Enfin bref, déjà dix minutes de retard : je ne peux pas différer le spectacle plus longtemps, n'est-ce-pas ? Bien, alors voyons l'ordre d'apparition...j'ai déjà rayé presque tous les noms...bon...okay : les prix, maintenant (des chocolats, ha ! comme s'ils ne s'empiffraient pas déjà assez comme ça...et puis des huiliers-vinaigriers et des petits verres à liqueur avec le nom du bateau gravé dessus : ravissant). Et j'ai mon pistolet de détresse chargé, tout prêt. Généralement, ils adorent. C'est un truc relativement faiblard, comme un petit feu d'artifice, un mini-SOS, mais tout le monde saute en l'air quand ça part, et puis ils apprécient cette explosion d'étoiles dorées et d'étincelles qui jaillissent et redescendent lentement, comme une fontaine illuminée : c'est le bouquet final, je finis toujours par ça. Bon, allez hop, on y va.
Et il avait à peine bondi sur scène (Bonsoir tout le monde ! Félicitations à tous ! Je ne me présente pas, vous me connaissez : Stewart, l'assistant directeur de croisière...), avait à peine entamé sa présentation que cette saloperie de bonne femme commençait, là, juste devant. Dieu du ciel !
_"Bon, allez, cria Jennifer. On y va ou quoi ? Qu'est-ce qu'on attend ? Qu'est-ce qu'on atteeeeeend, là ?
_ Chhh, maman ! fit Stacy, étouffant un rire. Arrête, franchement...!
_ Oh, mais tais-toi Stacy. Moi, c'est pour ça que je suis là, pour m'amuser un peu. Allez ! Allez ! C'est vous le gogo boy ? Alors à poil !"