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Citations de José d` Arrigo (18)


Mais la Canebière peut-elle se muer en promenade des Anglais? Le Vieux-Port en marina baie des anges? Le troisième Prado en Croisette? A vrai dire, on en est loin. Ce qui fait l'originalité de Marseille, c'est au contraire sa côte sauvage, sans marinas, sans hôtels, sans tralala. On parlera toujours russe à Megève et tchéchène à Marseille... Et puis comment faire comprendre à un touriste que le vrai Marseille est invisible à l'oeil nu? La mer? On ne la voit pas. Mais elle est là. Notre-Dame-de-la-Garde? On ne la voit pas toujours. Mais elle est là. Le Milieu marseillais ? On ne le voit pas. Mais il est là. Les francs-maçons ? On ne les voit pas. Mais ils sont là. Les petits jardins et les cours intérieures? On ne les voit pas. Mais ils sont là. Les cours d'eau souterrains qui irriguent les entrailles de la ville? On ne les voit pas. Mais ils sont là. Sous le «Jarret », sous le boulevard Longchamp, sous la place aux Huiles et le cours Jean-Ballard, sous le cours d'Estienne-d'Orves, sous Notre-Dame-de-la-Garde... À Marseille, comme dans Le Petit Prince, l'essentiel est invisible pour les yeux.
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Jean Viard, éditeur socialiste qui a dénoncé les pratiques de Jean-Noël Guérini après avoir brigué à ses côtés les suffrages municipaux des Marseillais en 2008, considère que le clientélisme est une donnée «historique» inhérente à la ville: "Il ne faut pas confondre clientélisme et prévarication, a-t-il confié à mon confrère Benoit Gilles, dans la France méditerranéenne, ce que l'on définit comme honorable est ce qui est favorable à la famille et au clan. De 1860 à 1970, Marseille est une ville d'immigration et une ville de passage. Des millions de gens y transitent qui n'ont que leurs bras pour vivre. Il faut leur trouver un travail et un logement. Ceux qui tiennent le port tiennent la ville. Ce sont eux qui octroient ces services.
«Car le clientélisme commence toujours par une solidarité avec un homme perdu qui renverra ensuite l'ascenseur, souligne Jean Viard. Ce sont deux grands maires de gauche, Siméon Flaissières et Gaston Defferre, qui vont mettre en place ce système. Avec deux piliers principaux: le port et les comités d'intérêt de quartier qui sont les relais des élus. À côté du maire, il y a toujours un homme de l'ombre qui organise ce type d'échanges à partir de chaque vague d'immigration. La grande période d'institutionnalisation de ce système est celle des années 1970, ou le pouvoir se retrouve avec des milliers d'emplois disponibles et d'appartements à pro- poser. Mais bientôt la crise va mettre fin à cette manne, le clientélisme n'a plus de grain à moudre, l'échange devient de moins en moins honorable et le piston insupportable, jusqu'à se confondre avec la corruption..."
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Marseille est une ville imprévisible placée sous le signe du Bélier. C’est une ville de coups de tête et de coups de cœur. À Marseille, aucun plan, aucun sondage, aucune stratégie ne peuvent tenir la route. C’est une ville d’emballements qui va s’enticher d’untel ou d’untel sans qu’on sache pourquoi. En fait, Marseille est une ville ingouvernable qui a toujours besoin d’être contre ceux qui sont « pour » et d’être pour ceux qui sont « contre ». Elle a besoin de se frapper la tête contre le mur avant de s’assagir d’un seul coup, comme assommée. Quand Marseille s’aligne sur la capitale, elle perd son identité, elle perd son âme, elle se noie. Marseille, c’est un signe de feu, il faut que ça bouge. Finalement, le Marseillais s’en sort mieux dans la fronde et la folie furieuse, sinon il dépérit, il s’étiole.
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Je croyais en la noblesse de la politique, mais cette noblesse cette cour-là n’en a plus rien à faire car il y a bien longtemps qu’elle-même n’y croit plus. Dans ce petit monde qui donne des leçons mais n’en tire jamais aucune, la politique n’est qu’un jeu de société aux dimensions de la France…
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Il n’y a jamais eu de roi et il n’y aura jamais de roi à Marseille. La seule reine souveraine de Marseille, celle qui défie les hommes, le temps et l’éternité, celle dont la silhouette dorée invite à la clémence et à la charité, celle qui fait l’unanimité de toutes les religions, de tous les partis, de tous les clans, c’est Notre-Dame-de-la-Garde, la maman du ciel dont l’éclat céleste ne finira jamais de briller au firmament de Marseille.
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Pour que Marseille soit enfin « libre », pour que le peuple de Marseille se mette de nouveau à rêver d’une autre destinée, il faut que tous les successeurs potentiels de Jean-Claude Gaudin, quels qu’ils soient, quel que soit leur bord, s’affichent comme des candidats « libres », des candidats de rupture avec le « système », des candidats qui tirent définitivement le rideau… Defferre.
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Il ne faut pas confondre le Vivre Ensemble et le Vivre Avec !
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Le handicap de Marseille, c’est l’absence de classe moyenne entre ces deux extrêmes. Or, une vraie démocratie s’appuie justement sur cette classe moyenne : des gens indépendants du clientélisme qui sont des cadres moyens autonomes. Le déficit des classes moyennes, c’est le drame de Marseille.
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Il est plus facile de fidéliser un petit groupe d’électeurs en leur disant par exemple que les autres, et singulièrement les étrangers, sont responsables de tout. Électoralement, ça marche.
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On ne dîne jamais impunément avec les hommes politiques. On en vient à servir d’autres mets que la politique et insidieusement, c’est le glissement progressif vers une certaine intimité. On se présente les dames, on parle des enfants, vous êtes hors-jeu. La partie n’est plus jouable…
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Les journalistes politiques sont tout aussi coupables que les hommes politiques. Pour berner les Français, il faut être deux. Le leurre ne fonctionne qu’en couple.
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On ne triomphe pas d’un rival, on le compromet. On n’affronte pas un adversaire, on l’achète. On ne supprime pas un obstacle, on le contourne. On n’élimine pas un abus, on transige. Tout s’arrange dans les arrière-salles. Ce n’est plus de la politique, mais du copinage.
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Les hommes et femmes politiques en entendent des vertes et des pas mûres toute la sainte journée. À Marseille, on leur demande tout et n’importe quoi. Des interventions, des recommandations, des passe-droits : seul compte le piston.
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Les petits services aux journalistes rendront toujours de grands services aux politiques, dès que vous avez une dette envers eux, c’est votre liberté qui paie la note.
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Les politiciens croient pouvoir agir en « off », cette règle qui leur permettait naguère de faire des confidences aux journalistes dans la mesure où ceux-ci se garderaient bien de les divulguer. C’est au nom de cette règle qu’on cache souvent aux citoyens le vrai visage de la politique.
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Le triomphe de Marseille sur les hommes qui croient pouvoir exercer leur emprise sur elle, ceux qui se croient les maîtres des peuples et ne sont que les « tyrans des consciences ». Le triomphe et la gloire de Marseille sur ceux qui prétendent dompter l’indomptable.
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Clientélisme, favoritisme, copinage, népotisme, passe-droits, piston, etc. Un système indigne qui avilit l’être humain depuis des lustres.
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Nous sommes tous comme les enfants qui vont au bord de la mer, prennent de l’eau dans leurs mains et serrent avec force leurs doigts dans l’espoir de la garder…
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