AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Judith Hermann (36)


Sa mère nous avait montré qu’on peut mourir d’amour. Elle était la preuve vivante qu’on peut mourir d’un cœur brisé, elle s’était enfermée en elle-même par amour. P 14 « Charbon »
Commenter  J’apprécie          270
"Selma repense parfois à cette nuit du pollen de peuplier. A l'expression combustion spontanée, à ces termes techniques. Elle se dit que l'amour pourrait être une combustion spontanée, mais l'idée même est instable, et elle la rejette."

(Nouvelle "Pollen de peuplier")
Commenter  J’apprécie          180
Nous ne savions pas que pour la mère de Vincent nos visages étaient beaux, et nous étions rentrés à la maison avec l'impression qu'il y a bien des choses qu'on est capable de dire que lorsqu'elles sont irrévocablement passées.
Commenter  J’apprécie          170
Nous ne savions pas que pour la mère de Vincent nos visages étaient beaux, et nous étions rentés à la maison avec l’impression qu’il y a bien des choses qu’on n’est capable de dire que lorsqu’elles sont irrévocablement passées. P 13 « Charbon »
Commenter  J’apprécie          150
Réunir en pensée tout ce qu’elle avait l’apaisait. Tout mettre ensemble et voir que ça pouvait donner. Et comment continuer ensuite.
Commenter  J’apprécie          150
"Mais ma mère a éludé ces questions. De toute évidence elle estimait que ces questions ne méritaient même pas qu'on en parle. Elle a changé de sujet, est passé à autre chose ; elle semblait savoir, ai-je pensé par la suite, que de toute façon les questions de ce genre trouvent d'elles-mêmes leur réponse tôt ou tard.
Elle le sait."

'Nouvelle "Ma mère")
Commenter  J’apprécie          140
À l'époque, [mon père] s'exerçait à supporter des poèmes. Il essayait de lire un poème sans s'effondrer, et je dois dire que c'était pour lui d'une difficulté extrême et surprenante. Nous faisions l'exercice ensemble ; sinon il n'y avait pas grand-chose que nous aurions pu faire ensemble dans cet établissement – il avait emprunté un gros volume de poèmes à la bibliothèque, il ouvrait une page au hasard et me demandait de la lui lire à haute voix. Et il y avait des jours où un seul vers était déjà de trop pour lui, des jours où le simple vers « les mouettes ont toutes l'air de s'appeler Emma » lui était insupportable, où un vers comme « nous restâmes assis sous l'aubépine jusqu'à ce que la nuit nous ravisse » l'aurait tué.
Commenter  J’apprécie          120
On dirait, pense Maude, que Greta est arrivée à entrer dans son souvenir. Dans son passé. Ou bien qu'elle se débarrasse de ses souvenirs ? Comme de feuille, comme d'une peau.
Commenter  J’apprécie          120
Stella. Je m'appelle Stella.
Elle dit, j'ai peur de l'avion, je ne supporte pas l'avion, je peux m'asseoir à côté de vous, est-ce que je pourrais juste rester assise à côté de vous, s'il vous plaît.
C'est la vérité. L'expression du visage de Jason change, elle ne devient pas franchement douce, mais elle change. Il dit, c'est pas la peine d'avoir peur de l'avion. Asseyez-vous. Je m'appelle Jason. Asseyez-vous.
(p. 10)
Commenter  J’apprécie          120
... nous étions restés tous les deux, bras croisés, devant la maison, à regarder là-haut cette lune blême et blanche, comme découpée dans du papier de Chine, et comme si elle nous avait appartenu à tous les deux autrefois et que, pour des raisons qui nous demeuraient obscures, c'était terminé une fois pour toutes.
Commenter  J’apprécie          100
Elle ressent quelque chose d'électrique entre elle et lui, curieusement c'est quelque chose d'autrefois, des premiers mois - la peur et l'insécurité, le doute sur ce que ressent l'autre et ce que l'on ressent soi-même.
(p. 53)
Commenter  J’apprécie          90
Judith Hermann
Le long de tous les murs il y a des rayonnages, et les livres ne sont pas seulement sur une rangée, ils sont sur deux, parfois trois rangées. Ils s'empilent dans les coins, sur la table et autour de la chaise longue. parfois Greta trie des livres et veut s'en débarrasser, et puis elle n'arrive pas à s'en séparer. Elle a raconté à Maude que dans une vie on pouvait lire à peu près quatre mille à cinq mille livres. (Nouvelle "Certains souvenirs - P. 96)
Commenter  J’apprécie          70
Elle pense, chacune des phrases que je pense est un gouffre. Est-ce que je le dis comme ça, ou est-ce que le dis autrement, ou le mieux ne serait-il pas de ne pas le dire du tout. Gris-bleu ? Ou bleu-gris ? Il faudrait que je pèse non seulement chaque mot, mais chaque syllabe, il faudrait que je pèse les lettres une par une, l'air que je dois inspirer pour parler, le sommeil dont j'ai besoin pour pouvoir penser. Comme cette vie peut redevenir dangereuse tout à coup.
Commenter  J’apprécie          70
"Elle essaie encore une fois de voir tout ça autrement -la prostituée, les baraques, la grosse, la lumière, la vigne vierge et toute cette matinée, de revoir tout ça autrement, elle sait qu'en principe ça marche. On peut presque toujours voir n'importe quoi au monde d'une manière ou bien d'une autre. Mais ici elle n'y arrive pas."

(Nouvelle "Est")
Commenter  J’apprécie          70
Le Dr Gupta est un homme réservé, presque passif. Il laisse à peu près toutes les questions sans réponse, il laisse à peu près toutes les questions ouvertes, comme s'il était d'avis qu'il n'y a de réponse valable à aucune question, ni d'explication pertinente pour aucune décision. Il ne croit apparemment pas que l'on puisse aller au bout d'une quelconque pensée, il suppose peut-être que derrière chaque élucidation émerge de toute façon une nouvelle difficulté. Il laisse Teresa seule dans son épais taillis d'hypothèses et de constatations désordonnées et, malgré tout, il est important qu'il soit là, qu'il se tienne à la lisière, une figure vague qui a cependant une dimension stable.
Commenter  J’apprécie          50
Elle lit ce qui lui tombe sous la main, elle lit tout, si un livre lui tombe sous la main elle l'ouvre et elle plonge, ça a quelque chose d'inhumain. Jason dit parfois, si on t'enlevait les livres tu mourrais. Est-ce que tu mourrais ? Stella ne répond pas à cette question.
Commenter  J’apprécie          50
"Ça peut suffire, d'avoir été un visage dans le rêve d'un autre, ça peut vraiment être comme une bénédiction, et elle espère que Elena en sait quelque chose, que Lettipark compte encore, les images hivernales, les ombres prometteuses, les chemins qui mènent dans le flou."

(Nouvelle "Lettipark")
Commenter  J’apprécie          40
Voilà une chose que personne ne creuse jusqu'au bout, et beaucoup trop horrible pour qu'on se plaigne : le fait que tout dure et passe.
Commenter  J’apprécie          40
La créature en fauteuil roulant était une feuille flétrie. Un cadavre vivant, minuscule et délavé, presque éteint, les cheveux non peignés et couleur de fumée faisant l'effet d'une fourrure hirsute autour d'une tête de mort. (Nouvelle "Mère" - P. 176)
Commenter  J’apprécie          30
Dans le couloir la lumière s'est éteinte et les deux poissons dans leur bocal entre mes mains luisent comme de la feuille d'or.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Judith Hermann (116)Voir plus

Quiz Voir plus

Qui a écrit ça ? [3]

QUEL ROMANCIER A ECRIT CES PHRASES: « Nous disons bien que l’heure de la mort est incertaine, mais quand nous disons cela, nous nous représentons cette heure comme située dans un espace vague et lointain, nous ne pensons pas qu’elle ait un rapport quelconque avec la journée déjà commencée et puisse signifier que la mort — ou sa première prise de possession partielle de nous, après laquelle elle ne nous lâchera plus — pourra se produire dans cet après-midi même, si peu incertain, cet après-midi où l’emploi de toutes les heures est réglé d’avance » ?

Marcel Proust
Virginie Despentes
Guy de Maupassant
Louis Aragon

10 questions
23 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature françaiseCréer un quiz sur cet auteur

{* *}