Judicaëlle Bouget

La chirurgie me captive, c’est différent de ce que j’ai pu apprendre au cours des stages précédents, mais j’aime cela. J’apprécie cet aspect pragmatique et manuel de prise en charge. C’est aussi impressionnant que passionnant.

Me voilà mal à l’aise. Difficile de savoir ce qu’il pense, il est vraiment antipathique. Je ne sais pas s’il cherchait à me déstabiliser, mais c’est chose faite. Ça m’horripile, il est aussi grossier qu’arrogant. Faites que le reste de la matinée passe vite pour que je puisse rapidement quitter ce bloc.

Je ne dois pas me laisser impressionner. Il est peut-être mon supérieur hiérarchique, mais il a lui aussi été externe avant de devenir chef ! Je ne me laisserai pas déstabiliser par son attitude, aussi méprisante soit-elle. J’ai toujours eu de bonnes appréciations lors de mes stages, et je compte bien continuer ainsi. Je vais me faire discrète pour ne pas attirer son attention.

Quelle arrogance ! Certes, il est beau comme un dieu, mais quel prétentieux ! Il se prend pour qui, ce mec ? Nous sommes là pour apprendre, mais encore faut-il nous laisser le temps de découvrir chaque spécialité… Cela confirme les rumeurs à son sujet, il est vraiment antipathique. Cette suffisance dessert sa beauté naturelle.

Il possède de splendides yeux bleu azur, des pommettes bien dessinées, une mâchoire virile à souhait laissant échapper un sourire à couper le souffle. Il a un charme indubitable. Difficile de rester insensible.

Je suis en cinquième année de médecine, mes études me passionnent et jusqu’à aujourd’hui, j’ai toujours abordé mes stages de formation avec intérêt et motivation. Quelle satisfaction que de pouvoir pratiquer cette profession. Exercer la médecine est devenu une évidence dès ma deuxième année d’études. Plus mes connaissances s’étendent, plus j’aspire à explorer davantage les multiples aspects de cet exercice. Vers quelle spécialité arrêter mon choix, au final ? Difficile à dire pour l’instant… Pourtant, c’est inéluctable, il me faudra faire un choix, à moins que celui-ci ne s’impose à moi.

Est-ce cela être malade d'amour ? Un amour qui devient pathologique au point de nous faire faire des choses qu'on n'aurait jamais pu cautionner avant d'être contaminés, ou à l'inverse, de nous faire oublier ce que l'on a à faire.

Nous allons donc opérer en musique. Un peu de baume au cœur … Enfin encore faut-il que sa playlist ne soit pas trop pourrie ! Yannick me demande de l'aider à champer, et j'exécute, respectant scrupuleusement tous ses conseils. Je me rends compte que c'est relativement physique. Il me faut porter à bout de bras le membre inférieur du patient pour le maintenir en hauteur le temps du champage et de la désinfection. Je comprends mieux la physionomie athlétique de la majorité des orthopédistes.

Un débriefing s'impose ! Comme à chaque début de stage, on prend un malin plaisir à décrire notre première matinée avec le pour ou le contre du stage en cours. Caroline nous parle plus des hommes du service susceptibles de l'intéresser que du stage en lui même, et Titouan est toujours  ravi quelque soit le service dans lequel il passe. Puis après avoir papoté sans relâche sur le temps de midi, nous rejoignons la salle de cours.

Quelle satisfaction que de pouvoir pratiquer la médecine. Devenir médecin est devenu une évidence dès ma deuxième année d'études. Plus mes connaissances s'étendent, plus j'aspire à explorer davantage les multiples aspects de cet exercice. Vers quelle spécialité arrêter mon choix au final ? Toutes simultanément... C'est inéluctable, il me faudra faire un choix, à moins que le choix ne s'impose à moi. Et si la médecine générale s'imposait comme la quintessence de toutes ces spécialités. J'ai apprécié chacun de mes  stages d'externat  de la cardiologie, au dernier en date la pédiatrie, en passant par la pneumologie, l'hépatologie, la gériatrie…