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Citations de Juan Branco (110)


L’enquête expose la figure de Michèle Marchand, pièce centrale
d’une immense entreprise de communication qui fut mise en
place avec l’aide d’un milliardaire, un certain Xavier Niel, dans
le but de faire connaître et adouber par le peuple français un
inconnu absolu qui venait d’être coopté par les élites parisiennes,
pur produit du système transformé en quelques mois
en icône adulée par les rédactions de Gala, VSD, Paris Match et
de quelques autres magazines mobilisés avec soin.
Un être dont la notoriété, égale en nature à celles des célébrités
de télé-réalité, ne pouvait, par ce dispositif, que s’effondrer.
[...]
Rappelons que Xavier Niel est aujourd’hui détenteur des plus
importants médias de notre pays, et qu’il a placé à leur tête un
homme de main, Louis Dreyfus, chargé non pas de censurer ou
de faire dire directement, mais de recruter et de licencier, promouvoir
et sanctionner. Ce qui nous le verrons, est bien plus
important.
Ce premier étonnement ne saurait suffire. En effet, les moeurs irrégulières des plus riches de notre pays ne font plus scandale depuis qu’ils se sont pris de caprice d’être aimés, et ont commencé pour cela à racheter l’ensemble des médias du pays – moins de dix d’entre eux possède 90% de la presse écrite, rappelons-le – pour contrôler leur image, ou comme le dit M. Niel,
pour « ne pas être emmerdé ». Et si Xavier Niel s’est recouvert de quelques noirceurs auxquelles échappent la plupart de ses congénères, sous forme d’enveloppes ayant alimenté un réseau de prostitution dont il dirait ne rien avoir su, l’on sait depuis bien longtemps que les fortunes sont plus souvent le fruit de putréfactions cadavériques que d’actes qualifiant aux béatifications.
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Mimi Marchand, la reine de la presse people, condamnée pour trafic de drogues – elle fut interpelée conduisant un camion doté de 500 kilogrammes de haschisch – s’est fait prendre en photo dans le bureau de M. Macron en juillet 2017. Celle qui n’hésite pas à exposer l’intimité des gens pour les intimider et à utiliser ses sources pour détruire sur commande tel ou tel individu, a été la personne en charge d’introniser
M. Macron auprès des Français. Mimi Marchand, ou la marchande de secrets ayant fait les beaux jours de la presse people depuis vingt ans, capable de faire taire une information, fut-elle d’intérêt public, en quelques instants, de montrer et d’exposer des corps nus pour les humilier ou les consacrer.
Pour peu qu’on la paye bien.
Mimi Marchand et ses jours de prison, ses réseaux dans la mafia et la police, ses hommes de main et paparazzi, ses menaces et ses violences, ses enveloppes d’argent liquide qui en ont achevé plus d’un, est une très proche d’Emmanuel et de Brigitte Macron. Et cette même Michèle Marchand a été présentée à Brigitte Macron-Trogneux par son « ami » Xavier Niel, dans son hôtel particulier, afin de faire taire une information, et de transformer Emmanuel Macron, alors illustre inconnu, riche banquier ayant utilisé les réseaux de l’Etat pour faire sa fortune, s’interrogeant sur son avenir, le transformer en un gendre idéal, et susciter une sympathie que rien dans son parcours ne faisait naître. L’opération, à en croire les auteurs de l’ouvrage, a été un succès, puisqu’elle aurait été directement à l’origine des - pas moins de - 29 unes dithyrambiques que Paris Match et quelques autres ont octroyé à Emmanuel Macron et sa femme en quelques mois.
Vingt-neuf unes.
Mais comment un seul individu, une femme comme Mimi Marchand aurait-elle pu, seule, ou avec l’appui d’un seul milliardaire, provoquer une telle conversion ? Cela semble trop gros. Et cela l’est. Il se trouve en effet que nous commençons à recouper les choses et les non-dits qui habitent ces enquêtes. Le propriétaire de Paris Match, Arnaud Lagardère, dont les auteurs disent que Mimi Marchand est la véritable directrice de la rédaction,
a par ailleurs été client d’Emmanuel Macron pendant sa période à Rothschild.............
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Le pouvoir présidentiel entre en son crépuscule. Avec un temps
de retard paraissent les épîtres décryptant les rouages d’une
ascension présentée en son temps comme miraculeuse, celle
d’un jeune homme aux tempes blondes et aux yeux de ciel qui,
par la seule grâce du talent et de l’audace, conquît tout un pays.

L’innocent récit de cette immaculée conception, repris en
boucle et de façon unanime par une presse aux abois se fêle
avec la douceur des commencements. Comme en toute entreprise
mal fondée – et l’épopée macroniste, comme nous le verrons,
le fut particulièrement – les teintes de souffre recouvrent
à vitesse brûlante les éclats de gloire que l’on avait cru définitivement
tracés. Le contre-jour du pouvoir, fait de coulisses et
compromissions, corruptions et inféodations, de destins mobilisés
pour arracher la France à ses destinées, apparaît pas à pas.
Et ce contre-jour a une couleur bien particulière : celle du sang.

Ce sang n’est point seulement celui des affairistes et des corrupteurs
habituels, ces courtisans que charrient tous les pouvoirs.
Il macule l’ombre d’Emmanuel Macron d’une substance
plus particulière, faite de délinquants et intrigants que l’on
pensait relégués en nos bas-fonds et arrière-plans.

L’affaire va plus vite qu’espéré, les révélations se succèdent, et
voilà que le pari qui consistait à prendre le pouvoir assez vite
pour que les machines de propagande d’État sussent recouvrir
à temps les laideurs de la démarche, s’apprête à être perdu. Les
tempes juvéniles de l’intrigant semblent perler. Il est temps
pour nous de l’achever.
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Il m'a fallu beaucoup de tremblements, de violence, de doutes et d'incertitudes , d'enquêtes et d'humilité pour comprendre que ce qu'ils me disaient être talent n'était que capacité d'adhésion à un monde qui cherchait, en me flattant, à me corrompre et m'absorber pour faire de moi un outil au service de l'écrasement de ceux-là qui, pourtant, loin de nous, nous permettaient d'exister.

Il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre que toutes les richesses dans lesquelles nous étions nés n'étaient que le fruit d'un éventrement de la nation qu'il fallait faire cesser, et non le produit d'un quelconque génie face auquel il faudrait s'agenouiller.

Il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre que bien des camarades en ces sphères-là restaient embrigadés en ces croyances leur assurant le confort de la vanité, et je n'ai toujours pas trouvé la force pour leur pardonner de ne pas avoir à leur tour décidé de s'émanciper.
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Qu’en somme, M. Macron a été présenté sur papier glacé tout en prétendant qu’il ne le voulait pas et n’y pouvait rien, et que les Français, croyant découvrir des images spontanées, ont découvert des images fabriquées, fabriquées et financées par certains des hommes les plus puissants de France pour leur présenter un couple idéal qui servirait leurs intérêts.
L’on pourrait à ce stade comparer la chose à l’ascension soudaine
que connu un certain Poutine, placé à son poste du jour au lendemain via une élection démocratique par une oligarchie cherchant paniquée à défendre ses intérêts, prête à vendre à son peuple le moindre bureaucrate qui lui prêterait serment, exactement de la même façon que M. Macron fut en quelques mois propulsé d’être inconnu à être démocratiquement élu – multipliant pour cela les opérations de commande et mises en scène qui auraient été raillées en tout autre pays.
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Nous l'avons dit. Il y a quinze millions d'armes en circulation au sein de la société, et l'Etat et ses gouvernants se sont montrés bien heureux que nous ayons eu la décence qui leur manquait, en nous refusant de mobiliser cet arsenal qui par et pour le peuple aurait pu s'éveiller. Il nous faudra nous en tenir à cette éthique, ne jamais renoncer à cette évidence tant que nous serons par les mêmes outils provoqués : leur sang ne mérite pas d'être versé, et nous devons préserver cet impératif éthique qui fait de chaque homme nous devançant un être à protéger.

Nous ne sommes pas eux. Là où la saleté et la mort se répandent en leur monde à gorge déployée lorsque cela leur sied, et se voient masquées par mille dispositifs lorsque cela est dans leur intérêt, nous utiliserons la sanction de façon non violente, mais collective et renforcée. Qu'ils ne croient pas que leurs stigmates visant à faire de trois poubelles et deux portes défoncées le symptôme d'une violence atroce aient fonctionné : nous savons, nous, combien d'yeux et de mains nous avons perdus, et quels corps mutilés et estropiés devront demain être glorifiés.

Ne leur laissons pas la possibilité de faire appel à cette morale qu'ils ont tant dévoyée. Comprenons les jeux de reflet qu'ils utilisent pour nous couler et intégrons que les apparences seront clefs. Ne sombrons pas en cette erreur qui, habitant les années passées, fit perdre entre terrorismes et luttes anomiques des êtres qui auraient pu autrement devenir socles à penser.
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Juan Branco
On a oublié qu'avant les Gilets jaunes une chape de plomb s'était mis en place autour de la macronie, tel un véritable étouffoir. Pendant plus d'un an, on s'est retrouvé avec une classe intellectuelle qui a écrasé toute possibilité de perspectives réellement alternatives, et, à force d'être étouffés, les Français ont explosé. L'information est un marché. Et il est biaisé par l'intervention des puissances de l'argent. Des personnes achètent des médias parce qu'elles ont un intérêt financier à défendre tel ou tel politicien, telle ou telle perspective économique, et les utilisent afin de se frayer un accès aux ressources de l'état.
(Magasine Lire)
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Cet être cependant croyait par sa seule force, par la toute-puissance de la prise jupitérienne, avoir arraché au peuple une immunité autorisant tous les caprices, d’une piscine à Brégançon à des conférences privatisées à Versailles, d’une balade à Chambord à une réception à La Rotonde, d’une nomination de M. Benalla à l’humiliation d’un chercheur d’emploi, se contentant de la répétition de l’écrasement pour affirmer son soi. 
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Juan Branco
Toute violence est défaillance de communication.

(Crépuscule 2018)
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En France, l'information se dilue, étouffe sous l'effet de la bêtise et de la servilité, et cette bêtise et servilité sont produites, recherchées. Aucun des oligarques n'aurait idée, après avoir investi des millions pour les acheter, de perdre quelque argent pour le bien de ces médias qu'ils assurent détenir dans le but de défendre la démocratie. Seul Bernard Arnault laisse la besace du "Parisien" absorber toujours plus de déficit afin de rendre impossible toute émancipation. Pourtant tous les journalistes prétendent y croire et continuent de penser que, tant que, contrairement à Bolloré, personne n'aura la bêtise d'intervenir directement, leur indépendance sera assurée. Criant à leur indépendance, niant tous les mécanismes de contrôle et d'écrasement déployés, ils croient défendre leur dignité, là où ils se rendent complices, devenant les relais d'un système qui ne cesse de les exploiter. Non, en France, personne ne prend la peine de tuer. Il suffit d'acheter.
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C’est bien en tant que célébrité construite de toutes pièces, auprès de sa femme, que M. Macron a été introduit de façon radicale et rapide, auprès du peuple français.
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Toute violence est l'expression d'une défaillance politique, c'est à dire de la gestion de la conflictualité. Or ce qu'il s'agit maintenant d'exposer, c'est que cette défaillance est le fruit d'un asservissement de nos élites à leur intérêt.Elle est le fruit de milles compromis, manipulations et opérations diverses qui seront apparus à tous, dans l'instant, insignifiants, et auront pourtant débouché sur une crise démocratique majeure, qui ne fait que commencer.
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Ces êtres ne sont pas corrompus. Ils sont la corruption. Les mécanismes de reproduction des élites et de l'entre-soi parisien, l'aristocratisation d'une bourgeoisie sans mérite, ont fondu notre pays jusqu'à en faire un repère à mièvres et arrogants, médiocres et malfaisants. En eux qui ont fait du respect et de la légalité un paravent pour s'autoriser tous les excès, ne réside pas la moindre recherche d'un engagement ou d'un don.
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Nous sommes nombreux à avoir senti derrière la Geste l’esbroufe. Derrière l’apparence de compétence et d’impression que portèrent cette victoire et cette cavalcade victorieuse, le néant.
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Réformes qui seront proposées dans le cadre de cette initiative constituante :
• Création du référendum d’initiative citoyenne.
• Instauration du principe de mandat révocatoire• Tirage au sort partiel, proportionnelle partielle.
• Réforme du financement de la vie politique (loi Cagé)
• Changement de la durée du mandat présidentiel, avec limitation de trois mandats.
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Contrôler son image, c'est préserver son pouvoir, et cela explique à quel point l'on y investit des moyens.
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Un président qui se cache à ce point de sa population est un président qui triche et qui a peur.
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Ces individus, je les ai vus, rencontrés, fréquentés.
Il n'est nulle démocratie sans citoyens éclairés.
Nulle souveraineté sans possibilité de s'informer.
Nulle liberté sans représentation chargée de la contrôler.
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Juan Branco
En une époque ou les 1% les plus riches de la planète concentrent chaque année plus de 80 % de la création de la richesse, les plus puissances d'entre eux ont décidé de racheter des médias qui, du fait du basculement économique lié aux nouvelles technologies et aux transfère de ressources publicitaire qu'ils suscitaient trouvaient de plus en plus de difficultés à se financer .Le résultat est bien connu :aujourd'hui dix entre possèdent en France 90% de la presse écrite .Pour contrôler leur image ,s'acheter l 'influence politique qui leur permettra de renforcer leur fortune, ou comme le dit Niel "Ne pas être emmerdé"
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Préface de Denis Robert :
"Je suis entouré d'amis, journalistes, voisins, parents qui, pour la plupart, minimise le mouvement des gilets jaunes. Sur Facebook, l'incendie se propage, mais dans les média mainstream, on avance pépère, traitant les manifestants au mieux d'olibrius ou de beaufs (Jacques Julliard), au pire de racailles cagoulées (Pascal Bruckner), de salopards d’extrême droite ou d’extrême gauche qui viennent taper du policier (Luc Ferry) ou de hordes de minues, de pillards rongès par le ressentiment comme par les puces (F.-O. Giebsert)."
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