Citations de Jon Courtenay Grimwood (39)
L’arme principale des Corses était leur courage. Ce courage fut si grand que, dans un de ces combats, vers une rivière nommée Golo, ils se firent un rempart de leurs morts pour avoir le temps de recharger derrière eux avant de faire une retraite nécessaire. Leurs blessés se mêlèrent parmi les morts pour affermir le rempart. On trouve partout de la valeur, mais on ne voit de telles actions que chez les peuples libres.
Il avait toujours eu tout ce qu’il voulait. Car rien ne lui était inaccessible. Sauf la pauvreté… Il avait passé sa vie à essayer de dépenser son argent plus vite qu’il ne le gagnait.
Il ne croyait qu’au sexe, aux drogues bon marché, et à tous les petits plaisirs qui lui permettaient de supporter son existence vide de sens.
Les bêtes reçoivent plus de dons de la part des entreprises que les sans-abri, les malades et les affamés.
[à propos de la nouvelle révolution mexicaine] De nombreux nantis perdirent leur vie pour s’être trop farouchement accroché à leur compte en banque.
L’argent adore jouer à cache-cache dans les société-écrans et les banques orbitales. Mais par définition les fonds du Vatican se blanchissent tout seuls.
[à propos de la papesse Jeanne] Elle était issue d’une espèce en voie de disparition : elle avait réellement la foi. Elle croyait en la vérité. Elle pensait qu’il fallait fait le bien, sans se soucier des conséquences politiques de ses actes. En somme, elle était un cauchemar ambulant pour les militaires et les bureaucrates.
Il suffisait de poser cette bonne vieille Passion et son fidèle camsat dans une zone de troubles, pour que les politiques soient inondé de pétitions et de messages outrés pour que cela cesse et les télévisons avaient poussé à son comble le mélange politique et spectacle en créant elle-même lesdits troubles. […] Heureusement depuis, on avait envoyés tous les réfugiés dans l’espace pour ne plus les voir au JT. Mais à charge pour eux de se payer le voyage jusqu’à là-bas !
Il s’apprêtait à dire quelque chose de hautement stupide. De débile, d’aussi con que la plus conne de conneries qu’il avait dite dans sa conne de vie. Mais avoir conscience de ses erreurs passées ne l’avait jamais empêchée d’en commettre de nouvelles.
Si on a besoin de plus de 2 cartouches pour finir le boulot, c’est qu’on est un mauvais.
Ce château s’est dressé contre l’armée française quand cette partie de la France était anglaise, puis contre les Anglais lorsque la terre nous est revenue. Il a repoussé les attaques des hérétiques, de ses voisins, ainsi que les jacqueries qui ont balayé la région il y a cinq cents ans. Mais ce soir, il ne résistera pas, parce que ce qui s’apprête à le submerger n’est pas l’armée des riches ou des affamés. Ce qui va le submerger, c’est le cours de l’histoire. Et qui peut résister au cours de l’histoire ?
Le trafic d’organes était un bon business. Jusqu’au jour où même les classes moyennes avaient pu se payer des organes clonés à moindre coût. Tout le système s’était alors écoulé brutalement.
Faites don de l’intelligence à une machine et voyez le résultat : un colt pacifiste, un frigo qui devient végétarien, une IA domestique qui demande une réduction de son temps de travail.
Avec un pruneau de calibre .38 dans le crâne la barbaque projetée en tous sens était si abondande que le plus radical des carnivores se transformait immanquablement en végétarien intégriste.
Notre existence serait bien moins compliquée si nous acceptions notre condition d'animaux au lieu de nous croire si supérieurs.
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N’importe quel assassin dégénéré était capable d’ajouter des nanites tueurs à la cocaïne de la victime, ou d’envoyer une araignée recâblée, aux crochets pleins de toxines faire le boulot à sa place.
Dites-moi ce que vous mangez, je vous dirai qui vous êtes ... Cette phrase que j'ai écrite dans l'une de mes lettres à Jérôme, qui se vantait du boeuf et de tubercules de sa Normandie, est devenue un bon mot qui a circulé à Versailles et dont la paternité a été réclamée par d'autres.
Quand son officier avait été descendu par un Guatémaltèque de onze ans travaillant pour le FMI, il s’était vengé en abattant tous les officiers du bureau local du Fond Monétaire International.
98% des gens regardaient les mêmes conneries conçues pour être oubliées un quart d’heure après leur diffusion et qui, en fin de compte, n’existaient que pour légitimer les coupures publicitaires. Les intrigues étaient taillées sur mesure pour chaque pays, avec des acteurs choisis pour satisfaire les canons de beauté.
Son nom continuait à lui échapper, tout comme l’espoir et la liberté. Dans les heures qui suivirent, le garçon flotta aux limites de l’inconscience. Parfois il avait l’esprit aiguisé mais, le plus souvent, l’intérieur de son crâne, où ses souvenirs auraient dû se trouver, ressemblait à un désert aride.
Il ne discernait dans sa prison que des ombres qui se détournaient de lui ; et des voix qu’il ne pouvait entendre avec clarté.
Fais attention, se dit-il. Écoute.
Il le fit. Il entendit des voix de l’autre côté des murs en bois. Une foule, d’après le bruit, qui se disputait. Et même si ce qu’il perçut était à peine plus fort qu’un murmure, il sut qu’il ne connaissait pas la langue employée. Une voix lança un ordre d’un ton sec, une autre protesta. Puis quelque chose s’écrasa contre le mur juste en face de lui.