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Critiques de Joyce Carol Oates (3260)
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Dé mem brer, et autres histoires mystérieuses

C’est la première fois que je lis un recueil de nouvelles de JCO et c’est loin d’être mon format préféré. Pour être honnête à part celles de Stephen KING en général les nouvelles ce n’est pas mon truc. Mais la dame est talentueuse, très talentueuse et elle s’en sort haut la main.



Ces nouvelles ont toutes un fil conducteur : les femmes. Des femmes au cœur meurtri et dont la tristesse fini par exploser en éclaboussant tout d’une noirceur teintée de folie. Dans ces nouvelles JCO joue avec nos nerfs. La frontière entre la réalité et la folie, l’imagination ou le fantasme semble ne plus exister. Le lecteur ne sais plus s’il est dans la réalité, dans un esprit malade ou dans un rêve. Par contre ce qui est sur et certain c’est qu’il est chez JCO, car le lecteur la suit docilement comme hypnotisée par sa plume aiguisée et vénéneuse comme une tarentule. Comme à son habitude la psychologie des personnages est redoutable. C’est effrayant de perspicacité et de subtilité.



L’ambiance est déterminante et joue un rôle prépondérant, c’est même je dirai, le personnage principal de chacune de ces nouvelles. Un mélange de tension, d’appréhension, et d’angoisse.



Lire JCO c’est avoir le cœur dans la gorge, pris dans un étau. On sent, on devine, on sait d’instinct, on est en alerte et pourtant la sentence tombe comme un couperet : échec et mat, encore une fois la dame assène le coup de grâce et pas là où je l’attendais. Décidément une grande dame cette JCO !
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La fille du fossoyeur

La fille du fossoyeur est le second livre que je lis de l'autrice américaine Joyce Carol Oates.

Comment vous parler de ce roman de plus de sept cents pages que j'ai lu presque d'une traite en l'espace de deux jours ? Comment vous en parler sans trop en dire, rien que mon ressenti, un ressenti à fleur de peau, une histoire qui pourrait continuer à se promener dans mes jours et mes nuits.

Ici le bonheur n'est jamais loin de l'appréhension, comme s'il fallait s'en méfier, le tenir à distance, se dire que si le bonheur est là, le malheur lui se tient en embuscade, jamais loin pour dévorer les jeunes filles innocentes...

Survivre est le mot qui m'est venu souvent dans cette lecture addictive. Survivre aux démons de son enfance...

Ce roman est une comète qui m'a traversé de part en part. La fulgurance de l'histoire, la manière de l'écrire, de me la raconter, ses personnages écrits de manière si fouillée, jusqu'à entendre les battements de leur coeur. J'ai aimé tout cela. J'ai été dévoré par cela...

Tout au long de ma lecture, je me suis demandé où Joyce Carol Oates était allée chercher ce sujet, dans quel puits sans fond. Plus tard je l'ai su, toujours fouillant à droite et à gauche, elle ne s'en cache pas d'ailleurs, c'est l'histoire de sa grand-mère qui l'a inspirée.

C'est vrai que son écriture paraît habitée par un sentiment douloureux, cette écriture fine et aiguisée, féroce, capable d'aller fouiller les tréfonds de l'âme humaine.

J'aime qu'un écrivain m'enlève de mon territoire ordinaire pour me rincer dans tous les sens comme dans une vague frénétique.

J'ai l'impression que le souvenir de cette fulgurance qui a traversé deux jours de cette lecture estivale, va rester à jamais dans ma mémoire, je me souviendrai toujours de la fille du fossoyeur.

J'ai été troublé par ce texte d'une fluidité impressionnante malgré le sujet, j'ai été troublé comme on peut l'être en regardant une eau saumâtre, se dire qu'il y a peut-être de la vie là-dedans.

J'ai rendu grâce à Chopin et Beethoven de venir apporter quelques respirations à l'étouffement du texte. La sonate 23 Appassionata continue de vibrer en moi. J'ai rendu grâce aussi aux doigts agiles de Thelonious Monk...

En dehors de la musique, pourtant il y a de la lumière de temps en temps, une lumière comme la lame d'un couteau, blanche et tranchante. Comme le regard d'une jeune femme aussi qui regarde froidement devant elle.

La violence et le malheur courent sans cesse après cette petite fille pour tenter de la rattraper, cette petite fille captive de ses rêves d'enfance, mais les fuyant en même temps du moins ceux qui ressemblent à des cauchemars et qui reviennent, parce qu'on sait que les cauchemars ont justement cette fâcheuse tendance à agir ainsi...

Ce drame de l'enfance, comment l'évoquer sans rien dire ? Ne lisez aucune chronique avant de vous emparer de ce livre envoûtant car certains ont déjà fâcheusement tout raconté ou presque et c'est fort dommage.

Où trouve-t-elle la force de se relever parmi les décombres de cette enfance broyée où il y avait malgré tout quelques rais de lumière ? Peut-être dans cette phrase que lui a un jour dit son père, oui vous savez celui qui est devenu le fossoyeur : « Cache ce que tu sais. Comme tu cacherais une faiblesse. Parce que c'est une faiblesse d'en savoir trop parmi des gens qui en savent trop peu. » Est-ce à ce compromis qu'elle pourrait survivre ?

S'extraire d'où elle vient... Mais d'où vient-elle au juste, puisqu'elle vient de presque nulle part ?

Renoncer à ce destin qui la pourchasse de manière implacable.

Changer de nom, se teindre les cheveux... Cela peut-il suffire pour qu'un prédateur renonce à vous pourchasser ? Cela suffit-il à arrêter la malédiction qui pèse comme un anathème, inverser le cours des choses ?

D'ailleurs, le sait-elle, qui elle est vraiment ? D'où elle vient ?

Rebecca est fille d'une famille juive allemande, ayant fui en 1936 l'Allemagne nazie vers les États-Unis. Elle est née à bord d'un paquebot dans le port de New-York, devant Long Island.

Le mythe du Nouveau Monde était alors à la portée de leurs rêves.

Son père était professeur de mathématiques à Munich, passionné par la philosophie de Hegel et d Schopenhauer, sa mère pianiste, passionnée elle par Chopin et Beethoven.

Ils vont découvrir un autre monde, ce monde mythique qu'ils imaginaient autrement, le Nouveau Monde, loin de l'effroi, loin de l'horreur.

Le père va devenir fossoyeur dans une petite ville américaine de l'État de New-York. C'est la seule chance trouvée pour s'intégrer. La mère sombre très vite dans une sorte de dépression, attendant vainement l'arrivée du reste de sa famille ?

Ils vivent dans la vie ordinaire d'une Amérique hostile qui ne les acceptera pas. Est-ce ainsi l'explication de cet abime qu'ils ont construit chaque jour dans cet exil où ils n'ont jamais su trouver leur place ?

Cette chronique intime d'une famille en exil croise ici la douleur de l'histoire et ses hontes, la honte des États-Unis, celle du silence sourd du Président Roosevelt.

Le 13 mai 1939, le Saint-Louis, paquebot transatlantique allemand, quitte le port de Hambourg. À son bord, il y avait 937 passagers. La grande majorité d'entre eux sont des juifs allemands fuyant le Troisième Reich, qui ont réuni l'argent nécessaire pour un visa et un aller simple sur le Saint-Louis dans l'espoir de trouver refuge en Amérique. Refusé d'escale à la Havane, puis à New-York, le Saint-Louis a dû faire demi-tour pour l'Europe, alors sous la botte nazie. Beaucoup de ses passagers furent victimes des camps et exterminés...

Peut-être dans ce paquebot, y avait-il des membres de leur famille, qui sait, qui peut le dire... ?

Comment ces deux-êtres-là vont-ils alors sombrer dans une sorte de folie emportant le décor, tentant d'emporter les êtres qu'ils leur sont chers avec eux, par quel miracle Rebecca s'accrochera-t-elle pour ne pas tomber dans cette fosse béante ? A quels interstices du paysage saura-elle poser ses mains pour ne pas être emportée dans le vide ?

C'est comme cela qu'elle va devenir la fille du fossoyeur, qu'on l'appellera ainsi.

Elle a grandi dans la misère, la déchéance, une sorte de terreur qui faisait semblant de ne pas y ressembler. C'est l'horreur qui conduit à un drame familial d'une rare violence, achevant l'enfance, mais sont les stigmates seront des éléments fondateurs pour le reste de sa vie.

Comment survivre aux démons de son enfance qui n'en finiront jamais de la hanter ?

Elle va grandir, se relever, marcher, avancer, rencontrer des hommes et puis celui qui sera le premier homme de sa vie, ce ne sera pas la bonne pioche, comme on dit.

Tous les hommes sont-ils comme cela ? Les hommes seraient-ils tous des pervers, des prédateurs ? Aurait-elle tiré à jamais la mauvaise carte de la vie ?

Elle cherche, cherchera durant ces années, à percer le mystère et la violence de certains hommes sur les femmes, comme des millions de femmes depuis la nuit des temps sur toute la planète, depuis que l'humanité existe, cherchent aussi la réponse à cette question. À l'inverse de tant d'autres femmes qui ont tenté sans retour de faire entendre leur douleur auprès d'un commissariat de police ici ou ailleurs avec la vaine illusion même encore en 2023 d'y trouver un possible écho, ou là-bas encore pire dans l'État de New-York en 1959 chez le shérif homologué du coin qui dira que ces faits font partie des choses normales, elle sait par avance que cela ne servirait à rien et elle ne fera jamais le pas, acceptera les coups sans frémir, sans broncher, sans même à la fin cacher son visage avec ses mains... À quoi cela servirait-il de redoubler la violence ? Espérant seulement que son fils ne voit pas cela...

Rarement, j'ai lu ces mots, ces coups venir avec tant de douleur au ventre comme si c'était à moi que cet homme les assenait.

J'ai l'impression que le regard éperdu de cette enfant restera à jamais inoubliable pour moi.

Sans doute comme tant d'autres femmes, elle a peut-être pensé que cette violence était justifiée, que c'étaient eux qui détenaient la vérité, les hommes qui cognent, celui qui frappe sa femme, comme si c'était elle la coupable, comme si les choses étaient irrémédiablement inscrites ainsi.

J'ai craint pour Rebecca. Pour sa vie, pour son fils.

Peut-être y a-t-elle pensé, à son fils justement, plus qu'à elle, lorsqu'elle s'est convaincue que survivre était plus important que mourir ?

Le chemin pour sortir de cette violence, n'est-ce pas acquiescer en silence ? Mais est-ce que cela suffira pour survivre, à faire abdiquer cette incompréhension qui sommeille comme une colère sourde ?

L'écriture de Joyce Carol Oates est là à chaque instant, précise, ample, généreuse aussi.

C'est l'écriture qui dessine un très beau personnage de femme dans une métamorphose attendue, une fille, une femme, une amante, une mère et sa tendresse ainsi que sa férocité pour tenter de tenir debout.

C'est une manière de raconter une histoire, avec des flux de conscience qui vont et viennent, reviennent, ramènent de l'émotion à chaque vague qui revient, à chaque pas de Rebecca qui revient...

Qu'a-t-elle vécu, Joyce Carol Oates, pour décrire à ce point la dureté des hommes avec autant d'acuité ? Dire l'ordinaire sordide et poisseux de l'Amérique profonde...

Rebecca peut-elle échapper à ce destin d'avoir été la fille du fossoyeur ?

Derrière la noirceur, ce roman n'est-il pas au contraire le récit de la résilience, la métamorphose et la reconstruction d'une femme ?

L'épilogue que j'ai trouvé légèrement long m'a perdu un peu en chemin, mais je crois deviner qu'il était indispensable pour l'autrice, afin de fermer définitivement une porte essentielle à cette histoire. Son histoire peut-être, ou celle de sa grand-mère.

Il n'empêche que c'est un livre autant magistral que dérangeant.

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Les Chutes

Découverte et première incursion dans l'univers foisonnant de Joyce Carol Oates . Cette lecture n'est pas désintéressée, elle m'a été suggérée par un couple de retraités toulousains, rencontrés, un soir au théâtre récemment . Leur confiant que j'allais bientôt aller au Canada voir les chutes du Niagara.

Je voulais m'imprégner de ce lieu avant d'y être allée.

Et, Les Chutes correspondent tout à fait à une imprégnation, une atmosphère qui vous enveloppe tout au long de la lecture de ce roman fleuve.

Ce fleuve : Le Niagara et ses chutes spectaculaires dont on sent à distance l'écume et les embruns qui brouillent un peu notre vue.

Cette même image confuse, écumante, dangereuse des Chutes ne nous quitte pas un instant à travers l'histoire de cette famille : Les Burnaby.

Très tôt, dans le roman, Joyce Carol Oates nous fascine par l'évocation d'une malédiction qui plane de façon constante sur la mère : Ariah.

Ce prénom qu'elle n'aime pas et qui pourtant lui va comme un gant, elle est pianiste, chanteuse de très beaux arias.

Ariah est une femme déroutante, qui ne se connait pas vraiment, après un mariage d'une nuit, son premier mari se jette dans ces Chutes.

Commence alors pour elle une découverte de son moi profond qu'elle va libérer peu à peu.

Elle intrigue, par son obsession à retrouver son mari noyé dans le fleuve, lui vaudra le surnom de "La Veuve blanche des Chutes . Elle fascine un jeune avocat : Dirk Burnaby qui tombe éperdument amoureux de cette femme si envoûtée par la musique, une forme de communication pour elle.

Alors, une nouvelle vie commence pour Ariah et Dirk, presque un conte de fées, trois enfants et une belle maison.

Mais comme dans les contes, il y a une fée maléfique qui jette un sort aux Burnaby.

Ariah, dès la mort de son premier mari se considère comme " damnée" et maudite.

Le roman se déroule à toute allure à l'image de ces Chutes qui tombent sans cesse avec un fracas indescriptible. L'histoire d'Ariah et sa famille, ses trois enfants épousent le corps des Chutes.

Chaque membre de cette famille est " possédé" par le fleuve, le père y disparaît , l'un des fils y travaille, la sœur veut s'y noyer.

Au total, un roman envoûtant qui nous porte vers un dénouement incertain mais néanmoins ensorcelant.



A lire assurément.
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Fille noire, fille blanche

Décolorés les messages du ciel,

Les évidences déteintes au soleil,

Fané le rouge sang des enfers,

L’Eden un peu moins pur, un peu moins clair,

Souillé, taché, le blanc des étendards,

Brulé le vert entêtant de l’espoir,

Ternis, les gentils, troublants, les méchants,

Les diables ne sont plus vraiment noirs,

Entre gris clair et gris foncé…



En demi-teinte, en clair-obscur JCO sonde, perfore, mine, ronge et ravage pareil au Caravage au nom de tout ce qui les sépare.

Fille Noire, Minette – Fille Blanche, Genna.

University Schuyler College, 1974

Première année d’études. Même chambre. Minette va mourir.

Malaise, « NEGROT GO HOME » Qui en veut à cette fille de pasteur ? Qui en veut à l’introvertie noire, très chrétienne, antipathique, boursière, renfrognée, butée, fermée et sûre d’elle comme une huitre avant que le couteau ne trouve la faille ?

Surement l’Amérique toute entière ou tout simplement ses voisines plus claires, moins foncées, plus chics, moins modestes ?

En tous cas pas Genna ! La fille blanche, très aisée, à la mère hippie déjantée et au père, avocat anti-Vietnam, anti-Nixon et activiste politique toxique. Elle est de surcroit, arrière-petite-fille du créateur de cette université guindée au code d’honneur rigoriste.



JCO décortique, analyse l’accablement, le harcèlement, le poids des relations familiales, les tensions raciales jusqu’à faire suer les mots et répandre l’odeur âcre du racisme.

Genna se doit de protéger Minette à tout prix, de par son éducation endosser la rédemption de son pays, s’absoudre de l’aisance que Minette ne connaitra jamais. Accepter sans vaciller de porter le fardeau oppressant des agissements et des manigances politiques de son père et de la défaillance et de la désinvolture de sa mère.



Ce roman est émouvant, captivant, parfois même envoutant, sa lecture demande une attention soutenue pour en saisir les finesses par le menu. Ne croyez pas qu’il soit un polar ni même un thriller, c’est une introspection dans les choix, dans les principes sournois, les volontés et les combats, dans la culpabilité et la bêtise comme JCO sait si bien l’écrire et le décrire, c’est un chant miné de la dissonance de deux destins, une symphonie raciale, un « Ebony and Ivory live together in perfect cacophony » dont JCO se fait la voix de tête. « This is The Voice » !!!

Et je te veux dans mon équipe…





Préambule de J.J.Goldman

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Petite soeur, mon amour



Inspiré d'un fait-divers jamais résolu, l'assassinat de la petite JonBenet Ramsey, six ans et demi, célèbre mini-Miss vedette de concours de beauté, Joyce Carol Oates s'empare de l'affaire en la transformant légèrement.



Nous sommes en Amérique, à Fair Hills, New Jersey où vit la famille Rampike : le père,Bix,caricature de l'américain à qui tout réussit : beau, riche, plaisant aux femmes, trompant allègrement la sienne, ancien sportif très doué, gravissant les échelons sociaux à toute allure ; son épouse Betsey ne travaillant plus pour se consacrer à ses enfants, en quête de mondanité et de reconnaissance sociale, baignée de religiosité ; leur fils Skyler, enfant maigrichon,taciturne qui adore ses parents et enfin leur fille Edna Louise, créature sans intérêt aux yeux de sa mère ... jusqu'au jour où à l'âge de 4 ans, elle devient mini-Miss championne de patinage sur glace. Dès lors, la vie de cette "famille" va changer : plus personne ne s'occupe de Skyler qui s'est vilainement fracturé une jambe en essayant de plaire à son père en effectuant des figures de gymnastique (qui lui font horreur) et restera boîteux toute sa vie au grand reproche de ses parents.



Lorsque Edna Louise remporte des succès en tant que patineuse, sa mère la rebaptise "Bliss" parce qu'elle trouve ce nom plus porteur au point de vue marketing.



C'est Skyler, lorsqu'il est âgé de 19 ans qui nous relate "l'affaire" et leur vie de famille.



C'est une famille américaine type où il faut plaire et être célèbre (et riche) à tout prix. Skyler est délaissé au profit de sa géniale petite patineuse de soeur à laquelle sa maman consacre désormais tout son temps : maquillage, teinture de cheveux, vêtements affriolants et évidemment entraînement intensif sont désormais le lot de cette gamine de 4 ans, Skyler, 7 ans, est forcé de se rendre à son plus grand ennui à des goûters chez des garçons dont les parents sont représentatifs socialement. Il a mal à sa jambe fracturée et boîte ? Ses parents lui font des remontrances "ne boîte pas". Les deux enfants sont également soumis à avaler une batterie de médicaments et Bliss reçoit même des piqûres hebdomadaires pour la "renforcer".



Les enfants sont tristes, craintifs et pas du tout épanouis, ils s'évertuent à plaire à leurs parents qu'ils adorent.



Et ça fonctionne selon le plan de Betsey : tout le monde veut connaître le petit prodige "Bliss" et donc la famille est invitée chez les membres les plus influents (et les plus riches) de la communauté de Fair Hills à la plus grande joie de la mère qui en profite pour se faire opérer esthétiquement, changer de coiffure, s'acheter des vêtements hors de prix ... Mais le bonheur n'est cependant pas au rendez-vous du couple qui se sépare, Bix s'ennuyant auprès de son épouse s'en va vivre des aventures puis revient auprès de sa famille puis repart ...



Et un jour, le drame absolu, Bliss est retrouvée morte, assassinée, la veille de ses 7 ans. Toute la famille y compris le pt'it gars de 9 ans est soupçonnée jusqu'à ce qu'un pédophile fasse des aveux peu crédibles et se retrouve pendu dans sa cellule ... Mais qui donc a tué Bliss ?

La mère soupçonne son fils qui ne se rappelle de rien car sous l'emprise d'une forte dose de médicaments, il dormait et sa mère lui dit "il ne faudra jamais rien dire à personne, même pas à Jésus" ! Mais Skyler aimait sa petite soeur et ne comprend pas pourquoi il l'aurait tuée. Skyler, à coups de sommes astronomiques est placé dans diverses institutions psychiatriques où on lui trouve toutes les maladies mentales possibles et imaginables.



En grandissant, il refuse de voir ou même de parler à ses parents qui le soupçonnent du meurtre de sa soeur. Ne sachant plus qui il est ou n'est pas, il tombe dans la drogue et vit misérablement loin "des siens".



Les tabloïds se déchaînent après le décès de Bliss et la mère en profite pour écrire des livres, créer des collections de jouets évoquant sa fille. Elle s'enrichit très fortement grâce à ces procédés ... ! Reconnue socialement grâce au succès de patineuse de sa petite fille, la voilà donc qui s'enrichit considérablement grâce à son décès, Skyler, lui, n'intéresse plus personne, c'est au contraire la honte de la famille ce qui va le détruire durant dix longues années.



J'ai adoré ce livre tout en le détestant mais cela est une des caractéristique des livres de Joyce Carol Oates qui nous envoûte tout en nous décrivant le pire. Si "ça" est le "rêve américain", je préfère quant à moi parler de "cauchemar américain" et JCO ne se prive pas non seulement de l'égratigner mais de le démolir tout entier.



Un livre excellent, à lire !

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Valet de pique

À chaque fois que je lis un ouvrage de cet auteur je suis à la fois stupéfaite, surprise, complétement bluffée, admirative et dans l'addiction!

Elle a un talent qui ne se dément pas aprés tant de succés !

Ce thriller bien construit, magistral, nous tient en haleine,( lu pratiquement d'une traite), comme si l'on entrait soi - même dans l'esprit de cet écrivain à succés !

Andrew- J- Rush s'adonne à la confection de romans policiers classiques.

Il a une image pondérée , respectable et lisse, rien à redire, méticuleux, organisé, un bon pére de famille, une épouse heureuse Indira et deux fils .

Bien sûr, il a un secret, une part d'ombre, il écrit des polars déjantés, noirs, violents, érotiques et sanglants, sous le pseudonyme " leValet-de-pique'.





Il gère ce double avec facilité jusqu'au jour oú il est accusé de plagiat.

D'autre part, sa fille a des doutes , elle lui pose des questions gênantes après avoir trouvé certains indices autobiographiques dans un roman du valet de pique.

Il soupçonne Irina "d'entretenir"une liaison avec un professeur de maths.....



Je n'en dirai pas plus.

L'auteur nous entraîne dans les méandres du mental d'un écrivain et son processus d'écriture.

Elle excelle dans la description fiévreuse de la paranoïa qui gagne....., des forces noires manipulant la conscience d'Andrew, de la création, du rapport aux textes, à ses doubles d'écrivain, du rôle des agents et de l'Edition aux Etats- Unis,.

Elle cerne avec une habilité confondante le monde de l'édition et des collectionneurs de livres.....

L'écriture sûre, précise, incisive, agréable, fluide, distille le suspense et l'énigmatique jusqu'à la dernière page, avec un talent fou.

L'intrigue est parfaitement maîtrisée et l'atmosphère inquiétante, tendue à souhait , nous frémissons ......

Le processus d'écriture entraîne le lecteur effaré, étouffé, déstabilisé, hypnotisé sur une ligne de crête abrupte séparant folie et génie .

Bluffant mais ce n'est pas à mon avis sa meilleure oeuvre !

Je viens d'acheter : "Ce que j'ai oublié de te dire" du même auteur .

A lire .......bientôt .....

Merci aux amies de Babelio qui m'ont fait connaître ce livre .





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Confessions d'un gang de filles

«  Non.

Ils sont tous comme ça les hommes.On est en état de guerre larvée :

Ils nous haïssent, les hommes nous haïssent quel que soit notre âge , qui que nous soyons, mais personne ne peut l'admettre, pas même Nous » .....



——Une Fille ou une Femme , par exemple , sont des êtres humains femelles , et ça n'est pas prêt de changer, pas vrai ? »



Extrait de ce livre cru, concret, précis , d'une beauté saisissante comme sait les écrire cette grande dame , dont je suis une fan inconditionnelle ,magicienne de l'écriture.



Une fois de plus elle se glisse avec habileté dans la peau de Legs , la plus extravagante, téméraire, effrontée, rebelle, ivre de faire le bien ,au coeur de ce gang de filles révoltées, assoiffées de justice et de liberté , ces CINQ filles, nu- tête en blousons noirs et foulards rouge orangé le gang FOXFIRE,: FEU FOLLET, gang qui se bat contre l'abus de pouvoir des hommes, pervers et concupiscents, vils et exploiteurs .....



Nous sommes à Hammond , aux Etats - Unis dans les années 50...petite ville ouvrière de l'état de New-York .

C'est Maddie la narratrice ..

Ces filles pauvres, révoltées à leur manière, se battent pour survivre , vengent les actes irrespectueux , généreuses, avides du bien envers d'autres déshérités .....



Legs, Goldie, Rita, Maddy, Lana , vues de l'extérieur, à l'état brut , sans réfléchir , sans recul, suscitent le rejet, l'opprobre et l'incompréhension mais l'auteure talentueuse se coule dans leur peau , s'immisce avec sa finesse , son sens inné de la psychologie, son approche vivante, humaine, au plus près de ces petits larcins qui de véritable vengeance se transformeront ....en une escalade prévisible ...



Le drame couve, les excès aussi , FOXFIRE brûle, brûle.....la haine , surtout celle des Hommes se transforme en impitoyable équipée sauvage .

FOXFIRE défie la mort ... Je n'en dirai pas plus ..Un pacte à la vie , à la mort, vengeances après humiliations ...



Unies comme les doigts de la main contre le lycée, associées , cruelles et généreuses, violentes , apeurées , bouleversantes , animées d'une fureur de vivre , «  le mal à l'état pur » n'est pas approprié on peut excuser leurs excès ...



Un excellent roman touchant qui happe le lecteur ...vivant , brut, au style un peu déstructuré dans les 150 premières pages ...



Comme toujours , à l'image de Blonde, Fille blanche , Fille Noire ou La-Fille tatouée, et d'autres romans chez cette grande dame des lettres américaines «  le Mal » est d'autant plus vraisemblable qu'il nous ressemble ....

Un livre que l'on n'est pas prêt d'oublier.

A quand un Prix Nobel ?



Peut - être pas à mettre entre toutes les mains ce livre haletant ?

Mais ce n'est que mon avis , bien sûr .



Je n'ai pas vu le film de Laurent Cantet .



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Au commencement était la vie

♬ Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir... ♬

Si vous avez envie de lire une gentille petite bluette, passez votre chemin. Si vous cherchez une lecture de plage, un petit livre dont les pages se tournent toutes seules, fuyez.

J'ai déjà lu suffisamment de romans de Joyce Carol Oates pour savoir qu'elle n'a pas son pareil pour nous montrer l'être humain dans toute sa noirceur. Qu'en véritable spéléologue de l'âme, elle n'hésite pas à descendre au plus profond de l'horreur.

Mais avec ce livre, elle a encore réussi à me surprendre.

Son texte est saisissant, violent de bout en bout, mais pas de cette violence gratuite, excessive, qu'on lit parfois et qui est finalement peu crédible. Non, Joyce Carol Oates est bien trop fine : tout est réaliste, les personnages sont terriblement vrais, et c'est ça qui fait froid dans le dos.

Je me dis toujours, après avoir refermé un de ses romans que je pourrais croiser l'une de ses créatures... en fait, que j'en croise peut-être sans le savoir... qu'un de mes voisins sous une charmante apparence a les mêmes fêlures qu'un des multiples personnages que cet écrivain de génie a créés...

On ne voit plus le monde de la même façon après avoir plongé dans l'univers de Joyce Carol Oates !

Lisez et jugez par vous-même, mais je vous aurai prévenus : c'est à vos risques et périls.

Cette lecture est dérangeante, j'en ressors ébranlée, mais que j'aime être bousculée quand c'est fait avec autant de talent !

Une fois de plus, merci madame Oates.
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Blonde

J'ai lu ce roman de 1110 pages pendant un week-end marathon auquel je m'étais engagée, et l'ai parcouru à la façon du coureur. L'expérience fut unique, l'essoufflement aussi. Surtout une très belle découverte : la plume de grande qualité de Joyce Carol Oates, que je connaissais pour l'avoir écoutée souvent.

Blonde, saga-épopée dédiée à une étoile filante, Marilyn l'éblouissante, l'enviée, la désirée, la marchandée, passagère éclair entre les deux portes de la vie.

Images célèbres de la célébrissime se mirent à défiler devant mes yeux, souvenirs de quelques films vus et revus : Sugar Kane dans Certains l'aiment chaud de Billy Wilder, Kay dans Rivière sans retour de Otto Preminger, Angela dans Quand la ville dort de John Huston, Rose dans Niagara de Henry Hathaway, la voisine dans Sept ans de réflexion de Billy Wilder, Lorelei Lee dans Les hommes préfèrent les blondes de Howard Hawks, Roslyn dans Les désaxés de John Huston.

Biographie fictive, d'une vie brève qui a laissé en héritage un mythe, a fait couler des fleuves d'encre, a rempli des océans d'images.

"La célébrité était un incendie que personne ne pouvait maîtriser, pas même les patrons de studio qui s'en attribuaient le mérite.". "Vie et rêve... feuilles d'un même livre", Marilyn Monroe, Norma Jeane, rêve ? réalité ? ou les deux ? dans un mélange pas toujours équilibré et dont elle a été la proie.

Le roman effeuille l'habit éclatant de la star pour pénétrer la grotte cachée de la femme, y découvrir un coeur, des interrogations, des doutes, des faiblesses, des blessures mal soignées, des profondeurs non atteintes, inimaginables, rarement imaginées, des ambitions, une détermination et une lutte pour avancer et tenir. La transformation d'une femme en produit marchand, d'une vie privée en vie publique sous les projecteurs éblouissants. Être et paraître, jeu aveuglant des miroirs, les dessous d'une étoile filante, tricherie reconnue, acceptée et rejetée, jeu de ping-pong. On ne se demande pas qui est la balle.

Livre-film en cinq séances rythmées sur des ombres accouchant des éclairs en plans séquence, gros plans, fondus enchaînés, aussitôt apparus aussitôt disparus, pages-images où l'incroyable surréalisme fait des passages rapides, l'arrêt sur image surprend un instant, après, il s'évapore, travellings sophistiqués, enchaînements des mouvements et une voix off à multiples voix. Sa longueur impressionnante, à mon avis, ne fait qu'équilibrer le passage rapide de la comète Marilyn. le roman va dans les coulisses de la vie privée et des arrangements et négociations qui préparaient le choix des acteurs, les contrats, la naissance du film. Il s'arrête souvent, surtout pas pour des pauses, sur la scène américaine après la guerre, le maccarthysme et la chasse aux sorcières, toute une mentalité, hommes et femmes très inégaux, essais nucléaires désastreux et à longue portée.

Les plusieurs niveaux d'écriture suivent de près les plusieurs niveaux de réalités : la vie intérieure de la femme Marilyn/Norma Jeane, la scène sous les feux des projecteurs, les rôles, ce qu'elle était et ce qu'elle représentait pour les autres. Sous l'oeil de la caméra, sous les feux des studios, lumières d'étoiles, nuit sombre et froide, elle est à la recherche d'un feu qui chauffe sans brûler.

Le réel et le fantastique, la mémoire et ses farces, jeux cruels. "Une grande partie des souvenirs sont des rêves, je crois, de l'improvisation. Un retour dans le passé, pour le changer."

Rythme syncopé d'une vie surprise, méprise et confusion, erreur, vie glissante comme une patinoire, miroir alléchant et cynique, vie timide dans un feu d'artifices, aguichante, grisante, perturbante, et finalement décevante. "Norma Jeane n'aimait plus autant les films. Ils étaient si... pleins d'espoir. A la façon dont les choses irréelles sont pleines d'espoir."

Des voix s'entremêlent, se confondent, rêve, réalité, les images-souvenirs envahissant la mémoire n'en font qu'une toile.

Le style, comme la vie, entre rêve et réalité, épouse la narration, la voix off, les souvenirs, les témoignages ; tantôt vif et enlevé, tantôt serré, chargé, il effleure le fantastique, finit par s'alourdir jusqu'à l'obsession pesante qui devient rivière sans retour vers les chutes de Niagara qui emportent tout.

Très peu allaient plus loin que la surface de Marilyn, beauté éphémère aimée et exploitée ; mais elle-même, Norma Jeane, jusqu'où allait-elle ? elle avançait et reculait, dans les deux sens avec hésitation et courage fêlé, une hypersensibilité mortifère sans issue, des hauts et des bas épuisants, des absences, sa mère une absente, son père une photo, une absence. La vie est-elle une parenthèse ? entre quoi et quoi ?

Joyce Carol Oates regarde à la loupe la surface miroitante, et interroge chaque reflet à l'aide du microscope, et finalement laisse beaucoup de points d'interrogation tels qu'ils sont, sans réponse.

Les projecteurs éblouissants se sont retirés dans les coulisses avec leur lumière aveuglante, les bruits extérieurs assourdissants et blessants se sont tus, et la part d'ombre de Marilyn, Norma Jeane, s'est ouverte à la lumière du jour celle qui émerveille sans faire de mal.

Elle voulait être aimée pour ce qu'elle était vraiment ! Mais ce "vraiment", le savait-elle ? Etre et paraître, souvent le pont entre les deux est instable et ce quelque chose qui manque crée un point faible, une fragilité empêchant le lien solide. Une feuille frémissante de vie, un coup de vent peut l'emporter mais tant qu'elle y est elle habite l'arbre, ainsi que Marilyn habitait tous ses rôles.

Norma Jeane voulait rester ce qu'elle était. "Elle voulait être reconnue pour une grande actrice et en même temps être aimée comme une enfant et on ne peut manifestement pas avoir les deux."

Elle a eu tout, mais pas l'essentiel.

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Viol, une histoire d'amour

J avais lu pas mal de critiques positives sur ce livre, et surtout cette auteure que je n avais jamais lue, et j'ai entamé ce livre hier.



Un bon roman.



Tina, une belle femme de 35 ans et sa fille, rentrent de la fête nationale, passé minuit. Elles coupent par un parc où se trouvent un lac et un hangar à bateaux. Quand tout à coup un groupe d hommes ivres, défoncés et bêtes s approche d elles. Leurs intentions sont claires. Les violer. Ils traînent mère et fille dans le hangar. L adolescente à le temps de se cacher mais elle assiste impuissante au viol de sa mère et à la violence abominable des hommes qui s acharnent. Lorsqu ils finissent par s enfuir en laissant Tina pour morte, la jeune fille va s encourir et interpeller une voiture pour qu on leur vienne en aide...



On a les points de vue d un policier, de la jeune fille, de la procureure et des coupables. On va suivre le procès détestable, le cancans du village relayés par des femmes jalouses majoritairement. On va observer la descente aux enfers de Tina, et savourer la vengeance... Mais je n en dis pas plus !



Un roman qui se lit vite, avec un style qui m a parfois fait penser à Stephen King, notamment par certaines phrases acerbes ainsi que les comparaisons très imagées et très présentes.



J aurais aimé avoir le point de vue de Tina, en savoir plus sur son avenir. J aurais aimé plus de liens entre les personnages, que le tout soit plus creusé.



Je recommande !
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La fille du fossoyeur

Ce roman de Joyce Carol Oates est conforme aux romans de Joyce Carol Oates que j'ai déjà eu l'avantage de lire ; c'est un coup de poing en pleine face.



On peut compter sur Joyce Carol Oates pour ne pas prendre de gants et son style brut et brutal peut déconcerter plus d'un lecteur. Question d'habitude ou d'apprivoisement. Une chose est sûre : on ne sort pas indemne d'un roman de Joyce Carol Oates.



Rebecca Schwart est née en 1936 sur le paquebot dont les cales bondées d'immigrés a transporté sa famille, son père, sa mère et ses deux frères, au pays où tout semble possible, aux Etats-Unis d'Amérique. Fuyant le fascisme nazi, les Schwart peineront à s'intégrer à une société qui les rejette et l'enfance de Rebecca sera marquée par une extrême violence sociale et physique. Une violence qui draine le drame dans son sillage.



Sur les 700 pages que compte le roman, j'ai passé un bon quart à me demander où l'auteure voulait m'emmener. Le rythme du récit est plutôt lent, la narration s'éparpille tout au long d'une chronologie dense qui s'étale de 1936 à 1998. Et pourtant, on s'accroche, on se laisse aimanter.



Ne croyez pas suivre une chronique familiale, c'est d'abord le destin de Rebecca qui intéresse l'auteure et le lecteur. Un destin complexe, bouleversé et bouleversant, marqué par les erreurs, le sang, les coups, la fuite, la quête et la survie.



Un portrait au vitriol de la société américaine comme Joyce Carol Oates sait si bien en peindre ; un spectacle qui fait grincer des dents, donne envie de vomir ou de jouer des poings. Au final un roman rude et fascinant que j'aurai mis de longues semaines à lire mais dont je garderai longtemps la trace.





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Challenge PAVES 2019

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Ce que j'ai oublié de te dire

Les petites jeunes filles riches ne sont pas toujours heureuses, loin s’en faut !

JC Oates nous le prouve à sa façon très subtile, comme d’habitude.

Nous sommes à Quaker Heights, et nous voici dans un établissement scolaire privé, très cher, pour élèves très riches.

Qui aurait cru que Merissa, la Fille Parfaite, cachait un secret honteux ? Elle adore se couper, se faire mal. Oui, c’est comme cela qu’elle peut enfin avoir prise sur la Vie Parfaite qui l’entoure et qui veut l’emmener vers un Avenir Parfait. Vie parfaite ? Euh...

Qui aurait cru que Tink, la Fille Star, fille d’une Star, se serait suicidée ? Son caractère ombrageux, indépendant, décidé lui avait permis de se faire quelques amies, dont Merissa.

Qui aurait cru que Nadia, la fille riche et un peu trop grosse, un peu trop émotive, un peu trop naïve, aurait agi ainsi face à son père et sa belle-mère ?



A travers ces 3 filles tout à fait différentes et néanmoins amies, nous entrons dans l’univers obscur de certaines adolescentes. La richesse, la célébrité, l’intelligence, JC Oates les bat en brèche. Car tout au fond, nichée près du cœur, il y a une plaie. S’il y a plaie, c’est qu’il y a eu blessure, donc attaque. Et les mères ne sont pas loin. Mères, ou belles-mères. Les pères aussi font des ravages.

A toujours vouloir surpasser le commun des mortels, c’est qu’elle est dure, la vie des gens riches !

Surtout celle de leurs filles.



Avec une narration et un style proches de la pensée adolescente, donc quelquefois agaçante, JC Oates arrive encore une fois à percer l’univers de personnages emblématiques de l’Amérique conquérante. J’aime toujours, à travers cette auteure que j’adore, explorer les vices cachés de ces Américains en apparence si sûrs d’eux, lancés dans la course au succès et à la gloire, quitte à brader le cœur de leurs enfants. C’est d’eux qu’il s’agit ici, à l’âge où les bases de la vie vacillent.



Roman pour adolescents ? Mwoui, mais surtout pour les adultes qui y reconnaitraient leurs propres failles. Pas sûr qu’il plairait aux conquérants du pouvoir à tous crins.

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Zarbie les yeux verts

Krista, malgré sa peur, cherche à échapper à son mari, un ancien sportif devenu un journaliste célèbre, qui la tyrannise à l'insu de ses enfants. Pourtant sa fille, Francesca, en pleine crise d'adolescence, devine les conflits. Tiraillée entre sa mère et son père, manipulée et craignant ce dernier, elle fait un choix que seule Zarbie, la partie frondeuse de sa personnalité, lui donne le courage de désavouer. Elle est prête pour trouver, dans le journal de mam, ce poème d'Emily Dickinson qui lui ouvre enfin les yeux :



Ils m'ont enfermée dans la Prose

Comme lorsque petite Fille

Ils me mettaient au Placard

Pour que je me tienne tranquille



Tranquille ! S'ils avaient pu m'épier

Et voir mon cerveau – vagabonder –

Plus fous n'auraient été d'enfermer un Oiseau

Pour Trahison – dans un Enclos –



Il suffit qu'il le veuille

Et avec l'aisance d'une Etoile

Moqueur il baisse les yeux vers sa Captivité –

– Il ne m'en coûte pas davantage.



Dans ce roman magnifique de noirceur et de finesse, on assiste à la destruction progressive d'une famille sous l'emprise d'un homme despotique et manipulateur. Un homme qui est prêt à tout pour conserver la maîtrise de ses proches et de sa brillante réputation. Des rapports de force malsains, pas si exceptionnels, parfaitement décrits par Joyce Carol Oates qui a mis, une fois de plus, son immense talent au service de la défense des femmes au regard de la violence masculine.

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Délicieuses pourritures

En 1970, à Catamount College, Massachussets, presque toutes les étudiantes de la classe de littérature sont amoureuses de leur professeur.



Il faut dire qu'André Harrow est charismatique et ne fait rien pour décourager l'engouement de ses élèves. Bien au contraire. Il pousse les jeunes filles à livrer leurs pensées les plus intimes dans un journal et à les partager en classe. Avec la complicité de Dorcas, son épouse sculptrice, il en convie même certaines à venir chez eux. Gillian Bauer fait partie des heureuses élues. Mais après avoir vécu ce qui se cache derrière ces invitations, la vie de la brillante étudiante bascule.



Délicieuses pourritures est le roman de l'adolescence et de ses vulnérabilités. Joyce Carol Oates y décrit parfaitement la fragilité de jeunes gens confrontés à des adultes manipulateurs. Si l'auteur rend hommage au grand D. H. Lawrence et à sa poésie érotique, ce n'est pas pour justifier ce type de comportement. Elle dénonce au contraire, avec beaucoup de finesse, la perversité de ceux qui profitent de leur autorité pour abuser les plus fragiles.

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Premier amour

Joyce Carol Oates ne fait jamais dans la demi-mesure. Soit son roman est un long et gros pavé qu’il est difficile de tenir dans une main (son poids équivaudrait une caisse de bière, unité de mesure certifiée et universelle du Bison), soit il est si succinct qu’il ne pèse pas plus qu’une cannette de bière à demi entamée (la cannette de bière est une sous-division de la caisse de bière dans l’unité de mesure décrite précédemment). « Premier amour – un conte gothique » fait partie de cette seconde catégorie de romans de l’écrivaine.



Plus qu’inquiétant, immoral ou onirique, ce livre est surtout dérangeant et ne peut laisser indifférent. Josie, une petite fille solitaire de 11-12 ans, face à Jared Jr., 25 ans, un séminariste ambigu. L’histoire d’une relation sexuelle d’une préadolescente avec un soi-disant homme de Dieu, voilà de quoi faire bondir toutes les âmes saintes qui furètent Babelio et/ou mon blog. Dieu m’a donné la foi et un membre vigoureux.



Un thème sulfureux. Du sexe, une gamine, un séminariste. Voilà de quoi incommoder quelques bonnes âmes. Pas celle d’un bison qui aime bien cette odeur de souffre présente dans les grandes plaines – ou ici dans le marais. Et sans souffre difficile de craquer une allumette. Car, ce que j’ai ressenti avant tout, ce n’est pas le sexe entre les deux personnages, mais la fascination que ce séminariste aux chemises amidonnées d’une blancheur immaculée entraîne sur cette petite ouaille, brebis fragile et perdue au milieu de ce marais. Fascination qui se transforme même en dévouement totale et abandon de son corps pour des jeux pervers et masochistes.



Un livre l’un des plus érotiques qui soit ? Il parait, c’est le quatrième de couverture qui le revendiquait. Je demande à voir (ou à lire en l’occurrence). Je dirai plutôt un livre sur la fascination sexuelle d’une jeune fille qui (cette fascination extrême fausse peut-être son consentement) s’abandonne, se soumet aux désirs sadiques d’un très « respectable » homme, un séminariste. L’attraction magnétique du séminariste atteint son apogée lorsque ce dernier se sert de la petite agnelle égarée pour remplir son escarcelle d’autres « victimes ». Je vous avais prévenu ! Pas très morale, cette histoire..



[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Délicieuses pourritures

Gillian , 44ans , éprouve un choc en visitant le Louvre et plus particulièrement en posant son regard sur une statue lui rappelant instantanément sa troisième année passée à Poudlard , heuuu , Heath Cottage , école de filles de la Nouvelle-Angleterre .

Elle a désormais 20 ans , se revoit entourée de ses amies qui , comme elles , sont alors sous le charme d'André Harrow - signifiant flèche en français , clin d'oeil ironique d'une rare finesse a Cupidon j'imagine... - professeur de littérature DSKophile et élément déclencheur de ce roman . Excusez la tenue , je sors de la douche...



Bon , j'ai pas été emballé plus que ça pour tout dire . Il n'est pas rare , dans la littérature , que de jeunes adultes voient leur amour immodéré , pour tel ou tel professeur , contrarié . Prof qui , comme de bien entendu , repoussera gentiment mais fermement leurs avances , question de déontologie aidant . De plus , André est marié à Dorcas , sculptrice se complaisant dans la réalisation d'oeuvres à caractere sexuel toutes plus laides les unes que les autres...Nom d'une pipe !

Ici , tous les codes sont inversés . André , au contraire , attisera volontairement tous ces sentiments naissants , encouragera ses courtisanes à dévoiler leurs pensées les plus intimes , allant même , aidé en cela par sa douce moitié , jusqu'à instaurer un système de favorites ayant alors le triste mais si envié privilège de séjourner quelques jours dans la maison familiale...André et Dorcas font alors figure de modèles que l'on se doit de cotoyer a tout prix et le prix est élevé !

S'en suivront immanquablement des jalousies entre filles , des amitiés malmenées , le but ultime étant de devenir la favorite attitrée . Wuaouh , trop bo le prauf , ce sera trop de la balle si je pouva lui tapé dans l'yeux...soupir...

Le point intéréssant de ce bouquin , c'est son complet anti-conformisme ! 20ans , le bel age pour s'ouvrir à l'amour...et non pas à la noirceur des âmes et des corps en succombant à un grave André graveleux au possible , Dorcas n'étant pas en reste , son travail étant l'exact reflet de son ame...Connaissez-vous Saint-Claude ?

Récit , de plus , émaillé régulièrement d'alertes incendie - de jeunes pyromanes en herbe ayant surement pris au pied de la lettre Allumez le Feu d'un jauni Johnny chaud comme la braise, wok'n'woll ! - incendies mysterieux légitimant une conclusion des plus logique...

Amateurs de belles histoires Harlequin champion de l'amourgloireetbeauté au romantisme exacerbé , passez votre chemin...Tout comme ces jeunes nymphes , j'ai moi-même été en fleur..comment ?...à Honfleur ?...au temps pour moi...



Un livre malsain sur l'éveil des sentiments amoureux , le coté poétique en moins...Jeu pervers du chat et de la souris à l'issue surprenante..
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Babysitter

L'éditeur de Joyce Carol Oates, Philippe Rey, attribue avec un peu trop de libéralité l'étiquette "thriller" à son dernier roman. Malsain, dérangeant, voyeuriste, jouant avec nos peurs les plus profondément enfouies, le récit de "Babysitter" n'est pourtant pas un thriller et il décevra les lecteurs le prenant pour tel.



"Babysitter" est la chronique morale d'une Américaine blanche de quarante ans, mariée à un cadre supérieur, mère de deux enfants adorables (un garçon et une fille, quelle vision idéale !), à l'abri de tout besoin et allégée de toute tâche ménagère par sa domestique philippine, aussi discrète qu'efficace. Cette desperate housewife arrivée au pinacle du rêve américain se nomme Hannah. Belle, blonde, riche, enviée, célébrée dans ses cercles, elle possède tout... et pourtant, un homme lui effleurant le poignet lors d'un gala caritatif lui démontrera en un fragment de peau combien sa vie est vide, son existence ennuyeuse, sa personnalité étouffée. Quand l'adultère s'invite dans le quotidien d'Hannah, le point de non-retour est franchi.



Mais attention, derrière ce pitch assez banal et peu glamour, se dissimulent, tapis dans l'ombre, d'affreux monstres prêts à bondir hors du placard : enlèvements et homicides de jeunes enfants, pédophilie, racisme, chantage et manipulation... Une fois encore, Joyce Carol Oates n'est pas en reste pour faire frémir son lecteur jusqu'à l'écoeurement. Il est connu que pour se lancer dans l'oeuvre de l'autrice, il faut avoir le coeur et les tripes bien accrochés et "Babysitter" n'échappe pas à cette loi.



Le récit charrie bien des mystères liés à la criminalité - d'où l'étiquette "thriller" quelque peu abusive - et plusieurs d'entre eux resteront non résolus, il faut s'en faire une raison, l'autrice aimant laisser à son lecteur une marge d'imagination, de supposition et de déduction. Elle le rend toujours complice du récit, il se doit de répondre à son appel et de s'y impliquer, en apnée au besoin.



Et justement, moi j'ai eu bien du mal cette fois à m'y impliquer. le premier tiers du roman m'a déconcertée, malmenée dans sa structuration, ennuyée même. Long, long, long. Pourtant, j'ai persévéré et j'en suis contente. Au final, j'ai pu apprécier une fois encore l'immense talent d'une autrice qui sait disséquer comme personne ses personnages, qui ne s'attache à aucun d'eux et n'a de compassion ni pour les gentils, ni pour les méchants. Elle plonge en profondeur dans les affres d'âmes jamais entièrement blanches, souvent très noires, toujours surprenantes. Alors, oui, il est difficile de s'identifier ou de se familiariser avec ses protagonistes mais une chose est sûre : ils vous suivront quand même longtemps dans vos songes.



Avec "Babysitter", Joyce Carol Oates explore un thème qu'elle adule : l'illusion.



Joyce Carol Oates est en effet la magicienne absolue de l'illusion, elle aime jouer avec, la révéler, la sublimer, nous y faire croire pour mieux la faire s'écrouler après une lente fissuration. A l'instar d'une coquille d'oeuf qui se craquelle sous l'effet des coups de bec du poussin qu'il emprisonne, le récit heurte lecteur et personnages jusqu'à ce que leur soit révélée une forme de vérité, généralement crue et obscène. Joyce Carol Oates est la briseuse d'illusions la plus aguerrie de la littérature contemporaine.



J'ai relevé un extrait dans le roman qui me semble parfaitement résumer sa démarche d'écrivaine : "Le plaisir que cet homme qu'elle connaissait à peine lui a donné a été indifférenciable de la douleur la plus insoutenable, une partie d'elle-même en avait eu horreur, et pourtant le souvenir de ce qu'il lui avait fait ressentir l'avait obsédée, fascinée." Remplacez "cet homme" par "cette autrice" et vous mettez dans le mille !





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Mudwoman

M.R. Neukirchen est directrice d'université , haute performance dans un milieu machiste au possible. En se rendant à un colloque dans l'est de l'état de New York, son enfance remonte et elle part à la recherche des secrets de sa jeunesse. Car M.R, alias Mudwoman, a été enfouie dans la boue par sa mère avant d'être miraculeusement sauvée.



Roman dérangeant, tant le talent de l'auteure est immense pour nous faire ressentir les moindres soubresauts de l'âme humaine . Ici encore , JCO étudie au scalpel son personnage , la faisant naviguer entre réalité et rêve ou plutôt cauchemars, où l'amènent ses pulsions . C'est indéniablement brillant

Comme le sont les descriptions des relations humaines , que ce soit dans la sphère familiale ou autre.

Le thème de la solitude , ou de la recherche d'amour et celui de la quête de soi, à travers ses origines sont la aussi terriblement bien décrites, avec ce style très personnel qui met un voile d'angoisse sur tout ce que peut écrire cette auteure.

Pour autant, j'ai eu du mal à entrer complètement dans l'histoire , non pas à cause de l'alternance des chapitres entre présent et passé mais plutôt en l'absence d'une histoire que j'aurais aimée peut être plus consistante en 560 pages. Ce n'était bien sur pas le but de l'auteure.

Une lecture qui parfois peut être dérangeante, qui suscite beaucoup d'empathie pour le personnage principal et qui démontre le talent de l'auteure pour coucher sur papier les comportements les plus obscurs de l'être humain.
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Blonde

C'est un monument qu'a écrit Mme Oates, pesant à l'instar de cette femme dont la, courte, vie fut un roman.

Ce roman là que chacun est, pratiquement, à même de raconter tant le personnage est fascinant; l'autrice, elle, en a fait un chef d'oeuvre, de la petite Norma Jane Baker à la fin, la mort de la grande Marylin.



Cette Marylin là, sex symbol, égérie, vedette de cinéma mais tellement femme tout simplement et c'est tout à l'honneur de Joyce Carol Oates d'avoir réussi son sujet et amener son lecteur, moi, à cette évidente conclusion.



Car femme elle l'était Marylin et le sachant elle aura pratiquement toujours cherché à faire de sa féminité un atout lui permettant de monter les échelons de la notoriété. De ses tentatives dans le mannequinat, ses photos, parfois dénudées, jusqu'à sa réussite au cinéma, elle jouera de ses atouts physiques avant d'être reconnue pour son talent de comédienne.

Mais que cela ne fut pas facile. Le prix à payer sera, parfois, lourd!



Mme Oates, romance cette vie, c'est moi qui l'écrit, mais je n'ai point trop de repères à ce sujet même si de par certaines lectures notamment sur les Kennedy ou sur des comptes rendus de films, je puis sinon affirmer au moins dire que connaître la vérité n'est guère facile, notamment sur les circonstances de sa mort.



Il n'en est pas moins vrai qu'avec le talent que l'on lui connaît, que je lui reconnais, le tableau ici brossé par l'autrice est formidable.



On pourrait s'effrayer sur la somme des pages mais bien au contraire, pour moi, tout a coulé comme un fleuve tranquille, page après page, sans bruit, sans lassitude avec quelques interruptions mais avec des reprises joyeuses de lecture.

J'ai (est-ce un bien ou pas) été accompagné dans cette lecture du portrait rayonnant de Marylin, là, juste devant mes yeux, vous savez bien celui en noir et blanc dans toute sa blondeur et son sourire dévastateur.



Un grand livre, une grande autrice et un mythe égal de Mickey et d'Elvis dans le coeur des américains notamment.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Poursuite

Je ne connaissais par cette auteure (honte sur moi) et je n'ai donc aucun point de comparaison.

C'est une sorte de roman psychologique qui se déroule en plusieurs temps, avec une remontée dans le passé de la protagoniste (photo de couverture) pour expliquer le présent, par bribes.

Cette narration se fait à plusieurs voix, parfois bien distinctes parfois entremêlées, donnant une impression de chaos mental.

Celui-ci fait pendant au déséquilibre, aux fragilités exacerbées des personnages.

On est plongé dans une description assez intimiste, assez déstabilisante de l'univers des états-unis périphériques lorsque la situation des hommes et femmes est socialement sur le fil.

Un bon petit roman psychologique.
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