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Citations de Joseph de Maistre (54)


Joseph de Maistre
Il n’y a pas d’homme d’esprit en France qui ne se méprise plus ou moins. L’ignominie nationale pèse sur tous les coeurs (car jamais le peuple ne fut méprisé par des maîtres plus méprisables) ; on a donc besoin de se consoler, et les bons citoyens le font à leur manière. Mais l’homme vil et corrompu, étranger à toutes les idées élevées, se venge de son abjection passée et présente, en contemplant, avec cette volupté ineffable qui n’est connue que de la bassesse, le spectacle de la grandeur humiliée.
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Joseph de Maistre
Ce qu’on croit vrai, il faut le dire et le dire hardiment ; je voudrais, m’en coûtât-il grand-chose, découvrir une vérité pour choquer tout le genre humain : je la lui dirais à brûle-pourpoint.
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De là viennent les sauvages qui ont fait dire tant d'extravagances, et qui ont surtout servi de texte éternel à J.-J. Rousseau, l'un des plus dangereux sophistes de son siècle, et cependant le plus dépourvu de véritable science, de sagacité et surtout de profondeur, avec une profondeur apparente qui est toute dans les mots. Il a constamment pris le sauvage pour l’homme primitif, tandis qu'il n'est et ne peut être que le descendant d'un homme détaché du grand arbre de la civilisation par une prévarication quelconque, mais d'un genre qui ne peut plus être répété, autant qu'il m'est permis d'en juger ; car je doute qu'il se forme de nouveaux sauvages.
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Elevé, comme vous savez, dans une province méridionale de la France, où le thé n'étoit regardé que comme un remède contre le rhume, j'ai vécu depuis chez des peuples qui font grand usage de cette boisson : je me suis donc mis à en prendre pour faire comme les autres, mais sans pouvoir jamais y trouver assez de plaisir pour m'en faire un besoin. Je ne suis pas d'ailleurs, par système, grand partisan de ces nouvelles boissons : qui sait si elles ne nous ont pas apporté de nouvelles maladies ?
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Mais dites-moi, avant de nous séparer, si le mal et le bien ne seroient point, par hasard, distribués dans le monde comme le jour et la nuit. Aujourd'hui nous n'allumons les bougies que pour la forme : dans six mois nous les éteindrons à peine. A Quito on les allume et on les éteint chaque jour à la même heure. Entre ces deux extrémités, le jour et la nuit vont croissant de l'équateur au pôle, et en sens contraire dans un ordre invariable ; mais à la fin de l'année, chacun a son compte, et tout homme a reçu ses quatre mille trois cent quatre-vingts heures de jour et autant de nuit.
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[…] plus l'homme est vertueux, et plus il est à l'abri des maladies qui ont des noms.
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Tout homme en qualité d'homme est sujet à tous les malheurs de l'humanité : la loi est générale ; donc elle n'est pas injuste.
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Sans doute le mal physique n'a pu entrer dans l’univers que par la faute des créatures libres ; il ne peut y être que comme remède ou expiation, et par conséquent il ne peut avoir Dieu pour auteur direct ; ce sont des dogmes incontestables pour nous.
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Le mal est sur la terre ; hélas ! c'est une vérité qui n'a pas besoin d'être prouvée ; mais de plus : II y est très-justement, et Dieu ne saurait en être l’auteur. C'est une autre vérité dont nous ne doutons, j'espère, ni vous ni moi, et que je puis me dispenser de prouver, car je sais à qui je parle.
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Dès lors plus d'injustice : la loi juste n'est point celle qui a son effet sur tous, mais celle qui est faite pour tous ; l'effet sur tel ou tel individu n'est plus qu'un accident.
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Mais les fausses opinions ressemblent à la fausse monnoie qui est frappée d'abord par de grands coupables, et dépensée ensuite par d'honnêtes gens, qui perpétuent le crime sans savoir ce qu'ils font.
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[…] si une femme, des enfants, des frères séparés de moi depuis longtemps, et sans espoir de réunion, devoient tout à coup tomber dans mes bras, je voudrois, oui, je voudrois que ce fût dans une de ces belles nuits, sur les rives de la Nèva , en présence de ces Russes hospitaliers.
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Rien n'est plus rare, mais rien, n'est plus enchanteur qu'une belle nuit d'été à Saint-Pétersbourg, soit que la longueur de l'hiver et la rareté de ces nuits leur donnent, en les rendant plus désirables, un charme particulier, soit que réellement, comme je le crois, elles soient plus douces et plus calmes que dans les plus beaux climats.
Le soleil qui, dans les zones tempérées, se précipite à l'occident, et ne laisse après lui qu'un crépuscule fugitif, rase ici lentement une terre dont il semble se détacher à regret. Son disque environné de vapeurs rougeâtres roule comme un char enflammé sur les sombres forêts qui couronnent l'horizon, et ses rayons, réfléchis par le vitrage des palais, donnent au spectateur l'idée d'un vaste incendie.
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Jamais la philosophie abjecte du dix-huitième siècle ne rencontra d'adversaire plus redoutable : ni la science, ni le génie, ni les renommées ne lui imposent : il avance sans cesse, abattant devant lui tous ces colosses aux pieds d'argile ; il a des armes de toutes espèce pour les combattre : c'est le cri de l'indignation ; c'est le rire amer du mépris ; c'est le trait acéré du sarcasme ; c'est une dialectique qui atterre ; ce sont des traits d'éloquence qui foudroient. Jamais on ne pénétra avec plus de sagacité dans les replis les plus tortueux d'un sophisme pour le mettre au grand jour et le montrer tel qu'il est, absurde ou ridicule ; jamais une érudition plus étendue et plus variée ne fut employée avec plus d'art et de jugement, pour fortifier le raisonnement de toute la puissance du témoignage.

[préface de l'éditeur]
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Joseph de Maistre
Toute nation a le gouvernement qu'elle mérite .
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Sous un roi citoyen, tout citoyen est roi
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On pouvait croire encore que tout gouvernement exigeant une opposition quelconque, les Parlements étaient bons sous ce rapport, c'est-à-dire comme corps d'opposition. Je ne me sens ici nulle envie d'examiner si cette opposition était légitime, et si les maux qu'elle a produits permettent de faire attention aux services que l'autorité parlementaire a pu rendre à l'état par son action politique ; j'observerai seulement que l'opposition, de sa nature, ne produit rien ; elle n'est pas faite pour créer, mais pour empêcher ; il faut la craindre, et non la croire; aucun mouvement légitime ne commence par elle ; elle est destinée au contraire à le ralentir dans quelques circonstances plus ou moins rares, de peur que certaines pièces ne s'échauffent par le frottement.
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Joseph de Maistre
Qu'est-ce qu'un Roi ? »
« C'est un homme à qui le Ciel n'a pas donné une intelligence supérieure à celle d'un particulier, et qui a des devoirs mille fois plus importants à remplir... Il faut qu'il protège tous les ordres de l'État, qu'il leur distribue indifféremment ses faveurs, et qu'il se garde bien d'en élever un seul au préjudice des autres.
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Joseph de Maistre
Oh philosophe ! si tu veux louer, mais surtout si tu veux louer un Roi, prends garde à toi; on va d'abord te prêter les vues les plus basses, les motifs les plus méprisables : on dira que tu cours après la fortune, que tu t'es mêlé à cette foule de reptiles qui rampent aux pieds des trônes.
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Il n’est pas douteux, comme on l’a déjà remarqué, que le grand but de la Maçonnerie sera la Science de l’Homme. Mais, comme nous ne saurions prendre des précautions trop rigoureuses, afin de prévenir par le choix et par l’examen des personnes l’avilissement de l’initiation maçonnique, il est nécessaire de donner à notre société des buts secondaires qui puissent occuper des hommes de différents caractères et nous mettre à même de les juger.
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