Je me suis toujours dit qu'il y a trois types de malfaisants sur la planète : le juriste, le psy et le con. Si je veux commettre une saloperie, je trouverai toujours un juriste pour justifier mon acte, un psy pour l'excuser et un con pour me pardonner.
Chaque amant possède deux visions de sa compagne, la vraie, celle qu'il touche, caresse, embrasse, et l'autre, celle qui n'existe que dans un coin de son imagination. Sans cette double image, aucun amour n'existerait.
La bicyclette, la natation, l'adhésion à un Parti et l'amour ont ça de commun avec la religion... Une fois maîtrisé ça ne s'oublie jamais ! On prie sans croire, on pédale sans grâce, on nage sans force, on adhère sans passion, on baise sans plaisir... Des automates, voilà ce que nous sommes.
- Encore un mot tendre de Thor. Mais celui-ci m'intéresse.
- Bof ! Une lettre anonyme.
- Oui, un message sans nom, mais tu sais bien que les mouchards sont nos meilleurs auxiliaires, et gratuits avec ça ! Nous ne devons jamais sous-évaluer la bassesse humaine. Dis-toi que lorsqu'un homme arrive au fond de l'ignominie, il s'en trouvera toujours un autre pour en reculer les limites. Tu n'ignores pas, monsieur l'historien, que les nazis, en quittant Paris, auraient laissé, dans les caves de l'hôtel Majestic (1) plus de deux millions de mots doux anonymes dénonçant des voisins, des rivaux et tous ceux qui empêchaient de bander en rond ? A ce niveau, les cafards sont plus coupables que les destinataires de ces infectes bafouilles. Les allemand ne s'y sont pas trompés... en laissant les écrits sur place. Message clair : " Regardez, Messieurs les Français, vous avez été presque aussi moches que nous. Nous, on tuait... nous ne savions rien faire d'autre, tandis que vous, vous vous donniez bonne conscience en désignant seulement les victimes."
1.Coeur de l'administration allemande à Paris durant l'Occupation.
- 1943 - les femmes Allemandes chrétiennes descendent dans la rue , face aux SS, manifester pour réclamer la libération de leurs maris Juifs.
Un des flics lui a dit "Il est dans un camp, un truc qui s'appelle Auschwitz ".
Auschwitz ? Personne ne connaissait ce machin par ici. Le jour où les femmes sont descendues dans la rue, Carlotta y a été bien sûr. C'était sur la Rosenstrasse. Tu imagines la scène ? Les SS en tenue de combat avec, en face, des femmes aux mains nues, des épouses, fidèles à leurs bonshommes, qui défient les gardes du corps de Hitler ? Tu vois mon gars, leur tête-à-tête a duré une semaine. Oui, pendant sept jours, une poignée d'Allemandes ont sauvé l'honneur. Ca existe, l'honneur, tu sais ? Après mon dixième viol par les cosaques, je me suis dit : Maria, ton cul est foutu. Mais l'honneur est sauf, tu n'étais pas consentante.
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Bien sûr, vous connaissez cette devinette? Quelle différence y a-t-il entre un Youpin, un Juif, et un Israélite? Non. Vous ne savez pas? Simple pourtant. Un Youpin habite Belleville, un Juif loge dans le secteur du Carreau du Temple et un Israélite réside dans le 16è (Neuilly est accepté... à la rigueur.)
1. On se sépare, et c'est un second échec.
2. Elle reste et c'est un troisième fiasco. Dis, mec, trois désastres en deux mariages, ça fait beaucoup. On dirait un meeting chez les trotskistes: deux militants et trois courants. Basta, la vie c'est pas de la politique.
En 1933, L'année du cataclysme, j'avais monté une rétrospective sur la peinture allemande depuis le début du siècle. Les bruns ont déboulé en hurlant. Les visiteurs ont été éjectés à coups de poing et de matraque. J'ai été arraché de mon bureau. Ludwig Zalstein était à mes côtés. Il a fait face. Très vite, le visage en sang, il s'est retrouvé sur le pavé. Les toiles arrachées des murs jonchaient le sol. Sur un ordre, les braillards incultes ont ramassé les tableaux, les ont empilés au milieu du caniveau. Une des chemises brunes est arrivée avec un bidon d'essence. Il a aspergé les œuvres de mes protégés. Briquet ! La flamme a jailli. C'était terrible. J'avais la sensation terrifiante que chaque couleur, chaque rouge, chaque jaune, chaque bleu prenait vie et coulait sur le pavé comme des larmes. Chaque icône détruite criait sa détresse avec le matériau fourni par les artistes. Les hurlements des toiles des Inquisitions qui ont ravagé notre planète. Le feu mangeait le tissu des créations étalées sur la chaussée. Les œuvres diminuaient de taille, se racornissaient sous la chaleur. Je voyais des hommes flamber et non des tableaux. "Entartete Kunst...." Art dégénéré qu'ils gueulaient ces abrutis, art dégénéré! Ils ont mis la pensée en taule, ces crétins!
Ludwig avait connu Rosa Luxemburg. Il citait ces mots que les nazis ont effacés de leur mémoire :
"La liberté, c'est toujours la liberté de celui qui pense autrement!"
En Allemagne, il est interdit , depuis 1933, de penser autrement.
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A la campagne, on tue plus sainement. Lorsqu'un pépé est retrouvé étouffé avec un coussin, nous savons immédiatement quel est l'héritier pressé qui a fait le coup. En général comme il n'y pas de preuves et que le vieux, à quatre-vingt-dix ans, souffrait d'asthme, on classe. Affaires d'inceste? Nous en avons. Des chutes d'échelles, assistées, du haut d'un fenil? Ça ne manque pas. Des histoires de moeurs? Oui, mais on n'a jamais encore vu de chèvre porter plainte.
Mauthausen était un camp où les Espagnols, les triangles bleus, étaient très nombreux. Des gens remarquables, les républicains espagnols, surtout par leur solidarité, vraiment des durs.