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Citations de Joseph Boyden (375)


Le seul spectacle qui ne soit pas décourageant, en cet endroit, se trouve dans le ciel.
Malgré le naufrage du monde au-dessous, les oiseaux continuent de voler comme si de rien n'était.
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Voici où m'a conduit ma vie. Cela m'apparaît aussi clairement que si j'avais suivi un sentier bien tracé, commençant aux rivieres qui coulent chez moi, dans le nord, pour traverser tout ce pays qu'on appelle Canada, puis arriver à l'océan, que l'océan se soit ouvert devant moi, comme dans cette vieille histoire de Bible que les bonnes sœurs m'ont forcé à retenir quand j'étais petit, pour me mener ici, précisément, dans ce lieu étrange où confluent et explosent tous les malheurs du monde.
P38
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Joseph Boyden
"On croit encore trop à cette image des Indiens assis en rond autour du feu, attendant que la civilisation les découvre, les christianise et le sauve !"
Interview Télérama Juin 2014
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Le soir du jour où j'ai tué mon premier homme, je me suis senti, pour la première fois, un combattant awawatuk, un guerrier. J'ai longtemps prié Gitchi Manitou cette nuit-là, puis le lendemain : je l'ai remercié d'être toujours en vie, et pour la mort de mon ennemi. Depuis lors, j'arrive à tuer en sachant que je ne le fais que pour survivre, et tant que je dis mes prières à Gitchi Manitou : il comprend. Mon ennemi, lui, ne le comprend peut-être pas quand je l'envoie sur le chemin des âmes, mais j'espère qu'il comprendra le jour où je le rencontrerai à nouveau.
chap: Onatopaniwiw-Le combattant- p286-
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Leur grande fête revient à nouveau, d'ici à une semaine, celle qu'ils appellent Noël et qui commémore la naissance de leur Gitchi Manitou. J'en ai passé déjà deux en leur compagnie; ce sera mon troisième. C'est un moment de réjouissance et de boisson; mais moi, je n'y vois pas beaucoup leur dieu. Leur dieu est un manitou guerrier, je pense, même si leurs chamans en parlent autrement : eux parlent de pardon, de vierges et d'enfants. Pourtant je crois que leur dieu est un guerrier, puisque c'est lui qu'ils invoquent avant de monter là-haut. Je ne comprendrai jamais ce dieu-là, ces gens-là.
chap-Micisow-Manger-p385-
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J'ai remarqué que les wemistikoshiw [les Blancs, les Occidentaux] font toujours les choses par trois. Ils sont obsédés par ce nombre : ligne de front, de renfort, de réserve n'en sont qu'un exemple parmi tant d'autres. Leurs équipes de travail comptent toujours trois membres : d'ailleurs, ils les appellent en les numérotant. Le soldat un fait le guet pendant que les soldats deux et trois opèrent. Même leurs armées se divisent en trois corps, l'infanterie, l'artillerie, la cavalerie, et ces trois corps sont soumis aux trois rituels de l'entrainement, du combat et du repos.
Cette passion du nombre trois se communique de ceux qui donnent les ordres à ceux qui les reçoivent. Dès que nous partons en repos, nous nous comportons au même rythme : manger, dormir, les femmes. [...] Parfois, j'assiste aux prières où les wemistikoshiw se rassemblent et dans lesquelles ils invoquent leurs trois manitous, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. C'est peut-être la raison pour laquelle ils font tant de choses par trois.
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Quand la fosse est assez profonde, nous y couchons Sean Patrick. Moi, je préfère l'usage ancien qui consiste à percher le corps dans un arbre, pour que l'âme puisse le quitter sans entrave. Je dis mes prières à Gitchi Manitou; Graves et le Gros, eux, se touchent le front, la poitrine, les deux épaules.
chp Onahaashiwew - Le tireur - p 149
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Ce qui est arrivé dans le passé ne peut demeurer dans le passé, tout comme le futur se situe toujours un souffle devant. Le plus important, c’est le présent ... Le passé et le futur sont le présent.
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L'aube approche de minute en minute. Et puis, sans prévenir, l'artillerie pousse un rugissement qui monte en puissance. Je regarde un obus passer en hurlant, on dirait qu’il va me tomber dessus, mais non, ce matin, ils sont d'une précision splendide, et jaillissent dans les airs des volées de boue, des éclats, des sacs de terre, des morceaux d'hommes, des gerbes d'étincelles. Je me demande, l'espace d'une seconde, si ce matin sera le dernier de ma vie.
(p.293)
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La Compagnie de la Baie d’Hudson entretenait chez les Crees une passion féroce pour les fourrures. En conséquence, les bêtes furent presque exterminées et l’heure arriva, pour les gens des bois, où même mes plus aguerris durent affronter un choix difficile : rejoindre les réserves ou se résoudre à mourir de faim. P 122
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Quand on s'endort le soir en riant, il est difficile de se réveiller au soleil en pleurant.
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Où est-il ? Nous aurons passé toute la guerre côte à côte pour nous perdre aux tout derniers jours. Un obus est tombé trop près. Il m'a lancé dans les airs et, soudain, j'étais oiseau. Quand je suis redescendu, je n'avais plus ma jambe gauche. J'ai toujours su que les hommes ne sont pas faits pour voler.
(p.22)
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On en apprend beaucoup en observant la manière dont les gens s'acquittent d'une tâche qui leur déplaît. C'est indispensable pour connaître leur caractère.
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Il pleut sans discontinuer depuis des semaines : devant nous s'étend un champ de boue que dévastent des cratères pleins d'eau et de cadavres. Plus un arbre ou un buisson debout. (...)
Pour quelle raison nous envoie-t-on ici? J'en arrive au stade où je ne m'explique plus rien, surtout pas les mobiles de ceux qui promènent les troupes d'un endroit à un autre, leur commandant de courir à leur mort.
Je les hais pour ce qu'ils me font faire, mais je n'en parle pas; je laisse ma haine suppurer. (...)
Il paraît que les blessés qu'on ne ramasse pas tout de suite se noient dans la boue.(...)
Et toujours, la pluie qui tombe, les obus qui pilonnent, retournent le bourbier; c'est ma hantise : me retrouver blessé, agonisant, m'enfoncer là-dedans à jamais. Englouti. Porté disparu; et toi, Niska, qui m'attendrais des années.
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La folie, c' est d' abord de nous envoyer aux tranchées. La folie, c' est de nous apprendre à tuer ; c' est de récompenser ceux qui le font bien.(p361)
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J'avais toujours pensé que les infirmières portaient des uniformes blancs et des coiffes ridicules. Dans cet hôpital, elles sont habillées comme des mécaniciens. C'est sans doute le rôle qu'elles jouent.
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Toute la nuit, je vole, en quête d’une lueur de vie. J’aperçois parfois des animaux qui chassent dans les ténèbres, des loups qui cernent une biche pleine, des chouettes qui décrivent des cercles pour fondre sur les mulots qui s’aventurent hors de leurs terriers, des lynx aux yeux jaunes qui, sur leurs coussinets, s’approchent en silence pour bondir sur les lièvres. Je plane au-dessus de la blancheur de la mer intérieure, et quand je regarde en bas, mes yeux percent la couche de glace et je vois les grands poissons qui évoluent lentement dans l’eau glaciale, des bancs entiers, leur faim atténuée par le besoin de continuer à bouger, si bien que les petits poissons, leur future nourriture une fois le printemps revenu, sont obligés de nager au milieu d’eux.
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- Notre monde n’est pas le même que le tien. Les animaux de la forêt ne se donnent à nous que s'ils jugent bon de le faire.
- Tu prétends donc que les animaux sont capables de raison ? Qu’ils ont une conscience ?
- Je dis que les humains sont les seuls dans ce monde à avoir besoin de tout ce qu’Il contient. Or, ce monde ne contient rien qui ait besoin de nous pour survivre.
Nous ne sommes pas les maîtres de la terre. Nous en sommes les serviteurs.
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Les feux ne sont pas autorisés si près du front. Dans l'obscurité, je commence à entrevoir des silhouettes : des tentes, des hommes couchés dans des couvertures, ou bien assis par petits groupes, se parlant à voix basse. Ils ne font pas attention à nous ; on croirait que nous sommes des fantômes qui passent parmi eux, et c'est dans cette obscurité, avec ces ombres qui leur mangent la figure, leur regard fixe derrière le rougeoiement des cigarettes, que je comprends qu'ils sont, ces hommes, les vétérans des terribles combats de l'année dernière ; que ce sont eux, les fantômes.
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Chacun se bat sur deux fronts à la fois, l’un contre l’ennemi, l’autre contre ce que nous faisons à l’ennemi.
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