José Ovejero

Imaginez que suite à une cuite nocturne, alors que vous êtes en train de vous dessoûler à l'aube, quelqu'un vous appelle, se présente ( Qui est-ce ? Luis ? Luis who ??? ), vous interpelle avec votre propre nom, et vous dit, que Clara est mort, et que sa crémation aura lieu le surlendemain à 11 heure à .......Clara ? Clara who ? aucune idée......mais pourquoi ne pas prolonger le jeu ? d'autant plus que l'interlocuteur d'en face insiste pour ignorer vos balbutiements qui se démènent pour exprimer qu'il y a erreur sur la personne appelée..... ha, ha, ha, parfois vaut mieux éviter de caresser le destin dans le sens du poil, ça peut s'avérer très compliqué et vous porter loin.....

À travers ce conte un brin fantastique, Ovejera nous parle du voyeurisme au XXI iéme siècle, devenu légal, voir banal, grâce aux déchaînements des médias, soutenus par un haut audimat; comme quoi on se demande si la pudeur chez l'homme a-t-il jamais existé ? Imposture, voyeurisme, mais aussi notre subjectivité face à la Vérité, «  A chacun sa vérité » comme dirait Pirandello, manipulent l'histoire et les personnages de l'histoire. L'auteur se livre ici à un exercice particulier et intéressant, où un homme, qui n'a jamais connu l'Amour, se plaît à créer une relation amoureuse fictive avec un personnage disparu, qu'il n'a jamais connu, avec ses propres paramètres d'existence, et le pire c'est qu'il se fait prendre au jeu......

Parsemé de réflexions existentielles, une fine analyse des relations humaines, et de nos sociétés occidentales actuelles, où l'auteur ne ménage ni Samuel, ni les autres personnages croisés, qui finalement vont tous sombrer dans la fiction, “Che telenovela......”.

Fiction dans la fiction, peut-on donner vie à l'imaginaire ? Oui 😊! Décidément ces écrivains espagnols sont capables de tout ! 😊 !!!



Ce livre qui reçut en 2013 le prix Alfaguara, le Goncourt espagnol, n'a pas encore était traduit en français ( traduction disponible en italien et en anglais) .Espérons que vite, vite, il le sera !

Miki a 43 ans. Analyste financier, il vit dans une belle maison de la banlieue de Madrid avec sa femme Verena et son fils Boris. Peu impliqué dans sa vie familiale, il passe son temps derrière son écran d'ordinateur à étudier les cours de la bourse, regarder des films pornos ou jouer à des jeux vidéos.

Enfant, il a perdu ses parents dans un accident de voiture mais à choisi de totalement les oublier. En 2001, le drame va à nouveau s'inviter dans sa vie. En janvier, son fils perd la vie lors d'une sortie de route aussi stupide qu'inexpliquée. Passé le choc initial, Miki continue sa vie comme si Boris n'avait jamais existé et refuse tout dialogue avec sa femme minée par le chagrin. Froid et indifférent, Miki le reste aussi quelques semaines plus tard quand c'est au tour de Verena de mourir, violée et assassinée dans un parc de la ville. Alors que ses proches le pensent au bord du gouffre, Miki, au contraire, organise sa nouvelle vie à son goût: du sexe, des jeux vidéos et le moins de rapport possible avec l'extérieur.



C'est sans ennui mais aussi sans réel intérêt que j'ai suivi le parcours de ce curieux personnage qui s'enfonce peu à peu dans la dépression sans s'en rendre compte. Egoïste, égocentrique et insensible, Miki est un homme peu attachant dont le comportement m'a parfois semblé malsain, surtout quand il entame une relation avec la petite amie de son défunt fils. Mais bien sûr rien n'est jamais noir ou blanc et on s'aperçoit très vite que tous ses actes sont surtout un moyen de défense contre le chagrin et la douleur. Cependant, il a beau nier de toutes ses forces l'existence du drame, tôt ou tard, le chagrin le rattrapera. Au final, je ne sais pas vraiment quel est le but de l'auteur et je crois que je suis un peu passée à côté de ce roman qui se veut peut-être une critique de l'homme moderne enfermé dans un monde virtuel déshumanisé?

Merci à Babelio et aux Editions Moisson rouge.

Un livre qui m'a plu car il est bien armé avec une trame impeccable. Le roman se passe en Belgique où l'écrivain réside en partie. Il oppose deux milieux bien différents : celui de la finance, très corrompu et qui se croit "au dessus" des lois et celui des bas fonds et des vies très marginales.

Le livre en espagnol a un titre plus approprié que celui en français car il s'appelle "Vidas ajenas", c'est à dire "Des vies extérieures" car ce monde interlope des bas fonds, survit en vidant des appartements de gens décédés avec des vies extérieures...Alors que le milieu de la finance a d'autres préoccupations comme par exemple celle de transférer de l'argent en Suisse. Le personnage le plus corrompu du livre est un avocat qui monte une affaire de chantage afin de ramasser de l'argent à son profit.

Miki, une petite quarantaine vit deux drames à la suite. Il va perdre son fils dans un accident de la route, puis sa femme va être assassinée dans des circonstances affreuses.



Mais Miki traverse les drames de sa vie avec détachement et froideur, continuant son petit bonhomme de chemin.



Il paraît indifférent au chagrin...entame une relation avec la petite amie de son fils décédé, regarde des films pornos... et se terre ou s'enterre petit à petit chez lui.



Je n'ai pas aimé le personnage de Miki qui n'a pas su m'émouvoir et son éternel détachement m'a agacé !



Le livre est bien écrit, le style est fluide, mais je suis passée totalement à coté du roman et pour tout dire je me suis ennuyée...



"Mauvaise année pour Miki" n'est pas vraiment un roman policier malgré le meurtre de Verena, la femme de Miki, mais plutôt un roman psychologique sur le deuil et la façon de chacun d'y faire face.







Je remercie Babelio et les éditions Moisson rouge pour l'envoi de ce roman



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"2001 fut une mauvaise année pour Miki" : ainsi commence ce roman qui peu à peu parle des événements douloureux auxquels ce chroniqueur en économie, à la radio et dans une revue, est confronté et comment il y fait face.

Sans verser dans le pathos, l'homme introverti et maladroit avec les femmes tente d'orienter sa vie avec un sens très aigu de la liberté d'agir et d'aimer, au point de s'isoler.

Il choisit de ne pas pleurer les absents mais les drogues, l'amnésie et autres troubles psychologiques le conduisent progressivement vers le constat de cette douleur qu'il fuiyait !

Bon rythme, écriture très crue, histoire d'un homme qui perd fils et femme, et qui semble ne pas être atteint par ces drâmes.

Des chiffonniers découvrent une photo sur laquelle figurent des colons belges, leurs boys africains et un tas de mains noires, des trophées semble-t-il. Au dos, un nom, et grâce à lui, un chantage sur leurs descendants. Et une chute finale complètement inattendue.

Un excellent policier psychologique.

Est-ce bien un polar?

Oui sans doute, puisque la femme de Miki, assassinée, une enquête en bonne et due forme s'en suit.

Reprenons au début.

Miki,la quarantaine, tient une émission radio sur l'économie et écrit des analyses de marché pour une revue économique lorsqu'il ne joue pas en bourse ou ne se fascine pour quelque gadget électronique.

Pas très sociable,il a peu d'amis sauf ceux de sa femme Verena, mais, tel un DJ, il aime le contact avec le public et la lumière rouge qui s'allume.

Son couple tient la route, pétri d' "affection tranquille", même si la routine s'installe peu à peu.Quelques aventures de son côté,une liaison avouée du côté de Verena relancent un peu la machine défaillante.

Contre toute attente,c'est lui qui se sent coupable lorsque Verena lui confie avoir couché avec un collègue plus jeune.

C'est lui qu'elle aime,elle ne désire pas le quitter.

Bon, OK!

Qu'est-ce qu'il est cool ce Miki!

Boris,sous l'emprise d'ecstasy et d'alcool, meurt d'un accident de la route.

Etrange fatalité pense(par la suite) Verena,limite parano, ses beaux parents étant eux aussi morts d'accident.

Verena crie,pleure,pique des crises d'hystérie.Miki s'évanouit, arrête deux semaines la radio puis reprend comme si de rien n'était.

Et puis c'est l'horreur,le viol et le meurtre de Verena dans un grand parc de Madrid.

Analyse d'ADN.Ouf! C'est pas Miki!

Le talent de Jose Ovejero (auteur de plusieurs romans,récits de voyage,pièces de théâtre,poésie) est de nous montrer des réactions différentes selon les individus(les beaux parents de Miki achètent un chien, après la mort de leur fille, qu'ils nomment Verena!!!) car chaque être est unique et de faire monter progressivement l'angoisse en balançant par ci par là des détails comportementaux qui mettent en évidence non point l'indifférence de Miki,mais sa capacité à tout maîtriser.

Cette carapace tout doucement va s'effriter.

Non, il ne se souvient pas de son enfance.

Non,il ne pleure pas.

Oui,il cherche un plaisir, suite à ses deuils,dans les bras de Lucia, puis Monica, la superbe petite amie de son fils mort.Oui, il s'abreuve de films pornos, s'excite ou s'étourdit à zapper l'avion qui s'écrase sur les tours de Manhattan,.

Mais loin de choquer, il nous émeut, car ainsi qu'il l'affirme "la vie est un entonnoir" et....

S'en sortira-t-il?

A lire!