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Citation de mpidelph


Le cancer des os l’avait fait partir dans d’immenses souffrances. Malgré des mains qui lui faisaient atrocement mal, elle continuait à égrener chapelet sur chapelet. La dévotion à son paroxysme. Ou le comble de l’absurdité si Dieu n’existe pas. Mais dans ce cas-là, lui seul le sait.
Kéma demanda à Papa Charly la permission de passer la seconde veillée du corps, seul avec Emma et ses pinceaux. Il peignit au début avec Gustav Mahler, puis continua avec sa partition intérieure.
Au matin, le tableau était achevé. Le visage flétri de la vieille dame, parfaitement ressemblant, était posé sur un corps de jeune femme en habits blancs, mains écartées, les paumes tournées vers le ciel. La Vierge vieille. Le docteur en fut profondément ému. Le plus beau cadeau à Emma.
Kéma était passé au-dessus de son ressentiment. Au fond de lui, tout en peignant, il maudissait ce dieu de pacotille qui déchirait de douleur ses plus fidèles et poussait les mamans par la fenêtres. L’émotion était justement dans ce dépassement de lui pour n’être que le regard d’Emma sur elle-même. Autoportrait posthume. Le tableau était sublime. Emma était la Vierge Marie, et, malgré les rides, conservait son visage pur et son regard plein d’amour.
Charles se dit que ce gamin avait un fichu talent.
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