- Que se passe-t-il? Tu m'as réveillé, j'étais sur le point de me taper Britney Spears, se plaignit Tomás, encore secoué par le rêve qui venait d'avorter.
- Avec ou sans capote?
-En rêve, personne ne baise avec une capote.
Quant à moi, je bénéficiais d'une anomalie physique qui en d'autres circonstances aurait fait de moi un phénomène de cirque: l'ADN de mon père, originaire des Alpes françaises et les gènes colombiens de ma mère et de ses ancêtres andins avaient dû bien s'entendre, car ils avaient fini par me doter d'un troisième poumon. Pas comme si j'en avais réellement trois, mais le taux d'oxygénation de mon sang était tel qu'on aurait pu croire que je courais dopé.
La confiance totale dans une relation qui renonçait à toute tentative de contrôle ou de manipulation l'aida à transformer ces moments en thérapies honnêtes, au cours desquelles elle décrivait ses rêves, ses frustrations et ses incertitudes, qu'elle aurait été incapable d'avouer dans tout autre contexte, y compris face à elle-même.
Parfois, je crois que ma seule vertu est la loyauté. Quand je voyais les talents de mes amis fleurir à l'adolescence, je me demandais quels seraient les miens quand ils viendraient. Je cessai de m'interroger quand je compris que depuis toujours j'avais une chose qui leur manquait : la fidélité à ce que j'aime. Si je le perds, je n'ai plus rien.
J'avais décidé d'être franc avec le journaliste. Ray était une sorte d'alter ego du cyclisme, défenseur de la pureté et de l'éthique sportive ; le bruit courait qu'en 1998, c'était grâce à son intervention que la police avait saisi un chargement de drogues destiné à l'équipe Festina, le premier grand scandale de dopage massif. Sa responsabilité n'avait jamais été prouvée mais beaucoup crurent que le vieux journaliste avait préféré le scandale, espérant ainsi déclencher une purge qui nettoie les poubelles qui avaient prostitué son sport. (p. 182)
Depuis des mois, tous quatre parlaient de sexe, mais dans ce domaine aussi Amelia avait l'avantage. Fille d'une doctoresse féministe, elle avait grandi dans un foyer où les enfants parlaient de leur pénis ou de leur vagin comme d'autres parlaient d'un mal de gorge ou des ongles qui poussent trop vite.
- Tout joueur de foot, de basket ou de ce que vous voulez, se bat pour de distinguer ; cependant je n'ai pas souvenir d'asssassinats dans les vestiaires, répondit-il, à son tour sur la défensive.
- Justement, c'est ce que vous ne comprenez pas. Le cyclisme n'est pas un jour. On dit : "Allons jouer au foot, au basket ou au tennis", mais personne ne dit : "Allons jouer au cyclisme" , parce qu'on ne joue pas au cyclisme. Au cyclisme, on se bagarre, au cyclisme on se bat. - J'avais entendu cette phrase dans la bouche d'un journaliste, elle n'était pas de moi, mais Favre n'était pas obligé de le savoir. - Qu'on nous décrive comme un peloton n'est pas un hasard, car nous sommes une troupe qui part à la guerre, sauf que cette guerre se passe entre nous. (p. 53-54)
Selon la légende, le classement des cols correspond à la vitesse de l’emblématique 2 CV Citroën pour gravir ces cols : ceux de quatrième catégorie, les plus simples, se seraient appelés ainsi parce que cette vieille voiture pouvait les monter en quatrième, et ainsi de suite jusqu’aux plus difficiles, de première catégorie, qu’elle ne pouvait gravir qu’en restant en première. Inutile de dire que les cols hors catégorie étaient ceux où il fallait couper le moteur et coller un attelage à la vieille guimbarde.
La première pensée d'Amelia, ce fut une vieille phrase qu'elle aimait à dire dans sa jeunesse : "Ne joue pas avec mon cœur, mon clitoris est là pour ça".
Personne - et surtout pas les médias- ne souhaite qu'à la moitié de la compétition on connaisse déjà le vainqueur.