AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de José Ángel Valente (31)


José Ángel Valente
L'éclat

Et tout ce qui existe en cette heure
d'un éclat absolu
s'embrasse, brûle
avec toi, corps
dans la bouche incendiée de la nuit.

(" Trois leçons de ténèbres")
Commenter  J’apprécie          110
L'Éclat

XXXVI


Et tout ce qui existe en cette heure
d'un éclat absolu
s'embrase, brûle
avec toi, corps
dans la bouche incendiée de la nuit.

p.177

Commenter  J’apprécie          90
José Ángel Valente
Laisse fuir tes paroles,
libère-les de toi
et passe lentement
sans mémoire et aveugle,
sous l'arc doré
qu'étend là-haut le vaste automne
comme un hommage posthume aux ombres.

(" Fragments d'un livre futur")
Commenter  J’apprécie          80
L'éclat

XXXV


L'apparition de l'oiseau qui vole et
revient et qui se pose
sur ta poitrine et te fait grain,
grumeau, goutte céréale, l'oiseau
qui vole à l'intérieur
de toi, tandis que tu deviens
pure transparence,
pure lumière,
ta pure matière, corps
bu par l'oiseau.

p.176
Commenter  J’apprécie          60
La poésie
  
  
  
  
Dans le vent elle est partie,
dans l’air elle revint.

De ma maison je lui ouvris
la porte toute grande.

Dans le vent elle est partie.
En me laissant le désir.

Dans le vent elle est partie,
dans l’air elle revint.

Là où elle me conduisit
il n’y avait personne.

Elle est partie dans le vent,
elle resta dans mon sang.

Dans l’air elle revint.
Commenter  J’apprécie          40
En arrivant à Passy
la tour s'illuminait dans l'air
et les nuages s'emplissaient d'oiseaux.

Deux à deux tu montais, mon corps,
les degrés brisés
de la mélancolie.

As-tu fondé cette ville
avec ton peu de cendre
avec tes pieds solitaires,
avec ton col anonyme ?

Qui porte les pleurs ne les pleure pas,
mais elles pleurent ses ombres intimes,
ils pleurent les jours parallèles,
ses timides défunts.

Dans le matin humide tes yeux
s'embuent d'un lent amour,
de lents éveils,
d'écritures très lentes.
Commenter  J’apprécie          40
POÈME
  
  
  
  
Quand il nous reste plus rien,
le vide de ce qui ne reste plus
pourrait être à la fin inutile et parfait.


/Traduction de l’espagnol de Jacques Ancet
Commenter  J’apprécie          20
Au maître du chant
  
  
  
  
MAÎTRE, vous avez dit que dans la sphère du poétique
une brusque saisie suspend les mots, les détruit,
c’est-à-dire les immerge dans un matin
où ils ne se reconnaissent pas eux-mêmes.

Il y a, en effet, un filet
que survole l’impossible oiseau,
mais l’ombre de ce dernier,
oiseau-poisson, humide et palpitante, reste,
enfin, prise au filet.

Et le mot est méconnaissable.
Mot qui a vécu parmi nous.
Mot d’une nature telle
qu’il contient, plus que le sens,
la totalité de l’éveil.


/Traduction de l’espagnol de Jacques Ancet
Commenter  J’apprécie          20
IL TUFFATORE
  
  
  
  
Nous ne sommes à la surface
que pour inspirer profondément
et pouvoir regagner le fond.

Nostalgie des branchies.
/Traduction de l’espagnol de Jacques Ancet


      Nostalgie des branchies CERTES
            MAIS ET SURTOUT
BONNE HEUREUSE ET MEILLEURE ANNEE 2024.
Commenter  J’apprécie          20
NOUS ATTENDIONS la parole
  
  
  
  
Elle ne vint pas.
Elle ne se prononça pas elle-même.

Elle était là, ici, muette encore, grosse de vie.

Maintenant nous ne savons pas si la parole c’est nous
ou si nous étions, nous, la parole.

Mais ni elle ni nous ne fûmes proférés.

Rien ni personne ne peut advenir à cette heure,
car la solitude est le seul séjour de l’existence.

Et nous, nous attendons la parole.


/Traduction de l’espagnol de Jacques Ancet
Commenter  J’apprécie          10
LA PREMIÈRE CHUTE de neige
  
  
  
  
LA PREMIÈRE CHUTE de neige
et le silence tenace de la nature au petit jour.

Je m’applique à déchiffrer un oiseau.
Ne viendra-t-il pas finalement le jour muet
avant le jour de tant de clarté.

Dans ma main palpite un oiseau,
l’entière extension de son vol
dans le premier silence de la neige.

Qui es-tu, toi ?
Qu’est-ce qui avec toi s’éveille
en cet éveil ?


/Traduction de l’espagnol de Jacques Ancet
Commenter  J’apprécie          10
BORD
  
  
  
  
Ton corps descend
lentement vers mon désir.
Viens.
N’arrive pas.
Bord
où deux mouvements
engendrent la véloce quiétude du centre.


/Traduction de l’espagnol de Jacques Ancet
Commenter  J’apprécie          10
ÉCRIRE
  
  
  
  
ÉCRIRE est comme la sécrétion des résines,
non pas acte, mais lente formation naturelle.
Mousse, humidité, argiles, limon, phénomènes du fond,
et non pas du sommeil ou des songes,
mais des boues obscures où fermentent les figures des songes.

Écrire, ce n’est pas faire,
mais se loger, être là.


/Traduction de l’espagnol de Jacques Ancet
Commenter  J’apprécie          10
Laisse venir à toi ce qui n’a pas de nom
  
  
  
  
Laisse venir à toi ce qui n’a pas de nom :
ce qui est racine et n’a pas atteint l’air :
le flux de l’obscur qui monte en houles :
le vagissement brutal de ce qui gît et s’acharne vers le haut :
où à son tour il sera dissout dans l’ultime forme des formes :
racine inverse : la flamme.


/Traduction de l’espagnol de Jacques Ancet
Commenter  J’apprécie          10
Il traînait son corps
  
  
  
  
Il traînait son corps
comme le fantôme aveugle
de son impossible matin.

Soudain dans les
brusques forêts brûla
le jour.
Il vit la flamme,
reconnut l’appel.

Le corps releva son âme,
se mit à marcher.


/Traduction de l’espagnol de Jacques Ancet
Commenter  J’apprécie          10
Comme l’obscur poisson du fond
  
  
  
  
Comme l’obscur poisson du fond
tourne dans le limon humide et sans forme,
descends
vers ce qui jamais ne dort immergé
comme l’obscur poisson du fond.
Viens au souffle.


/Traduction de l’espagnol de Jacques Ancet
Commenter  J’apprécie          10
José Ángel Valente
« Rester / dans ce qui reste / après le feu / résidu / seule racine du chant possible. »
Commenter  J’apprécie          10
CAER en vertical. Sueño sin fin de la caída. Que repentina formación el ala.
Tomber à la verticale. Rêve sans fin de la chute. Quelle forme soudaine, l'aile.

*

LLORAR por lo perdido cuando no deja huella el pie en la arena que no sea borrada por la cierta sucesión de las aguas.
PLEURER ce qui est perdu quand le pied ne laisse sur le sable trace qui ne soit effacée par la succession certaine des eaux.

*

A las niñas les crecen largas piernas, delicadas orejas, incandescentes vellos, moluscos sumergidos, muslos húmedos, caballeras doradas por el viento del otoño, insondables ojeras, párpados y pétalos, cinturas inasibles, precipitados limites del cuerpo hacia la lenta noche del amor, su infinita mirada. (Imágenes tardías)
Il vient aux fillettes de longues jambes, des oreilles délicates, d'incandescents duvets, des mollusques engloutis, des cuisses humides, des chevelures dorées par le vent d'automne, d'insondables cernes, des paupières et des pétales, des tailles insaisissables, la chute vertigineuse des limites du corps vers la lente nuit de l'amour, son infini regard. (Images tardives)

*

Ha pasado algún tiempo. El tiempo pasa y no deja nada. Lleva, arrastra muchas cosas contigo. El vacío, deja el vacío. Dejarse vaciar por el tiempo como se dejan vaciar los pequeños crustáceos y moluscos por el mar. El tiempo es como el mar. Nos va gastando hasta que somos transparentes. Nos da la transparencia para que el mundo pueda verse a través de nosotros o puedo oírse como oímos el sempiterno rumor del mar en a concavidad de una caracola. El mar, el tiempo, alrededores de lo que no podemos medir y nos contiene. (Desde del otro costado)
Un peu de temps a passé. Le temps passe et ne laisse rien. Il emporte, il traine beaucoup de choses avec lui. Le vide, il laisse le vide. Se laisser vider par le temps comme les petits crustacés et les mollusques se laissent vider par la mer. Le temps est comme la mer. Il nous use jusqu'à être transparents. Il nous donne la transparence pour que le monde puisse se voir à travers nous ou puisse s'entendre comme nous entendons la sempiternelle rumeur de la mer dans le creux d'un coquillage. La mer, le temps, alentours de ce que nous ne pouvons mesurer et qui nous contient. (Depuis l'autre côté).
*

ALREDEDOR de la hembra solar aún sigue girando oscuro el universo. (Centro)
AUTOUR de la femelle solaire ne cesse encore de tourner obscur l'univers. (Centre)

*

SI cortamos el tronco del cerezo
no hallaremos las flores en él :
la primavera sola tiene
la semilla del florecer.
(Koan el árbol, versión)
Si nous coupons le tronc du cerisier
nous n'y trouverons pas la fleur :
le printemps seul possède
la semence de la floraison.
(Koan de l'arbre, version)
Commenter  J’apprécie          10
Dans la lente corruption des jours, le passage obscur des heures comme feuilles tombées au milieu de la nuit, parmi le spasme gris des salives, humide, tu glisse par ton corps comme un vague navire, tu ne sais où te trouver ni quelle est la fin ni quel commencement te conduirait au terme de toi-même et tu rêves, depuis ton propre rêve tu te prolonges vers l'ultime vestige aveugle bleu de l'air et, enfin, tu t'abandonnes, tu t'immerges, tu gémis dans ses bannières déchues.
Commenter  J’apprécie          10
Une à une tombaient
les fausses tentures de la mémoire
jusqu'à la mesure
neuf du Lacrymosa.
Ensuite,
personne sur les gradins vides
où tu applaudissais seul
l'infini défilé
de tant d'ombres lumineuses.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de José Ángel Valente (29)Voir plus

Quiz Voir plus

George Sand / Alfred de Musset

Trouvez le mot manquant au début de ce vers : "- XXX - je mets à vos pieds un éternel hommage "

Je
Vous
Quand
Que
Voulez

10 questions
23 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , poésie , jeux de langage , classique français , acrostichesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}