Trois semaines pour avoir un rendez-vous. Il ne s’agit pas d’avoir une rage de dents ! J’arrive en avance pour avoir du temps devant moi. J’imagine la scène : trier, laisser de côté les magazines féminins et les revues médicales. Explorer les sommaires. Chercher Prague et le Petit Côté. Trouver le portrait.
Presque un mois que j’attends ça. “Sonnez et entrer.” Je sonne. J’entre.
- Vous tombez bien, me dit le praticien, mon client précédent m’a fait faux bond. Je vous prends tout de suite.
Il ouvre la porte du cabinet de torture et m’invite d’un geste à y entrer : - Un détartrage ?
Allez donc discuter beaux-arts allongé sur le fauteuil d’un dentiste !
- Détendez-vous.
Bouche ouverte. Je serre les poings. Ferme les yeux. Passe un sale quart d’heure.
Il me raccompagne jusque sur le palier : - Je n’aurai pas besoin de vous revoir avant un an. Félicitation, vous avez une excellente dentition.
- On est venu fouiller aussi chez moi, Benjamin. Je me suis réveillé brusquement, j’ai senti qu’il y avait eu une présence. J’ai d’abord cru que c’était le parfum de Jeanne. Mais ça n’a rien à voir avec elle. Je suis certain qu’on est entré dans mon appartement. (...)
Je suis sceptique : - Tu crois que quelqu’un est venu déplacer des meubles chez toi sans que tu ne t’en aperçoives tout de suite ?
- Exactement !
Il regarde son assiette, prend une part de pizza et mastique sans conviction. Puis il repousse sa chaise pour croiser les jambes et allumer une cigarette. J’apporte un cendrier.
- Il y a des indices, infimes, des trucs qui ne sont plus exactement au même endroit. Bien sûr, c’est moins spectaculaire que chez toi, mais des affaires ont été déplacées. Et pourtant, comme pour toi, rien ne manque.
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