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Critiques de José Moselli (49)
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La fin d'Illa

Ça se lit d'un seul trait, à une vitesse comme si on était en pleine guerre et qu'on fuyait sous la bombe...



Un manuscrit trouvé sur une île inconnue par le capitaine Ellis et son équipage, des marins à la recherche de baleines, va connaitre un long parcours sur de nombreuses années, une fois entre les mains du docteur Akinson, après des années d’énigme, celui-ci réussit enfin à déchiffrer la langue du manuscrit qui est un journal intime de Xiè, un commandant d'un peuple du futur Illa. Xiè y raconte son histoire, ses luttes contre le pouvoir dictatorial du grand Rair...



Les illiens sont un peuple, avec l'évolution de la science et des technologies, qui ne se nourrit plus avec de la nourriture, ce qu'ils appellent de trucs impurs, il se nourrit avec du sang des animaux à partir des machines sous forme de radiation mais quand le chef suprême, Rair qui est aussi un grand savant psychopathe décide de remplacer le sang animal par le sang humain, notamment celui d'un autre peuple les Nours, pour une longévité certaine et que les membres du conseil déjà vieux, par crainte d'une mort certaine, l'approuvent, Xiè décide alors de préparer un complot afin de tuer Rair mais celui-ci le devance car il avait bien le flair du danger et il fait arrêter Xiè...



La fin d'Illa nous présente les exactions de la puissance, les folies du pouvoir, qui pour son bien être est capable d'inciter l'homme à en détruire d'autres, disant les faibles, mais est-il que quand une folie atteint son apogée, elle doit inévitablement s'éclater comme on a vu avec le nazisme...





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La cité du gouffre - Le messager de la planète

“Le messager de la planète” et “La cité du gouffre” sont deux novellas écrites par José Moselli en 1925 et 1926, entrées dans le domaine public. L'essentiel de l’œuvre de cet auteur était publié dans des fascicules souples, ou en feuilleton dans les journaux. Son style est efficace, les idées assez originales, on sent bien sûr l’influence de Jules Vernes, mais avec des visions un peu plus modernes sur la science. Dans “Le messager de la planète”, des savants en expédition au pôle nord surprennent l'atterrissage d'une étrange météorite habitée par une extraterrestre, avec qui il vont tenter d’échanger. Dans le second, un naufragé repéché au large de la Somalie raconte son périple et sa rencontre avec des êtres intelligents des profondeurs. Deux lectures où l’auteur développe les tensions, le suspense, assez prenantes, bien construites, renouvelant l’esprit Jules Verne avec brio, l’aspect scientifique est cohérent et assez innovant pour l’époque. Voici un auteur qui mériterait d’être sorti des oubliettes, on trouve certaines de ses œuvres depuis peu dans les banques de données des ouvrages numériques du domaine public. Alors, laissez vous tenter.
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La fin d'Illa

L'intérêt actuel pour les dystopies amène à une production souvent pléthorique d'ouvrages de qualité… très inégale. Elle peut aussi permettre de ressortir de l'oubli des oeuvres anciennes et parfois d'un grand intérêt. La fin d'Illa est dans ce cas.



Écrit en 1925 par un ancien officier de marine marchande devenu feuilletoniste à succès cet ouvrage romance la fin d'une cité-état vue par son chef militaire. Cette cité « idéale » faisant penser par certains aspects à des projets urbanistiques du XIXe siècle (faut-il s'en étonner ?) repose sur une hiérarchie sociale très marquée. Au sommet se trouve Rair, savant brillant et dictateur sans pitié soutenu par un Grand Conseil scientifique, à la base il y a les "étables des hommes singes", dont le sang permet aux Illiens de vivre jusqu'à 250 ans, au prix toutefois d'une dépendance totale à leur cité et d'une vie monotone, au prix aussi d'une alimentation par des « machines à sang ». Pour assurer la domination sur les cités environnantes il y a l'armée et à sa tête Xiè, le narrateur.

Pour permettre aux Illiens de vivre un siècle de plus Rair décide de remplacer le sang des singes par celui d'hommes et donc d'attaquer Nour, cité voisine, pour tuer annuellement 11 000 jeunes hommes et femmes et exploiter leurs globules rouges. Ce sera donc la guerre, sans pitié, avec les Nouriens ! Et le courageux Xiè luttera pour sa vie, pour l'amour de deux jeunes êtres, contre la dictature et l'infamie tout en voulant sauver sa patrie.



À ce stade le pire en terme de littérature est sans conteste possible. D'une certaine façon il est atteint. Nous aurons de l'amour entre le fils du héros et la petite fille du dictateur, beaucoup d'action, du racisme : « Les hommes-singes sont des brutes, des descendants de nègres que nos savants ont réussi à faire régresser vers le type primitif », des combats, un héros peu crédible et suffisant, une forme de grandiloquence propre à beaucoup de romans feuilletons, un maître espion vraiment très méchant et sournois…



Alors quel intérêt ? Déjà cet ouvrage est le reflet d'une époque, entre nationalismes, souvenirs de 14-18 (la guerre des mines n'est pas loin), racismes, fascination pour l'eugénisme comme pour le progrès, inégalités sociales très fortes et pouvoirs oppressifs…. Ensuite cette dystopie est très originale et, d'une certaine façon, très moderne. L'auteur était un spécialiste des écrits destinés à la jeunesse et sait animer un récit enchaînant les rebondissements, les moments d'héroïsme et d'émotions. Par ailleurs les diverses trouvailles technologiques sont ingénieuses et cohérentes. Enfin, comment ne pas voir dans ce récit une anticipation lucide d'un futur maintenant dévoilé ? le fascisme comme le communisme totalitaire sont presque décrits, la bombe atomique aussi. Moselli était clairement un visionnaire et n'a rien à envier à Jules Verne sur ce plan.



L'ensemble a un charme désuet, assez naïf par bien des aspects mais l'ouvrage sait aussi être dérangeant. Cette dystopie n'était sans doute pas vide de sens il y a un siècle mais, avec le recul, elle est autrement troublante. Et qui pourrait affirmer aujourd'hui que le risque de dictatures basées sur la science est révolu, que l'anéantissement de cités voire d'états est inimaginable, que le racisme est derrière nous pour toujours, que l'avidité ne saurait être le moteur de guerres meurtrières ou que le nationalisme le plus étroit est définitivement mort ? La fin d'Illa est donc une dystopie atypique que je conseille aux amateurs du genre. Si ce n'est clairement pas un chef d'oeuvre l'ouvrage, aisé et rapide à lire, mérite le détour.

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John Strobbins, tome 7 : Le Chrysanthème sacré

Le chrysanthème sacré : Un savoureux barbotage.



San Francisco a l'insigne honneur d'accueillir sa majesté Takahashi, prince de l'empire du Japon. L'occasion de voler un inestimable bijou, dans ses appartements...



Dépaysant, surprenant, avec un brin d'humour. On retrouve un Moselli inspiré, avec un Strobbins toujours à San Francisco, et toujours opposé à son éternel rival, chef de la sureté de cette ville, Mollescott.

Et tout d'abord, ce dernier ne va pas comprendre ce qui lui arrive. Rossé par les Japonais, puis humilié par notre détective cambrioleur, il va avaler sa cravate, son chapeau et tout le reste lorsque ce dernier ne va pas se dégonfler, au moment de présenter l'addition au gouvernement.



Pimentée par une dernière tirade librement inspirée de notre La Fontaine national... cette leçon de cambriolage vaut réellement son pesant de dollars !



Un vol sensationnel : Strobbins, cousin Américain de Lupin, au mauvais endroit au mauvais moment.



La "Great Central Jewelry" est la plus imposante de San Francisco (et peut-être même du monde...). Alors que le patron, Stanley Butterford, demande à son bras droit nommé Cox, de lui amener des coffres pour 1,1 million de dollars de bijoux, et que l'un comme l'autre disparaissent sans laisser de traces, il a quelques sueurs froides.



Appelant à la rescousse le chef de la sureté de la mégapole, une curieuse coïncidence intervient.

Sous couvert d'une autre identité, l'acheteur des diamants sur place n'est autre que... John Strobbins, détective-cambrioleur recherché par toutes les polices, qui est immédiatement appréhendé... Mais nie être l'auteur du vol...



On jurerait du Leblanc, tellement çà ressemble à du Arsène Lupin. Qui sous un pseudo s'attaquerait au marché Américain du polar, possible ? (évidemment non).

Et donc c'est pas mal, roublardise à peu près similaire, dépaysement, écriture et descriptions plaisantes.

Un peu court, et intrigue assez simple sont les quelques critiques qu'on peut émettre, mais dans l'ensemble c'est agréable.

Auteur à (re)découvrir.
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Browning & Cie, détectives, tome 1 : Le docum..

Pas le temps de s'ennuyer avec José Moselli qui maîtrise le format court. On court à perdre haleine aux côtés de deux détectives associés en mal d'affaires. On passe de péripétie en péripétie : on suit les bandits, on se fait assommer, ils nous sèment, etc. etc., mais on les retrouve quand même, quitte à prendre quelques libertés avec la loi (mais pour la France !). En bref, un bon moment.
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Le dernier pirate

A la fin de la première guerre mondiale,Heinrich Spiegel von und zu Triekelstein, commandant d'un sous-marin allemand, l' U-753, décide de devenir pirate. Il réussit à couler plusieurs navires après les avoir pillé. Il doit néanmoins faire face à une mutinerie de son équipage. Ses aventures sont relatées dans un carnet enfermé dans une bouteille de champagne retrouvé par hasard. Qu'elle sera la fin de ces pirates allemands... Suspense!

Une nouvelle d'une centaine de page qui se lit rapidement. J'ai bien aimé ce récit qui m'a permit de découvrir un auteur que je ne connaissais pas.
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Browning & Cie, détectives, tome 12 : Le fou ..

Je vous ai déjà tant parlé de José Moselli (1882-1941) que je trouve aberrant de devoir encore vous le présenter, si tant est que ce n’était pas déjà incroyable d’avoir à vous en parler tant cet écrivain mérite, par l’immensité de sa production et les générations de jeunes lecteurs qu’il a envoûtés par ses récits, d’être connu de tous de nos jours comme il le fut au début du siècle dernier…



José Moselli, sous son nom ou différents pseudonymes, dont Jack Mahan, écrivit un nombre incroyable de récits d’aventures (fantastiques ou policiers) tous destinés aux magazines jeunesse des éditions Offenstadt à partir de 1909.



La plupart de ces textes étaient développés sous forme de feuilleton s’étalant, bien souvent accompagné d’illustrations, sur une page ou deux par magazine hebdomadaire. Ainsi, pour lire la totalité des aventures de son héros préféré, il fallait parfois patienter plus d’une dizaine d’années.



José Moselli s’est inspiré de sa jeunesse mouvementée (il s’engagea comme mousse sur un bateau dès l’âge de 13 ans) pour nourrir sa plume et proposer à ses lecteurs des aventures rocambolesques à travers le globe leur permettant ainsi de découvrir des contrées lointaines et exotiques et leurs populations…



José Moselli a développé de nombreux personnages de policiers ou de détectives.



Depuis le très jeune Jean Flair jusqu’à Ralph Gorse (dans l’excellent roman « La Momie Rouge », en passant par M. Dupont, Iko Terouka ou encore le duo formé par Césaire Rabascasse et Tom Browning.



C’est bien évidemment de ces derniers dont il est question aujourd’hui à travers l’affaire de « Le fou de la cellule 22 » la 12e enquête du gascon et de l’américain, une fable non pas de Jean de la Fontaine, mais de José Moselli.



Pour rappel, la série « Browning et C° » est parue entre 1922 et 1935 dans le magazine « Cri-Cri ».



La South Egyptian Trading C° d’Assiout en Haute-Égypte a été cambriolée. Un gros tas d’or a disparu, sans que les coffres n’aient été forcés. À part M. Wilson, le propriétaire des lieux, seul M. Benatar avait les clés. Mais celui-ci a été assommé durant le cambriolage et, sous la force du coup reçu, est devenu fou et interné dans un asile psychiatrique.



M. Wilson, après l’échec des différentes enquêtes, fait appel à Rabascasse et Browning dans l’espoir de retrouver son or…



On retrouve donc le duo en Égypte pour résoudre un étrange cambriolage.



Dans cette petite enquête de 16 500 mots, José Moselli reprend les ingrédients usuels de sa série, avec une enquête propice à faire découvrir un peu un pays exotique tout en offrant quelques aventures pittoresques à ses personnages.



Cependant, ici, l’intrigue n’offre pas beaucoup de rebondissements ni d’action, les deux enquêteurs se contentant de mener leurs investigations chacun de son côté [comme d’habitude].



Pour une fois, les détectives vont traverser presque tranquillement leur enquête, sans trop risquer leurs vies [quoique] et, surtout, sans que Tom Browning ne se jette bêtement dans la gueule du loup en attendant que Rabascasse vienne le sauver [bien au contraire].



Une petite enquête plaisante à lire bien que manquant un peu d’épices, mais la courte taille du texte permet à l’ensemble de ne pas souffrir de temps morts.



Au final, une petite enquête quelque peu dénuée d’actions et de dangers, mais qui se lit plaisamment tout de même.
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Browning & Cie, détectives, tome 7 : L'aiguil..

José Moselli (1882 - 1941), bien que méconnu de nos jours, fut un auteur prolifique et apprécié de la littérature populaire.



Si sa production fut immense, elle ne fut destinée qu’aux magazines, principalement jeunesse et quasi exclusivement pour les éditions Rouff.



José Moselli fut un gamin aventureux. Il fugue à 13 ans pour s’engager comme mousse sur un bateau et il va bourlinguer sur les mers et les océans durant des années.



Cherchant, au bout d’un moment, à s’ancrer les pieds sur terre, il devient journaliste pour une rubrique maritime et, en parallèle, se met à écrire des contes.



Très vite, il est repéré et publié par les éditions Rouff, pour lesquelles il écrira un nombre impressionnant de feuilletons qui s’étalaient parfois sur des centaines et des centaines de magazines pour certains sur plus de 15 années.



Cette édition spécifique ne favorisant pas la conservation des textes et leur accès au public, est en grande partie responsable de l’anonymat dans lequel l’auteur plongea après sa mort.



Pourtant, celui que l’on appelait « l’écrivain sans livre » fait encore le bonheur de certains aficionados, notamment grâce aux quelques recueils de certains de ses feuilletons que Rouff publia dans la « Collection d’aventures »…



Mais ces feuilletons sont logiquement genrés « aventures » (bien que l’on y retrouve des feuilletons policiers comme « John Strobbins », « Le baron Stromboli » ou, dans une moindre mesure, « Jean Flair, les aventures fantastiques d’un jeune policier »).



Du coup, certains de ses grands feuilletons policiers comme « Iko Terouka, détective japonais », « M. Dupont, détective » ou, encore, « Browning et C° » étaient jusqu’alors totalement inaccessibles du fait que, pour les lire, il fallait regrouper plusieurs centaines de magazines s’étalant pour deux d’entre eux, sur plus de 10 ans.



« Browning et C° » fut publié dans le magazine « Le Cri-Cri » entre 1922 et 1935 et est composé de petites enquêtes se succédant.



« L’aiguille de plomb » est la 7e enquête du duo de détectives, Tom Browning, l’Américain, et Césaire Rabascasse, le Bordelais.



À peine rentrés d’Addis-Ababa, Tom Browning et Césaire Rabascasse sont prévenus, à leur arrivée à Marseille, qu’un juge d’instruction de Nice fait appel à eux. Sur place, ils font la connaissance du juge et d’un ami, M. Larcher, un vieil homme inquiet pour son frère et ses neveux. Ceux-ci, installés depuis des années à l’étranger où ils y ont fait fortune, sont rentrés en France. Ils ont loué des chambres dans le Minerva Palace de Nice. Quand M. Larcher arrive pour les voir, le gérant de l’hôtel lui annonce qu’ils viennent juste de sortir. M. Larcher se précipite vers eux, mais est assommé par son neveu et se réveille, des heures plus tard, loin de là, sans son portefeuille. Quand il retourne au palace, on lui apprend que son frère et ses neveux sont partis précipitamment…



Les deux détectives acceptent l’affaire bien qu’ils n’aient pas beaucoup d’indices pour les aider.



Petite enquête que cette 7e de la série. Petite par sa taille, 12 500 mots environ, ainsi que par son exotisme puisqu’il n’est plus question, pour les deux compères, de voyager en Amérique du Sud ou en Afrique, ou dans d’autres contrées lointaines puisque l’histoire va se dérouler entre Nice et Marseille.



Mais, ce qu’il faut noter, c’est que ce court épisode est bien plus centré sur l’investigation que les précédents.



Effectivement, le genre de prédilection de José Moselli est l’aventure. De par les voyages de ses héros, les peuplades qu’ils rencontrent, les coutumes qu’ils découvrent, il offre toujours du dépaysement à ses lecteurs.



Ce n’est pas le cas ici, bien évidemment, et l’auteur en profite, donc, pour compenser ce manque d’action, de poursuites, de transports (train, bateau, chameau, cheval…) par une histoire bien plus policière que de coutume.



Ici, Rabascasse, puisque Browning abandonne rapidement l’affaire, va se lancer dans une véritable enquête, suivant un fil ténu et mince pour arriver jusqu’à la solution du problème. Il va rencontrer des gens, les interroger, trouver des indices, indices qui le conduiront à d’autres indices comme, auparavant, une aventure menait à une autre aventure.



Du fait que Rabascasse se trouve seul et n’a donc pas à sauver les miches de son associé, il va pouvoir se consacrer plus à son véritable métier de détective.



Pour autant, l’affaire ne se déroulera pas comme un long fleuve tranquille, notre héros risquera encore sa vie, affrontera les bandits dans des conditions moins rocambolesques que d’habitudes, mais, surtout, moins prolongées.



Ainsi, cet épisode se présente comme une petite bouffée d’air, une respiration, dans une série qui ne cessait d’aller de l’avant à fond de train en tirant sur les mêmes agréables ficelles.



Non pas une révolution, certes, mais un petit dépaysement au sein du dépaysement permanent que sont les aventures des héros moselliens.



Au final, un bon petit épisode bien plus policier que d’ordinaire et cela fait aussi du bien.
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John Strobbins, tome 11 : L'énigme de la cabi..

John Strobbins est un personnage inventé par l’auteur José Moselli, un des trop nombreux oubliés de la littérature populaire.



L’homme écrivit de très nombreux textes pour les magazines et journaux entre 1910 et 1940 et enchanta un nombre considérable de lecteurs.



S’essayant à plusieurs genres (aventures, policier, science-fiction) José Moselli développa plusieurs séries dont « Iko Terouka », « Browning et Cie », « M. Dupont, détective »... dont certaines s’étalèrent sur plus d’une décennie dans des magazines hebdomadaires.



Mais José Moselli est aussi (surtout ?) l’auteur de l’excellent roman « La Momie Rouge » qui fut publié, à l’époque, sous forme de feuilleton dans un magazine.



Ces productions uniquement dirigées vers les magazines et journaux lui valurent le surnom de « écrivain sans livre ».



Parmi les diverses séries qu’il développa, « John Strobbins » fut l’une des premières et fut publiée de façon intermittente dans le magazine « L’Épatant » entre 1911 et 1933. Certains épisodes furent réédités en recueil dans la « Collection d’aventures » des éditions Offenstadt. Puis d’autres épisodes furent écrits pour la collection « Les grandes aventures policières ».



John Strobbins est un voleur de génie, détective et justicier à ses heures, à la tête d’une organisation criminelle de grande ampleur et disposant de moyens financiers, techniques et humains de grande envergure.



La passion première de John Strobbins est de ridiculiser la police et de voler l’argent des riches, des puissants ou des malfrats concurrents...



Le paquebot Kœnig-Harald relie la Suède à New York.



À bort, Samuel Fight, diamantaire, se rend compte que son portefeuille a disparu. Il fait appel au commissaire de bord pour le retrouver, mais celui-ci reçoit un message lui précisant que le portefeuille se trouve dans la paillasse du cuisinier Teublich.



Quand le commandant fouille ladite paillasse, il trouve effectivement un portefeuille ressemblant en tous points (jusque dans l’exacte forte somme qu’il contient) à la description de celui de Samuel Fight. Pourtant, ce dernier, après avoir ouvert le portefeuille, annonce que ce n’est pas le sien.



La nuit même, Samuel Fight est retrouvé assassiné et Lord Stamford a été aperçu quittant la cabine à l’heure du crime...



José Moselli offre à ses lecteurs un roman policier mâtiné d’espionnage avec une intrigue qu’il aurait pu tout aussi bien destiner à un récit indépendant, d’autant plus que John Strobbins se trouve très bien caché dans le décor et qu’il ne se dévoile réellement qu’à la toute fin du récit.



Bien sûr, le lecteur avisé, connaissant un peu John Strobbins et sachant qu’il se trouve devant une de ses aventures, aura tôt fait de le démasquer.



Mais l’intrigue nous propose un vol étrange, suivi d’un crime mystérieux avant de se diriger vers l’essence des épisodes usuels de la série « John Strobbins » : un mélange entre le roman d’arnaque et le roman d’aventures.



Et si la seconde partie est toute aussi appréciable que les épisodes précédents de la série, la première, il faut bien l’avouer, est un peu plus prenante, du fait du mystère qui plane sur toute l’affaire.



Le vol d’un portefeuille bien particulier, portant les initiales en or du propriétaire. L’objet retrouvé dans la paillasse du cuisinier, après une dénonciation anonyme. Le volé qui refuse de reconnaître son bien, abandonnant une très forte somme à un homme qui, tout d’abord, clame que l’objet ne lui appartient pas et qu’il ne sait comment il est arrivé dans son matelas, avant, face à la réaction du volé, d’affirmer, qu’en fait, l’objet est à lui, un meurtre, commis semble-t-il par un personnage inoffensif qui dit avoir passé la soirée et la nuit dans sa cabine avant qu’un membre de l’équipage avoue l’avoir vu devant la cabine n° 29 où le crime a eu lieu... voilà qui est fort prenant et fort intriguant.



On pourrait même regretter que José Moselli ne se soit pas servi de cette intrigue pour un récit purement policier et, du coup, la déception est un peu présente quand l’auteur retrouve l’ambiance de sa série en mettant en place une vaste arnaque comme seul John Strobbins est capable de mettre en place.



Pour autant, voilà qui fait une belle accumulation de genres et de sentiments dans un texte pourtant assez court (pas tout à fait 13 000 mots).



À regretter également la fin qui arrive très rapidement par l’intermédiaire d’un résumé de l’action plutôt que par le suivi direct de cette action et avec, en prime, une attitude presque incompréhensible du vilain méchant pas beau...



Au final, José Moselli découpe son histoire en deux genres, oscillant entre le policier-crime et le récit d’arnaque et d’aventures, l’un succédant à l’autre. Un peu frustrant puisque, dans un texte aussi court, les deux genres ne peuvent être menés à leurs paroxysmes. Cependant il demeure une lecture très agréable malgré les regrets.
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Triplix l'insaisissable

Cela n’aura pas échappé à ceux qui lisent mes chroniques, je me penche régulièrement vers la production de José Moselli (1882-1941) un écrivain qui fit la joie des lecteurs pendant plusieurs décennies au début du siècle dernier et qui, du fait que l’entièreté de sa production fut destinée à des magazines et journaux, n’a pu demeurer dans l’esprit des lecteurs actuels faute de pouvoir, jusqu’à récemment, pouvoir accéder facilement aux récits de l’auteur.



Mais ces dernières années, quelques éditeurs et quelques amateurs éclairés tentent de faire revivre une partie de la production de José Moselli en la numérisant.



Si, de l’auteur, j’ai beaucoup aimé certaines de ses séries policières fleuves comme les enquêtes d’Iko Terouka, celle de Browning et Cie ou encore celles du voleur John Strobbins, j’ai également goûté avec plaisir à des séries plus courtes comme les enquêtes de Monsieur Dupont ou les aventures du baron Stromboli.



Mais, de tous les récits de l’auteur que j’ai lus, c’est indéniablement, et de loin, son roman-feuilleton « La momie rouge » que j’ai apprécié.



Effectivement, ce roman, à la fois roman policier, roman d’aventures et ancêtre du « page turner » est probablement, dans le genre policier, son chef-d’œuvre, Moselli parvenant à se jouer des contraintes du roman-feuilleton et à s’en servir pour nourrir sa plume et son histoire.



Aussi, j’ai longtemps hésité à me plonger dans un autre roman-feuilleton policier de l’auteur : « Triplix l’insaisissable ».



Certes, on aurait pu me le pardonner étant donné que le roman n’avait jamais été numérisé, mais je n’ai aucune excuse vu que j’avais acheté tous les numéros du magazine « Pêle-Mêle » de 1924 dans lequel il avait été publié.



À noter qu’en 2005, la revue 813 avait réédité un fac-similé des pages du magazine de l’époque.



Bref.



C’est désormais chose faite (la lecture du roman).



Le chef de la Sûreté française reçoit la visite d’un détective anglais lui expliquant qu’il poursuit un assassin et un voleur qui s’est approprié une précieuse collection de perles. Il lui raconte également qu’il a été empoisonné et qu’il est en train de mourir.



Effectivement, celui-ci décède dans le bureau.



Mais, à peine le corps envoyé à la morgue, un autre Anglais se présente et prétend être l’homme qui vient de décéder.



Comme on le voit avec le résumé du roman, celui-ci commence sur les chapeaux de roues, du moins avec un mystère assez intrigant, d’autant que le corps du mort disparaît ensuite de la morgue.



On reconnaît l’inventivité de José Moselli, son talent pour proposer des récits rocambolesques…



Malheureusement, celui-ci ne tient pas toutes ses promesses et il ne tient pas la comparaison avec « La momie rouge » qui, il faut le dire, avait placé haut la barre.



Effectivement, cette histoire rocambolesque s’avère, au final, bien moins rocambolesque qu’il n’y paraît et offre bien moins d’intérêt que l’on aurait pu croire au début.



La faute à l’intrigue, bien évidemment, mais également et, peut-être, surtout, aux personnages.



Si, dans « La momie Rouge », José Moselli avait su proposer deux personnages attachants (d’un côté un flic intègre, mais macho et buté ; de l’autre, un personnage haut en couleur et apportant les touches d’humour) et une victime loin d’être manichéenne, car son addiction à la drogue fait qu’on se dit qu’il a un peu mérité ce qui lui arrive, dans « Triplix l’insaisissable », les personnages sont particulièrement ternes et un peu trop manichéens. Depuis les méchants méchants, sans honneur, sans scrupules, prêts à tout pour mettre la main sur les perles, jusqu’au héros (le fameux Triplix) qui est trop peu présent pour peser même si on apprend, de sa propre confession, qu’il était derrière la plupart des actions de l’histoire, en passant par les personnages intermédiaires comme le diamantaire veule qui se laisse manipuler et diriger et même sa fille qui, par amour pour son père ferme les yeux sur pas mal de choses et ne va pas mesurer la portée de ses actions.



Mais, quand tout cela, toute cette aventure, tous ces rebondissements ne servent, au final, qu’à coopter quelques perles (si précieuses soient-elles), on se dit un peu « Tout ça pour ça ».



Encore une fois, cette impression est présente surtout sur le lecteur qui a déjà eu le bonheur de lire « La Momie Rouge » du même auteur et chez qui ce roman va souffrir de la comparaison.



Pour le reste, on a un peu l’impression de se retrouver face à un feuilleton qui s’essouffle un peu (comme dans les autres feuilletons de l’auteur) du fait d’une nécessaire répétition d’actions et de rebondissements là où dans « La momie Rouge » tout s’enchaînait avec fluidité sans jamais lassé et en tenant toujours le lecteur en haleine.



Dommage.



Au final, un roman policier d’époque qui se lit sans trop de déplaisir, mais qui souffre de la comparaison avec LE roman policier de José Moselli : « La Momie Rouge ».
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Le premier des habitants du Royaume de l'Ou..

Un ancien officier de marine, Murphy Knobbles, déchu à cause de son goût pour le jeu accepte de voler une statuette égyptienne au British Museum. Sa tentative échoue mais parvient néanmoins dans sa fuite a dérober un cartouche qui indique la position d'une statue en or dans le tombeau de Thoutmosis III.

Commence alors une expédition vers l'Égypte qui ne va pas se terminer comme l'aurait souhaité Murphy Knobbles et son associé pour la circonstance William Wachhstein.

Cette nouvelle de 39 pages se lit très rapidement et l'histoire ne manque pas d'intérêt. La narration est écrite dans un style simple et agréable a lire.
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Browning & Cie, détectives, tome 10 : L'écluse ..

José Moselli !!! Avoir tant écrit, avoir été tant lu, apprécié, voire adulé, pour disparaître par la suite, dans les nimbes de l’anonymat !



Quelle injustice, quelle erreur, quelle misère !



Alors, pour faire reconnaître cet auteur de littérature populaire né en 1882 et mort en 1941, surnommé « L’écrivain sans livre » du fait que l’entièreté de sa production fut destinée à des magazines jeunesses des éditions Offenstadt, je suis obligé de me répéter, ad nauseam, de résumer la vie et l’œuvre de l’auteur et, surtout, de critiquer chaque titre, chaque série que je dévore dans l’espoir que des lecteurs, grâce à mes commentaires, s’intéresseront à la plume de Moselli et que ce dernier, un jour, ressortent enfin de l’anonymat qui lui sied si peu.



Car, fugueur s’embarquant comme mousse sur un bateau dès l’âge de 13 ans, José Moselli, bourlingua sur les mers et les terres pendant quelques années avant de s’ancrer à terre et de se lancer dans l’écriture et de coucher sur papier toutes les expériences, tous les dépaysements qu’il vécut.



Son imagination était à ce point débordante que, loin de se cantonner à des récits d’aventures, l’homme fut également connu pour ses récits d’anticipation.



Ses séries, nombreuses, dans lesquelles les héros parcourent la terre et les mers, s’étalaient, parfois, sur plus de 10 ans à raison d’une page ou deux par jeudi, le jour des enfants, le jour de sortie des magazines jeunesse.



Ses séries policières, elles-mêmes, berçaient dans le récit d’aventures et ses détectives et ses voleurs bourlinguèrent plus que de raison.



Parmi ces voleurs on nommera John Strobbins ou le baron Stromboli.



Parmi ces nombreux enquêteurs, on nommera Jean Flair, Iko Terouka, M. Dupont, le Club des Trois… ou encore Tom Browning et Césaire Rabascasse, les deux détectives qui nous intéressent aujourd’hui.



La série « Browning et Cie » s’étala sur plus de 600 numéros du magazine « Cri-Cri » entre 1922 et 1935.



Ce long feuilleton est en fait constitué de multiples enquêtes s’enchaînant sans distinction.



La réédition numérique de ces textes résulte d’un travail acharné et passionné d’un petit éditeur et, aussi, et surtout, de l’aide de passionnés et de collectionneurs sans qui, regrouper tous ces magazines aurait été impossible.



« L’écluse du canal de Panama » est la 10e enquête du duo formé d’un américain et d’un bordelais.

Tom Browning et Césaire Rabascasse sont mandés à Panama pour résoudre une série d’attentats contre l’écluse et les éclusiers. Une bombe trouvée à temps, des éclusiers empoisonnés…



Malgré la très faible récompense promise, Rabascasse décide de prendre l’enquête en main et s’intéresse à la disparition de Miguel Macedo, un riche brésilien enlevé à bord de son yacht, en rade, justement, à l’écluse.



Mais, Macedo réapparaît à bord de son yacht, blessé à l’œil et au bras et raconte des calembredaines.



Rabascasse est persuadé qu’il ment et que le dernier attentat contre les éclusiers n’avait d’autre but que de bloquer le yacht pour faciliter l’enlèvement du riche brésilien…



On retrouve les deux détectives dans une nouvelle aventure d’un peu plus de 17 000 mots.



José Moselli conserve la structure usuelle des épisodes précédents avec cette compétition entre les deux héros, chacun cherchant à trouver la solution pour montrer qu’il est meilleur que son confrère.



Cette fois-ci, Browning est très en retrait même s’il se mettra encore dans la panade en se jetant dans la gueule du loup. Pendant ce temps, Rabascasse mènera l’enquête tête baissée, risquant plusieurs fois sa vie, pour trouver une solution qui se trouve être bien plus simple que prévu (trop simple ?).



Bien moins exaltant que certains autres épisodes, moins dépaysant, également, car toute l’enquête se déroule dans les alentours de Panama et que l’on y rencontre une moindre faune que dans les autres enquêtes, le récit se lit pourtant sans déplaisir, mais avec un enthousiasme moindre (enthousiasme étant peut-être un bien grand mot, même pour les autres épisodes).



Pour autant, le récit est suffisamment rythmé pour ne pas s’ennuyer, mais il manque un petit quelque chose.



Le lecteur que je suis attend toujours qu’une enquête permette une réelle collaboration entre les deux détectives, histoire de change un peu la dynamique de la série.



Au final, rien de nouveau sous le soleil de Panama, un récit classique et plaisant, mais un peu moins intéressant que les précédents.
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Browning & Cie, détectives, tome 3 : La Diamo..

Continuons la découverte de la série que personne, jusqu’ici, ne pouvait imaginer un jour pouvoir découvrir (il faut dire que pas grand monde connaissait l’existence de celle-ci) j’ai nommé « Browning et C° » de José Moselli.



Pour rappel, José Moselli est un écrivain de littérature populaire né en 1882, mort en 1941 et qui, notamment pour les magazines jeunesse des éditions Rouff, écrivit un nombre incalculable de récits d’aventures… que celles-ci soit fantastiques, policières ou juste tournées vers l’action et le dépaysement.



Car la plume de l’auteur fut alimentée par sa jeunesse qu’il passa sur les mers dès l’âge de 13 ans après avoir fugué pour s’engager comme mousse sur un navire. Par la suite, il sillonna les mers et les océans en servant dans la Marine marchande avant de revenir sur terre pour devenir journaliste puis, très rapidement, écrivain.



Écrivain ? Oui, mais « écrivain sans livre » puisque tel était son surnom, sa production n’ayant les honneurs que des magazines.



Heureusement que quelques rééditions, de son vivant, pour les mêmes éditions Rouff, mais au sein de la « Collection d’aventures » permirent de regrouper certains textes mettant en scène des héros récurrents (Marcel Dunot, le boxeur ; le cambrioleur baron Stromboli, le voleur John Strobbins…).



Plus tard, certains textes, parmi sa production d’anticipation, comme « La Fin d’Illa », eurent également les honneurs d’une réédition.



Mais les séries de l’auteur qui, jamais, n’étaient sorties des magazines auxquels elles étaient destinées auraient été perdues à jamais si OXYMORON Editions ne s’attelèrent pas à la tâche incommensurable de regrouper les une ou deux pages de chaque magazine consacrées à telle ou telle série et ce sur parfois plus de dix ans. Des centaines et des centaines (voire des milliers, toutes séries cumulées) à collecter pour parvenir à la suprême tâche de rééditer lesdites séries.



Ce fut d’abord « M. Dupont détective », travail relativement aisé du fait de la concision de cette saga. Puis « Iko Terouka » dont les premières enquêtes sont en cours de rééditions.



Et, enfin, les enquêtes de l’agence « Browning et C° », parues, à l’époque, entre 1922 et 1935 sur plus de 600 magazines.



Après avoir dévoré le tout premier épisode mettant en scène le tandem, « Le document 3136 », s’être délecté sur second, « Le Club des Légataires », il est maintenant temps de découvrir la troisième enquête : « La Diamond Corporation ».



À peine rentrés de l’éprouvante enquête qu’ils ont menée au Brésil, Tom Browning ne peut s’empêcher de lire le courrier reçu en leurs absences alors que Césaire Rabascasse n’aspire qu’au repos (il faut dire que c’est lui qui s’est tapé tout le travail).



Mais, dans ce courrier, une lettre provenant d’Afrique du Sud et émanant de la fille d’un riche homme accusé d’avoir étranglé son ami, le Roi des Diamants. Tout accuse le suspect, mais sa fille est persuadé de son innocence, raison pour laquelle elle fait appel à Browning et C°, chèque à la clef.



Browning convainc Rabascasse de repartir au travail et les voilà qui s’embarquent sur un paquebot pour l’Afrique, puis dans un train pour se rendre à Heilfield où réside leur cliente. Mais, durant la nuit, dans le train, Browning disparaît avec toutes les affaires. Rabascasse se retrouve alors seul, sans rien, pour mener son enquête…



L’impression qu’avaient laissée les deux précédents épisodes semble se confirmer dans ce troisième : Tom Browning est un boulet !



Bien que prenant les apparences de Sherlock Holmes (du moins physique) alors que son compère, se contente du physique du docteur Watson, c’est pourtant bien ce second qui est l’homme fort du duo et ce malgré le fait qu’il soit le « C° » de « Browning et C° ».



Effectivement, pour la troisième fois, Browning disparaît au tout début de l’enquête et c’est à Rabascasse de se taper tout le boulot. Non seulement, l’américain a à chaque fois tort dans ses conclusions, mais Césaire Rabascasse risque sa peau, mets en péril sa vie et sa santé, pour tirer son ami des griffes de l’ennemi…



Cette habitude semble confirmer la volonté de l’auteur de réhabiliter quelque peu les personnages subalternes pour leur offrir le rôle principal (à moins que cela change en cours de série).



Pour ce qui est de l’aventure, les deux hommes, après avoir découvert l’Amérique du Sud, se retrouvent en Afrique du Sud. Dépaysement assuré ! D’autant que Rabascasse va en vivre des aventures et être confronté à différentes tribus : Zoulous, Cafre… d’autant qu’il va devoir combattre une terrible organisation regroupant non seulement des autochtones, mais également des soldats allemands, dont le but est… vous le découvrirez en lisant l’épisode.



Il est coriace le Césaire Rabascasse malgré son air débonnaire, son physique de gros nounours et il a la peau dure, heureusement pour lui, car il ne sera pas préservé par les évènements durant les plus de 21 000 mots du récit.



Les voyages s’accumulent, en paquebot, train, à dos de cheval, en barque, à pied, à la nage… et les combats et les risques également.



Un petit peu d’humour pour enrober le tout et l’on retrouve tout ce qui fait le charme de ces aventures nées de la plume de José Moselli.



Alors, l’ensemble peut sembler un peu redondant, mais tout est conté sans temps mort et l’auteur, chaque fois, change de décor, de régions, de peuples, de coutumes… c’était l’occasion, à l’époque, pour les jeunes lecteurs, de découvrir des pays et des gens qu’ils ne verraient jamais et dont ils n’auraient probablement jamais entendu parler.



Certes, de nos jours, cette qualité n’en est plus vraiment une puisque tout un chacun, avec la télévision, internet, est susceptible de découvrir le moindre coin de notre planète sans sortir de chez lui, mais à l’ère de la radio et des journaux et magazines comme uniques médias…



Au final, une aventure un peu surannée, rocambolesque, dépaysante, rythmée, qui ne proposent rien de plus que les précédentes, mais rien de moins non plus.
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La fin d'Illa

Cela commence par un prologue d’allure presque lovecraftienne : un navire baleinier tombe en plein océan Pacifique sur un îlot non répertorié sur les cartes, couvert des ruines d’une très ancienne civilisation disparue ; ils rapportent deux objets, une sphère de matière inconnue et une sorte de livre écrit dans un langage inconnu.

La suite prend un tour très différent. C’est le récit contenu dans ce fameux livre antique, celui de la guerre entre la cité d’Illa et le royaume de Nour, et des luttes intestines au sein de la dictature dans Illa, au travers des mémoires d’un des protagonistes de ces luttes.

L’histoire est très schématique, voire simpliste. Le livre vaut plutôt pour les aperçus que donne l’auteur de la cité d’Illa, qui semblent issus des mauvais rêves de l’inconscient collectif européen de son temps (le texte fut publié en 1925…) : urbanisme totalitaire, dictature appuyée sur la police et la surveillance généralisées, développement d’armes terrifiantes, guerre totale, extermination programmées de populations civiles, manipulations eugénistes pour créer une classe de travailleurs sous-humains… Dans les vingt années suivantes, les régimes totalitaires communiste et nazi allaient concrétiser, en partie, ces horreurs. José Moselli fait donc figure, aujourd’hui, de visionnaire. Dommage qu’il n’ait pas eu le talent littéraire d’un Kafka, il aurait alors écrit le grand roman de fiction spéculative de l’entre-deux guerres !

L’œuvrette se laisse cependant lire avec une certaine fascination, même avec ses 90 ans d'âge...
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Browning & Cie, détectives, tome 13 : Le gran..

José Moselli (1882-1941) fut surnommé « l’écrivain sans livre », car l’entièreté de son immense production fut destinée aux journaux et magazines pour lesquels il écrivit un nombre considérable de feuilletons (policiers, aventures, fantastiques) dont certains s’étalèrent sur plus de 10 ans à raison d’une ou deux pages de bandes de textes illustrés par semaine…



Certaines de ses séries (toutes publiées par les éditions Offenstadt) furent regroupées toutes ou partiellement dans des recueils intégrant la « Collection d’Aventures » des éditions Offenstadt, permettant, ainsi, qu’une mince part de la production de l’auteur soit, si ce n’est sauvegardée, du moins plus accessible aux lecteurs, au fils des ans, que si les récits étaient demeurés dans des magazines par essence moins pérennes et moins faciles à lire du fait des nombreux numéros à regrouper pour suivre l’histoire.



Ainsi, les aventures de John Strobbins, l’audacieux cambrioleur, ou bien celles de son confrère le baron Stromboli, ou celles du boxeur aventurier Marcel Dunot, du jeune policier Jean Flair, et bien d’autres encore, sont encore lisibles pour peu que l’on déniche, chez les libraires spécialisés ou les brocanteurs, les quelques fascicules de la fameuse collection.



Mais, toute une autre immense part de l’œuvre de José Moselli n’est encore accessible qu’aux collectionneurs étant parvenus à regrouper les centaines et les centaines de journaux ou magazines dans lesquels elles étaient diffusées.



Enfin, ça, c’était avant, car, depuis quelques années, OXYMORON Éditions, réédite, lentement mais sûrement, les aventures de quelques héros moselliens qui étaient inaccessibles pour les raisons invoquées.



Ce fut d’abord M. Dupont détective, qui sortit de l’oubli. Puis le détective japonais Iko Terouka.



Et, enfin, voilà le duo Césaire Rabascasse et Tom Browning, un Bordelais et un Américain ayant monté leur agence de détectives « Browning & C° ».



Cette série fut initialement publiée dans le magazine le « Cri-Cri » entre 1922 et 1935.



Elle est, comme les autres citées, composée de diverses enquêtes s’enchaînant.



« Le Grand Globe Terrestre » est la 13e d’entre elles :



Même pas le temps de visiter l’Égypte après leur précédente enquête que Rabascasse et Browning sont appelés en Inde pour retrouver un précieux globe terreste en cristal de roche et incrusté de pierres précieuses, dérobé au rajah de Jikhaner.



Un des gardes a disparu suite au vol et demeure introuvable. Il semblait pourtant insoupçonnable.



Rabascasse se méfie du chef de la police locale et décide de le surveiller tandis que Browning, en fouinant un peu partout, tombe sur trois étrangers chasseurs d’éléphants dans une région où les pachydermes sont rares. En écoutant leurs conversations, Browning est persuadé qu’il s’agit des voleurs et décide de les suivre.



Quelques jours plus tard, Rabascasse n’a pas avancé, mais il commence à s’inquiéter de n’avoir plus de nouvelle de son partenaire…



Les dernières enquêtes étaient calibrées sur un format d’environ 16 000 mots (celui d’un petit fascicule de 64 pages).



C’est de nouveau avec celle-ci.



À nouveau, les deux amis se séparent pour enquêter chacun de son côté dans l’espoir de résoudre l’affaire au nez et à la barbe de son partenaire.



José Moselli reprend les mêmes ingrédients que dans les enquêtes précédentes avec un voyage dans un pays exotique, confrontant ses héros aux coutumes des populations locales.



Un peu plus d’aventure et d’action que dans la précédente affaire et cette fois-ci c’est au tour de Browning de prendre la lumière même s’il ne peut s’empêcher, bêtement ou non, de sombrer dans des pièges et d’attendre le secours du bordelais.



Une enquête qui confrontera nos deux héros aux légendaires et dangereux Thugs, un sujet qui excitait les écrivains (et les lecteurs) de récits d’aventures exotiques de l’époque.



L’ensemble se lit agréablement et est représentatif d’un format et d’un genre qui n’ont malheureusement plus cours depuis fort longtemps.



Au final, un épisode plaisant, qui fonctionne sur le même schéma que les précédents.
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Browning & Cie, détectives, tome 11 : Les pir..

Bien que José Moselli (1882-1941) soit surnommé péjorativement « l’écrivain sans livre », il fut l’auteur d’une immense production… entièrement destinée à des journaux et magazines de la première moitié du XXe siècle.



La plupart de ses récits furent publiés dans des magazines jeunesse des éditions Offenstadt.



S’il est désormais plus connu pour ses récits d’anticipation (« La fin d’Illa », par exemple), on ne doit pas occulter la part policière de la bibliographie de l’auteur même si sa plume, inspirée par sa jeunesse à bourlinguer sur les mers et les océans du globe, se dirigea naturellement vers un sous-genre aventurier.



Ainsi, José Moselli fit voyager ses personnages récurrents à travers le monde.



Que ce soit le cambrioleur John Strobbins, le boxeur aventurier Marcel Dunot, les détectives Jean Flair, M. Dupont, Iko Terouka ou encore, le duo formé par Tom Browning et Césaire Rabascasse qui nous intéresse aujourd’hui.



Browning et Rabascasse, de l’agence Browning et C° (Rabascasse étant le « C° ») apparaissent en octobre 1922 dans le magazine le « Cri-Cri » et vivront moult aventures jusqu’en février 1935.



13 ans de bons et loyaux services à raison de deux pages de textes illustrés par des bandes de dessins par semaine (le « Cri-Cri » était un hebdomadaire).



C’est dire s’il était quasi impossible, de nos jours, de suivre les aventures des deux détectives à moins d’être un collectionneur féru de magazines des éditions Offenstadt ayant passé une grande partie de sa vie à rechercher chaque numéro du Cri-Cri sur les 13 années concernées.



S’il existe ce genre de passionné de la littérature d’autrefois, ils sont malheureusement trop rares pour que les récits de José Moselli aient un lectorat divers et varié.



Heureusement, la passion d’un petit éditeur (OXYMORON Éditions) pour cette paralittérature, aidée par celle de collectionneurs tenaces et généreux, permet désormais de redécouvrir ces textes quasi inaccessibles.



Si les aventures de « Browning et C° » étaient diffusées sans chapitrage ni découpées spécifiques en épisode, à la lecture des textes on constate rapidement que, comme la plupart des séries de l’auteur, ceux-ci sont composés de différentes aventures se succédant. Bien souvent, la nouvelle aventure était annoncée à la fin de la précédente et débutait dans le numéro suivant du magazine.



Ainsi, on peut constater que « Les Pirates de la voie ferrée » est la 11e enquête du duo et qu’elle se déroule en Argentine.



À peine leur précédente enquête close, Browning et Rabascasse reçoivent un télégramme les mandant à Buenos Aires dans le but de découvrir les assassins d’un riche rentier, M. Gonzalez Mercurio, assassiné dans un train. La veuve leur promet une belle récompense en cas de succès.



Les deux détectives décident de se partager la tâche. Browning est chargé d’interroger le frère du défunt tandis que Rabascasse se charge d’enquêter à la gare puis d’aller discuter avec la domesticité du mort…



On retrouve donc le duo dans une 11e aventure, petite aventure de 13 000 mots.



José Moselli reprend son schéma usuel, pour cette série, c’est-à-dire qu’il sépare son duo pour les faire œuvrer chacun de son côté.



La préférence de l’auteur va indéniablement vers son personnage bordelais, Césaire Rabascasse, puisqu’il ne cesse de ridiculiser Tom Browning en le faisant toujours prendre de mauvaises décisions le menant à se tromper stupidement et à accuser à tort un innocent quand il ne tombe pas dans un piège duquel Rabascasse devra le tirer au péril de sa vie.



Ici, pas le temps pour l’américain de sombrer dans un traquenard, mais tout de même assez pour se ridiculiser même si on admettra qu’il a des circonstances atténuantes.



C’est donc une nouvelle fois Rabascasse qui résoudra cette affaire. À se demander pourquoi il continue à faire équipe avec son compère alors que celui-ci ne lui sert, au mieux, à rien.



Si l’intrigue se déroule en Argentine, cette fois-ci le périple ne sera pas l’occasion, pour le lecteur, de découvrir un pays exotique tant l’action aurait pu se dérouler à peu près n’importe où.



Reste un petit récit d’aventures policières dans la veine de ce que produisait José Moselli, c’est-à-dire agréable à lire, sans temps mort, même s’il manque ici un peu d’exotisme et d’humour.



Au final, un épisode court, plaisant, mais moins attrayant que d’ordinaire du fait qu’il est purgé de rebondissements, de pièges, d’humour et de descriptions sur la géographie ou les us des arborigènes de pays exotiques pour le lecteur français de l’époque.
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Iko Terouka, tome 1 : La jonque disparue

Renonçant à un repos bien mérité, Iko Terouka fait escale à Saïgon à la demande du consul du Japon pour retrouver une jonque et ce qu'elle transportait, à savoir le fils d'un banquier et un chargement de piastres.



Voilà comment José Moselli nous embarque dans une nouvelle aventure de son grand détective japonais. Surnommé l'écrivain sans livre, il a fait paraître une grande partie de ses écrits sous forme de feuilletons hebdomadaires, devenant un maître du genre au début du vingtième siècle. La publication des aventures d'Iko Terouka s'étend ainsi, de 1919 à 1935, sur près de 800 numéros du « Petit Illustré pour la Jeunesse et la Famille ».



Si l'on occulte quelques ressorts parfois simplistes (il s'agissait, après tout, d'une publication pour la jeunesse) ou quelques incohérences (visibles quand on lit le roman d'une traite mais facilement oubliées dans le contexte d'une publication hebdomadaire), José Moselli atteint son but en nous faisant passer un bon moment.



À noter : le réalisme des descriptions de Saïgon et de la vie sur le Dong Nai (toponymie d'époque) donne, à lui seul, envie de suivre Iko Terouka dans d'autres pays et d'autres aventures pour découvrir la vision que pouvait en avoir un auteur français dans les années vingt.



Pour aller plus loin : ne manquez pas l'avant-propos de l'éditeur qui revient sur la persévérance et le dévouement nécessaires à la tâche titanesque que fut la réunion des 800 numéros du « Petit Illustré ». Un grand merci aux éditions Oxymoron pour avoir sauvé cette œuvre de l'oubli et mis à disposition ce numéro.

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Browning & Cie, détectives, tome 9 : Le yacht..

On peut être un écrivain sans écrire de romans !



On peut être un écrivain sans que ses écrits soient publiés sous la forme d’un livre !



On peut être un grand écrivain sans être connu de la majorité !



Un homme donne raison à ces trois assertions, son nom : José Moselli. Son surnom : « L’écrivain sans livre ».



Né en 1882 et mort en 1941, José Moselli fut un auteur très prolifique dont l’immense production ne fut destinée qu’à des magazines jeunesses dans lesquels, entre 1909 et sa mort, soit pendant une trentaine d’années, il publia un nombre impressionnant de feuilletons d’aventures, policières ou d’anticipation dont certains s’étaleront sur plus de 15 ans à raison d’une page ou deux par magazine.



Souvent, ses textes étaient accompagnés de bandes de dessins illustrant le récit.



Sous son nom ou divers pseudonymes dont, notamment, Jacques Mahan ou Pierre Agay, l’homme destina l’ensemble de son travail à un éditeur : Offenstadt.



Après une fugue, à 13 ans, José Moselli s’embarque sur des bateaux en tant que mousse. Il parcourut les mers et les océans de la planète pendant quelques années avant rentrer en France et, après quelques péripéties, s’installer définitivement sur terre et se lancer dans l’écriture.



De l’ancre à l’encre, son expérience marine nourrira sa plume, car ses personnages, tout comme lui, parcourront les mers et les pays du monde, offrant ainsi à de jeunes lecteurs, le besoin de dépaysement et d’exotisme qu’ils réclamaient.



Mais ne nous trompons pas, la littérature jeunesse de l’époque n’était pas forcément une littérature simple, voire simpliste.



Ses multiples héros sont alors des aventuriers (Marcel Dunot), des voleurs (John Strobbins ou le baron Stromboli) ou des détectives (Jean Flair, Iko Terouka, M. Dupont, le Club des Trois…)



Et c’est dans cette dernière catégorie que se classent Tom Browning, l’américain et Césaire Rabascasse, le bordelais, deux détectives ayant monté ensemble l’agence Browning et Cie et qui vivront diverses aventures et enquêtes entre 1922 et 1935 dans le magazine Cri-Cri.



Comme souvent et comme d’autres feuilletons d’autres auteurs (« Le petit détective » d’Arnould Galopin, par exemple) ces aventures peuvent se décomposer, à la lecture, en des histoires, des enquêtes, s’enchaînant sans distinction visible et que seuls les lecteurs peuvent identifier au fur et à mesure de leurs découvertes.



C’est également le cas pour « Browning et Cie » dont « Le yacht fantôme » est la 9e enquête : un récit de 18 500 mots.



Césaire Rabascasse et Tom Browning sont appelés à Terre-Neuve par le chef de la police locale afin de les aider à résoudre la mystérieuse affaire du yacht fantôme.



En effet, à côté de New York, mais également sur les côtes de l’île de Terre-Neuve ont été assassinées plusieurs personnes et, à chaque fois, l’on a aperçu, non loin, un yacht ancré. Un yacht identifié comme l’Anita.



Mais, deux problèmes rendent la police circonspecte. Le premier est que l’Anita est en rade depuis des mois dans un port et n’a jamais bougé de sa place depuis. Le second, et le plus incompréhensible, le temps mis par le yacht pour se rendre d’un point à un autre, démontre que le navire se déplace à une vitesse jamais atteinte par aucun bateau…



La prime offerte par le chef de la police étant ridicule, Tom Browning préfère ne pas se fatiguer pour si peu et décide de partir à New York pour rendre visite à son frère. Pendant ce temps, Rabascasse décide d’enquêter de son côté.



On retrouve donc les deux détectives dans une nouvelle enquête.



Enquête qui, si elle débute, par une exposition des crimes et du problème, enchaîne ensuite par une narration plus classique.



En effet, une nouvelle fois, les deux enquêteurs vont se séparer volontairement. Si, d’ordinaire, c’est parce que chacun n’a pas la même idée sur la piste à suivre, ici, c’est plutôt parce que Browning décide de ne pas enquêter.



Mais, bien sûr, chassez le naturel, il revient au galop, et Tom Browning va se retrouver à investiguer tout de même.



Cependant, pour une fois, c’est l’américain qui aura plutôt la vedette dans le duo.



Bien évidemment, parce que José Moselli préfère probablement son personnage bordelais, l’américain devra encore beaucoup à son collègue même si, au final, ce sera lui qui aura mené la meilleure enquête.



Si l’histoire démarre avec un mystère intéressant, ce navire qui file à une vitesse hors norme, l’intrigue, elle, demeurera plutôt classique et le récit s’avère encore une fois bien rythmé, sans temps mort et très plaisant à lire, voire, même, plus plaisant à dévorer que les précédents épisodes.



Au final, un bon récit d’aventures policières mettant en scène deux détectives très différents, mais, finalement, complémentaires.
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La cité du gouffre - Le messager de la planète

Après avoir lu le dernier pirate de José Mosseli, j'ai décidé de lire deux de ses nouvelles en version numérique gratuite.

La première nouvelle: la cité du gouffre nous raconte le témoignage de Philippe Raquier, naufragé, sauvé par Pierre Mercier capitaine de l'Ariadne. Le récit du naufragé est fantastique. Vérité ou délire, on n'en saura rien. En effet le lendemain de son sauvetage il décède.

La deuxième nouvelle : le messager de la planète, nous raconte l'expédition de deux savants, le géologue Ottar Wallens et l'astronome Olaf Densmold. Les deux scientifiques vont faire une découverte qui pourrait changer la face du monde. Vont-ils réussir à rejoindre le Sirius, leur navire pour faire part de leur découverte ?

Ces deux nouvelles sont a classer dans le domaine de la science-fiction.

La cité du gouffre m'a énormément plu. Le rythme de la narration est soutenu et agréable à lire.

J'ai un peu moins aimé le messager de la planète, en effet par certain aspect on retrouve le style de Jules Vernes avec des descriptions scientifiques qui ralentissent l'histoire. Néanmoins la fin très inattendue de cette histoire vaut à elle seule le détour.

cet auteur est une belle découverte.
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Browning & Cie, détectives, tome 6 : Le plan ..

Je poursuis ma découverte des aventures de Tom Browning et Césaire Rabascasse, les deux détectives de l’agence Browning et C° signé à l’origine Jacques Mahan, un pseudonyme de l’écrivain José Moselli.



Comme tout le monde ne connaît pas José Moselli, je dois faire une petite mise au point.



José Moselli (1882 -1941) est un romancier populaire spécialisé dans les récits d’anticipation, d’aventures et policier dont la production fut quasi exclusivement destinée aux magazines jeunesse des éditions Rouff.



Malgré une immense production, sous divers pseudonymes, l’auteur demeure méconnu du fait, principalement, qu’aucun de ses récits ne fut destiné à être publié sous forme de livre d’où son surnom de « écrivain sans livre ».



Pourtant, de par la qualité de sa plume, son imagination débordante et le dépaysement provoqué par la lecture de ses histoires, il était dommage qu’il demeurât dans les abymes de la littérature.



Car, l’aventure fut au centre de son imagination, car elle le fut également dans sa vie. José Moselli fugue à 13 ans pour s’engager comme mousse sur un bateau et il passera de très nombreuses années à bourlinguer sur les mers et les océans de la planète.



Quand il se mettra à écrire, pour se stabiliser un peu, c’est tout naturellement qu’il fera voyager ses nombreux personnages.



L’homme écrivit des feuilletons qui s’étalèrent parfois sur plus de dix années de magazines à raison d’une page ou deux par semaine, ce qui rendait quasi inaccessibles certains de ses textes.



Si quelques aventures furent regroupées quelques années après, dans des recueils pour la « Collection d’Aventures » des éditions Rouff, comme quelques épisodes de John Strobbins ou le baron Stromboli, deux cambrioleurs nés de sa plume ou bien Marcel Dunot, le boxeur, ou encore Jean Flair, le jeune détective, ses séries policières les plus intéressantes demeuraient encore récemment indisponibles pour les lecteurs d’aujourd’hui jusqu’à ce que OXYMORON Éditions se charge de regrouper les centaines de magazines nécessaires à faire revivre des séries comme « M. Dupont, détective », « Iko Terouka, le détective japonais » ou, celle qui nous intéresse aujourd’hui « Browning et C° » une série qui fut publiée entre 1922 et 1935 dans le magazine « Le Cri-Cri ».



Si ces diverses séries se présentaient comme de longs feuilletons, leurs lectures démontrèrent qu’elles étaient, bien souvent, constituées de nombreuses aventures de tailles plus ou moins homogènes.



« Le plan des mines du Roi Salomon » se présente comme la 6e enquête de l’américain Tom Browning et du gascon Césaire Rabascasse.



Tom Browning et Césaire Rabascasse sont appelés à Addis-Abeba par le Premier ministre d’Abyssinie suite au vil du plan des mines du Roi Salomon, qui se trouvait dans un coffret dans la chambre du Négus. À part le Négus, seuls deux hommes possédaient la clé de ladite chambre : le neveu du Négus, qui est en voyage, et le général Tiganga.



Forcément, les soupçons se portent sur ce dernier, d’autant qu’il était absent, le soir du vol, sous prétexte d’avoir été malade.



La piste semble si facile à suivre que l’on pourrait se demander pourquoi faire appel à deux célèbres détectives… c’est ce que semble penser Rabascasse alors que Browning, lui, décide de foncer tête baissée…



On ne le dira jamais assez : Tom Browning, bien qu’ayant le physique et le dédain de Sherlock Holmes, ainsi que le côté anglo-saxon, est bien loin d’avoir la perspicacité du détective anglais. Bien au contraire, depuis le début de la série, il s’avère être un véritable boulet pour le bordelais Césaire Rabascasse qui, au mieux, doit se taper tout le boulot et, au pire, risquer sa vie pour sauver celle de son associé qui a la fâcheuse tendance à se faire kidnapper ou à tomber dans les pièges.



Ce sera une nouvelle fois le cas dans cet épisode et il faut bien avouer que, à la place des deux hommes, avec ce qu’ils ont enduré depuis seulement 6 enquêtes, moi, j’aurai déjà pris ma retraite depuis fort longtemps.



Si le schéma des enquêtes semble redondant, et s’il l’est réellement, cela n’entache pourtant pas la lecture et ne nuit pas au plaisir de suivre les aventures des deux détectives, notamment parce que chaque aventure permet de changer de pays, d’atmosphère, de population, de dangers, mais également parce que les récits sont totalement dénués de temps morts.



À chaque fois, dès les premières lignes, les deux associés se lancent à l’aventure et ne prennent jamais le temps de souffler malgré les affres qu’ils ne cessent de subir.



Il est juste à regretter, jusqu’à présent, du moins, que Browning soit toujours le dindon de la farce ou le boulet de l’histoire. Espérons qu’à un moment ou à un autre, les choses s’équilibrent pour éviter, justement, une usure prévisible.



Notons qu’à chaque fois les enquêtes sont suffisamment courtes pour garder un rythme incessant. Ici, l’épisode n’atteint pas tout à fait les 19 000 mots.



Pour le reste, on retrouve tout ce qui fait le charme de cette série, en particulier, et des récits d’aventures policières de José Moselli, en général.



Au final, un épisode dans la lignée des précédents, tout aussi plaisant et rapide à lire.
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