Avec leur premier long métrage 45365, Bill Ross IV et Turner Ross se sont immédiatement imposés comme des cinéastes majeurs de leur génération, réputation qui n'a cessé de croître depuis. Lors de cette rencontre animée par l'écrivain, producteur et critique de cinéma Jordan Mintzer, ils parleront de leur méthode de travail très spécifique qui repose à la fois sur une préparation minutieuse voire de véritables mises en scène, tout en espérant le moment inattendu qui caractérise le documentaire.
Originaires de Sidney dans l'Ohio, diplômés du Savannah College of Art and Design, Bill et Turner Ross commencent leur carrière dans l'industrie cinématographique à Los Angeles dans les années 2000. Bill est monteur et enseignant de cinéma, Turner travaille dans les arts departments de studio pour la production de longs métrages. En 2006, ils décident de tourner le dos à la machine hollywoodienne afin de renouer avec le partenariat créatif démarré dans leur jeunesse. Désormais, ils réalisent leurs propres films, dans l'indépendance qu'ils ont toujours souhaitée.
Retrouvez sur notre webmagazine Balises, le dossier en lien avec la masterclass : Les Blank, Ross Brothers : l'Amérique en périphérie
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J'aime les erreurs. La plupart du temps, elles sont mauvaises, mais il arrive qu'une erreur soit belle. Elle nous entraîne vers une direction imprévue, meilleure que celle qu'on avait imaginée.
James Gray.
Dean Tavoularis a influencé ma vie, mes enfants, ma famille, mes films, mes idées, mes aspirations, mes rêves, mes ambitions, et mon héritage.
Francis Ford Coppola, p.165
Lorsque j'étais enfant, le film sur New York qui m'a vraiment marqué était French Connection. Pour moi, ce film décrivait New York comme une poubelle géante. La ville n'avait jamais été montrée de cette façon au cinéma. Avant, la plupart des films sur New York montrait son côté glamour.
James Gray
Je crois vraiment que ce qui fait 99% de la qualité d'une œuvre, c'est la rigueur - la volonté de revenir sur son travail et de le modifier. Le défi, c'est bien sûr d'être rigoureux tout en préservant ce que l'on avait en tête au début.
J'ai passé des journées entières assis aux côtés d'un étalonneur et parfois de chimistes, qui faisaient des tests sensitométriques sur les négatifs pour déterminer les différences d'exposition et mesurer la courbe gamma réelle de chaque pellicule en les comparant les unes aux autres.
En décembre 2010, avec mon éditeur, nous avons eu la chance de passer une semaine à Los Angeles en compagnie de James Gray, à parler de sa vie et de ses films.
James Gray cherche constamment à aller au-delà du scénario, du storyboard ou des rushes pour trouver quelque chose "qui incarne une vérité plus haute".
Je n'ai aucun attachement pour les décors. En fait, dans une certaine mesure, je suis content de les voir disparaître. Je n'ai pas le sentiment de la permanence - le sentiment qu'on en aurait besoin pour une quelconque raison historique. Je sais que la vie d'un décor est d'être filmé puis d'être détruit... Donc, non, je n'ai ni compassion ni empathie pour ce que j'ai construit.
Il faut être capable de construire un environnement crédible pour le film, ce qui implique de travailler avec des dizaines, voire des centaines de personnes ; à prendre en charge tout le matériel et les plannings, à rassembler les talents et à collaborer avec une équipe. Sans compter que l’on lutte sans cesse contre deux choses : l’argent et le temps. Voilà le plus difficile.
En temps normal, lorsqu'on éclaire à travers les fenêtres, je m'arrange pour qu'elles n'apparaissent pas dans le plan. J'aime aussi que le déco pose un double voilage de rideau -habituellement couleur champagne - pour diffuser la lumière et lui donner une certaine profondeur.