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Critiques de José Bové (29)
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La parole contraire

Erri de Luca soutient la lutte (qui dure depuis des années) des militants « NO TAV » qui dénoncent les dangers pour la santé des ouvriers et de la population du percement de tunnels permettant le passage du TGV Lyon Turin et au final demande son arrêt. En effet creuser à cet endroit libère des particules d’amiante et il y a là un gisement de pechblende, matériau radioactif plus concentré que l’uranium appauvri utilisé à des fins militaires.



Le 28 janvier 2015 il va comparaître devant le tribunal de Turin pour avoir osé déclarer dans des interviews accordées en septembre 2013 à l’Huffington post et à l’Ansa : « …. je reste persuadé que la TAV (Train à grande vitesse) est une entreprise inutile et je continue à penser qu’il est juste de la saboter…. ».



Ce texte de 40 pages est la défense par l’écrivain de sa liberté d’expression, du droit d’avoir une « parole contraire » tel qu’il est inscrit dans la constitution italienne. Il y analyse et démonte toutes les accusations qui lui sont faites que ce soit celle d’incitation à la lutte, à la révolte, à la violence et dénonce la confusion entre intérêt privé et public.

En approfondissant les nuances que peut prendre le mot « sabotage » dont le tribunal ne veut retenir qu’un sens, celui de dégradation matérielle, il rend compte du pouvoir des mots, de la richesse de leur sens et du danger de les dévoyer. Il affirme aussi que le devoir d’un écrivain est de permettre à ceux qui n’en ont pas la possibilité, de faire entendre leur voix :

« Ouvre ta bouche pour le muet » ("Ptàkh pikha le illèm",Proverbes/Mishlè, 31,8). Telle est la raison sociale d’un écrivain, en dehors de celle de communiquer : être le porte-parole de celui qui est sans écoute. » p18



Erri de Luca souhaite par la publication de ce livre étendre la prise de conscience des dangers et provoquer ainsi la réaction des autorités gouvernementales

Matteo Renzi qui a participé à la marche « Je suis Charlie » se devrait de réagir, non ????



Voir le site http://iostoconerri.net
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La parole contraire

Une quarantaine de pages de réflexion d'Erri de Luca sur la liberté d'expression à partir de l'accusation qui lui a été faite d'avoir soutenu le mouvement NO TAV qui s'oppose à la construction de la ligne à grande vitesse entre la France et l'Italie et incité au sabotage.

Erri de Luca revient sur le sens du mot "saboter" sur son parcours de citoyen, sur notre société et les grandes décisions qui y sont prises. Il se bat pour qu'un lieu comme le Val de Suse existe encore , que ce territoire soit préservé.

"Il est faux que l'Europe nous impose le percement de ces montagnes. Mais même si ce mensonge répandu par la presse intéressée était vrai, on devrait résister quand même: pour le droit de souveraineté et de sauvegarde d'un peuple sur sa terre."

" Notre pays a besoin de se renouveler en se débarrassant des parasites des corruptions, des intérêts privés au détriment des dépenses publiques, des privilèges."

" Un écrivain possède une petite voix publique. Il peut s'en servir pour faire quelque chose de plus que la promotion de ses oeuvres. Son domaine est la parole, il a donc le devoir de protéger le droit de tous à exprimer leur propre voix".
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Le vrai scandale des gaz de schiste

Depuis 2005, les États-Unis extraient de leur sous-sol du gaz de schiste, rendant le pays autosuffisant en énergie. Mais la fracturation hydraulique nécessaire n’est pas sans lourdes conséquences pour l’environnement. Cette enquête explique ces techniques et leurs dangers, fait le point sur les enjeux tant économiques qu’écologiques, fait le tri parmi les nombreux arguments entendus et dévoile les accointances entre le pouvoir politique et les industriels, les risques géopolitiques.



Article complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Le vrai scandale des gaz de schiste

Voila un ouvrage curieusement passé sous silence par les médias ...

Pourtant le propos est fort ici .

Trop fort peut étre pour ceux qui s'enrichissent en polluant la terre .

Oui le gaz de schiste est une solution dangereuse , on l'a déja dit , mais certains qui ne voient que leur intéret financier s'entètent .

Il est vrai que pour Sarkozy , Valls et Montebourg , l'écologie est une "secte" .

Pourtant les compagnies américaines qui exploitent le gaz de schiste voient leurs premiéres condamnations devant les tribunaux par rapport aux dégats écologiques .

Ce livre apporte des éléments essentiels sur les liens entre politiciens et industriels , sur les dossiers accablants mis au placard , ect .

Il y a déja eu nombre de coups de "gueule " contre cette solution , mais il n'y en aura jamais assez , et ce livre s'avére trés important au final .
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La parole contraire

La société constructrice de ligne ferroviaire porte plainte en septembre 2013 contre l'auteur pour incitation au sabotage. Ce dernier soutient activement les militants car est en jeu un désastre environnemental mais aussi de graves conséquences sur la santé.

Dans un premier temps, l'auteur joue sur les mots et montre comment de nombreux auteurs tels Goethe, Messner ou J.Rouget de Lisle ont écrit des textes incitatifs sans en être inquiétés. Puis, il dénonce les conséquences désastreuses de ces travaux et revendique son droit à la liberté d'expression pour une juste cause. Un peu anarchiste ? Quelque peu...

Mais au final, cette plainte fera le jeu de l'auteur en donnant du crédit à ses mots.

Un texte très court qui dénonce les enjeux économiques au détriment de l'environnement et des hommes mais aussi une volonté de crier haut et fort son droit à l'expression.

Erri de Luca est décidément un auteur qui a tout pour me plaire. Après trois chevaux, ce texte m'a encore régalé.
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Changeons de cap, changeons de Pac

On le sait , le millieu agricole va mal .

Il n'y a plus de rentrées d'argent , il y a de gros problème d'environnement , les agriculteurs n'en peuvent plus .

Ici point de démagogie à la Pernaut , mais des idées , des tentatives de réponse .

Faut il remettre à plat le modèle agricole européen ?

Faut il repenser celui - ci ?

Tant de questions importantes qui sont abordées avec sérieux ici , par des personnes compétentes en la matière .

Un livre bien utile pour mieux comprendre la problématique agricole ...
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Du Larzac à Bruxelles

Un personnage hors norme , qui méritait largement un ouvrage pour mieux le connaître .

On est très loin des clichés à la Pernaut .

José Bové est un paysan oui , mais un paysan du 21 ème siècle .

Son parcours est celui d'un rebelle convaincu , qui à compris qu'il devait être plus consensuel pour que son discours passe mieux .

La société à l'époque de Zemmour et Soral à besoin de personnes comme m.Bové qui sont ancrés dans un combat pour un monde meilleur .

Cet opus apporte une très bonne idée de ce qu'est vraiment cette personne unique en son genre qu'est José Bové .

A découvrir .
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La parole contraire

En 2013, l'écrivain italien Erri de Luca est accusé d'incitation au sabotage de la ligne ferroviaire à très grande vitesse Lyon-Turin. Il devait être jugé le 28 janvier 2015.

« La parole contraire » est un texte court publié avant le verdict. Erri de Luca y défend sa position. Sans défi. Il assume entièrement son rôle de coupable. Il ne se positionne pas seulement comme écrivain mais aussi comme citoyen italien.

Militant de Lotta Continua dans les années 70, ancien ouvrier, l'écrivain napolitain, devenu montagnard dans le Val de Suse, revendique « la parole contraire » comme un devoir en rappelant les rapports anciens entre culture et luttes civiles.

Il prône la résistance civile, comme à Lampedusa, en considérant les migrants comme force régénératrice de son pays.

L'argumentaire m'a convaincu et j'ai trouvé ce texte aux nombreuses références vraiment passionnant.

Depuis, Erri de Luca a été acquitté.





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La parole contraire

« Je revendique le droit d'utiliser le verbe "saboter" selon le bon vouloir de la langue italienne. Son emploi ne se réduit pas au sens de dégradation matérielle, comme le prétendent les procureurs de cette affaire ».



Depuis 2013, l'auteur se bat contre la ligne TAV Turin-Lyon qu'il juge inutile et nuisible.



Inutilité qu'il explique comme cela « Lgv Lyon-Turin de plus de 30 milliards d'euros qui nécessite le percement d'un tunnel de 57 Km qui provoquera de manière irréversible le tarissement des sources (équivalent à 250 millions de mètres cubes d'eau par an), alors que la ligne ferroviaire existante est exploitée à 17% de ses capacités ».



Il nous apprend aussi que 395 grands travaux en Italie restent et resteront « inachevés ». Je ne puis m'empêcher de me demander combien en France.



Voici le combat de cet homme contre LTF Réseau ferré Français.



Il a des soutiens de de part le monde, pour défendre sa liberté de parole.

Mais dans les hautes instances françaises ???



Il souligne qu'au parquet de Turin un département spécial a été créé comportant 4 procureurs et un adjoint pour poursuivre les opposants du NA TAV ; ils en sont à plus de 1000 inculpations.



En conclusion Erri de Luca proclame ; « j'accepte volontiers une condamnation pénale, mais pas une réduction de vocabulaire »



Pour lui le débat ne se situe pas au niveau de la liberté de parole ; il s 'agit de la liberté de « parole contraire ».



Cet écrivain est un homme avant tout, qui ne s'est pas éloigné des réalités de la vie, il clame haut et fort que le rôle social d'un écrivain c'est : « être le porte-parole de celui qui est sans écoute »

« Ouvre ta bouche pour le muet » (proverbes/Mishlé 31,8).



CHAPEAU MONSIEUR !
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La parole contraire

Cette parole contraire. Ce non qui n'a pas valeur de destruction, mais qui affirme tout au contraire l'annonce d'une détermination.

La défense du devoir que nous avons de ne pas laisser faire.

Une obstination juste et sincère.

Un devoir de résistance. Qui n'est pas affaire de droit mais de justice.

Erri de Lucas est venu se ranger auprès des habitant du val de Suse, vallée alpine dans la partie occidentale du Piémont en Italie, à l'ouest de Turin, auprès des sans noms, sans voix, qui refusent de voir éventrer une montagne par des mâchoires frénético-financières qui pulvériseront et projetteront dans l'atmosphère amiante et pechblende, matériau radioactif plus concentré que l'uranium. Pour faire passer des marchandises par cette vallée, déjà pourvue de routes, d'autoroutes et de voies ferroviaires, le village des hommes risque d'être irrémédiablement contaminé.

Des hommes travaillent à ce chantier et opèrent les premiers forages.

Si la ligne TAV, ligne à grande vitesse devant relier Lyon à Turin, passe par cette montagne, le profit protégé par le droit gagnera au détriment de l'avenir d'une terre et de l'espérance de vie de ses enfants.

Erri de Luca a exprimé son opinion par l'intermédiaire d'un article de presse.

Pour lui, ce projet est un crime. Et l'action qui consiste à vouloir stopper, entraver, neutraliser le geste de ce crime se justifie.

Ainsi a- t- il utilisé un mot: le verbe saboter.

C'est une affaire, non, d'état, même si ce projet est protégé par son statut dit « projet stratégique », c'est une affaire de non respect environnemental, de mise en danger de la santé publique. C'est un dossier européen. Car dans cette affaire la France et l'Italie sont partenaires, et le financement est européen.

Erri de Lucca est mis en accusation pour « incitation à commettre un ou plusieurs délits ».

Par ce procès, c'est le devoir d'expression qui est atteint. Non pas le droit, mais le devoir.

C'est évidement un acte déclaratif de résistance, de désobéissance civile.

Stéphane Hessel nous a rappelé que durant la seconde guerre mondiale , les résistants étaient minoritaires. Minoritaires mais convaincus non pas de leur bon droit mais fort du devoir qu'il se faisait d'être des hommes parmi leurs frères.

Erri de Lucca, ne retire rien de ses déclarations.

Il maintient sa parole. La parole contraire à ce qui se voudrait être établi.

Il maintient le verbe.

Il risque plusieurs années d'emprisonnement pour avoir délivrer une parole contraire.

Dans ce manifeste, qui n'a pas valeur de plaidoirie c'est son statut d'écrivain qu'il réaffirme.

«Elever sa pensée à la hauteur d’une colère (la colère que suscite toute cette violence du monde à laquelle nous refusons d’être condamnés). Elever sa colère à la hauteur d’un travail (le travail de pourfendre cette violence avec autant de calme et d’intelligence que possible).»comme l'écrit Georges Didi Huberman.

Être témoin, comme le fut Pasolini , en permettant l'élargissement du périmètre de la pensée, être engagé comme le fut de George Orwell. Soutenir un regard comme une valeur d'engagement au nom de l'humanité.

Erri de Luca est poète, romancier, autodidacte, traducteur, ouvrier, amoureux des langues et de la pensée.

Erri de Luca est alpiniste, un de nos meilleurs et courageux premiers de cordée. Et je suis étonnée que la France si prompte à débattre quant à la liberté d'expression ne s'interroge pas sur ce qui est mis en accusation à Turin, sol européen, en ce début d'année.



Astrid Shriqui Garain



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La parole contraire

Poursuivi en justice pour avoir soutenu le mouvement NO TAV qui s'oppose à la construction de la ligne à grande vitesse du val de Suse devant permettre de relier Lyon à Turin, Erri de Luca a rédigé pour sa défense un pamphlet de 40 pages sur la liberté d’expression et la responsabilité de l’écrivain. Un texte publié par tous ses éditeurs dans le monde à la veille de son procès. Il risque cinq ans de prison pour « incitation au sabotage ».





« Un écrivain possède une petite voix publique. Il peut s’en servir pour faire quelque chose de plus que la promotion de ses œuvres. Son domaine est la parole, il a donc le devoir de protéger le droit de tous à exprimer leur propre voix. Parmi eux, je place au premier rang les muets, les sans voix, les détenus, les diffamés, les analphabètes et les nouveaux résidents qui connaissent peu ou mal la langue. […] Telle est la raison sociale d’un écrivain, en dehors de celle de communiquer : être le porte-parole de celui qui est sans écoute. »





Tout tient dans cette affirmation. A la responsabilité pénale, De Luca oppose sa responsabilité d’écrivain. Ce projet ferroviaire est une aberration environnementale. Par exemple, le percement et la pulvérisation de gisements d’amiante va disperser dans l’air des milliards de fibres toxiques. Depuis des années, l’auteur de Montedidio participe à la lutte menée par les habitants de la vallée. Dans une interview, il a déclaré : « La TAV (ligne à grande vitesse) doit être sabotée. Voila pourquoi les cisailles étaient utiles : elles servent à couper les grillages. Pas question de terrorisme […] elles sont nécessaires pour faire comprendre que la TAV est une entreprise nuisible et inutile […] les discussions du gouvernement ont échoué, les négociations ont échoué : le sabotage est la seule alternative. »





La question est : y-a-t-il eu, à travers ces déclarations, incitation publique à commettre un délit ? Pour la défense, la réponse est non : « Pour parler d’incitation à la violence, il faut démontrer le rapport direct entre les mots et les actions commises. » Or, il est, dans ce cas précis, impossible de démontrer ce rapport tant il y a eu de faits et de délits commis sur le chantier par des militants NO TAV avant et après la publication de l’interview.





Pour étayer son propos, De Luca convoque les figures ayant marqué sa vie de lecteur et sa vie tout court, Orwel et Pasolini en tête. Il réclame aussi le droit d’utiliser les mots dans un sens qui n’est pas celui que leur attribue la justice : « Les procureurs exigent que le verbe "saboter" ait un seul sens. Au nom de la langue italienne et de la raison, je refuse la limitation de sens. Il suffisait de consulter le dictionnaire pour archiver la plainte. »





Je ne connais pas suffisamment le dossier pour me prononcer sur le fond de la question mais je dois bien reconnaître que la défense de l’auteur par lui-même est brillamment menée et que la lecture de ces quelques pages est une magnifique incitation à la réflexion.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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La parole contraire

La Feuille Volante n° 1398– Octobre 2019.

La parole contraire - Erri de Luca - Gallimard.

Traduit de l'italien par Danièle Valin.



Le 19 octobre 2015, Erri de Luca est ressorti libre du Tribunal de Turin où il était poursuivi pour "incitation à la délinquance", c'est à dire qu'il s'opposait au percement du tunnel ferroviaire du TGV sous les Alpes entre Lyon et Turin. En effet, les juges ont estimé que "le délit n'était pas constitué". Il avait en effet fait campagne sur ce thème, soutenant le mouvement "NO TAV (no al treno ad alta velocità) mettant en avant le nécessaire sabotage pour éviter des travaux nuisibles et inutiles à ses yeux, du point de vue écologique et environnemental. Dans ce court livre édité au mois d'avril 2015, c'est à dire antérieur au jugement, il justifie sa position face à un procès qui est fait à ses paroles.

Il se revendique lecteur de Borges, de Georges Orwell et avoue que leurs oeuvres et leur parcours ont changé sa vie, il se dit conscient des injustices faites aux plus faibles et aux révoltés, se dit révolutionnaire et veut, à son tour, comme Pasolini, être un incitateur de prise de conscience des préjudices fait au plus grand nombre. Il met sa notoriété d'écrivain au service de ce combat. Selon lui, un intellectuel se doit de porter une contestation, "la parole contraire", face à la pensée unique, à l'opinion dominante, c'est à dire inciter autrui à réagir autrement et ce au nom de la liberté d'expression garantie par la constitution italienne. Il se défend d'avoir "inciter au sabotage" les travaux de ce tunnel, combat le terme"incitation" autant que "saboter" avec d'ailleurs l'habileté d'un exégète, conteste la force réelle de sa parole, se proclame en règle avec sa conscience et sa responsabilité d'écrivain, se dit fier d'avoir apporté sa pierre au nécessaire changement de la société et d'avoir exercé sa propre liberté. accepte même une éventuelle condamnation pénale, refuse par avance le sursis qui ne s'applique que lorsqu'on ne récidive pas, parce que, évidemment, il n'est pas dans son intention de se taire!

Dans ce livre qui est une sorte de plaidoirie, l'auteur abandonne son traditionnel style pur et poétique qui et son originalité et que j'ai toujours apprécié. Je ne connais de cette affaire que le peu que la presse française en a dit, qui a d'ailleurs mis l'accent sur la mise en examen de l'auteur. D'une manière générale je ne partage pas toutes les idées rebelles et parfois prosélytes d'Erri de Luca, mais j'ai toujours été admiratif de son parcours bien en phase avec elles, de la défense de ses convictions, de son devoir de parole en tant qu'écrivain et, évidemment de sa manière d'écrire.

©Hervé Gautier.http:// hervegautier.e-monsite.com
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La parole contraire

The times they are changing, les temps changent. C'est ainsi, ils changent toujours et l'accordéon des droits se resserre parfois jusqu'à rester sans souffle.
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Des écologistes en politique

Il est facile de prétendre que l'écologie est un sujet qui parle a tout le monde , et qui de ce fait ne doit pas avoir de parti politique .

Cette vision est aberrante.

Comment peut on penser que le FN ou que la droite de Sarkozy traitent de l'écologie ?

Cette vision , perception de la société implique des valeurs qui sont clairement de gauche .

La droite est productiviste par nature , le profit et l'enrichissement sont les valeurs prédominantes de ce courant de pensée .

Cela bien sur sans le moindre respect de la nature , sans la moindre prise en compte des conséquences de cette politique sur l'environnement .

Quand on est écologistes , on ne peut rester indifférent devant les dégâts du productivisme , ce qui d'ailleurs implique la prise en compte de l'usurpation de la gauche de la gauche quand elle s'empare de ce sujet .

Cette prise en compte , implique obligatoirement une volonté de l'humain a voir une évolution de la société vers davantage d'égalité effective entre les citoyens .

Qui peut croire un seul instant que Le Pen ou Sarkozy on un réel intérêt pour l'écologie quand ils ne cessent de diviser la société , en montant les français les uns contre les autres ?

Cela n'est pas et ne sera jamais l'écologie !

Alors me direz vous , l'écologie serait de gauche , mais qui la représente le mieux ?

Et cette question est pertinente .

Il est un fait indéniable , l'écologie politique se trouve aujourd'hui en France prise dans un tourbillon d'égocentrisme , où chacun se proclame plus écologiste que l'autre , tout en ne traitant réellement jamais d'écologie .

De EELV au Front Démocrate , en passant par le Rassemblement citoyen - Cap 21 , on a autant de visions de l'écologie politique , ce qui s'avère au final un peu nuisible à la cause .

Ce livre date un peu certes , pour autant , il présente de l'intérêt réel , pour ceux qui veulent s'investirs dans la cause écologiste sur le plan politique .

Il y a un monde d'écart entre Mme Duflot et Mme Lepage par exemple .

DCB et Bové sont deux agitateurs , qui trouvent dans l'écologie politique une tribune d'expression , qui peut être néfaste à l'écologie .

Il est un fait que a l'heure actuelle , la France souffre d'un grand manque de politiques réellement écologistes , qui luttent pour la cause de manière concrète .

Hormis mme Lepage et mme Royal , peu de politiques sont aujourd'hui réellement concernés par ce que regroupe l'écologie politique .

On est très loin hélas de l'importance des écologistes allemands dans la politique de notre voisin ami.

On désespère d'avoir un jour une Ska Keller en France , et même si ce livre date un peu , il démontre cela avec pertinence .

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La parole contraire

17 janvier 2015 ·

Il est troublant qu'au moment où la France voire même le monde redécouvre les vertus de la liberté d'expression, on ne discute pas plus du scandale qui amène un écrivain, qui plus est, un très grand écrivain dans le box des accusés d'un tribunal du fait de ses écrits.

Le tableau ne serait pas complet si je n'ajoutais, que cet écrivain amené à comparaître devant ce tribunal Italien où il risque une peine de prison de plusieurs années, est accusé par une société française la LTF SAS (Lyon-Turin ferroviaire).

Un peu comme si des tenants d'intérêts mercantiles et privés avaient trainé au banc des accusés Hugo ou Zola, les sommant de rendre des comptes pour leur défense des déshérités, des capitaines courageux et innocents.

Erri de Luca, puisque c'est de lui dont il s'agit, a eu le tort de se porter aux cotés des habitants du val de Suse, qui protestent contre la construction d'un nouveau tunnel reliant la France à l'Italie (un de plus, à l'intérêt économique et « stratégique » plus que douteux).

Ce creusement serait une véritable catastrophe écologique, il libèrerait de grandes quantités d'amiante et de pechblende (un matériau radioactif très puissant) sur le Val de Suse et ses habitants.

Il est inutile de s'appesantir sur les conséquences de cette catastrophe, beaucoup de gens ont payé de leur vie pour savoir ce qu'il en coûte.

Erri de Luca est donc inculpé pour « incitation au sabotage » de ce chantier.

Je ne saurais trop recommander la lecture de « La parole contraire » d'Erri de Luca qui vient de paraître, une très belle plaidoirie, un très beau témoignage des dérives de notre société. Où les grands groupes commerciaux ont le droit de bafouer la liberté, d'attenter à la santé et à la vie de citoyens au nom de la sacro-sainte recherche de bénéfices.

Ce serait une belle préfiguration d'accords du genre TAFTA (société commerciale qui attaque un état) si seulement l'état Italien faisait son travail.

Il s'agit ici de la persécution de la liberté individuelle d'expression.

Il n'est pas innocent que la société procédurière soit française.

Je remercie d'ailleurs très chaleureusement Claude Askolovitch ci-devant journaliste au « Point », propriété de Monsieur François Pinault, (« le point » pas Askolovitch - quoique) qui a, lui aussi pleinement mérité de la LTF en interdisant la parole à Erri de Luca mardi dernier dans l'émission pourtant excellente habituellement, 28 minutes sur Arte.

Sa mufflerie, son parti pris m'ont incité illico à courir vers ma librairie préférée (Actes Sud, Le Channel) pour y acheter le livre d'Erri.

IostoconErri ! (JeSuisavecErri)
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La parole contraire

Erri De Luca, poursuivi en justice par la LTF (Lyon-Turin ferroviaire) pour avoir incité à saboter et dégrader la ligne TAV (treno ad alta velocità), risque au maximum cinq ans de prison. En effet, Erri De Luca soutient publiquement le mouvement NO TAV qui s'oppose à la construction d'une ligne de train à grande vitesse dans la vallée de Suse. En 2013, il déclare au Huffington Post, entre autres : "je reste persuadé que la TAV est une entreprise inutile et je continue à penser qu'il est juste de la saboter". La parole contraire est en quelque sorte une réponse au procès qu'on lui fait.



Dans ce court texte, Erri De Luca revient sur la présumée capacité d'incitation d'un écrivain, à partir de sa propre expérience de lecteur et évoque ses influences comme Orwell, Pasolini... Un écrivain peut-il inciter à rejoindre un mouvement contestataire ? Pour Erri De Luca, la réponse est non car la rencontre avec un livre qui nous touche et due au hasard : "La littérature agit sur les fibres nerveuses de celui qui a la chance de vivre la rencontre entre un livre et sa propre vie. Ce sont des rendez-vous qu'on ne peut fixer ni recommander aux autres. La surprise face au mélange soudain de ses propres jours avec les pages d'un livre appartient à chaque lecteur."



Pourtant, l'écrivain a bien un rôle : "Son domaine est la parole, il a donc le devoir de protéger le droit de tous à exprimer leur propre. [...] Telle est la raison sociale d'une écrivain, en dehors de celle de communiquer : être le porte-parole de celui qui est sans écoute." C'est bien ce que fait Erri De Luca en s'engageant auprès du Val de Suse, en se battant auprès de ceux qui luttent avec détermination pour protéger leur vallée d'un désastre environnemental et qui n'ont peut-être pas l'écho médiatique qu'ils souhaiteraient. Pour autant, il n'incite pas à la violence et appelle les procureurs en charge de l'affaire à regarder les différents sens du mot "saboter" dans le dictionnaire : "Son emploi ne se réduit pas au sens de dégradation matérielle, comme le prétendent les procureurs de cette affaire. Par exemple : une grève, en particulier de type sauvage, sabote la production d'un établissement ou d'un service. [...] J'accepte volontiers une condamnation pénale, mais pas une réduction de vocabulaire."



Erri De Luca revendique son droit à la "parole contraire", c'est-à-dire la possibilité d'exprimer une opinion autre, différente, et non pas obséquieuse qui elle est "toujours libre et appréciée". En relevant les incohérences et les absurdités de ce procès, Erri De Luca donne une piètre image de la justice italienne dans cette affaire et ne peut que toucher la fibre révolutionnaire qui se niche en nous.



Il y a beaucoup de citations d'Erri De Luca dans cette chronique car quoi de mieux que les mots justes et forts de l'écrivain italien pour parler de ce texte. Pour finir, l'auteur rappelle avec raison l'article 21 de la Constitution italienne : "Chacun a le droit de manifester librement sa propre pensée par la parole, l'écrit et tout autre moyen de diffusion." Voilà la vraie victime de sabotage dans cette affaire : la liberté d'expression, "liberté de parole contraire".
Lien : http://leschroniquesassidues..
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La parole contraire

Ce que de Luca a à dire de la plainte pour incitation au sabotage déposée contre lui par la société Lyon-Turin ferroviaire (sise à Chambéry, France), pour sa prise de position en faveur des opposants au projet de ligne Lyon-Turin à grande vitesse (des riverains qui ne veulent pas bouffer l'amiante dont les travaux de percement de la montagne pulvériseraient les gisements).

Sa parole, contraire à la logique (au fait, qu'entend-on par logique ?) capitaliste d'exploitation, à n'importe quel prix humain, d'un gisement de profit, c'est l'autre, celle dont le capital ne veut pas entendre parler justement parce qu'elle est autre, qu'elle donne à penser, objecter, hésiter, questionner, chercher, choisir... être un humain, quoi. Un sujet, et non un objet dans les pattes indifférentes d'une jouissance qui a le mérite, si on s'en remet entièrement à elle, de nous faire oublier qu'on est mortel. Tout est dans le "entièrement".

http://iostoconerri.net
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Du sentiment de justice et du devoir de désobéir

Dans cette conversation à bâtons rompus, Erri de Luca et José Bové reviennent sur leur premier sentiment d’injustice, expérience fondatrice de leur nécessité constante d’interroger le pouvoir et leur rapport à l’obéissance. (...)

Leurs propos se rejoignent et se complètent essentiellement. Plus qu’un débat, il s’agit d’une convergence de pensée. Leur point commun majeur étant qu’au-delà de leurs opinions, ils ont, à un moment donné, éprouvé le besoin d’engager tout leur être dans un combat et de courir le risque des conséquences. C’est en cela que la lecture de leur dialogue est intéressante.



Article complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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La parole contraire

Le droit constitutionnel de parole contraire



« Septembre 2013, la LTF1, société de construction de la ligne TAV2 Turin-Lyon, annonce qu’elle a porté plainte contre moi pour des phrases dites et publiées par le Huffington Post Italie et l’Ansa3. La plainte est déposée le 10 décembre 2013 auprès du parquet de Turin »



Un écrivain au « troisième oeil » ouvert par la lecture des labyrinthes de Jorge Luis Borges, à « l’infinie patiente et la résistance d’un prisonnier » apprise de Varlam Chalamov, connaissant et espérant « une fête pour celui qui lit », celle et celui pour qui « la littérature est un point d’arrivée »…



La littérature et non les productions marchandes des gribouilleur-e-s en quête de prix et de classement, « La littérature agit sur les fibres nerveuses de celui qui a la chance de vivre la rencontre entre un livre et sa propre vie ».



Un lecteur pour qui « Hommage à la Catalogne » a été le premier piquet de ma tente, planté loin de tout parti et parlement ».



Une accusation portée contre lui : « l’incitation » et sa propre traduction revendiquée. « Un écrivain possède une petite voix publique » et Erri de Luca revendique de s’occuper « du droit à la parole de ces autres-là ».



Train à grande vitesse, val de Suze, asservissement du territoire, percement et pulvérisation de gisements d’amiante, pechblende et radioactivité, zone stratégique et société privée, département de justice spécialisé, « Leur produit intérieur brut se monte à plus de mille inculpations »…



Un écrivain et des mots, « Pour parler d’incitation à la violence, il faut démontrer le rapport direct entre les mots et les actions commises », parler d’avant ses « petites phrases ». L’auteur revendique le droit de mauvais augure, demande que l’Etat se constitue partie civile contre lui, exige le droit d’utiliser « le verbe « saboter » selon le bon vouloir de la langue italienne ».



Droit à la parole publique, liberté de la parole contraire, droit d’utiliser le verbe et rappel que « L’accusation portée contre moi sabote mon droit constitutionnel de parole contraire »… Erri de Luca accepte une condamnation pénale « mais pas une réduction de vocabulaire »… Exprimer son opinion. Le véritable sabotage est bien celui « d’empêchement de la liberté de parole contraire »



Un texte magnifique. Un écrivain, « une petite voix publique », un homme qui dit, écrit, assume et ne renonce pas. Une leçon pour tou-te-s ces « intellectuel-le-s », sans courage, sinon celui de s’allier aux dominants, qui peuplent les médias…



« Notre liberté ne se mesure pas à des horizons dégagés, mais à la cohérence entre mots et actions »
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La parole contraire

Je vais vous parler de l’édition de 2017 chez Folio le Forum qui comporte un entretien avec José Bové et Gilles Luneau: « du sentiment de justice et du devoir de désobéir », a la fin.

J’ai reçu ce livre en partenariat avec les édition Folio, que je remercie vraiment : j’ai adoré ma lecture !!



L’ouvrage s’ouvre sur une présentation de l’auteur et de son histoire : son parcours et ses déboires judiciaires. Il est important pour comprendre ce qui suit qu’on ait un aperçu du parcours militant de celui qui s’exprime.



L’auteur est condamné pour incitation (ce qui rappelle Socrate avouons le) au sabotage, ce qu’il a appelé dans un article. Il réfléchi donc sur la légitimité de « l’incitation » : ou s’arrête la liberté d’expression ? Le « sabotage » d’autre part : il affirme que si c’est véritablement ce qu’il voulait il serait aller saboter des trucs et ne l’aurait pas écrit. J’aime idée cependant que par la diffusion d’idées on peut effectivement aboutir ou soutenir une action. C’est peut-être pour moi la raison d’être de l’écrivain et de l’artiste en général. La nécessité de pouvoir exprimer des avis contraires, de construire des controverses, nous permet d’avoir une réflexion.



Dans ce cas précis entre en jeu des intérêts économiques : il s’oppose à la ligne de train grande vitesse Lyon-Milan, qui passant par des écosystèmes rares les détruira probablement. Bien sur des questions de corruption, de capitalisme de gestion politique locale. Il est question de violence policières, de ZAD démontée de force, de condamnation pour l’exemple, bref du quotidien militant.



Je trouve ça important que des personnes engagées, comme Erri de Luca, ait des tribune comme celle-ci : l’ouvrage est peu cher et accessible. Il peut donc éveiller la réflexion sur l’opposition chez n’importe qui. Et ça, ça, c’est cool !

On continue l’ouvrage avec l’entretien : encore une fois : du tout bon pour moi !



Une petite présentation des deux nouveaux intervenants ouvre la conversation, puis nous avons une conversation autour de l’action : peut-on, ou doit-on, désobéir ? (je vous renvoie à « la désobéissance civile » de Thoreau sinon) On part du postulat que s’engager c’est exister : qu’il faut « faire quelque chose » pour le bien commun pour trouver une forme d’existence plus épanouie et complète, pour être présent à l’époque. Ce qui se comprend au vu des parcours des intervenants tous trois militants depuis leur jeunesse, bien que leurs parcours soient très différents.



On connait José Bové pour ses actions parfois spectaculaires et souvent plus festives que ce que l’on veut bien lire dans les médias. Je regrette un peu que tout le monde soit d’accord : pas de véritable opposition par ici ! Cependant les avis s’enrichissent et il est vraiment intéressant de sentir les visions différentes entre gens « du même avis ». Nous voyons la multiplicité des courants de pensées, et un soupçon d’anarchie. Ca fait du bien, « on ne les voit jamais…. » sauf cette fois !



J’avoue que j’incline à être d’accord avec ces idées : je pense profondément qu’il faut parfois avoir recours à l’action réelle, même forte. Je crois en l’action individuelle et citoyenne, je me retrouve donc plutôt bien dans cet essai. Au-delà de cela je pense que ce petit livre (une centaine de pages) est une bonne entrée dans ces réflexions : il est simple à lire, agréable à manipuler et à comprendre. Pour quelqu’un qui voudrait se questionner, entrer dans la littérature politique mais sans trop se prendre la tête : c’est idéal !



Pour ce qui est de l’objet lui-même : la couverture est très sobre mais m’a bien plu : ce bleu pétrole est super joli ! et il sent super bon, je sais que ça ne change pas grand chose mais ça m’a frappé !

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