C'est alors qu'au détour d'un virage, entre les silhouettes d'Emily et d'Anneke qui pédalaient côte à côte une vingtaine de mètres devant lui, il vit s'encadrer l'Atomium. La structure surréaliste d' André Waterkeyn redressait sa tête orgueilleuse par-dessus la cime des arbres de l'Expo. Le soleil du soir ricochait en splendeur sur ses globes d'aluminium, ses courbes et ses ellipses nettes et imposantes. Thomas cessa de pédaler et poursuivit sa route en roue libre, bouche bée. Le monument l'attirait, il lui faisait signe, inimaginable hier dans ses formes et ses lignes, illuminé de toutes parts par des rayons puissants qui annonçaient le futur, fondamentalement moderne, d'une modernité conquérante dont rien n'approchait.