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Critiques de José Zorrilla (3)
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El zapatero y el rey

Cette œuvre, écrite dans un contexte où l’Espagne de la dernière moitié du 19ème siècle reste régie par l'académisme, face au naturalisme et au réalisme qui réveillent la littérature en Europe, est empreinte d'un certain conservatisme littéraire et d'un romantisme porté à l'extrême.



Ce drame aux airs de fresque historique, en quatre actes, met en scène le roi Don Pedro de Castille déjouant une conjuration et condamnant le chef des conjurés pour avoir exécuté le père d'un cordonnier lui-même fidèle au roi.

Trame complexe jouant sur toute la gamme dramatique romantique : trahisons, intrigues, complots, secrets… Le style est grandiloquent et le tout s'exprime sur un fond d'histoire nationale.

Cependant, il faut reconnaître le sens théâtral très dynamique de José Zorrilla y Moral, qui reste spectaculaire avec un don pour le retournement de situation. C'est écrit en vers ce qui ajoute une touche assez imbuvable à une œuvre à l'époque qui enthousiasma le public. Zorrilla, qui connut assez tôt la célébrité, est plus lisible comme poète lyrique. Quoique…
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Don Juan Tenorio

J'ai probablement un tant soit peu muri dans mon rapport aux questions religieuses. Mais il y a toujours en moi quelque chose issu d'une enfance laïcarde, un côté viscéralement facétieux qui fait que dans un péplum ou un film biblique, si le méchant polythéiste prononce une phrase du style "Cette fois-ci chrétien ton dieu ne pourra pas te sauver", j'ai toujours le secret espoir que la machine narrative s'enraye, que les techniciens des effets spéciaux bibliques soient en grève, que le ciel reste sourd et que le méchant polythéiste triomphe. [alerte au divulgachage / spoiler alert comme on dit en Espagne] Ici aucun risque de ce genre: les gentils gagnent. C'est inexorable.



Voici donc une pièce de théâtre romantique espagnol, célébrissime et très régulièrement jouée outre-Pyrénées. Pour un Français ordinaire (je me flatte d'en être) cette version du mythe moderne vient assez nécessairement avec au moins le contrechamp de la pièce de Molière (notamment avec le visage de Michel Piccoli) et, juste à la suite, le Don Giovanni de Mozart. La concurrence est rude.



Ici on est bien dans une meringue théâtrale romantique (l'auteur à fréquenté Georges Sand et Victor Hugo). Il y a du drame et de la comédie (un peu), des amours éplorées, des grands principes, des coups de menton, des paris, des rodomontades, des machinations, des manigances, des combats à l'épée et épées, un saut par la fenêtre avec réception dans la rivière, des masques, des effets spéciaux, des changements de décors (deux parties, sept actes). Ceci dit le style est plaisant. Il brille. Il y a quelques innovations et développements par rapport à d'autres versions, comme l'ajout d'un séducteur concurrent. On suit l'aventure et ses rebondissements. Ce manque de sobriété se laisse lire. Don Juan tient son rang de provocateur, se joue de la soeur tourière, suborne la duègne, floue le Commandeur, désespère son père, ment comme il respire, insulte les conventions avec la morgue aristocratique la plus absolue, tue en duel à une cadence industrielle et bien évidemment subvertit toute femme prude qui passe à sa portée, surtout si elle est jeune et enfermée au couvent.



Le hic, en ce qui me concerne, c'est que là où Molière sauve les convenances en envoyant l'esprit fort en enfer, mais laisse finalement le champ très ouvert sur le sens de la pièce, José Zorilla, selon une ligne romantique et catholique affirmée, semble organiser l'essentiel de sa trame vers la rédemption finale. La fin à rallonge met en scène l'incrédulité pathétique de Don Juan Tenorio, qui s'enfonce et s'enfonce encore, jusqu'à ce que finalement, sur le gong, la miséricorde divine vienne le tirer des flammes de l'enfer, par l'entremise de l'immaculée, spectrale et amoureuse rosière. Ce happy-end sentencieux me pèse un peu sur l'estomac, marque cette oeuvre - par ailleurs plaisante - du sceau d'une morale bien univoque. Il y a ici finalement plus d'édification morale que de questionnement. Moins de trouble que de certitude.



Racine était janséniste. Cela ne l'empêchait pas de faire ressentir du trouble. Molière était drôle. Cela ne l'empêchait pas de faire ressentir du drame. Quant à Mozart (avec le librettiste Lorenzo da Ponte) il électrise, il satellise.

Ici je reste un peu sur ma faim.

Et les gentils gagnent, inexorablement.

Caramba ! Encore raté.
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Don Juan Tenorio

Dans un style plaisant, Zorilla a essayé de retranscrire un Don Juan facétieux, volontiers joueur, et a doublé le couple maître libertin/valet pour créer une émulation entre deux séducteurs... Cette structure ne s'avère pas très heureuse car Don Juan (comme il l'est par exemple dans celui de Molière) ne paraît plus seul contre le monde, cette proximité dans la débauche avec d'autres protagonistes lui faisant perdre le côté donquichottesque qu'il peut avoir dans d'autres versions. Ne détrône pas les Don Juans de Molière et De Montherlant.
Lien : http://poussieres-de-bulles...
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