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Critiques de Joseph Agostini (83)
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Gainsbourg sur le divan

J'avais 6 ans quand Serge Gainsbourg est mort alors autant dire que je ne savais que très peu de choses sur lui, si ce n'est ce que les médias nous ont montré par la suite, à savoir ses scandales devant les écrans de télévisions et sa longue chute vers l'enfer, là où ce n'est plus de Serge Gainsbourg que l'on parle mais du Gainsbarre qui a pris possession en lui, celui que l’alcool a bouffé jusqu'à ce qu'il en crève. De sa vie d'avant, je ne savais rien et ignorais même jusqu' à son prénom : Lucien Ginsburg. Certes, je connais mieux sa fille Charlotte mais ignorais également qu'il avait eu d'autre enfants, ses origines et ses blessures enfantines. Si j'exécrais Serge Gainsbourg en raison de trop d'a priori, l'on peut dire que cet ouvrage m'a réconcilié non seulement avec l'homme mais aussi le chanteur et le compositeur et c'est dans ce but que lorsque François Sirot, m'a proposé de découvrir cet ouvrage, j'ai tout de suite accepté. En entamant cette lecture, je me suis promis de remettre tout à plat, laissant mes préjugés de côté et c'est grâce à cela que j'ai pu apprendre, non pas à découvrir Serge Gainsbourg mais à le redécouvrir et sous un angle totalement différent et très éloigné du côté péjoratif que je m'étais faite à tord de ce grand nom de la chanson française. Homme à femmes, aimant le sexe afin de se venger de sa laideur et de ses oreilles en forme de chou, Gainsbourg a voulu se venger de ce que la vie lui avait fait endurer durant toute son enfance mais également homme d'une seule femme (Jane Birkin). Homme à scandales oui, mais surtout afin de dénoncer des injustices sociales.



Cet ouvrage est divisé en deux partie, la première avec l'écriture d'Audrey Tordelli dans lequel l'auteure se met à la place de l'homme et emploie le pronom personnel "je" et la seconde, celle de Joseph Agostini, où l'on peut plus facilement imaginer "Gainsbourg sur le divan" lors d'une séance de psychanalyse avec l'emploi du "vous", tel le docteur Freud s'adressant directement à son patient. Beaucoup de textes cités, de l'artiste et j'ignorais jusqu'alors, connaissant pourtant les chansons à travers leurs interprètes, que c'était en réalité Serge Gainsbourg qui les avait composés (à l'exception des plus connues, cela va sans dire car je ne suis quand même pas partie de zéro en me plongeant dans cette lecture. Un hommage plus qu'une biographie (l'un n'empêchant pas l'autre) dans lequel les auteurs rendent à Gainsbourg ce qui est à Gainsbourg sans pour autant l’idolâtrer en passant sous silence ses côtés sombres car ces derniers sont bel et bien présents ici et expliqués de manière, non pas à oublier ni même à pardonner mais du moins à comprendre.



Gainsbourg-Gainsbarre, personnage complexe que je ne suis pas sûre d'avoir compris dans toute sa complexité mais du moins ai-je entendu ce que celui-ci me fait parvenir d'outre-tombe, grâce aux voix des deux auteurs et je les en remercie pour cela ! Un ouvrage que je ne peux que vous inciter à découvrir, que vous connaissiez bien Lucien-Serge ou que, comme moi, vous l'avez pas ou mal compris jusqu'à présent.
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Les Chansons d'amour guérissent le coeur du m..

Un grand merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont de m'avoir offert ce livre dans le cadre de la Masse Critique de février 2023. La chanson française et internationale d'ailleurs ont toujours bercé mon quotidien. La musique est pour moi une source de joie. C'est mon issue de secours quand le quotidien est gris, il change peu à peu de couleur. Je suis convaincue que les chansons et la musique me font du bien moralement. Ce livre aurait dû m'enchanté mais je n'y ai pas trouvé mon bonheur. C'est un mélange de petites anecdotes sur la vie de chanteurs et chanteuses et en particulier sur l'un des auteurs. Daniela Lumbroso, journaliste et productrice. Et de Joseph Agostini, psychologue et psychanalyste qui se penche sur la place de la chanson dans nos vies. L'écriture de ce livre passe du coq à l'âne, il n'est pas structuré. On peut y trouver ça et là des petites choses intéressantes mais dans l'ensemble je n'y ai pas trouvé mon compte. Pourtant la thématique était intéressante. D'autres lecteurs y trouveront plus d'intérêt. Désolée pour ce commentaire négatif mais c'est mon humble avis.
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Gainsbourg sur le divan

Si vous êtes un(e) inconditionnel(le) de Gainsbourg, ce livre est fait pour vous. Vous y (re)découvrirez Lucien Ginsburg à ses débuts quand il ne fut pas aimé tout de suite par sa mère, ce que d'aucuns s'empresseront de rapprocher aux comportements destructeurs de Gainsbarre bien des années après.



L'homme à la tète de chou ne s'aimait pas et n'aimait pas non plus ce qu'il faisait : écrire des chansons, art mineur. Ce qu'il voulait faire, lui, c'était peindre, mais il n'avait pas l'endurance pour arriver à ce statut. Travailler et travailler encore pour être reconnu en tant que peintre, il ne se l'est pas permis. Très vite, il s'installe derrière un piano pour ne plus en bouger et vous connaissez la suite...



Je ne vais pas vous retracer la vie de Gainsbourg. Tout le monde la connaît. Par contre, ce qui est intéressant dans cet ouvrage, c'est la façon dont elle est traitée ici. En fait, elle est racontée deux fois, mais sous des formes différentes.



La première, vue par Audrey Tordelli, journaliste, est décrite comme si on parlait avec un copain qui raconte sa vie. L'emploi du « je » donne l'impression donc d'une autobiographie.



La seconde, élaborée par Joseph Agostini, psychologue, est plus distancée. le vouvoiement trouve naturellement sa place et le discours est plus « clinique ».



Les deux traitements ne sont pas en opposition. Ils se répondent plutôt. Si Audrey laisse librement parler Gainsbourg, Joseph lui, s'appuie sur des faits reconnus. Voilà une façon sympathique de traiter un sujet qui pourrait susciter des idées chez nos amis professeurs de lettres ou autres.



Quant à moi, je l'avoue cette lecture ne me restera pas longtemps en mémoire, je n'ai jamais été fan de cet artiste et ne le suis pas devenue non plus. Et on a tant parlé de Gainsbourg que d'en parler encore n'apporte rien de nouveau. Tout a été dit, je crois.



J'espère seulement que ses proches ont gardé pour eux les petits secrets qui rendent une personne aimée disparue toujours présente et unique.







Je remercie les éditions Envolume et François Sirot pour l'envoi de cet ouvrage, en service presse.

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La traversée des mensonges

Je remercie François des éditions Envolume pour l’envoi du roman » La traversée des mensonges « de Joseph AGOSTINI paru en ce tout début d’année 2020.



Joseph AGOSTINI est psychologue clinicien, chroniqueur sur RTL et au Huffington Post. Il traque l’inconscient à travers ses différents essais littéraires et ses pièces de théâtre. Il est l’auteur de Dalida sur le divan, Gainsbourg sur le divan, Manuel d’un psy décomplexé et Manuel pour en finir avec la mort aux éditions Envolume.



La famille Santini se retrouve à la morgue de Marseille suite au décès de Claude, le père. Fabienne a une dernière faveur à demander à ses quatre grands enfants : accompagner le corps de leur père dans une ultime traversée vers Ajaccio. Mais en ces instants si propices à la solennité et au recueillement, ce voyage devient le terrain des règlements de comptes. Les langues se délient, comme trop longtemps contenues.

p. 11 : » Je m’appelle Thomas Santini, j’ai trente-six ans et je suis cardiologue à Bastia. J’ai deux enfants, Maé et Virginie, de respectivement trois et six ans. Je les ai eus avec une femme formidable, Chloé, gynécologue à Pietranera, à deux pas du centre-ville. Nous nous sommes connus pendant nos études, je suis resté avec elle dix-sept ans de ma vie. Et puis, un beau jour, je suis tombé amoureux de sa meilleure amie, Véronique. «

Or, voilà, quoi de plus embarrassant et de plus culpabilisant que de s’envoyer en l’air avec sa maîtresse lorsque l’on apprend le décès de son père ? A priori, pas grand chose, si ce n’est que ça n’est que la partie émergée de l’iceberg ! Lui qui a été si longtemps la fierté de ses parents, le fils prodigue, on peut dire qu’il a fait voler en éclats cette image !

p. 13 : » Véronique n’a plus voulu me revoir pendant six mois. Elle ne m’a donné aucune nouvelle. Pas un texto, rien. Je me disais qu’elle me tenait pour responsable de la mort de Jean-Christophe. Et j’avais fini par me persuader qu’elle avait raison. J’avais honte, je me sentais comme la dernière des merdes. «

C’est Nina qui retrouve en premier Fabienne et Thomas à la morgue.

p. 17 : » Je m’appelle Nina Santini, j’ai trente-trois ans, je suis professeure des écoles à Lyon, je roule en MiniCooper et j’écoute Chérie . La veille de la mort de mon père j’étais allée au théâtre avec ma femme Samira, voir La Cantatrice Chauve d’Eugène Ionesco. «

Lesbienne, mariée à Samira, arabe, philosophe et aveugle ! Il n’en fallait pas moins pour bousculer cette famille corse raciste et homophobe ! Mais cet éloignement n’a pas été sans conséquences…

p. 17 : » Les pensées de Nina s’enchaînent sans qu’elle puisse les arrêter, comme si elles étaient prises dans un nœud logique implacable. Elle prend conscience qu’elle a, tout au long de ces mois, donné tout pouvoir à Thomas, en lui laissant la mission de sauver leur père et ne doutant absolument pas de sa capacité à y parvenir ! «

C’est dans un état d’esprit empli d’une grande contrariété que la famille se résout finalement à prévenir Georges, l’aîné de la famille, parti vivre en Inde.

p. 33 : » – Tu as raison, murmure Fabienne. Préviens Georges, dis-lui de nous rejoindre. Moi, je n’ai pas la force de l’appeler. Quand on se fâche avec quelqu’un, c’est vrai qu’on ne va pas à ses obsèques. Mais quand ce quelqu’un est son père, c’est différent. Il faut qu’il vienne. Sinon, il risque de le regretter toute sa vie. «

Mis à la porte de la maison à l’âge de dix-sept ans par son père, Georges n’a cessé de revendiquer son appartenance au nationalisme corse.

p. 89 : » On avait tous un grain dans cette famille. Moi, le premier. Je ne m’en étais jamais caché. Le nationalisme, c’est quoi ? Juste un truc pour vous dire merde ! «

Le dernier a rejoindre la fratrie est Francescu, schizophrène.

p. 103 : » […] avoir eu un enfant schizophrène, ça n’a pas été simple. Ils ont dû être déçus. C’était même peut-être à cause de moi que mon père, il préférait les plantes. »

Alors, entre les dernières formalités administratives et l’embarquement pour cet ultime voyage avec leur père vers sa Corse natale, le lecteur assiste à des échanges particulièrement houleux. Entre le franc parlé de Nina, l’instabilité psychologique de Fabienne, la psychorigidité de Thomas qui éprouve le besoin de tout contrôler et l’imprévisibilité du fils schizophrène, on a là un cocktail explosif de retrouvailles familiales corses. Une vraie psychothérapie familiale!

Toute l’ingéniosité de Joseph AGOSTINI réside dans le fait que le lecteur se retrouve malgré lui propulsé dans ce huit-clos familial, sous haute tension. Impossible de ne pas se retrouver dans certaines scènes ou situations et cela prête franchement à sourire. Très rythmé par des dialogues percutants, presque théâtraux, l’auteur met en avant tout le paradoxe de l’entité familiale, capable du meilleur comme du pire.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Gainsbourg sur le divan

Serge Gainsbourg, est né Lucien Ginsburg en 1928 à Paris dans une famille d'immigrés russes, juifs, peintres et musiciens. Auteur-compositeur mythique. J'aimais le musicien, l'homme un peu moins. La faute certainement à l'image provocatrice et misogyne qu'il aimait à donner.

Avec ce livre et l'écriture à la première personne d'Audrey Tordelli, je découvre l'enfant, l'homme en devenir, à la recherche de sa voie, d'abord la peinture, puis ne se sentant pas suffisamment bon, la musique et la chanson.



« Je suis tombé dans la facilité en chanson, jamais dans la peinture. Elle ne l'aurait pas permis, elle, la reine, l'ogresse des égos, celle qui te dévore en une seule bouchée sans te demander la permission, exit les heures passées sur une toile, la sueur qui perle ton front, la nuit entière à griller les cigarettes parce que tu ne trouves pas le sujet adéquat ou la bonne tournure, elle ne fait pas de cadeau, Madame Peinture, qui avale les talents et recrache tous ceux qui sont impropres à la digestion.

La chanson est tombée comme un gagne-pain et elle l'est restée. C'est facile de faire sonner une note, puis deux, de se balancer sur les mots, de se cogner à eux, puis de rebondir, de les tordre et de les mettre en rimes »...



La première partie de cet essai, écrite par Audrey Tordelli, nous retrace donc la vie de cet écorché vif, à la recherche de l'amour, de la reconnaissance. Souffrant de sa laideur et de son mal-être, enfant mal-aimé, timide, non désiré par une mère à qui il ressemble finalement beaucoup. On le voit démarrer dans le monde du show-bizz avec Le poinçonneur des Lilas.

Les femmes auront une grande place dans sa vie malgré sa misogynie avérée. Car Serge Gainsbourg était aussi un séducteur invétéré, avec une vie sentimentale aussi riche que tumultueuse. Marié deux fois, père de deux enfants, compositeur pour Juliette Gréco, il enchaîne avec une liaison aussi courte que passionnée avec Brigitte Bardot. Puis Jane Birkin, l'amour de sa vie et la naissance de Charlotte. Et son idylle avec Bambou et la naissance de Lucien.

J'ai adoré l'écriture de Audrey Tordelli, j'avais l'impression d'entendre Serge Gainsbourg puis Gainsbarre, ses craintes, ses peurs, ses folies, ses amours et ses si belles chansons. A la lecture des strophes poétiques, les mélodies me trottaient dans la tête.

Cette première partie est prenante, vivante et m'a rendu presque sympathique l'homme que je trouvais vulgaire, provocateur et très ambigu. Cela en était très émouvant.



La seconde partie du livre de Joseph Agostini, psychanalyste, à la deuxième personne du pluriel, nous fait rencontrer l'homme à travers l'analyse à la Freud, l'homme sur le divan.

On descend là vraiment dans les tourments et la psyché de l'artiste.

Cette partie m'a laissée un peu plus imperméable. C'est l’ambiguïté et la notion de perversion de l'homme qui m'a plus gênée. Il est vrai qu'en cherchant aux tréfonds de la conscience de l'homme on peut mieux expliquer les approches et les dérives de l'humain.

En somme très court livre qui a l'avantage de mieux me faire comprendre l'enfant, l'homme que fut Gainsbourg, le pourquoi du comment, et m'a fait retrouver la magie de ses chansons.

Ce qu'on peut lui reconnaître, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas c'est qu'il ne laisse jamais indifférent.

Merci aux Éditions EnVolume et François Sirot de m'avoir fait confiance en me proposant la lecture de cette biographie/essai de celui qui fut un grand nom de la musique française.







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La traversée des mensonges

Un homme de soixante douze ans meurt d'un cancer généralisé à l'hôpital de la Timone. Sa femme, la mère de ses quatre enfants, l'a accompagné pendant les douloureuses journées précédant sa mort. Très affectée par cette perte, elle se tourne vers ses enfants pour trouver du réconfort, préparer les obsèques et le rapatriement du défunt en Corse.



Rien de choquant ou d'inhabituel dans ce scénario, somme toute plutôt banal.

Reste donc à trouver les ingrédients qui vont venir pimenter le récit. Il faut que le lecteur en ait pour ses sous. Il faut rajouter une bonne dose d'hystérie maternelle, de jalousie fraternelle, des vieilles rancunes, de l'adultère et quelques actes criminels, le tout assaisonné de folklore corse, en version originale dans le texte.

Pour cette recette, prenez un fils nationaliste et caractériel, misanthrope et vindicatif. Un deuxième fils, brillant cardiologue, rongé par la culpabilité, responsable du suicide de son meilleur ami. Une fille lesbienne, mariée à une philosophe non-voyante. Un petit dernier obèse et schizophrène, probablement adultérin.

Secouez bien le mélange, ajoutez une louche de cynisme, une bonne dose de vulgarité et trois doigts de misogynie bien lourde. Voilà pour l'histoire.



Parlons maintenant du style, tout aussi affligeant. Un exemple au hasard: "En apprenant les circonstances de la mort de Jean-Christophe (le suicidé), Fabienne et Claude (les parents) furent immédiatement convoqués dans la stupeur et la colère." Autre extrait: "Elle n'est pas conne, Chloé. Mais allez savoir...Elle ne voulait pas ouvrir la boite de Pandore et regarder dedans, par peur sans doute d'y trouver la chatte de Véronique et un speculum."

La concordance des temps est passée par pertes et profits, et certains paragraphes sont construits à la va comme j'te pousse. Sans parler des incongruités qui émaillent le texte.



Il a fallu m'armer de courage pour poursuivre cette lecture jusqu'au bout. Cherchant en vain une raison de m'émouvoir et de compatir avec ces personnages hautement antipathiques, je les ai laissés partir vers leur cimetière Corse en souhaitant qu'ils y restent en famille.



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La traversée des mensonges



"La traversée des mensonges" est un huis clos familial assez pesant, mais qui ne ferme pas la lecture : la construction de l'histoire avec le décès du patriarche au début du livre jusqu'à la fin, le fil conducteur étant d'emmener le corps du défunt Claude depuis Marseille jusqu'en Corse, donne la voix à différents protagonistes. L'épouse, Fabienne, les enfants Thomas Nina Georges et Francescu, ou encore leurs épouses/compagnes, prennent tour à tour la parole pour raconter leur vérité, ce qu'ils ressentent et comment ils voient les choses. Les chapitres sont entrecoupés des moments de cette journée où le lecteur observe alors le jeu des vérités et des mensonges. 



J'ai découvert Joseph Agostini avec ses essais : sur la maladie mentale, la mort, sur un entretien ou encore Gainsbourg. Ce qui est confirmé par ce premier roman, c'est cette plume précise, qui prend le lecteur et nous empêche de poser le livre. Pas de superflus, mais un vrai plaisir de lire, égrenant les pages sans même s'en rendre compte.



La construction en chapitre entre la présentation de la journée marathon depuis la mise en bière et les témoignages, donne un rythme à la lecture. La formation en psychologie de l'auteur apporte un plus aux personnages : ils sont entiers, très bien décrit avec leur force et leur faiblesse. En très peu de pages, on arrive à cerner leurs personnalités, leurs souffrances.



Et il y a l'ensemble de ces non-dits, ces demis mensonges et/ou vengeances. Je vais jusqu'à utiliser ce terme même s'il n'est pas évident au premier abord, mais à la dernière page, on a quand même la gorge serrée d'une décision prise par l'un des protagonistes.



Un personnage très présent est cette île, la Corse. Elle est un lien, une terre d'identité pour certains dont le nationalisme a joué un rôle important. 



Dans nos familles, il existe des secrets ou des choses qui ne sont pas forcément partagées ou omises à raison. On se prend quand même l'histoire en pleine figure, elle réveille des souvenirs, et au final nous fait même réfléchir... Nous ne sommes que des êtres humains et la vie est si courte...



En bref : un premier roman réussi, avec un rythme soutenu et qui donne à réfléchir sur nos propres non dits familiaux 
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Tueurs en série sur le divan

Que savons-nous sur les tueurs en série ? Ces personnages dénués de sentiments , qui tuent sans aucune once de regret ?. Qui sont-ils ?

Dans “Tueurs en série sur le Divan” , un essai psychanalyste paru aux éditions Envolume , écrit par les Psychologues cliniciens et psychanalystes, Joseph Agostini et Jean-Benoît Dumonteix, nous allons suivre une analyse sur les criminels Michel Fourniret , Marcel Petiot , Guy Georges , Thierry Paulin et Jean- Thierry Mathurin en France .





Michel Fourniret est le tueur en série et pédophile le plus célèbre de France . Ce pervers violait les interdits moraux. Il sera inculpé de crimes atroces contre des petites filles et des jeunes femmes . La perversion n'a pas de limites pour cet homme d'apparence anodin . Il a utilisé la violence, les tortures , les menaces , et les agressions sexuelles aux victimes avant de les tuer . Avec l'aide de sa troisième compagne Monique Olivier, il a pu capturer ces proies pour assouvir ses désirs les plus notoires, notamment le désir de vierges, qui contredisait ces croyances religieuses. Son témoignage est contradictoire et inhumain.

Les accusations contre Michel Fournier sont nombreuses. Fraudes, agressions, meurtres. Comportement indifférent, pas de culpabilité.

Une analyse qui souligne l'ignominie de cet homme sans conscience.





Marcel Petiot est un tueur en série de la rue Lesieur à Paris. Un monstre accusé de 27 meurtres. Dès son enfance, la manie meurtrière a commencé. Son comportement d'enfant polymorphe est comparé aux Trois essais de Freud sur la théorie de la sexualité. Dès son enfance, ses tendances maléfiques se sont confirmées. Son assassinat a commencé avec un chat, il l'a ébouillanté. Il brise les tabous et utilise le sadisme comme stratège contre les victimes.

Selon certaines expertises médicales, il a été découvert que Marcel Petiot avait une déficience mentale. Ceci a été contredit par la suite par l'obtention de sa thèse de doctorat.

Une analyse qui relève sur l'instabilité de ce meurtrier. Lors de son procès , ces propos resteront incohérents .





Guy Georges est un tueur en série démoniaque . Un psychopathe qui attaque , viole et extermine ses victimes pour oublier une enfance traumatisante . Dès sa naissance , il est rejeté par sa mère , son père , ensuite par sa famille d'accueil. Il grandira dans l'abandon et le manque d'amour. Son teint augmentera son complexe.

Ce sans-abri a exprimé sa douleur et sa frustration à travers la violence et les agressions sexuelles. Ces agissements sont diaboliques et impitoyables . Condamné de sept meurtres contre des femmes, il suit une thérapie en prison .

Une analyse qui explique la vulnérabilité de ce meurtrier par le rejet de sa mère . A l'âge adulte , il est devenu cruel.



Thierry Paulin est le tueur en série des vieilles dames dans les années 80. Au Paradis Latin, il sera célèbre pour les spectacles de travestissement et rencontrera Jean-Thierry Mathurin qui deviendra son complice de meurtres.

Dès sa naissance, il est rejeté par ses parents et élevé par sa grand-mère, qui le laissera se prostituer. Ce jeune garçon métis va passer une enfance douloureuse. Son comportement deviendra instable et irrégulier. Avec l'aide de son amant Jean-Thierry Mathurin.

Ce polytoxicomane va intimider, voler et tuer des femmes âgées sans remords. Il y a toujours un message derrière ces crimes puisqu'il applique un rituel particulier qui interrogera les enquêteurs.

Une analyse qui nous concentre sur les deux profils dans l'arrêt. Des condamnations différentes selon le verdict .

Tueurs en série est un essai captivant qui se base sur des recherches , des références sur Freud et Lacan , une analyse minutieuse et détaillée par Joseph Agostini & Jean-Benoît Dumonteix .

Je suis passionnée par les enquêtes policières basées sur des histoires vraies. La lecture de ce livre a répondu à mes attentes . Je suis vraiment satisfaite. Un livre bien écrit , qui attirera les lecteurs avides de ce genre.


Lien : http://chroniqueuse6.canalbl..
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Gainsbourg sur le divan

Enième livre sur Serge Gainsbourg que je lis, je n'ai pas appris grand chose, connaissant déjà bien sa vie.

Ce livre écrit à quatre mains est le travail de deux passionnés qui aiment Serge Gainsbourg. La première partie est écrite par Audrey Tordelli qui a décidé de faire parler directement Serge Gainsbourg et du coup cette partie est écrite à la première personne du singulier. La deuxième partie écrite par Joseph Agostini est en quelque sorte une psychanalyse des écrits d'Audrey Tordelli.

J'ai préféré très largement la première partie de ce livre, j'ai eu le sentiment de redécouvrir Serge Gainsbourg par des petites anecdotes racontées.
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Gainsbourg sur le divan

Deux voix se suivent pour redonner chair à Gainsbourg au travers de leur point de vue. L'une est journaliste , l'autre psy., ils livrent un portrait assez touchant de cet homme. Entrecoupé de vers de ses chansons, on suit sa bio., ses parents, la guerre, la peinture, les femmes, la musique, l'alcool.... et la fin.



Moi qui ne suis pas une grande fan du chanteur, j'ai apprécié la personne qui se révèle au travers des mots des auteurs. On perçoit assez bien les blessures, les failles, la sensibilité qui alimentent autant sa créativité que ses dépendances. Deux interprétations de ce personnage, pas toujours reluisant, qui prend peu à peu une couleur plus humaine moins poil à gratter que son personnage.



Un exercice réussi , une lecture agréable
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Je dépense comme je suis

Ce livre est très appréciable car il évoque un sujet incontournable mais peu évoqué dans les livres de psychologie : notre rapport à l'argent. De nombreux exemples de personnes confrontées à des problématiques diverses parfois de façon stupéfiante et des conseils pertinents parce que l'argent sera toujours un problème tout au long de notre vie quelque soit notre catégorie sociale. Un ouvrage brillant et inspirant.
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Gainsbourg sur le divan

Écrit à deux voix et 4 mains, la voix de Gainsbourg est portée par Audrey Tordelli. Le propos est vif, tranché, cru, mais j'ai reconnu l'homme et ses propos et comportements subversifs. Suivant toute sa vie, on le voit se modifier, se changer, puis devenir Gainsbarre. J'ai appris beaucoup de choses sur lui, car je vais l'avouer, je ne le connaissais que si peu. Et j'ai été émue. Ce "Je" est réussi... Car il touche.



Puis vient la seconde partie, l'analyse par Joseph Agostini. De ses propos, de ses comportements, des paroles des chansons écrites, il dresse le portrait d'un homme dont une part de génie est liée à sa souffrance. Les propos ne vont pas trop loin et sont justes. Il n'y a pas de procès de la folie ou de l'alcoolisme, simplement l'émergence en mot de certains maux. J'aime toujours autant les explications de l'auteur car elles sont accessibles et ne sont pas pourvues de ton culpabilisant ou désapprobateurs.



J'ai eu envie de réécouter sa musique. À la lumière de sa vie, des femmes de ses vies et en connaissant aujourd'hui son enfance, j'écoute ses chansons différemment. J'ai lu les paroles de certaines, et elles sont criantes de vérités. Le livre d'ailleurs est truffé de morceaux de ses œuvres.

Re-découvrir Gainsbourg en redécouvrant aussi son œuvre.



Je ne suis pas une inconditionnelle de Serge Gainsbourg. Mais je réécoute ses chansons aujourd'hui et je comprends mieux. Je ne l'écoutais pas petite, il ne passait pas à la radio ou poste de mon enfance.

Quel homme, avec ses bons et ses mauvais côtés, ses qualités et défauts. Et il est bon de voir la personne sans le voile de la célébrité. Une personne humaine dans ses imperfections.



Belle lecture si vous vous procurez le livre, pour vous ou à offrir, et surtout belle écoute... Car ce livre donne une furieuse envie de l'écouter.
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Gainsbourg sur le divan

Que savais-je sur Serge Gainsbourg avant la lecture de ce livre ?

Qu'il avait été une icône de chanson française depuis les années 60 jusqu'à sa mort en 1991 ?

Qu'il avait toute sa carrière durant cultivé un goût pour la transgression et le scandale qui l'a conduit à une certaine déchéance, incarnant un double maléfique, le fameux Gainsbarre ?

Qu'il était issu de l'explosion d'après-guerre qui avait eu lieu à Saint-Germain-des-prés, et donc qu'il était un des héritier du grand Boris Vian ?

Ce qui, tous comptes faits, ne représente pas grand-chose.

Et bien j'ai pu combler mes lacunes, en apprendre plus, et approcher le personnage dans sa profonde humanité grâce à ce Gainsbourg sur le divan.

J'avais cet à priori sur ce livre que, étant donné qu'il propose une approche psychanalytique, il valait mieux connaître l'oeuvre de Gainsbourg sur le bout des doigts.

Et bien, non ce n'est pas nécessaire, les néophytes seront guidés pas à pas dans la vie de cet artiste et dans son oeuvre, et les fans inconditionnels pourront approfondir leurs connaissances.



Le livre se divise en deux parties.

La première est signées par Audrey Tordelli. Elle a pour objet de raconter la vie de Serge Gainsbourg à travers des moments et des anecdotes marquantes. Bien sûr cette partie biographique est jalonnée des textes du chanteur et il y a une correspondance entre les moments évoquées et les morceaux de textes choisis. Ainsi on comprend les chansons et on voit se dérouler le film de l'histoire qui conduit de Lucien Ginsburg à Gainsbarre.

Le style adopté est presque journalistique, factuel, mais élégant.

Tout cela constituant une bonne préparation pour la seconde partie qui a été écrite par Joseph Agostini.

Cette seconde partie se veut un passage au crible psychanalytique de la vie du chanteur.

Y sont donc disséqués ses attaches filiales, les textes de ses chansons, et aussi des extraits d'interviews des citations. L'analyse porte aussi sur la vie sexuelle de Gainsbourg, et en découlent bien sûr des conclusions sur son rapports à l'autre sexe.

Le prisme à travers lequel la décomposition s'opère étant Freudien.

Là encore le ton employé est celui d'un essayiste, mais l'analyse est très accessible, et pas du tout alambiquée.



Ce livre a été un bon moment de lecture, parce qu'il s'agit d'une dissection méticuleuse d'une figure du folklore français. On approche ainsi ce personnage extraordinaire au plus près, et on peut saisir toute son humanité, ses fêlures, ses névroses. Gainsbourg était un être hautement mélancolique.

Et même si l'issue de sa vie est connue, j'ai ressenti un attachement fort à cette personnalité qui se défaisait, et j'ai pu mesurer l'immense perte qu'il avait pu être pour la culture française.



Je remercie En volume de m'avoir permis de lire ce livre. Et je salue au passage leur travail d'édition : c'est un bien bel objet que l'on a entre les mains.

Une acquisition que je vous recommande si vous voyez ce volume dans votre librairie.
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Manuel pour en finir avec la mort

J'ai découvert Joseph Agostini avec son livre "Manuel d'un psy décomplexé". J'ai pris beaucoup de plaisir à le retrouver dans un livre abordant un thème aussi délicat. Qu'est-ce que la mort ? Que signifie-t-elle pour nous ? Est-on prêt à accueillir à la mort le moment venu. Aidé d'Agnès Rouby, psychanalyste, il aborde dans ce livre les éléments de notre société autour de la mort.



Dans un premier temps, qu'est-ce que la mort, à quoi elle correspond et ce qu'elle signifie. Autrefois glorifiée, faisant partie intégrante de nos sociétés, la mort était reconnu comme la fin d'un voyage ou le début d'un autre. Au fil des siècles, elle est devenue dans certaines religions, le moyen de faire peser sur les consciences la notion du pardon de Dieu : représentation du paradis et de l'enfer en fonction de nos actes, autant que dans l'ancienne Egypte lorsque le cœur était soupesé sur une balance et devait être plus léger qu'une plume.



Notre rapport à la mort, c'est aussi notre rapport au vieillissement, aux choses que nous ne pouvons plus faire progressivement. Ou alors la mort brutale et douloureuse, sournoise et silencieuse. Il n'existe pas une mort, mais autant que d'être humain. Nous ne sommes pas égaux devant la mort autant que nous ne sommes pas égaux devant la souffrance.



Enfin, les auteurs évoquent les expériences de mort, de ces personnes en état de mort clinique et qui témoignent de ce qu'ils ont vu, ressenti, éprouvé durant ce laps de temps.



C'est une lecture délicieuse, abordable, qui apporte non pas une science "je sais tout sur tout", mais expose les notions d'évolution par rapport à ce sujet certes délicat. L'écriture est agréable, le lexique employé est à la portée de chacun. Les thèmes sont abordés avec sobriété et tact. Il n'y a pas de jugement de valeur, les auteurs restituent des faits ou des témoignages. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils dédramatisent la mort. En tout cas l'effort est fait de donner des éléments de réflexions pour chacun.



Professionnellement (je suis infirmière), j'ai accompagné beaucoup de personnes dans la mort. Qu'il s'agisse de jeune ou de personnes âgées. J'ai trouvé les propos très adapté, sur le regard de la société sur la mort, ces "mourants" qu'on ne saurait pas voir, ce vocabulaire emprunté, cette gêne. J'ai connu les douleurs, les silences, les cris, les incertitudes, les espoirs, les rémissions, les "revenants" (après arrêt cardiaque)… J'ai connu différentes morts pour mes patients, et surtout les réactions des proches : de l'éviction au désespoir en passant par la colère. Je sais l'importance de mettre des mots. L'importance de dire "il vous attend". Affronter la solitude parfois.



En bref :



Un livre qui aborde le thème de la mort à la fois dans ce qu'elle a de plus personnel, mais également sa place dans notre société. Avec une écriture fluide et un lexique accessible, ce livre permettra à son lecteur une réflexion sur ce thème qui souvent est tu. Très bonne lecture.
Lien : https://lecturedaydora.blogs..
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Tueurs en série sur le divan

Ce livre m'a été gentiment envoyé par l'éditeur suite ma critique de Gainsbourg sur le divan, dans ce livre, les auteurs traitent de la psychologie de quatre grands tueurs en série français, Michel Fourniret, Guy George, Marcel Petiot et Thierry Paulin.

J'ai dans un premier temps eu un peu peur de ne pas réussir à comprendre ce livre, en effet, la psychanalyse n'est vraiment pas un domaine que je maîtrise et je dois dire que c'est même un domaine qui me paraît tellement très loin de moi.

Je me suis vite aperçue que ce livre était en fin de compte très accessible pour tout le monde et qu'il s'adresse à un très large public. Alors bien évidemment, l'enfance de chacun est décrite et fait vraiment froid dans le dos, on se demande même comment certaines personnes sont capables d'autant de cruauté envers leurs enfants, mais est ce que cela suffit à en faire des tueurs en série, je ne pense pas car tous les enfants vivants des choses atroces dans leurs enfances ne deviendront pas des criminels. L'analyse de leurs rapports à l'amour qui soit maternel ou dans leurs relations est également mis en avant, ainsi que leur estime d'eux-mêmes qui est souvent bien négative à leur yeux ainsi que dans les yeux de leurs proches.

Je connaissais assez bien l'histoire de Michel Fourniret qui faisait encore la une des journaux il y a quelques semaines, j'avais déjà lu celles de Thierry Paulin et de Guy George, mais l'histoire de Marcel Petiot a été une découverte pour moi, sachant qu'elle est bien plus vieille que les autres.

J'ai passé un agréable moment de lecture avec ce livre, qui se lit quasiment d'une traite.
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Gainsbourg sur le divan

Merci les Editions EnVolume et François SIROT pour cette belle découverte, sans vous je n'aurai certainement pas lu ce livre !

Le livre en lui-même est très agréable, très esthétique. le format, le style et le toucher du papier ainsi que l'illustration en font un bel objet. On a tout de suite envie de l'ouvrir et de le lire.

Je ne parlerai pas de sa construction ni de son contenu, beaucoup de choses ont déjà été dites ici.

J'ai apprécié le style d'écriture de la première partie, tantôt trash et provocant à la Gainsbarre, tantôt poétique, philosophique à la Gainsbourg. Dans tous les cas très bien écrit et fluide.

J'ai beaucoup aimé la 2e partie sur le ton psychanalytique, qui m' a permis de mieux connaître ce grand homme ecorché, ses blessures, ses failles, son extrême sensibilité et créativité.

J'ai trouvé que ce livre permettait de bien sentir l'étrange personnage qu'était Serge Gainsbourg, et l'approche psy est complètement adaptée me semble t il pour mieux appréhender ce personnage complexe, multifacettes et qui a fait couler beaucoup d'encre.

Je me suis régalée tout le long de ce livre.

C'est le deuxième ouvrage des éditions EnVolume que je lis, encore une belle découverte, je me réjouis d'en lire d'autres de cette belle maison originale, audacieuse et esthète.
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Gainsbourg sur le divan

Tout comme Audrey T. J'ai été bercée de Gainsbourg et Gainsbarre toute mon enfance.

Gamine je pensais même que le poinçonneur des Lilas avait été écrit pour moi, une sorte d'hommage prémonitoire. Plus tard, en Hollande, je me souviens de l'entrée choquée de la technicienne du labo d'à côté. Je t'aime moi non plus était à fond et tous mes collègues bizarrement n'étaient pas à leur paillasse.



Et si sa musique et son profil m'ont longtemps accompagnés, de sa vie, je ne sais pas grand chose, la vie privée des artistes que j'apprécie m'importe assez peu il faut dire.



De vie privée, le livre, reste très pudique et j'ai beaucoup aimé la première partie mêlant texte et chansons de Gainsbourg de telle sorte que j'ai cru que Serge lui-même avait écrit cet essai.

Par contre ça a moins collé pour la deuxième. Je pense que j'aurais préféré les deux écrivains en alternance, comme un dialogue, plutôt que deux textes qui évoquent les mêmes périodes. J'ai aussi moins accroché à l'écriture de Joseph A.



C'est comme ça, on ne peut aimer toutes les musiques.



[Service Presse]

[objet livre classe et impeccable, comme tout ce que j'ai vu d'Envolumes]







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Tueurs en série sur le divan

Cet essai a un objectif clair : à la lueur des derniers éléments connus sur quatre tueurs en série (Fourniret, Petiot, Georges et Paulin), les deux auteurs, psychanalystes de métier, tentent de creuser le « pourquoi ? » mais aussi le « comment ? ». Ainsi, à travers des réflexions assez limpides et accessibles, ils s’intéressent à la construction mentale d’un tueur en série, aux raisons plus ou moins démentes qui le poussent à commettre des actes monstrueux.

Peu passionnée à l’origine par « ces personnages », il faut bien avouer qu’ils sont présentés simplement, sans insister grossièrement sur le côté macabre, violent de chacun de leurs actes. Ce n’est absolument pas un livre « voyeuriste » où la curiosité serait déplacée. Non. Chaque acte est précisément expliqué afin d’en tirer une analyse et d’aborder une réflexion « ouverte » et non imposée.

Quelques notions fondamentales de la psychanalyse sont abordées. L’ouvrage donne un sens précis aux mots un peu trop démocratisés qui ont perdu leur sens originel à force de documentaires journalistiques divers. On trouve une explication détaillée de ces termes : névrosé obsessionnel et psychotique, psychopathe, paranoïaque revendicateur…

A la fin de cet essai, une interview des deux psychanalystes est proposée à propos de la perversion, terme de plus en plus répandu. Cette réflexion, très intéressante, mériterait d’être davantage développée.

En conclusion, très bonne accroche sur ce titre. D’ailleurs la collection « sur le divan » porte bien son nom. Pas de vulgarisation de la psychologie mais une discussion rondement menée sur des points précis de ces quatre affaires méritant encore d’être éclaircies.

Bien sûr, la lumière totale ne sera jamais faite sur une affaire de ce genre, et c’est bien l’intérêt de cet ouvrage : trouver une esquisse de réponse à ce qui dépasse l’entendement. Le sujet est vaste et tellement complexe : le tueur en série, tout pervers qu’il est, fuyant l’analyse ou au contraire, la déjouant…

C’est le deuxième livre de cette collection que je découvre en quelques semaines. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’intérêt que je porte, depuis, à la psychanalyse, est grandissant !

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La traversée des mensonges

Bof bof bof... autant j'ai aimé Gainsbourg sur le divan que ce court roman sur le deuil d'une famille m'a laissé de marbre.

Il est vrai que l'écriture de Joseph Agostini est belle et agréable à lire. Que la maison d'édition Envolume (que je remercie de nouveau pour cette lecture) fait un super beau travail avec ce livre qui est très beau esthétiquement comme d'habitude.

Mais pour le contenu, l'histoire et les protagonistes... non! ça ne m'a pas vraiment plu.

Aucuns personnages ne m'a plus accroché qu'un autre... hormis le malheureux défunt et la pauvre maman qui doit se coltiner des enfants aussi idiots les uns que les autres. Je ne comprends pas comment on peut se retrouver dans ce genre de personnages... Leurs idées fantaisistes et déplacées, leurs façons de se regarder le nombril... c'est peut être la volonté de l'auteur d'ailleurs de montrer des gens tête à claque ? Peut être, mais pour moi, ce n'est pas ce que j'attends d'une lecture! Ne serais-ce qu'un minimum de possibilité pour s'identifier à untel, à compatir pour lui, à m'insurger contre elle, ou même à détester celui là. Mais là, je n'ai eu que de la pitié pour leurs tristes vies qui me semblent vide de sens...

Une chose que j'ai aussi eu en horreur! C'est l'impression que l'auteur balançait ses connaissances dans les dialogues avec des citations ou des anecdotes qui tombaient sans vraiment de logique en plein milieu d'un discours.

Bref, pas un coup de coeur pour ma part.

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Manuel d'un psy décomplexé



Le corps humain est fascinant : sa capacité à se développer, se soigner, son architecture et son fonctionnement. Mais l'esprit, la conscience, le subconscient sont davantage fascinant car impalpable. Nous sommes ce que notre passé, nos expériences ont fait de nous. Nous sommes complexes, différents face à la vie en fonction de ce qu'on a vécu. La multitude de témoignages qui jalonne la littérature montre bien qu'en libérant la parole, on se libère un peu soi-même. Mais il faut également comprendre ce que nos maux révèlent.



"Manuel d'un psy décomplexé" n'est pas un traité sur la psychanalyse ni un essai psychologique sur les processus complexes de notre inconscient. C'est le partage de connaissance d'un psychologue clinicien, Joseph Agostini, qui nous parle avec beaucoup d'humour de l'esprit humain, depuis notre naissance jusqu'aux névroses ou psychoses qui peuvent exister. Ces thèmes sont abordés avec simplicité, rendant la lecture passionnante : on s'intéresse à l'essentiel, avec un vocabulaire accessible pour appréhender les maux les plus complexes.



Joseph Agostini abordera l'Œdipe, la relation entre la mère et le père et ce que cela entraîne dans notre construction. Il abordera notre rapport à la vie, à la réalité : notre travail, l'amour, la relation à l'autre. Dans un troisième temps, il abordera l'hystérie, la névrose, la vieillesse ou encore la dépression. Ces derniers nous interpellent, car sont proches de nous. Ces notions, largement traités dans la littérature spécialisée, sont parfois inaccessibles aux profanes. La richesse de ce livre est de mettre à disposition de tous des concepts souvent obscurs.



En plus d'aborder des thèmes complexes pour les rendre abordables, l'auteur utilise l'humour et les métaphores pour illustrer ses propos. Les notes de bas de pages sont un florilège d'humour parfois caustique, mais qui dédramatisent aussi le propos. L'humour aide également à aborder en premier lieu le livre en se "moquant" gentiment de la pratique : "A tous les psychanalystes qui tripotent leur collier de perles quand leurs patients ont le dos tourné."



Enfin, le livre s'achève sur un "kit de survie" truffé de bon sens et de bons conseils, suivi de plusieurs "questions/réponses" entre le docteur et son patient. De quoi se remettre parfois en question. Les illustrations de Jean-Luc de Antoni mettent en relief les explications : parfois, l'image est plus parlante que l'écrit.



Suivre une thérapie, est encore synonyme de "folie" dans notre société. Ce livre est un bon point de départ pour réfléchir à notre propre vécu, et comprendre qui nous sommes, mais ne fera pas le travail d'un thérapeute. Cet essai nous renvoie à une position "d'apprenti" : nous apprenons sur nous-même et nos maux, nous laissons les réflexions mûrirent et se développer, aidé des explications de l'auteur. Ce dernier prend plaisir à dispenser son savoir.



En bref :

Une lecture passionnante où l'auteur évoque avec humour et simplicité les méandres de l'esprit humain.
Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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