Les religions ont cela de commun que toutes prêchent aux opprimés la soumission au joug de l'oppresseur.
Les titres, les mandats gouvernementaux ne sont bons que pour les nullités qui, trop lâches pour être quelque chose par elles-mêmes, veulent paraître. Ils n'ont de raison d'être que pour la raison de ces avortons.
L'autorité, on l'a vue à l’œuvre, et ses œuvres la condamnent. C'est une vieille prostituée qui n'a jamais enseigné que la dépravation et n'a engendré que la mort. La liberté ne s'est encore fait connaître que par son timide sourire..
L'autorité, c'est l'unité dans l'uniformité ! La liberté, c'est l'unité dans la diversité.
Mais le gouvernement étant unique et par conséquent sans contrepoids, il en résulte qu'il rapporte tout à lui, que tout ce qui ne se prosterne pas devant son image, tout ce qui contredit ses oracles, tout ce qui menace sa durée, tout ce qui est en progrès, en un mot, est fatalement son ennemi. - Ainsi, qu'un gouvernement surgisse - amélioration à son début sur le gouvernement son devancier, - et bientôt, pour se maintenir, et en face des idées nouvelles qui le minent, il appellera à son aide réaction sur réaction; il sortira de l'arsenal de l'arbitraire les mesures les plus antipathiques aux besoins de son époque.
Pour moi, il s'agit bien moins de faire des disciples que de faire des hommes, et l'on n'est homme qu'à la condition d'être soi.
Le fort tuait le faible ou s'en emparait. L'esclavage et l’oppression s'étaient attachés comme une lèpre aux flancs de l'humanité. (...).
Que va faire l'intelligence ? Vaincra-t-elle l'ignorance ? Va-t-elle délivrer les hommes du supplice de s'entre-détruire ? Brisera-t-elle les odieuses chaînes de la famille patriarcale ? Fera-t-elle triompher la révolte toujours menaçante de la tyrannie toujours debout ?
Plus de ces prestidigitateurs politiques jonglant avec les trois mots de la devise républicaine, Liberté, Égalité, Fraternité, comme avec trois boules qu'ils font passer sous les yeux des badauds et qu'ils escamotent ensuite au fond leur conscience, cette autre poche à la malice ...
Plus de gouvernement, et alors plus de ces ambitions malfaisantes qui ne se servent des épaules du peuple, ignorant et crédule, que pour en faire un marche-pied à leurs convoitises.
A l'instinct qui vagissait en lui a succédé l'intelligence qui balbutie encore et parlera demain. L'homme n'est plus seul, isolé, débile; il pense et il agit, et il participe par la pensée et par l'action à tout ce qui pense et agit chez les autres hommes. La solidarité s'est révélée à lui. Sa vie s'en est accrue : il vit non plus seulement dans la génération présente, mais dans les générations qui l'ont précédé, dans celles qui lui succéderont.