C’est bizarre, tu me dis que tu es à Rio, mais je crois entendre le bruit caractéristique de la chasse d’eau des toilettes du Ritz, qui jouxtent les cabines téléphoniques !
Le film est simple. D’une luxueuse simplicité. Tous les choix de Louis Malle semblent évidents. La voix off du début qui arrime le texte à l’écrit fondateur. La musique de Satie, comme autant de notes en balade qui traversent le récit. La gamme du noir et blanc avec sa lumière pâle mais encore chaude qui accompagne les sentiments, se glisse à travers les rideaux des appartements, mais glace les verres d’alcool dans la nuit parisienne. Les visages en une chaîne infinie, brisée par un plan large, accentuant encore le vide entre les êtres. Et puis les points de vue, innombrables, montrant les visages, encore, ceux des personnages et ceux des anonymes, alignant les solitudes. Avec Maurice Ronet, comme consubstantiel à cette tragique promenade.
(p.129)
Manneken-Pis était perdu
Quelle tristesse !
Quelle détresse !
Manneken-Pis était perdu
Tout Bruxell' en était ému