Elle aimait lire pour le plaisir quand elle avait fini son travail ; ses lecteurs de la nuit tenaient de l'enchantement, lui procuraient une satisfaction qu'elle ne trouvait jamais dans la journée. Une joie illicite, infiniment précieuse. Il lui semblait à ces moments-là qu'elle échappait à sa propre conscience pour se glisser dans celle de l'auteur... dans le rythme de sa prose. Désincarnée, entièrement absorbée, elle traversait le paysage imaginaire d'un autre, s'apercevant qu'il ressemblait au sien, tout en étant absolument différent -surprenant, intrigant, irrésistible.