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3.71/5 (sur 129 notes)

Nationalité : Portugal
Né(e) à : Galveias Ponte del Sor , le 04/09/1974
Biographie :

José Luis Peixoto, originaire d'un petit village du Portugal, a débuté comme journaliste et critique littéraire, tout en publiant des textes de poésie et de prose.

A 26 ans, son premier roman, Sans un regard (Grasset, 2004), porté par une écriture exceptionnelle et un univers bouleversant, lui vaut le prix Saramago.

Avec ce livre déjà culte, puis Une maison dans les ténèbres (Grasset, 2006), José Luis Peixoto s'impose comme l'un des écrivains les plus doués de sa génération.

Source : амазон.фр
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Mon père, comme son père avant lui, avait passé des années à faire des portes et des fenêtres parce qu'il ne parvenait pas à vivre en réparant seulement des pianos. Aussi, la plupart du temps, mon père faisait-il des portes et des fenêtres, des sièges pour s'asseoir, des tables qui attendaient les assiettes de soupe que les gens y poseraient. Mais, dans toutes ses songeries, il écoutait des pianos, comme s'il écoutait des amours impossibles. Et quand il venait de réparer un piano, seul, sans savoir une note, mon père s'enfermait dans la menuiserie pour jouer des musiques qu'il connaissait ou inventait. Peut-être aurait-il aimé être pianiste, mais même au temps où il n'avait pas renoncé à tous ses rêves, il ne s'en fût pas permis de cette grandeur. Mon oncle fixa son oeil gauche sur moi pour s'assurer que je n'oublierais pas et dit :
"Quand ton père parlait de pianos, quand il pensait à des pianos, il y avait en lui des tourbillons de musique"
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Dans l'entrée de la menuiserie, sur la droite, il y avait une porte fermée à clef, condamnée par le temps et par des chaises privées d'une jambe, par des plateaux de tables et autres vestiges accumulés en un tas désordonné. En ce début d'après-midi, mon oncle et moi écartâmes tout cela et, faute de savoir où se trouvait la clef, j'enfonçai la porte avec deux coups de pied au niveau de la serrure.
Le cimetière de pianos. Ma mère évitait de parler de cette pièce fermée de l'atelier. Si elle le faisait, c'était toujours pour dire qu'il n'y avait rien là qui pût m'intéresser. Quand cette explication cessa de me suffire, elle me parla de peurs. Elle me dit :
"Il y a des peurs là-dedans."
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La fumée des cheminées se figea, ou si elle continua à monter ce fut selon une figure constante, sans le moindre sursaut. Même le vent, qui jusque-là s'amusait seulement avec le murmure que produisaient ses caresses sur les choses, donna l'impression de se contenir. Le silence fut absolu au point qu'il suspendit l'action du monde. Comme si le temps avait poussé un sanglot, Galveias et l'espace partageaient la même soudaine immobilité. p 15
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Le temps entremêle la vérité et le mensonge. Ce qui s’est vraiment passé s’entremêle à ce que je voudrais s’être passé, ce qu’on m’a dit s’être passé. Ma mémoire n’est pas la mienne. Ma mémoire, c’est moi déformé par le temps et mélangé avec moi-même : avec ma peur et mon sens de la faute, et avec mon repentir.

(p. 172)
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Si dans une conversation, quelqu’un dit : tous les jours, ma femme pense à une succession infinie de lundis. Vendredi est la veille de la fin de semaine, et, pour cette raison, c’est un jour différent.Les samedis et les dimanches sont aussi des jours différents. Les mardis, mercredis et jeudis sont des jours spécifiques, où il arrive des choses spécifiques aux mardis, mercredis et jeudis. Les lundis sont des jours courants, anonymes. Ils sont tous les jours.

(Bernard Grasset, p. 315)
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Le canal reflétait le ciel et les arbres. Dans les eaux du canal, il y avait une ville différente, où seul existait le ciel, avec toute sa paix, et les arbres, penchés sur ce regard. Chiang Mai accélérait sur les routes parallèles au canal, son urgence n'ignorait pas ce tableau, elle se mêlait à lui - Chiang Mai et les eaux du canal s'équilibraient mutuellement.
J'étais sur une place avec beaucoup de gens qui cuisinaient et qui parlaient fort, il était midi passé, c'était la deuxième fois que je venais en Thaïlande et la première fois que j'étais à Chiang Mai.
En dissonance avec les odeurs et les couleurs, les voix, il y avait une mélancolie qui atténuait mes gestes, mes pensées, la façon dont je voyais ce qui m'entourait. C'est peut-être pour cela que je déployais mon regard vers l'animation de la route et que je cherchais le canal - lent, pondéré. Je n'étais pas triste, j'étais solennel.
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Et Bangkok en fast-forward - bus rouges et verts, à la tôle épaisse, polie au marteau ; touk-touks effrontés comme des insectes ; personnes à l'arrêt sur le côté, qui attendent de pouvoir traverser, ou qui se lancent dans un parcours irréversible, calculé, au milieu de la circulation aléatoire ; hommes accroupis sur le trottoir, qui vendent une marchandise quelconque ; femmes en tablier et tongs, qui font frire de la nourriture, fumée dans les étals à roues de bicyclettes ; boutiques de fruits sur caisses, adossées contre des murs, sous de vieux parasols ; personnes chargées de sacs débordants ou avec des sachets enfilés au pli du doigt ; moines à sandales ; hommes assis sur des chaises en plastique, trônes en plastique, hommes en tricots de peau tenant des tapettes à mouches ; cabines téléphoniques avec le combiné décroché, pendant ou arraché ; visages parfaits sur des annonces publicitaires, peau excessivement lisse et excessivement blanche ; tas d'ordures dans des coins discrets, adossés au pied de poteaux électriques ; chantiers abandonnés sur les trottoirs, personnes pressées contournant des trous ; une affiche sur laquelle il était écrit : Hotel for sale ; plantes en survie dans des vases qui s'alimentent directement aux pots d'échappement ; agents de la circulation qui sifflent dans le vide ; personnes à moto, avec ou sans casque ; familles à moto, un tout petit bout de chou serré entre le père et la mère, qui me regarde, qui me déconcerte ; femmes assises en amazone sur des motos-taxis, leurs genoux ronds ; et stop - nous nous sommes arrêtés à un feu tricolore.
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L'air lui-même était lourd - épais, humide, chaud comme une soupe, comme une tom yam piment, citronnelle -, le ciel lui même était lourd.
La fumée de l'encens montait au ciel, se fondait en lui, le teintait. Bangkok tout entière montait au ciel - avenues débordant de circulation, millions de voix. Le temple Wat Traimit se trouve dans le chinatown, au cœur d'un labyrinthe. L'unique échappatoire, me sembla-t-il, était le ciel.
J'ai ouvert la porte de la cage. L'oiseau s'est recroquevillé quelques instants, apeuré par le firmament, il en connaissait bien mieux la vastitude que moi. Et, soudain, il a jailli. Sans laisser à Makarov le temps de prendre la photo. A ma demande, Makarov tenait l'appareil prêt pour fixer l'instant où j'allais relâcher 1'oiseau - vaniteux libérateur d'oiseaux-, mais cette seconde était passée trop vite. Nous n'avons pu que lever la tête et le voir disparaître.
Dans le bouddhisme thaïlandais, l'idée de karma a donné lieu à l'idée d'accumuler des mérites. L'idée d'accumuler des mérites a donné lieu à la libération d'oiseaux. La libération d'oiseaux engendre de la positivité qui rejaillira ultérieurement, sur son auteur.
Cette logique est dénaturée quand on sait qu'auparavant ces oiseaux étaient libres. Ils n'ont été capturés et emprisonnés que dans le but d'être vendus - cent bahts -et relâchés.
Mais, à ce moment-là, je n'y ai pas pensé.
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Le moteur du bateau était vorace. Nous glissions sur la surface du Mékong, comme si nous étions une flèche imaginaire, uniquement composé de ciel et de fleuve - ciel immense, fleuve marron. Il y avait les berges, il y avait l'horizon, mais je tournais le visage avec difficulté.
L'air me faisait sourire. Ou peut-être que j'ai souri à cause de l'éclat des eaux bourbeuses du fleuve. Enveloppé par ce moteur, par l'après-midi, par ciel et Mékong, je souriais tout seul, peut-être sans raison.
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C'est ton visage que je trouve. Contre nous grandit le matin, grandit le jour, grandit une lumière fine. Je te vois dans les regards.
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