Citations de Jonathan Franzen (351)
Le souci, avec les gouvernements, c'est qu'ils sont elus par des majorites qui n'en ont rien a foutre, de la biodiversite. Alors que les milliardaires ont tendance a s'en occuper. C'est important pour eux que la planete ne soit pas completement bousillee, parce que ce sont eux et leurs heritiers ui auront assez d'argent pour en profiter, de cette planete.
"Les gens gentils ne tombent pas nécessairement amoureux de gens gentils."
Je suis en train de te dire, Melissa, que les enfants ne sont pas censés s'entendre avec leurs parents. Tes parents ne sont pas censés être tes meilleurs amis. Il est censé y avoir une part de révolte. C'est comme cela que tu te définis toi-même comme personne.
« ET PENDANT CE TEMPS, cria-t-il, NOUS AJOUTONS TREIZE MILLIONS D’ETRES HUMAINS CHAQUE MOIS SUR CETTE TERRE ! TREIZE MILLIONS DE PERSONNES EN PLUS QUI VONT S’ENTRE-TUER DANS LA COMPETITION POUR DES RESSOURCES LIMITEES ! ET QUI VONT ANEANTIR TOUTE AUTRE CREATURE VIVANTE AU PASSAGE ! C’EST UN PUTAIN DE MONDE PARFAIT TANT QUE VOUS NE PRENEZ PAS EN COMPTE LES AUTRES ESPECES ! NOUS SOMMES LE CANCER DE CETTE PLANETE ! LE CANCER DE CETTE PLANETE ! »
Quand Jésus nous dit de tendre l’autre joue, que nous dit-il vraiment ? Que celui qui nous agresse est irrémédiablement mauvais et que nous devons nous résigner ? Ou nous rappelle t’il que notre agresseur est une personne comme nous, qui ressent la même souffrance que nous ? Je sais que c’est parfois difficile à voir, mais cette perspective est toujours possible, et c’est celle que nous devons tous tenter de privilégier.
Avec le whisky, la couperose était plus diffusément rosée qu'avec le gin et moins violacée qu'avec le vin. Chaque dîner universitaire permettait d'observer les divers aspects de la couperose.
- Les mammifères sont arrivés quand le monde s'est refroidi. Du givre sur la citrouille. Des choses velues dans des tanières. Mais à présent nous avons un mammifère très malin qui arrache tout le carbone du sous-sol et le renvoie dans l'atmosphère.
- [...]
- Une fois que nous aurons brûlé tout le charbon, le pétrole et le gaz, dit le Dr Roth, nous aurons une atmosphère antique. Une atmosphère chaude et sale comme on n'en a plus vu depuis trois cents millions d'années. Une fois que nous aurons laissé le génie du carbone sortir de sa bouteille de pierre.
"_Pourquoi je devrais me disputer avec elle ? Les gens se disputent quand ils ne s'entendent pas.
_Non, les gens se disputent quand ils s'aiment, mais qu'ils ont conservé leur personnalité et qu'ils vivent dans le monde réel."
… Les gens parlent du caractère paisible de la nature, mais moi, ça me paraît être tout le contraire de paisible. C’est une tuerie constante. C’est encore pire que les êtres humains.
– Pour moi, dit Walter, la différence, c’est que les oiseaux ne tuent que parce qu’ils doivent manger. Ils ne le font pas par colère ni gratuitement. Ce n’est pas névrotique chez eux. Pour moi, c’est ça qui rend la nature paisible. Les choses vivent ou ne vivent pas, mais l’ensemble n’est pas empoisonné par le ressentiment, la névrose et l’idéologie.
On ne peut jamais s’asseoir pour avoir une conversation soutenue, tout n’est plus que saletés bon marché et développement merdique. Toutes les choses vraies, les choses authentiques, les choses honnêtes sont en train de disparaître. Intellectuellement et culturellement, on ne fait que rebondir partout comme des balles de billard, réagissant au dernier stimulus aléatoire.
L’inconvénient des courriels était qu’on en pouvait les effacer qu’une fois : on ne pouvait pas le rouler en boule, les jeter par terre, sauter dessus, les déchire en lambeaux et les brûler.
(p. 87)
Critiquer une culture malade, même si la critique ne produisait rien, lui avait toujours paru être un travail utile.
De temps en temps, elle ressentait le besoin de tester la solidité de la camisole de force de circonstances qui l’emprisonnait depuis deux ans, pour voir si les manches n’avaient pas pris un peu de jeu.
Et la triste vérité était que tout le monde ne pouvait pas être extraordinaire, tout le monde ne pouvait pas être parfaitement cool; parce que, à qui reviendrait-il d'être ordinaire? Qui se chargerait de la tâche ingrate d'être comparativement moins cool?
Il ne savait pas quoi faire, il ne savait pas comment vivre. Chaque chose nouvelle qu’il rencontrait dans sa vie le poussait dans une direction qui le convainquait totalement de sa justesse, et puis la chose suivante apparaissait et le poussait dans la direction opposée, qui lui semblait tout aussi juste. Il n’y avait pas de récit dominant : il avait l’impression d’être une boule de flipper uniquement réactive, dont le seul objet était de rester en mouvement simplement pour rester en mouvement.
"[...] personne n'aime se sentir comme un intrus dans le paysage idyllique d'autrui."
Durant son enfance et son adolescence, à St. Paul, Joey Berglund avait reçu d'innombrables assurances que sa vie était placée sous le signe de la chance. La façon dont les demis offensifs vedettes parlent d'une longue course à travers la défense adverse, cette impression de couper et de se faufiler à toute vitesse à travers une défense qui avance au ralenti, avec le terrain tout entier aussi visible et aussi immédiatement compréhensible que dans un jeu vidéo niveau débutant, voilà comment chaque facette de sa vie lui était apparue durant ses dix-huit premières années. Le monde se donnait à lui et il était content de le prendre.
Se fondant sur son incapacité à se souvenir de son niveau de conscience durant ses trois premières années d'université, l'autobiographie se soupçonne de tout simplement ne pas avoir eu de niveau de conscience.
Plus tôt dans la journée (...) Chip avait conclu qu'il se comportait comme un déprimé.
A présent, comme son téléphone se mettait à sonner, il se dit qu'un déprimé devrait continuer de regarder la télé en ignorant la sonnerie - devrait allumer une nouvelle cigarette et, sans la moindre émotion, regarder un nouveau dessin animé tandis que son répondeur prendrait le message s'il y en avait un.
Que son impulsion fût, au contraire, de bondir pour répondre au téléphone - qu'il puisse si facilement trahir le laborieux gâchis d'une journée - jetait un doute sur l'authenticité de sa souffrance. Il avait l'impression qu'il lui manquait la capacité de perdre toute appétence et tout lien avec la réalité comme les déprimés des livres et des films. Il lui sembla, au moment où il éteignit la télévision et se précipita à la cuisine, qu'il échouait même dans la tâche pitoyable de s'effondrer proprement.
L'impossibilité est attirante. Tu sais, la sécurité des impasses.