Quelquefois, Adhénora s’aventurait avec Pierre, sur des chemins caillouteux surplombant les récifs creusés de failles. Elle allait jusqu’au point culminant, dénouait ses cheveux, et restait immobile, face au vent, défiant l’océan qui lui avait ravi son père. Elle restait ainsi une éternité, qui plongeait chaque fois le pauvre garçon dans une peur bleue. Elle ressemblait à ces femmes de marins qu’on rencontre sur les collines, guettant les voiles d’un navire porté disparu et qu’un effroyable désespoir semble avoir sculptées dans le granit.