Rencontre autour des poétesses avec Diglee pour Je serai le feu : "une anthologie sensible et subjective, dans laquelle Diglee réunit cinquante poétesses et propose pour chacune d'entre elles, un portrait, une biographie, et une sélection de ses poèmes préférés" qui paraît le 8 octobre aux éditions La ville brûle. On a parlé de désir, d'écriture, de Joumana Haddad, Audre Lorde, Natalie Clifford Barney, Ingeborg Bachmann, Joyce Mansour, Anna Akhmatova... Les livres de cette anthologie sont réunis dans une sélection spéciale poétesses sur notre site Librest (https://www.librest.com/livres/selection-thematique-poetesses,1303.html?ctx=81551c627cc90eb2e85d6f7d5f4bcdfb) : https://www.librest.com/livres/selection-thematiq ue-poetesses,1303.html?ctx=81551c627cc90eb2e85d6f7d5f4bcdfb
Aucun lien n'est plus fort que la peine. Et aucun n'est plus volatil, plus convertible en aversion. À force de trop voir votre propre supplice dans le visage de l'autre, il est probable, il est inévitable, que vous finissiez par le haïr. Nous croyons que pour survivre il nous faut nous rappeler qui nous sommes, mais ce qu'il faut , souvent, c'est l'oublier. Nous en émanciper. S'en défaire comme d'une peau ridée, ravinée, et repartir de zéro. la vie exige la capacité de se renouveler inlassablement. L'amour aussi.
La proie idéale est celle qui n'est pas consciente d'être une proie. Les illusions créées par l'égo humain sont irrésistibles.
On ne se trompe jamais en choisissant la culture, qu'elle soit sophistiquée, pop, éclectique, antique ou moderne. Je suis convaincue que la lecture est l'un des plus puissants outils de libération que l'être humain et la femme arabe contemporaine puissent exploiter. Ce n'est certes pas le seul, surtout à l'ère des nouveaux moyens de connaissance, d'apprentissage et de développement, plus visuel, interactif et expéditifs.
« Le vin, c’est pour les femmes », répétait-elle en fronçant les sourcils d’un air scandalisé. Elle était feminine à bien des égards - selon les stéréotypes qui déterminent ce qui est féminin ou non -, mais quelque chose en elle se rebellait contre les textures monochromes et aspirait aux nuances de l’androgynie ; ce qui pour elle correspondait à l’être humain idéal. Elle avait été folle de joie quand un thérapeute par la régression, un Brésilien rencontré dans un avion, lui avait affirmé après lui avoir simplement tenu la main pendant cinq minutes plutôt gênantes : « Dans de nombreuses vies antérieures, vous avez été un homme. » si elle ne croyait pas vraiment ce genre de baratin, elle avait été comblée que ces paroles nourrissent sa mythologie personnelle : l’idée qu’elle faisait partie de celles et ceux qui incarnent la dualité, le masculin et le féminin, chacun dans sa plus forte et juste manifestation.
Toutes les histoires ont un commencement. Et une histoire comme celle-ci, qui dure depuis longtemps et semble ne jamais devoir finir, se doit d'avoir un commencement facile à retenir. Eh bien, ça a commencé comme ça : la confusion inventa la peur et la peur inventa Dieu. Dieu inventa le concept de péché. Et le concept de péché inventa le macho. Le macho inventa la femme docile et la femme docile inventa la sournoiserie (ndlr : mdrrrrrr). La sournoiserie inventa les masques qu'on revêt pour se défendre. Ces masques inventèrent la guerre des sexes, avec bien d'autres choses d'ailleurs. Et c'est ainsi que tout retourna à l'état de confusion.
Les garçons peuvent-ils jamais couper le cordon qui les relie à leur mère ? Nous, les femmes, ne cessons de juger les hommes responsables de nos malheurs, des injustices que nous subissons, mais ces hommes sont avant tout nos fils. Les fils de femmes qui les chérissent. De femmes qui les traitent comme des rois. De femmes qui leur pardonnent tout. De femmes qui ne leur disent jamais « non ». De femmes qui voudraient les voir reprendre place en leur sein, pour qu’ils viennent combler ce vide béant qu’ils y ont laissé. Au moment de la naissance, les mères se débarrassent des filles, alors qu’elles laisse t échapper leurs garçons malgré elles, seulement contraintes par les lois de la biologie. En chaque homme qui fait l’amour à une femme, il y a un petit garçon qui cherche à retourner dans le giron maternel.
Je suis Lilith, la première partenaire d'Adam dans la création et non la côte de la soumission.
Vivre, c'est accepter qui on est. Mais c'est aussi accepter le changement. C'est pourquoi j'ai toujours essayé de formuler mes points de vue tout en m'autorisant le doute, et une marge de variation. C'est un droit humain que de changer. Ce qui n'est pas synonyme d'un manque de cohérence, comme certains esprits rigides le croient. Au contraire. Il s'agit de laisser l'univers nous parcourir et ses vagues onduler dans l'esprit et l'âme. (...) Rester ouvert aux possibles. Se laisser emporter par de nouveaux enthousiasmes. Devenir "blasé" est le pire qui puisse arriver à un être humain. "Déjà vu, déjà fait." Quelle tristesse... l'anti-vie par excellence.
La vraie candeur, c'est d'être honnête envers soi-même et les autres.
Qana avait toujours dû souffrir pour obtenir ou vivre ce que d'autres estiment normal ou facile. Elle avait le sentiment constant d'être un poids, d'être en trop dans la vie des autres.
Quelle est la particularité des titres dans cette série ?