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Citation de gouelan


- Regarde, m'a-t-il dit en me montrant les collines désolées.
Je n'ai pas bien compris ce qu'il me montrait, et il a souri comme on sourit à un enfant qui déraisonne.
- Tu vois, regarde ces collines. Écoute le vent. Nous sommes, nous les Arabes, les enfants des pierres et du vent, nous sommes les grains de sable en suspension dans la tempête, les saisons qui balaient le paysage, le ciel qui s'embrase au crépuscule, la lune qui monte entre les étoiles. Nous sommes l'éternité, l'absence même du temps. Et toi, avec tes engins et tes hommes, tu viens détruire le paysage, et réinventer le temps, le temps qui est la mort. Tu me dis que nous irons plus vite d'un village à l'autre... Qu'est-ce que cela fait aux poètes, d'aller plus vite ? Quelle que soit l'heure à laquelle nous arrivons, nous arrivons toujours à l'heure, quand nous allons chez nos amis. Il ne nous viendrait pas à l'idée d'arriver à l'improviste. Nous avons le temps, quand nous voyageons, de voir l'ombre des chameaux s'avancer sur les collines. Nous avons le temps, et vous devez beaucoup en manquer, pour essayer si fort d'en gagner.
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