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3.61/5 (sur 79 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Valence , le 31/01/1946
Biographie :

Juan José Millás est un romancier, nouvelliste, poète, dramaturge et journaliste espagnol.

Il a vécu à Madrid pendant toute sa vie, et ses premières oeuvres ont été influencées par Julio Cortazar. Dans les années 1970, il commence à travailler dans la presse écrite, notamment dans El Pais.

Il est nommé Docteur honoris causa de l'Université de Turin.

Il obtient le prix Nadal en 1990 pour "La solitude, c’était cela" et le prix national de Narration en 2008 pour "El mundo".

Il connaît un gros succès populaire avec "Où l'on apprend le rôle joué par une épingle à cravate" ("Desde la sombra"), un roman loufoque publié en 2016.

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Payot - Marque Page - Juan-José Millas - Une vie qui n'était pas la sienne


Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
La popularité du Majordome Fantôme ne cessait de croître. Rares étaient désormais les sites spécialisés où l’on ne parlait pas de lui. Il était devenu une star à qui des internautes posaient des questions en tout genre. De son côté, il dosait beaucoup ses interventions, faisant en sorte de leur donner le ton énigmatique que les gens attendent d’un esprit. Ainsi, à la question de savoir si après la mort on relativisait les préoccupations de la vie, il répondit :
-Le succès de la tour Eiffel est surprenant.
La phrase fit aussitôt l’objet d’une avalanche d’interprétations que Majordome Fantôme lut sur l’ordinateur de la chambre de María.
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Dans ce même salon, avec des meubles identiques et une atmosphère équivalente, tous trois avaient été enfants puis adolescents puis adultes. L'aînée, ç'avait été elle, et Juan le plus petit, mais ils paraissaient avoir le même âge maintenant; la maturité élimine les nuances et la mort finit par gommer les différences.
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Juan José Millas
L'écriture cautérise les blessures au moment même où elle les ouvre.
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Je commence ces pages, dont j'ignore le titre que je leur donnerai et où elles me mèneront, à quarante trois ans, autrement dit un peu au- delà du milieu de ce que l'on pourrait considérer comme une vie très longue. Plusieurs événements personnels, difficiles à raconter en détail, m'ont offert ces derniers temps la possibilité de contrôler activement mon existence. Je me trouve au début de quelque chose d'impossible à définir, mais qui se résume dans l'impression d'avoir pris les rênes de ma vie.
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Un corps ressemble vraiment à un quartier : il possède son centre commercial, ses rues principales, et une périphérie confuse, où il se développe ou meurt. Moi je ne suis pas d'ici, de cette ville qu'on appelle Madrid, capitale de l'Etat.....En tout cas je suis arrivé dans ce quartier démantelé, dont la forme et la maladie rappellent celle de mon corps : chaque jour, en le parcourant, on lui découvre une souffrance quelque part. Les ongles de mes pieds représentent la périphérie de mon quartier. C'est pourquoi ils sont cassés et difformes. Et mes chevilles sont aussi une zone très faible de ce quartier de chair qui est moi....et mes bras sont des maisons meurtries et mes yeux des lampes à gaz fracassées. Mon cou ressemble à une ruelle entre deux terrains vagues. Mes cheveux sont la partie végétale de cet ensemble, mais il faut les teindre pour occulter leur décrépitude. Et, enfin, j'ai aussi une décharge que je ne veux même pas évoquer, parce que, comme dans tous les quartiers en ruine, les ordures se rapprochent peu à peu du centre et désormais on peut trouver des pelures d'orange n'importe où. Mon corps est tellement sale qu'on ne peut même plus s'y promener, et la mairie ne fait rien pour le rénover.
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Le cerveau consomme environ vingr pour cent des besoins en énergie du corps (…) C'est énorme
(...)
–Un zèbre a besoin d’avoir un tube digestif très long, parce que son alimentation a une faible valeur calorique. Il faut choisir entre ce qui est abondant et peu calorique, et ce qui est rare et très calorique. C’est la vie.
(...)
– Changer notre régime alimentaire, qui au départ était herbivore, pour un régime de meilleure qualité, avec pour effet de raccourcir notre tube digestif.
– Et l’économie s’est traduite par une augmentation de la taille de notre cerveau ?
– Exactement. Ce qui, à son tour, a développé la vie sociale et donné naissance à la politique.
– Et tout ça avant de nous mettre à cuire les aliments ?
– Quand on s’est mis à cuire les aliments, notre cerveau avait déjà grossi.
– Je croyais que l’augmentation de la taille du cerveau était une conséquence de la consommation d’aliments cuits.
– Non, le cerveau a grossi quand nous avons commencé à manger des aliments énergétiques, même sans les cuire. La viande, tu peux la manger crue, comme les lions, dont l’appareil digestif est court. C’est le cas de tous les carnivores.
– Si je te donne la longueur d’un appareil digestif, tu es capable de me dire à quel animal il appartient ?
– Bien sûr, vas-y.
– Comme ça rien ne me vient.
– Prends note de ceci : les carnivores n’ont pas besoin de cuire leur nourriture. Les loups ne cuisinent pas. Mais il est vrai que les aliments cuits sont mieux assimilés, c’est un fait. Sur cette question, certains pensent, comme moi, que le feu est très ancien et qu’il est à l’origine de l’expansion cérébrale, et d’autres sont d’avis que le feu est arrivé dans l’alimentation après que le cerveau a grossi. Ça ne remet pas son importance en cause. Nous sommes les enfants du feu.
– Et lorsque cette expansion cérébrale s’est produite, nous sommes tout de suite devenus des Sapiens ?
– Non, nous étions encore des hominidés. Des présapiens, si tu veux. Nous parlons d’il y a trois cent mille ans.
– Mais il y a trois cent mille ans, la pensée symbolique était déjà apparue.
– Un petit peu », dit le paléontologue
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Je pensais qu'il était relativement facile de sceller un pacte avec la folie dans les salles de bains des hôtels. Tout brille et semble tellement propre, et pourvu de courbes si douces, que la folie glisse à la surface des choses sans faire souffrir.
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les obsessions paraissent s'évanouir, mais elles réintègrent toujours la tête, après avoir parcouru un tube que nous appelons oubli.
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Une infirmière un peu éméchée les accompagna jusqu'à la chambre de Manuel en disant que le malade dormait comme un bébé. Laura et Julio échangèrent un regard vide et baissèrent aussitôt les yeux vers le malade, essayant de comprendre par quel mystère leur ami était à la fois présent et absent. Ils l'observaient comme si son corps était une crevasse qui leur montrait le vide qu'il avait laissé dans leur vie.
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Elle s'approcha de la vieille armoire à trois corps, sorte de ventre de la maison, et ouvrit la porte centrale; l'intérieur du meuble possédait une obscurité propre, différente des autres obscurités de la vie, et une odeur caractéristique, immuable au fil des ans. Il ressemblait à un puits dont les eaux souffriraient de quelque corruption ou maladie. Elena pensa qu'elle ne parviendrait pas à entendre le bruit d'une pierre touchant le fond si elle en lançait une à l'intérieur du meuble; tellement insondables paraissaient les ténèbres.
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