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3.79/5 (sur 159 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Villar-en-Val, Aude , le 20/04/1894
Mort(e) à : Grabels, Hérault , le 16/04/1978
Biographie :

Joseph Delteil est un écrivain et poète français.

Il est entré en littérature avec deux recueils poétiques, "Le Cœur grec" (1919) et "Le Cygne androgyne" (1921).

Ses racines paysannes et occitanes en font un personnage à part à Paris où il s'installe en 1920. Parallèlement à son travail de fonctionnaire, il lit, écrit beaucoup et très vite se lie d'amitié avec des poètes tels Max Jacob et les surréalistes.

Grâce à Pierre Mac Orlan, il publie en 1922 son premier roman, "Sur le fleuve Amour", qui attire l'attention de Louis Aragon et André Breton.

La publication, en 1925, de "Jeanne d'Arc", ouvrage récompensé par le prix Femina, suscite le rejet des surréalistes et de Breton en particulier qui avaient pourtant encensé ses premiers textes narratifs.

1931, année au cours de laquelle l'écrivain tombe gravement malade, marque une rupture avec la vie parisienne. Par la suite, Delteil décide de s'installer dans le Sud et à partir de 1937, à la Tuilerie de Massane, près de Montpellier, où il mène jusqu'à sa mort une vie de paysan-écrivain, en compagnie de sa femme, Caroline Dudley, qui fut la créatrice de la "Revue Nègre".

En publiant, en 1968, "La Deltheillerie", il retrouve un peu de la notoriété des années 1920, soutenu par des personnalités comme Jacques Chancel, Jean-Louis Bory, Michel Polac.

Son œuvre qui compte une quarantaine de livres lui octroie une place originale et anticonformiste dans la littérature française contemporaine, tant par sa façon de ranimer de grandes figures historiques que par son écriture qui mêle lyrisme épique, réalisme et fantaisie.

site : http://josephdelteil.net/
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Source : /josephdelteil.net
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Extrait du livre audio "Sur le fleuve amour" de Joseph Delteil lu par Richard Bohringer. Parution CD et numérique le 19 janvier 2022. https://www.audiolib.fr/livre/sur-le-fleuve-amour-9791035404048/

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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Oui je les ai vus ce soir-là, André Breton et Francis Picabia, face à face comme deux dix-cors en temps de rut, quel spectacle ! L'un et l'autre sachant qu'il s'agit du grand duel, le duel à mort devant les disciples et la postérité. L'un vêtu de chatoyants velours et de gais foulards de couleur, l'autre de sombre drap et de sévères reliefs ; l'un tout feu tout flamme, brillant, pétillant, tout illuminé de jeux de mains et de moulinets de canne (une petite canne d'écaille peinte au bleu de Prusse), l'autre immobile, massif, monolithique, debout avec cet air de coin, un peu chattemite, le torse posé de biais sur l'échiquier, le mégot aux lèvres ; l'un plein de malice, de panache et de furia francese, avec ses parades, ses manœuvres, ses crocs-en-jambe, l'autre en garde, sûr de sa force, avare de ses griffes mais tout en lui œil, pensée, posture ne sont que crocs et griffes ; l'un s'énervant à la fin, toujours causant, causant, toujours bondissant, bondissant, lâchant ses traits par giclées, ses coups de langue, ses coups de corne en pagaille, un peu à la diable après tout, avec soudain un long rire de gorge comme une étoile filante, se sentant vaguement pris au piège mais lequel ? le Breton de plus en plus immobile, le masque de plus en plus impassible, la cigarette à bout de doigts à la couture du pantalon, avec à peine de temps en temps une volute de fumée à l'œil comme à Delphes, toujours le pouce prêt comme aux gladiateurs l'empereur romain, laissant par intervalles tomber un simple mot mais mordant à souhait, venimeux à point, toujours mortel, laissant patiemment son adversaire s'essouffler, s'épuiser, se tarir... wait and see.
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Pain gradaillé

Choisir une grosse tranche de pain croûte et mie, rassis bien sûr. Frotter éperdument d'ail jusqu'à éblouissement. Arroser en long et en large d'huile et de vinaigre, une vraie géographie. Le hic, c'est que ça se marie bien, que l'huile pénètre toute toute la masse jusqu'à fouetter l’âme, et que ça chante, et que ça siffle, et que ça fouette.
Croquer à pleines lèvres, sans vergogne, je veux dire sans peur et sans reproche, comme au paradis terrestre.
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Ludmilla est grasse comme toutes les femmes de l'Amour. Ses belles joues enrichissent son visage comme deux dimanches dans une seule semaine. Son menton un peu bouffi évoque la proximité de la Mandchourie. Elle rallie en son sang les races de choix, depuis son nez mongol jusqu'à ses tempes slaves. Et sa bouche provient des usines parfaites. Ses mains amollies par la manipulation des laitages sont prêtes pour les gestes de la passion. Elle a la voix un peu rauque des créatures dues à la complicité du hasard. Son cou couleur de miel ressemble au col d'une ruche. Quand elle sourit, des oiseaux minuscules se posent sur sa physionomie. Un peu illicite, peut-être, soit par ignorance, soit par goût, mais de cette santé acerbe qui justifie toutes les complications. Elle a dans sa tournure et dans son regard quelque chose de militaire qui apostrophe le destin et inaugure le commandement. Elle est belle fille sommaire, folle de simplicité, mais digne en somme des époques révolutionnaires.

Histoire de Ludmilla (suite)
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Et 
c’est 
alors 
que
 le 
Poilu 
fit
 son
 entrée
 dans 
le
 monde.
Le
 Poilu!
 Il
 y
 avait
 au
 d’abord,
le
1er août,
 le
 Poilu
 aux 
joues 
rouges.
Plus
 tard, 
il
 y
 aura
 le
 Poilu
 bleu horizon.
 Pendant 
la 
retraite,
il 
y
 eut
 le 
Poilu rouge.
 En 
pantalon
 garance 
et 
képi
 idem,
 la
 tête
 rougie
 de 
soleil
 et
 de 
sang,
du 
poil 
plein 
la 
gueule
 depuis
 les
 oreilles 
jusqu’au
 fond 
du
 menton , 
il
 va, 
le
 Poilu.

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Un Européen en voyage qui omettrait de visiter un des grands bordels de Changhaï commettrait envers la Chine une offense aussi grave que celle d'un Yankee qui oublierait de remonter les Champs-Elysées à Paris. Ce manque de tact, point ne l'aurai-je. Et j'emmène, incontinent, mes personnages au Palais d'Onyx.
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J’ai fui. Ce que j’ai fui c’est ce côté officiel de la littérature, ce côté foire, bazar, bagarre, c’est le métier d’homme de lettres, ses pompes et ses œuvres, ses servitudes sociales, ses obligations mondaines et journalistiques, son Académie (n’en parlez jamais, pensez-y toujours). J’ai refusé de monter sur les planches, de me donner en spectacle, d’être un “personnageˮ, de devenir “écrivain publicˮ. Je suis invisible. (p. 12-13)
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Tous les chats de Paris sont sur les toits de Paris. Il y a là le chat blanc de la crémière, bas sur pattes, ocré, rond, ronron, la langue épaisse, gourmand de lait et de crémières. Il y a le chat de Madame Durand, ocellé, roué, tout écrit comme un journal, pareil à un petit zèbre de l'air. Et le minet de la bonne, au cinquième, lâche et chaud dans son pelage bleu-blanc-rouge. Sur les toits des Champs-Elysées sont les beaux chats de la bourgeoisie, les grands angoras joufflus, pleins de principes et de lois, la rosette au poitrail, avec leurs moustaches de gendarme et leurs fourrures de chez Paquin. Plus loin, voici les chats du Champ-de -Mars, la queue en trompette, la tête en forme de képi, guerriers d'appartements en service au poste de T.S.F. Et puis les chats du XVè, les chats des petites toitures de fortune, en manches de chemise, en caleçon, lestes, faméliques, poivrots de lune. Et les matous du Bois, silencieux, confortables, épris de fortunes et de bonnes fortunes, les Rolls-Royce des chats. Et les chats de Montmartre et des Batignolles, chats des bistrots et des cours à linge, aigus, inverses, maigres de vices,luisants de coco, la queue à l'envers. Et les chats du Boulevard de la Chapelle, en casquette à carreaux, juchés sur les piles du Métro. Et les chats d'Italie, pauvres chats de misère noire, frères cadets des rats, nourris de miettes et de coups de pieds. Et les chats du Luxembourg, chats étudiants, blanchis sous le harnais, chats sorbonniques, chats parchemin...
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J'écrivis une histoire de Russie dans laquelle je combinais les événements confus selon un ordre esthétique. Je supprimai quatorze désastres et j'inventai des batailles de printemps.
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Je ne veux pas dire qu'elle est grosse, mais grasse. Les mots en asse fournissent des rimes très sensuelles, des rimes qui forniquent. Ça sent la vache, l'anus et Madame Butterfly.
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"Ludmilla, ah ! tu ne m'aimes pas !"
Elle sanglota. ce cri venait de découvrir en elle toute une Amérique d'amour. Elle sentit à ce moment qu'elle aimait Nicolas littéralement, et que cet amour, bien qu'invisible jusqu'alors, était cependant aussi vieux que l'Ancien Continent.
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