeoisie, ancien contre nouveau, honneur contre argent, travail contre rente, Côté Clair contre Côté Obscur de le Force, toujours plus facile et toujours plus rapide…

Chaque personnage, évolue durant ces 100 pages de bruits et de fureur, et ce qu’il soit bon ou méchant… C’est suffisamment rare pour le signaler ! Casper mûrit en étant contaminé par le réalisme de Hans et Hans rajeunit en étant contaminé par l’idéalisme de Casper… Nous sommes donc quelque part dans un formidable buddy movie, mais il s’agit d’abord et avant tout d’une aventure humaine sombre, violente et cruelle ! Mais comme vous le savez, au fond de la Boîte de Pandore se cache l’Espoir (ici d’un monde meilleur pour des hommes meilleurs). Suivez l’actualité : fondamentalement, rien n’a changé en 500 ans… « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » (Martin Luther King)



Xavier Dorison est un top scénariste dont la culture cinématographique n’est plus à démontrer : ici cela se sent, et les clins d’œil aux films de genre sont légion… Je me contenterai de citer les hommages à "La Vallée perdue" de James Clavell (1971), à "Les Duettistes" de Ridley Scott (1977) à au "Rob Roy" de Michael Caton-Jones (1995)… Que des saines références quoi ! ^^

Les dessins de Joël Parnotte sont d’excellente facture. Son style est assez proche de celui d’Yves Swolfs, et on sent l’ambition de faire du réalisme sergio leonien… Pour ne rien gâcher le découpage est d’une belle efficacité : bref que de bonheur que cela soit en gros plan ou en panoramique et on nous régale d’une galerie de tronches comme de beaux paysages !



Pour terminer, une pensée pour tous les amateurs de fantasy, qui s’ils ont quelques affinités avec les œuvres de David Gemmell vont kiffer de bout en bout : tous les personnages de cette bande dessinée semblent être issus de l’imaginaire du défunt maître anglais de l’heroic fantasy… Parfois, la vie est belle !





PS: est-il besoin de préciser que cela ferait un film du tonnerre ? blink
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Aristophania, tome 1 : Royaume d'Azur

Marseille, 1900. L'ouvrier Clément Francoeur meurt, et sa veuve et ses orphelins subissent les affres du déclassement et les misères humaines qui vont avec… 9 neuf ans plus tard, Adèle se laisse emprisonner pour sauver son aîné, et entre lutte des classes et guerre des mondes ses 3 enfants sont obligés de s'en remettre à leur marraine fée Aristophania Léontine Armance Bolt-Privat de Rochebrune. Ils passent des taudis parisiens aux mas provençaux pour découvrir que leur père n'était pas ouvrier mais un chevalier, et que le dénommé Arlin Stagaart en quête du graal dénommé Source Aurore a été assassiné sur ordre du Roi Banni…



Cela aurait pu se passer il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine, mais cela se passe à la Belle Époque dans la Provence de Marcel Pagnol ! Et on aurait pu faire de l'urban fantasy yankee avec Seelie (qui avec son serment d'extinction laisse l'humanité à sa destinée) et Unseelie (qui avec la folie du Roi Banni veut la dominer), mais on a fait le choix du récit d'apprentissage pour ressusciter la Quête du Héros aux mille et un visages avec une lutte du Bien et Mal qui voit s'affronter chevaliers jedis et renégats siths ! Car les auteurs nous font croire à un revival Portal Fantasy genre "Alice au pays des merveilles", "Peter Pan", "Narnia", ou plus récemment "Miss Peregrine et les Enfants particuliers", mais Aristophania est moins la Mary Poppins de Pamela L. Travers que l'Obi-Wan Kenobi de George Lucas. Parmi les Changelins qui s'ignorent qui sera le Nouvel Espoir ? le rebelle Basile, la rêveuse Callixte ou le rationaliste Victor ?? Que la Force soit avec eux !!! (les auteurs ne tromperont personne : dans leur « fantasy bouddhiste », la description de l'Azur est mot pour mot celle de la Force dans "Star Wars" ^^)

Dans une série bien construite chaque épisode amène des réponses, chaque épisode a son importance et chaque épisode apporte sa pierre à l'édifice, ce qui est parfaitement le cas ici : le scénariste Xavier Dorison est au top de sa forme, le dessinateur Joël Parnotte est au top de sa forme, donc sans être méprisant envers qui que se soit on mesure avec cette oeuvre d'une immense supracoolitude les différences qui existent entre les bons artisans et les grands artistes...





Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2019
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Le maître d'armes

1531. Massacres et batailles se succèdent partout en Europe entre les tenants de la Réforme de l'église et les catholiques papistes. En France, un autre duel se joue entre Hans Stalhoffer, le maître d'armes du roi François 1er depuis des années qui remet en jeu sa charge tous les ans, et le comte Maleztraza. L'épée contre la ravière. Tandis que le premier voit sa gorge percée sur la largeur, le second voit l'épée de son adversaire lui transpercer les joues. Aucun ne sort vainqueur de ce combat et le Roi choisira la rapière comme seule arme pour les duels royaux. Stalhoffer renoncera alors à sa charge, laissant Maleztraza furieux et revanchard.

Quatre ans plus tard, Stalhoffer reçoit la visite de Gauvin, l'ancien chirurgien du Roi qui l'a soigné. Ce dernier veut faire imprimer la Bible en français chez un imprimeur à Genève. Mais le collège de la Sorbonne, avec à sa tête Maleztraza, veut l'en empêcher et mettre la main sur lui et son manuscrit...



C'est dans une Europe divisée qui opposent les tenants de la Réforme (les futurs Protestants ou Huguenots) et les Papistes que Dorison plante son décor. Hans Stalhoffer, vieil homme résigné qui s'est éloigné de tout, va devoir venir en aide à Gauvin et Casper, tous les deux plus que jamais résignés à faire traduire la Bible en français. A leur trousse, Maleztraza, sûr de pouvoir se venger de l'affront qu'il a subi 4 ans auparavant et une congrégation protégée par la Vierge Noire. Moult rebondissements ponctuent ce récit foisonnant, intelligent et captivant habité par des personnages charismatiques, au fort caractère et qui en imposent. Le dessin de Joël Parnotte en impose tout autant: un trait précis et tout en finesse, des visages très expressifs, des paysages de montagnes enneigées de toute beauté, des scènes de combat réalistes, une mise en page dynamique et de multiples cadrages.

Un duo qui fonctionne parfaitement et qui nous livre un album original et maîtrisé.
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Aristophania, tome 1 : Royaume d'Azur

Encore une fois, c'est mon mari qui m'a orienté vers cette nouvelle saga et je ne regrette en rien de l'avoir écouté et suivi ses conseils en me plongeant à mon tour dans cette belle découverte (même si je sais qu'il va me falloir patienter encore un peu avant de pouvoir la lire dans son intégralité - la médiathèque dans laquelle il travaille ne possédant pour le moment que les trois premiers tomes).



Marseille, début du XX ème siècle. Clément Francoeur, apparemment un ouvrier comme les autres meurt dans des circonstances étranges et une dame de la haute société, la comtesse Aristophanie, conseille à sa veuve et à ses trois enfants, Basile, Victor et Calixte, qui n'était alors qu'un bébé au moment des faits, de fuir rapidement la cité phocéenne mais pourquoi ? Leurs vies seraient à leur tour menacée mais qui pourrait en vouloir à la famille d'un simple ouvrier ? Celui-ci aurait-il détenu des informations qu'il n'aurait jamais dû savoir ? Et qui est cette fameuse comtesse ? Ce qu'il y a de plus étrange encore, c'est que si, une fois la veuve de Clément arrêtée par la police pour des faits qu'elle n'a pas commis, la comtesse recueille les trois enfants chez elle, dans son vaste château, leur permettant l’accès à tout le domaine sauf au château lui-même mais pour quelles raisons ? Quels secrets peut-elle y renfermer ?



Un premier tome extrêmement prometteur, très bien travaillé du point de vue graphique et où le monde occulte est omniprésent mais pour Victor, le surdoué de la fratrie, il va falloir mettre de côté tout ce qu'il pensait savoir avec certitude pour ouvrir son esprit vers l'inimaginable et inconcevable...

A découvrir !







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Le maître d'armes

Je m'attendais à un récit de pure baston du début à la fin histoire de me détendre l'ultime cellule grise encore fidèle.

C'était sans compter sur la petite touche émotionnelle qui vient vous sécher sans crier gare.

Petit coquinou de Dorison va !



A ma gauche, Hans Stalhoffer, tenant de la charge de maître d'armes envers son souverain François 1er.

A ma droite, le comte Maleztraza, prétendant à cette fonction et bien décidé à défaire l'actuel officiant.

D'entrée de jeu, le ton est donné. Le fer est croisé. Le sang rougit cette terre du Jura délavée par une pluie torrentielle.

Stalhoffer, sans démériter et au terme d'un combat à l'âpreté sans égale, renonce finalement à sa charge, privant alors son adversaire du sacre annoncé. Frustration maximale. Rancoeur éternelle.

Stalhoffer disparaît alors des radars. Une page est tournée.



Gauvin de Brême, accompagné de son jeune et fidèle Casper, poursuivent un but suicidaire: se rendre en Suisse pour y faire imprimer la traduction du nouveau testament en vulgaire. La Bible en français, la culture pour tous, pas certain que cela plaise au collège de la Sorbonne qui préfère de loin l'ignorance des masses dès lors bien plus aisée à contrôler.

Leurs destins sont désormais liés. L'aventure ne fait que commencer...



Grandiose et pis c'est tout.

Une chasse à l'homme monstrueuse d'intensité avec de vrais et beaux moments d'émotion à l'intérieur.

Le mix est parfait, le lecteur que je suis ravi.

Transition d'une époque, héros à la croisée des chemins, jeune apprenti à la foi chevillée au corps forçant l'admiration des plus sceptiques, ennemi héréditaire revanchard, autant d'ingrédients divers qui s'amalgament naturellement pour finalement constituer ce qu'il convient bien d'appeler un moment de lecture mémorable.



Dorison n'est plus à présenter et fait encore montre d'un talent de conteur hors norme.

Joël Parnotte parvient à en tirer la quintessence graphique, preuve d'une fusion pleine et entière sur un projet aussi ambitieux que fascinant.

Grandiose que j'vous dis !

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Aristophania, tome 1 : Royaume d'Azur

Quand on commence une BD scénarisée par Xavier Dorison, on se dit que la qualité devrait être là et on n’est pas souvent déçu (jamais ?). Avec Aristophania, j’avoue avoir eu quelques doutes. Une fantasy historique (début XXe siècle) dans la Provence de Pagnol, le mélange me semblait un peu osé. Et bien, pas du tout.

Au début, on se croirait dans un récit social à la Zola sur la condition des ouvriers dans une usine marseillaise, mais on découvre assez rapidement des êtres aux pouvoirs fantastiques qui se battent à mort au nom de rois bannis ou de la Cour sombre. Et dans cette ambiance glauque et féerique à la fois, trois enfants essayent de survivre avec leur mère. Trois enfants qui vont comprendre au fur et à mesure ce qu’il se passe alors qu’ils sont envoyés dans l’arrière pays provençal pour être « protégés ». On découvre en même temps qu’eux, le mystère qui secoue cette France de la Belle époque.

Alors, comme toujours chez Dorison, c’est prenant dès le début avec une introduction en fanfare et l’intrigue nous tient en haleine tout au long de l’album avec ce qu’il faut de rebondissements et de questions mystérieuses pour qu’on ait envie d’aller plus loin. Il s’agit clairement d’un tome d’exposition (des personnages, des mystères) mais cela reste tout de même très vif et dynamique.

On s’attache aux trois enfants et on comprend leurs motivations dans un contexte pourtant fantastique.

Le dessin de Joël Parnotte est à la hauteur du scénario. Le jeu sur les couleurs rappellent les films de Jean-Pierre Jeunet. Le gris l’emporte à l’usine dans un climat poisseux et humide. Le sombre et le noir dans les entrailles des vieux bâtiments provençaux et la clarté intense des décors de l’arrière pays.

Un début de série très prometteur, donc, et qui donne envie de lire la suite.
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Aristophania, tome 3 : La source Aurore

Ouawh, ce troisième tome est vraiment bluffant, encore plus que les deux premiers je dirais et l'on n'a qu'une hâte en le refermant : attendre patiemment de se plonger dans le quatrième (et dernier ?) volet. Je ne sais pas quand cela sera possible pour moi étant donné que vous que j'ai emprunté ces trois ouvrage à la médiathèque, il va falloir que j'attende qu'il fasse l'acquisition du quatrième mais quoi qu'il en soit, j'attendrai autant que nécessaire car cette série en vaut vraiment lé détour !



Ici, l'issue du sort de la mère de nos trois jeunes orphelins (de père pour l'instant seulement) est plus qu'incertain et la comtesse qui les a recueillis, Aristophania, est toujours persuadée que seule la source d'aurore pourrait la ramener à la vie, le roi des banni l'ayant dépossédé de tout azur, ou source vitale qui anime chacun de nous et nous procure notre humanité ! Cependant, le temps est compté pour Basile, Victor et Calixte car la reine du royaume d'Azur veut quant à elle qu'Aristophania se sépare d'eux au plus vite mais notre bien aimable comtesse compte bien, pour une fois, désobéir aux ordres. Il va néanmoins falloir que les trois enfants prouvent leur attachement à la cour et trouvant leur propre azur, ce qui en ferait des membres à part entière mais si Calixte semble la première à prouver certaines dispositions à ce rang, Basile, l'aîné, lui, se laisse amadouer par une ravissante jeune fille de Marseille qui l'entraînera, bien malgré lui au départ, puis de son plein gré, vers le côté obscur. Au vu des arguments de Gédéon, le roi banni, puisque le lecteur connaît désormais son nom et de deux apportés par la belle Garance, Basile, est désormais sûr et certain d'avoir fait le bon choix et le lecteur se met à douter quant aux véritables intentions de la comtesse...



Où se trouve le bien ? Le mal ? La frontière est parfois si mince qu'il paraît impossible de la détecter et c'est le cas ici...Avec de surprenants rebondissements et retournements de situation, les auteurs savent comment tenir leur public en haleine ! Un graphisme toujours aussi bien travaillé et une lecture que je ne peux que donc vous recommander !
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Aristophania, tome 2 : Progredientes

Le monde de l'Azur est de plus e plus menacé et un seul nom reparaît sans cesse : "Le roi des banni" mais qui est-il exactement et quels sont ses sujets (ou les sbires à sa solde si vous préférez) ? le lecteur l'ignore encore, tout comme il ignore (ais les voiles commencent à tomber) qui servent les cause de l'Azur. Toujours logés chez la comtesse Aristophania, Basile, Victor et Calixte, les enfants de feu Clément Francoeur craignent non plus pour la liberté de leur mère mais pour sa survie. Privée de son azur (il paraîtrait que nous en ayons tous une petite part en nos, ce qui correspondrait peut-être à la part de notre humanité), celle-ci végète dans un état entre la vie et la mort et les trois enfants vous tout mettre en oeuvre pour trouver le moyen de l'en délivrer. Une chose est sûre, sans l'aide de la comtesse, leur bienfaitrice, ils n'y arriveront pas mais lorsque la reine et les membres de son conseil (sorciers, fées et autre créatures fantastiques en tous genres) estiment que leur place n'est plus ici, Aristophania va devoir faire un choix. Bien que persuadée que la source d'aurore est la clé de tous les maux et que les trois enfants pourraient très bien être ceux qui la trouveraient enfin, elle va devoir prendre une décision rapidement...



Un second tome à la hauteur du premier, avec un suspense toujours aussi prenant et un graphisme toujours aussi bien travaillé ! A découvrir ! Quant à moi, il me tarde de découvrit le troisième tome que j'ai à ma disposition en attendant la suite !
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Aristophania, tome 3 : La source Aurore

BD FANTASTIQUE / URBAN FANTASY.

Entre "Narnia" et "Star Wars" la fantasy s'empare de Victor Hugo et de Marcel Pagnol : comment ne pas trouver cela génial ? Et dans ce tome 3 Dark Vador lance la grande purge, et il ne reste que Yoda, Obi-wan Kenobi et trois jeunes padawans pour s’opposer à lui... Qui sera donc « le Nouvel Espoir » qui apportera un nouvel équilibre dans la Force ? To Be Continued, Oh Yeah !!!
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Aristophania, tome 1 : Royaume d'Azur

En retrouvant le duo Dorison / Parnotte, déjà aux manettes du très bon « maître d’armes », je m’attendais à passer un très bon moment avec le 1er volet de leur nouvelle série, « Aristophania ». Le résultat a dépassé toutes mes attentes, « le royaume d’azur » est un petit bijou.



L’intrigue est palpitante et très bien menée. Cela a beau être un 1er tome, donc un volet d’introduction, il se passe mille choses. Mais s’il y a action et péripéties à foison, le récit n’est jamais hystérique. Je le savais déjà, Dorison a un talent de conteur exceptionnel et il le démontre pleinement ici. Il sait parfaitement doser les changements de rythme, prenant son temps pour installer les divers éléments de son univers tout en proposant un récit trépidant. Il n’hésite pas non plus à proposer quelques passages plus contemplatifs qui ajoutent à la poésie qui irrigue tout le récit.

Le mélange des genres fonctionne parfaitement. J’ai retrouvé avec bonheur la fibre humaniste de Dorison qui s’accorde parfaitement avec le côté fantasy du récit.

Les différents personnages forment une galerie très réussie. Les enfants sont immédiatement attachants, chacun à leur manière. Ces 3 héros, très archétypaux (j’ai dit archétypaux, pas caricaturaux, les archétypes c’est bien) sont bien campés et nul doute que leurs personnalités complémentaires seront bien utiles pour affronter les dangers les menaçant. Menace incarnée ici par le terrible Barboza, méchant idéal. On dit souvent que pour faire une bonne histoire, il faut un bon méchant. Et Barboza est un sacré bon méchant. Dès sa première apparition, on prend l’ampleur du danger qu’il représente. Enfin Aristophania est un formidable et inattendu personnage de mentor. Elle n’est pas la bonne fée qui veille sur les gamins même si au départ elle cherche à les éloigner du danger. J’ai plutôt le sentiment qu’elle va tenir, vis-à-vis d’eux, le rôle de sensei.



Tout ça est sublimé par le dessin de Parnotte. Je l’avais trouvé très bon sur « le maître d’armes » mais là il atteint le plus haut niveau. C’est vraiment très, très beau. Le trait, la composition des cases, la colorisation, le découpage, tout est nickel.



Vous l’avez compris, « le royaume d’azur » est pour moi un coup de cœur. Ce mélange de Dickens et de fantasy m’a totalement enthousiasmée. Voilà une série qui démarre sur les chapeaux de roue, j’ai vraiment hâte de lire la suite même si ça va être difficile de faire aussi bien sur le 2ème tome.

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Aristophania, tome 1 : Royaume d'Azur

Marseille 1900.



Dans l’enfer de l’usine sidérurgique où travaillait mon père, subissant les brûlures mordantes des échardes de fer et respirant les gaz étouffants, des ouvriers risquent leurs vies et leur santé pour obtenir juste de quoi nourrir leur famille. Mon père était de ceux-là… Mais il était bien plus que cela, comme je l’ai découvert plus tard. Quant à ma mère, elle tentait de nous élever du mieux qu’elle pouvait dans une société où les ouvriers étaient humiliés, méprisés et malmenés en toute circonstance… Et la police n’était pas la dernière à cogner…



Critique :



Le scénario de Dorison retrace bien la misère de la classe ouvrière à la Belle Epoque, qui n’était belle que pour ceux qui avaient de l’argent, beaucoup d’argent… Pour les ouvriers, c’était une vie souvent infernale avec juste de quoi survivre… Quand il y avait du travail !

A cette dimension sociale, Dorison ajoute une touche de magie qui remonte plus loin que la nuit des temps.



Ses héros sont trois enfants bien typés, deux garçons et une fille. Celle-ci est douce, rêveuse, la bonté personnifiée. Elle est la plus jeune du trio. L’aîné est un « débrouillard » qui se comporte comme un adulte, un peu voyou, un peu escroc, et fait ce qu’il peut pour remplacer un père décédé. Le cadet est un petit génie, toujours plongé dans des livres, de préférence de physique. Dans le premier tome, on ne voit pas encore comment ils pourraient s’opposer à Gédéon, le roi banni, aux pouvoirs incalculables, que l’on devine impitoyable et que l’on déteste sans même l’avoir vu.



Joël Parnotte rend, par son trait, toute la haine et la colère que peuvent ressentir les opprimés face à des injustices contre lesquelles ils ne disposent de quasi aucun moyen. Les expressions des visages semblent animées de ce désir de vengeance et donnent au lecteur l’envie de hurler avec ces esclaves de la révolution industrielle. C’est le point le plus fort de cette bande dessinée où l’on a vraiment envie de haïr des gens que, somme toute, on ne voit pas car ils font faire le sale boulot de la répression par des anciens forçats ou des policiers corrompus et brutaux.



Mon seul problème avec cette bande dessinée… Je ne suis pas fan de magie… En particulier lorsqu’elle est surpuissante…

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Aristophania, tome 2 : Progredientes

Dans ce tome 2 intitulé "Progredientes", « ceux qui vont faire des progrès », tout commence par une mère qui tente de mettre fin à ses jours pour sauver ses enfants. Si elle échappe à la mort, c'est pour subir un sort pire que la mort. Transformée en monstre, ses enfants doivent à tout prix trouver la légendaire Source Aurore non pour sauver le monde mais pour la sauver elle… C'est ainsi que sous l'égide d'Aristophania Bolt, ils commencent leur apprentissage de Chevaliers Jedis !



Cela aurait pu se passer il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine, mais cela se passe à la Belle Époque dans la Provence de Marcel Pagnol ! Après l'assassinant de l'un d'entre eux, le Conseil Jedi décide de partir en guerre contre Dark Sidious et ses sbires du Côté Obscur. Les affrontements sont donc imminents entre « herculéens », « cuirassés », « passe-murailles », « pourrisseurs », « sourciers », « feux-follets », « soigneurs » et tutti quanti (OMG on est dans la version française des "Chroniques du Grimnoir" de Larry Correia), mais le Roi Banni attend chevaliers et fées de pied ferme car il domine les hommes grâce l'argent du capitalisme et peut tarir les sources de la magie grâce à la pollution de l'industrie (remember Sauron et Saroumane du "SdA")...

Aristophania Bolt n'a pas le temps nécessaire pour mener à bien son projet, et d'Obi-wan Kenobi elle passe à Maître Yoda pour apprendre l'utilisation de la Force à ses protégés qui sont les derniers espoirs de l'humanité : ils ne peuvent essayer, ils doivent résoudre ou ne pas résoudre les énigmes qu'elle leur propose car si elle peut transmettre la connaissance elle ne peut pas transmettre l'expérience (OMG si ses explications dans le tome 1 étaient exactement celle d'Obi-wan Kenobi sur la Force dans "Star Wars", ses explications dans ce tome 2 sont exactement les mêmes que celles de Mû du Bélier sur le Septième Sens dans "Saint Seiya"). Mais que peuvent les changelins qui ont été élevés en humains dans le monde des humains pour sauver le monde des magiciens, oui que peut le bouillant et pessimiste Basile, que peut le cartésien et peureux Victor, et que peut la jeune et naïve Callixte… (oui mais non, affronter leurs peurs dans la caverne des terreurs ils peuvent !)





A la dernière page nous voyons le Roi Banni et ses lieutenants jubiler (OMG c'est Victor Hugo et les Misérables passés du Côté Obscur de la Force !) : leur piège a fonctionné et ils ont obtenu le moyen de traquer l'un des derniers espoirs, et donc ils comptent bien remonter sa piste pour donner l'assaut sur le Royaume d'Azur… Mais ils ne savent pas qu'un autre espoir a déjà découvert leur repaire secret, et qu'un autre espoir a déjà passé toutes les épreuves pour passer de padawan à chevalier jedi ! Oh oui ce n'est pas la fin, mais le commencement !!!



Xavier Dorison est au top de sa forme, Joël Parnotte est au top de sa forme, et les deux auteurs se ménagent pas leurs efforts pour mettre en scène l'opposition de deux visions antinomiques du monde : pour résumer les altruistes qui sont « un pour tous » et qui veulent juste profiter des joies simples certes mais belles et bonnes qu'offre la vie, et les égoïstes pour ne pas dire les pervers narcissiques qui sont « tous pour un » et qui en veulent toujours plus pour toujours plus écraser les autres… A cet égard la scène de la gare plus qu'emblématique est une véritable déclaration de guerre aux homines crevarices : là où les suppôts de Celui-qu'il-ne-faut-pas-nommer voient « un lieu où se croisent les gens qui ont réussi et les gens qui ne sont rien » (comment le président de tous les Français a-t-il pu ainsi insulter toute l'humanité ? Rien que pour cela il sera maudit pour toute l'éternité !), les véritables être humains eux voient un lieu où se croisent toutes les émotions qui n'ont pas besoin de mots pour toucher le coeur des gens qui ne sont ne sont pas rien mais qui au contraire sont tout, et ce quel que soit leur compte en banque... Nous pouvons ainsi rajouter le nom des auteurs à la liste de plus en plus longue d'artistes dégoûtés et écoeurés par le thatchéro-reagano-macronisme : tout cela va mal finir ! (d'ailleurs je crois que ce n'est pas un hasard si on voit fleurir sur la Toile des rageux qui hurlent sur tous les toits que Xavier Dorison, l'un des auteurs de BD les plus talentueux de sa génération, n'est qu'un tâcheron sans ambition qui ne doit sa réputation et sa réussite que grâce qu'aux gauchistes antifa des réseaux sociaux)
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Aristophania, tome 1 : Royaume d'Azur

Une super BD avec de la magie, de l'intrigue, des enfants en danger et des dessins qui sont très agréables et qui sont en osmose parfaite avec la trame. Patience, patience... trois tomes à venir et je saurai !
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Le maître d'armes

WAHOW !!! On ne le dira jamais assez : Xavier Dorison est un des meilleurs scénariste de bd français actuel. "WEST", "Sanctuaire", "Long John Silver", le récent "Undertaker" (je passe sur "Ulysse 1781" que j'ai trouvé moyen)," le Troisième Testament"," Prophet", "les Sentinelles"... Bref que du "heavy" comme dirait un pote.



Ce "Maître d'Armes" sera, à coup sur, à classer dans le meilleur de l'auteur. 1531 : Hans Stalhoffer, maître d'arme de François 1er et le comte Maleztraza s'affrontent dans un duel de grande intensité, l'un pour conserver sa charge, l'autre pour la lui prendre. Cette première scène d'anthologie annonce déjà le contexte général de l'histoire : la transition entre deux époques ; l'un (Stalhoffer) se bat avec une épée, l'autre avec une rapière, cette arme nouvelle, plus légère, dont l'apprentissage est plus aisé. L'un est d'origine germanique (du moins le suppose-t-on), issu du "vieux" monde donc, l'autre est "italien", terre d'émergence de la Renaissance qui, dans ce premier tiers du XVI siècle chasse peu à peu un Moyen-Age qui n'a pas encore dit son dernier mot. De plus, les tensions entre huguenots et catholiques papistes sont maintenant une réalité de plus en plus violente. L'affrontement se solde par un "match nul", les deux adversaires s'embrochant mutuellement.

Néanmoins, Stalhoffer, après avoir été sauvé par Gauvin, son ami et chirurgien du roi, décide d'abandonner sa charge et disparait, ce qui provoque la colère de Maleztraza, qui souhaitait une victoire nette et sans bavure. Il fait donc le serment de se venger.

Quatre ans plus tard, Hans, réfugié dans les montagnes du Jura, est devenu "encaisseur" pour un prêtre gras et corrompu et n'est plus que l'ombre de lui-même. Il tombe sur Gauvin, qui a embrassé la foi protestante et tente, accompagné de son jeune assistant Casper, de passer en Suisse, afin d'y faire imprimer un exemplaire du Nouveau Testament en "vulgaire" (en français). Refusant d'abord catégoriquement de les guider, il finit par les rejoindre dans la montagne, sur la dangereuse route du col Gabriel...



Pas de mystère donc, j'ai adoré :



-le personnage de Stalhoffer est magistral : il m'a furieusement fait penser à Druss dans "Légende", un vieux lion sur le retour, véritable légende vivante, habité par une vision de son art et de son devoir et qui, malgré les temps qui changent, n'en démord pas. Il saura, néanmoins, en une grandiose épanadiplose scénaristique, s'adapter pour mieux triompher.



-l'affrontement entre Stalhoffer et Maleztraza, est merveilleusement mis en scène et symbolise le combat des anciens contre les modernes.



-la fuite, puis la traque, de Hans et Casper est tout à fait prenante et m'a (toutes proportions gardées) évoqué Rambo 1 (bien sur, les persos n'ont pas le même charisme)



-les scènes de combat sont absolument bluffantes et mettent en avant tout le potentiel de Hans en la matière. C'est, bien entendu, en grande partie grâce aux sublimes dessins de Joël Parnotte, qui maîtrise de A à Z l'art du cadrage et de la perspective.



Bref cet album est vraiment excellent de bout en bout et j'en recommande chaudement la lecture



PS : je recommande aussi vivement de prendre connaissance de l'excellente critique de messire Alfaric.





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Le maître d'armes

Je suis en train de développer un réflexe pavlovien, quand je vois Dorison sur la couverture d'un livre, il faut que je le lise. Ce n'est pas ma lecture du "Maître d'armes" qui va me guérir de mon addiction Dorisienne.



Dorison a encore pondu un scénario superbe, mêlant action, réflexion et émotion, le tout parfaitement dosé. Ce scénariste a un sens du romanesque assez impressionnant. La course-poursuite dans la montagne est haletante. Cet aspect du récit m'a fait penser à un survival, ici diablement bien mené. Une fois ouvert, impossible de refermer le livre.

Mais "le maître d'armes" n'est pas qu'une excellente histoire d'action. Derrière l'intrigue palpitante et les séquences d'action épiques, il y a un vrai propos humaniste. Pour servir ce propos, Dorison crée des personnages loin de tout manichéisme (à part un peut-être) et concocte des dialogues fins et subtils.



Quant au dessin de Parnotte, il participe pleinement à cette réussite. C'est visuellement très classique et les esprits chagrins regretteront un manque d'originalité (comme si originalité rimait forcément avec qualité) mais ceux-là oublient les qualités du classicisme, beauté et efficacité. Exceller dans ce registre demande une gerande maîtrise et quand c'est bien fait on se régale, ce qui est le cas ici.

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Le maître d'armes

Quel souffle épique ! C'est le duel terrible de l'épée et de la rapière dans la rigueur de l'hiver en Franche comté, une course poursuite dans le froid et la nuit pour empêcher qu'une Bible traduite en Français puisse être imprimée en Suisse.

En commençant cette BD, j'ai été prise dans l'intensité de cet affrontement idéologique et viril entre deux maîtres d'armes qui surpasse l'horreur et la violence de la guerre de religion absurde qui a dévasté l'Europe du 16 eme siècle, dont les auteurs rendent compte avec maestria .

J'ai vraiment aimé cette aventure et ses personnages sombres qui se dévoilent peu à peu dans leur complexité, au cours d'un récit plein de rebondissements, à l'issue totalement imprévisible.

Si Hans est un authentique chevalier, fort et fidèle auquel on confierait sa vie, Casper le jeune apprenti de Maître Gauvin, que rien ne prédestine à devenir un héros se découvre avec courage un destin dans les épreuves. Giancarlo, le rival n'est pas un méchant intégral, Il représente un autre monde. Les ennemis mortels s'estiment mutuellement. Il y a de l'ancien et du nouveau monde dans chacun d'eux.

Des couleurs de deuil, des tâches rouges sang dans la neige, un dessin dynamique qui restitue l'action, et des portraits magnifiques, de vraies gueules de personnages de tragédie . C'est une réussite esthétique.

Il y a 500 ans, en Allemagne, il en a fallu du courage à un homme pour contester l'autorité de l'Eglise toute puissante, et risquer sa tête et le bûcher, le tarif pour l'impertinence et l'hérésie de l'époque. C'était la Réforme et son acte fondateur, l'accès aux écritures, à la lecture, propagée par les progrès de l'imprimerie. Des hectolitres de sang versés n'ont pas pu contenir la force de ce mouvement humaniste d'accès à la connaissance qui a dépassé de beaucoup cet affrontement de chapelles.

Xavier Dorison et Joël Parnotte rendent admirablement compte de cette époque troublée, de son incroyable bouillonnement d'idées et de la fin des certitudes anciennes .

J'ai beaucoup aimé cette BD et son propos original qui résonne juste à notre époque contre tous les terrorismes idéologiques .
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Aristophania, tome 1 : Royaume d'Azur

Clément est un ouvrier d’usine. Il réside à Marseille mais il ne doit pas être un homme ordinaire. Quand une dame âgée et distinguée l’attend à la sortie de l’usine. Clément part avec elle mais le couple se fait agresser par u individu étrange et très puissant. La vielle dame, étonnement forte, s’en sort indemne mais Clément est tué dans la rue. Visiblement, la famille de Clément était un secret car il ne devait pas être lié à quiconque pour rester secret. Malgré tout, Aristophania, qui se fait aussi appeler Madame la comtesse, prend en charge les enfants de Clément. Leur mère se fait agresser aussi, à son tour. La comtesse loge alors les jeunes dans sa propriété mais ils ont l’interdiction de s’approcher su château d’Aristophania…



Nous sommes dans un monde étrange et ésotérique. Ce premier tome nous introduit dans le monde mystérieux d’Aristophania. Les dessins sont bien réalisés, avec l’ambiance de fin dix-neuvième siècle. Le scénario est encore mystérieux et ne nous dévoile pas grand-chose pour ce premier opus. Il trace sans doute les pistes du futur de l’histoire. Les enfants se doutent que la comtesse possède d’étranges pouvoir. Il y a une société secrète derrière elle et même si elle semble très haut placée dans la hiérarchie, elle ne doit pas en être la cheffe absolue. Les caractères des personnages sont rendu de façon prodigieuse à la fois grâce au dessin et au scénario. Le tandem des auteurs semble bien huilé et au top de leur performance. Ils nous entraînent dans un monde étrange qui pourrait se situer entre les Misérables d’Hugo et Peter Pan de Barrie. Le monde ouvrier et la différence de classe sociale correspondent bien à cette époque on de siècle. Pour le père des enfant, Clément, être ouvrier n’est qu’une couverture, il serait plutôt une sorte de chevalier. La force de la vielle dame, Aristophania, appelée Azur. D’où la puise t’elle ? La petite fille de Clément semble aussi en posséder. Les enfants, sous le couvert de la comtesse, seraient-ils sélectionnés pour devenir des servants de la cause de la société d’Aristophania ? Les pistes à toutes les supputations sont ouvertes. Ce premier tome est une belle réalisation mais malgré tout, je ne suis pas encore convaincu à cent pour cent par l’histoire. J’attends que les auteurs confirme ce que je qualifierai de premier essais pour me faire une véritable opinion. Ce qui m’a manqué, dans ce premier tome, c’est de l’émotion véritable. Elle a peut-être été gommée par le trop bien technique de l’œuvre. Quand on frise la perfection, parfois, on étouffe la folie qui met de la magie dans une histoire. Lu en numérique, en format KINDLE, avec une très belle numérisation.





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Le maître d'armes

Une superbe bande dessinée fort Gemmellienne, à n'en pas douter, les amateurs reconnaissent et le disent, et ils ont raison ! :-)



Grandes idées clairement réprouvées par les pouvoirs en place, amoralité sous couvert de foi, les bons contre les méchants mais rien n'est aussi tranché (haha !) car la plupart sont influencés et manipulés, guerriers versus philosophes, gros bœufs versus personnages à buts plus élevés, c'est une bande dessinée à divers niveaux de lecture, qui dénonce entre autres l'abus de pouvoir et la volonté d'asservir le peuple par l'ignorance et la peur.



Les personnages clés (Hans/Malestraza (ah non lui non)/Casper/Gauvin/et même un gros bras de Thimoleon!) évoluent au contact les uns des autres, c'est émouvant, assez juste psychologiquement, et superbement servi par des dessins beaux et expressifs. (La tête de Hans quand Casper lui donne une jolie leçon de vie, lol !).



C'est un one-shot très sympa, et je suis plutôt mouquette d'être trop fatiguée par les excès de ces derniers jours, pour écrire quelque chose de plus enthousiaste et fouillé, mais j'y arrive pas, snif. Pour quelque chose dans ce genre, allez voir chez Alfaric, il a tout dit !

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Aristophania, tome 1 : Royaume d'Azur

Déambulant dans une librairie, j’ai choisi ce titre un peu par hasard, en me basant sur la brève 4e de couverture (brèves, elles le sont de plus en plus souvent en BD, vous avez remarqué ?).

Eh bien le hasard a rudement bien fait les choses. J’adore ce contexte de fantasy de l’ombre, caché derrière ce début de XXe siècle.

Xavier Dorison et Joël Parnotte jouent avec les contrastes, entre une région parisienne couverte par les fumées crasseuses des cheminées d’usines qu’absorbe la boue du sol et le soleil de Provence, entre deux frères et une sœur indigents quoique fiers et une vieille dame au port aristocratique qui pourrait être la sœur de Mary Poppins, entre un Bien azurée et un Mal sale et couvert de rats.

Le contexte Bien propre contre Mal dégueu est assez classique, mais il porte des personnages principaux qui ont des personnalités marqués. J’apprécie bien évidemment plus le jeune Victor qui adore les sciences et adore lire. Le dessin joue beaucoup sur ces fameux contrastes ville crasse contre mas provençal ensoleillé, pour notre plus grand plaisir.

Me voilà hameçonné, et je ne cherche pas à fuir.

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