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Critiques de Juhani Karila (27)
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La pêche au petit brochet

Il suffit de peu de choses.



Il suffit de peu de choses parfois pour se décider à choisir un livre. Je l'avoue j'ai pris ce livre sans même savoir de quoi il parlait, une fois n'est pas coutume, grâce à sa magnifique couverture, d'un beau mauve velouté avec son brochet rose plein d'élan, à son titre (depuis Peter Heller et La constellation du chien, la pêche en littérature m'attire et me nourrit de par son côté méditatif) et à sa nationalité finlandaise. Arto Paasilinna et son humour décalé, grinçant ne devait pas être très loin me suis-je dit. Sans parler des paysages.



Il suffit de peu de choses parfois pour faire d'un livre une aventure réjouissante et étonnante. Ce livre, qui sort complètement des sentiers battus, m'a plu. La mythologie finlandaise côtoie l'humour, l'étrangeté et le polar. Un ensemble singulier dans lequel j'ai plongé et mordu immédiatement.



Loin de la Laponie de notre imaginaire, pays blanc et immaculé du Père Noel, nous sommes en pleine zone marécageuse, en Laponie orientale, dans le village de Vuopio. Une zone infectée de bestioles en tout genre, notamment d'insectes suceurs de sang, moustiques et taons s'en donnent à cœur joie ! Mais aussi remplie de créatures fantastiques surprenantes : Teignons (mon préféré), Pattes-rayées, Grabuges, Croquemitaines, Affligés de rivière, Floches.



« C'est l'idée même de la Laponie : l'alliance de la vastité et de la vacuité. Un horizon crevé par des épicéas miteux, dont le vide horrifiant tient les gens au silence et les mythes en puissance. Les mythes, ils mangent de la peur. Ils sécrètent des monstres parcourant les tourbières comme des engins enclenchés en un temps révolu, que plus personne ne sait éteindre. Il en nage dans les eaux sombres. Il en est qui sont recroquevillés aux plafonds, leurs yeux ronds ardant comme ceux des hiboux ».



Alors qu'elle travaille désormais dans le Sud du pays, Elina revient dans sa région natale comme chaque été. Comme chaque été la jeune femme a une mission bien précise : elle a trois jours exactement, avant le 18 juin, pour pêcher, au bord d'un étang vaseux, un brochet. Un petit brochet qui a priori n'a rien à faire dans cette grande flaque sans fond, unique représentant de son espèce. Elina n'a pas le choix, elle ne peut faire autrement car sous l'emprise d'un sortilège, d'une malédiction que nous comprendrons peu à peu au fil de la lecture. Sa vie en dépend.

Mais en ce premier jour, voilà qu'un ondin, beau et séducteur dieux des eaux, surgi. En gardien des lieux, il lui impose un marché odieux pour pouvoir accéder au marais. La pêche s'avère décidément délicate cette année, ce d'autant plus qu'Elina est traquée par une policière, Janatuinen qui la suspecte de meurtre. Qu'il est drôle de voir cette policière découvrir ce village de petites gens lapons, de découvrir leurs croyances, leurs sorcellerie, les liens ténus entre la réalité et le surnaturel. Drôle de la voir s'acoquiner avec un Teignon qui ne la lâche pas d'une semelle. La fin du livre, course contre la montre, se transforme en véritable épopée.



Le livre est drôle, je me suis surprise à éclater de rire par moment. Des réflexions écologiques se mêlent par ailleurs au récit, incriminant au réchauffement climatique la baisse du nombre de Teignons et la quasi disparition de Pied-rayés. Les non chasseurs sont vus comme des toqués et l'absence de pesticide dans les plantations comme quelque chose relevant de la sorcellerie :



« C'est vrai qu'elle était capable de faire pousser ses patates sans produits chimiques puisque le diable était son ami. L'Ennemi de l'âme trottait sur ses sabots de bouc dans ses champs pendant la nuit, il caressait les feuilles et chuchotait aux tubercules. Pour sûr qu'ils devenaient gros et sucrés ! Je me souviens, j'ai mangé une fois une patate d'Ylijaako et je me suis dit que le péché devait avoir ce goût-là. Elle était si bonne, cette patate… Mais ce n'est point pitance de chrétien ».



Il suffit de peu de choses pourtant pour transformer un livre a priori réjouissant en un livre qui nous donne une impression de lourdeur au point d'avoir vite envie qu'il se termine. Tous les ingrédients qui font la force de « La pêche au petit brochet », sont aussi ceux qui, employés à dose élevée, peuvent devenir indigestes. Trop de fantastique tue le fantastique, trop d'humour tue l'humour, je finis bien moins réjouie qu'au début ce livre avec une impression désagréable d'appât coincé à travers la bouche.



Un livre qui m'a tour à tour attirée, happée, réjouie puis qui m'a meurtrie tant la fin m'a paru lourde et indigeste…Très étonnant. Comment un tel livre, remarquable, a pu proposer une telle fin, une fin qui se veut cocasse, qui m'a paru interminable ?



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La pêche au petit brochet

Sorcières et créatures fantastiques dans la nature de la Laponie.



À vrai dire je ne m’attendais pas vraiment à cela. J’avais lu un extrait, le début du roman où Elina pêche le brochet dans un étang entouré de moustiques. Cela semblait un « nature-writing » sympathique.



Mais l’histoire bascule lorsqu’on voit apparaitre un « ondin » dans la mare, qu’un « teignon » hante la cuisine d’un commerçant, que le maire est possédé par un « floche » et qu’un certain « Olli-Mangeclous » fait des siennes. Tout un répertoire de créatures fantastiques! Un peu comme « Des groseilles de novembre » de l’Estonien Andrus Kivirähk, que j’ai lu récemment, sauf que l’histoire de pêche n’est pas une fable du moyen-âge. Élina arrive au village en auto, c’est aussi une universitaire qui fait la cueillette d’échantillons scientifiques.



Au final, un roman surprenant, mélange inédit de nature, de loufoque, de rebondissements inattendus et de contes merveilleux, où des formules magiques peuvent ensorceler et où il faudra la force de la solidarité des amis pour s’en sortir.

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La pêche au petit brochet

« C’est l’idée même de la Laponie : l’alliance de la vastité [sic] et de la vacuité. Un horizon crevé par des épicéas miteux, dont le vide horrifiant tient les gens au silence et les mythes en puissance. »

Dans une contrée où les habitants communient aux sortilèges lancés par les sorciers et où, certaines nuits de gent redoutable, apparaissent démons des bois, fils de l’hiver sans fin, flocons d’esprits défunts, servantes des sous-bois, farfadets narquois, noircisseurs de lune et ombres d’âmes, trois jours intenses attendent Elina Ylijaako, native de l’endroit, qui doit impérativement mettre fin à une malédiction lancée par son ancien amoureux au bord d’un étang maudit. Seul un brochet hante les lieux et par sa bouche vorace, avale les mauvais sorts, permettant à ceux-ci de voyager entre l’ici et l’au-delà.

Un conte fantastique peuplé d’êtres étranges côtoyant le réel dans un univers où, bizarrement, les scènes macabres sont absentes. On assiste plutôt à des événements surnaturels que l’on finit par intégrer à une certaine normalité, à l’instar des personnages du roman dont l’existence tranquille est à peine effleurée par toute cette magie ambiante.

Une pêche au petit brochet que je n’oublierai pas de sitôt.

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La pêche au petit brochet

Elina, jeune chercheuse en biologie, revient chaque année dans sa Laponie natale, au-delà du cercle polaire, pour accomplir un rituel. Une pêche au brochet dans un petit étang marécageux, infesté de moustiques, taons et autres insectes suceurs, et défendu par un ondin ergoteur. La raison de cette inlassable pêche au brochet, il va falloir bien des pages et des péripéties pour la connaître. Parallèlement, Janatuinen, une jeune policière, arrivée du sud elle aussi, est à la poursuite d’Elina, et va se trouver confrontée à des phénomènes pour elle totalement inexplicables et irrationnels. D’autres personnages haut en couleurs vont venir se mêler à leurs deux quêtes, avec plus ou moins de bonheur.



Attention, lecture atypique ! Je connaissais un peu la littérature finlandaise, avec Arto Paasilinna ou Johanna Sinisalo, et j’avais déjà rencontré dans leurs romans, dans un contexte par ailleurs tout ce qu’il y a de plus contemporain, des créatures issues de la mythologie nordique. Je n’ai donc pas été étonnée de voir apparaître un ondin dans les eaux d’un paisible étang, mais un peu plus ensuite lorsque un grabuge a été évoqué, puis lors de l’apparition d’un teignon.

Et ce n’est pas tout ! C’est tout un bestiaire fantastique, suscité peut-être par les longues nuits d’hiver ou par des imaginations très fertiles, qui se plaît à mettre des bâtons dans les roues des deux héroïnes. Je laisse aux futurs lecteurs la surprise de les découvrir…

C’est pour le moins décoiffant, et un peu déstabilisant. Attirée vers ce livre dès sa sortie, puis de nouveau intriguée par l’argumentaire du responsable du stand de La Peuplade du festival Étonnants voyageurs, je me suis laissé tenter, mais ai mis un peu de temps à être convaincue. Légèrement débordée par le nombre de créatures étranges, j’ai trouvé que l’histoire aurait gagné à être un soupçon moins loufoque.

Toutefois j’ai fini par me laisser faire, et en retire au final une impression de lecture plaisante, souvent très drôle, avec des personnages entraînants, et qui s’avère recommandable tant comme lecture d’été que pour découvrir la jeune littérature finnoise.
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La pêche au petit brochet

J’avoue, j’avoue, vous parler d’un livre qui se passe en Laponie en décembre, ce n’est pas vraiment original.  Sauf que « La pêche au petit brochet » est tout sauf ce à quoi l’on pourrait s’attendre. Pas de neige - d’ailleurs ça se passe en été - pas de rennes ou de père Noël.



Elina a déménagé dans le sud après ses études, elle retourne chaque été dans son village natal, un patelin en Laponie orientale. Depuis 5 ans elle rentre pour pêcher un vieux brochet rusé dans un étang marécageux au milieu de la nature sauvage. Même si on ne comprend pas trop pourquoi au début, cette pêche au brochet est une histoire de vie ou de mort. Jusqu’à maintenant ça n’a été qu’une formalité mais cette année tout va se compliquer.



Une histoire farfelue et débridée où les personnages vont se retrouver confrontés aux légendes et mythes lapons.

Dans un atmosphère totalement absurde pour tout bon cartésien, le lecteur va croiser une policière venue de la ville, des locaux excentriques, un ondin, un teignon, de la magie, des malédictions, des esprits farceurs et beaucoup de moustiques.



Une surprise rafraîchissante, un livre un peu fou dans lequel il fait bon se perdre.



Traduit du finnois par Claire Saint-Germain
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La pêche au petit brochet

La marécagisation de la magie, la canicule en Laponie et l'épuisement cocasse d'un sort. Dans un univers fantasque, entre humour et enregistrement de la déperdition des croyances d'un mode de vie ancestral, Juhani Karila prend le lecteur dans son filet et ressuscite enchantements et peurs. La pêche au petit brochet dessine alors un roman sur les pouvoirs de la parole, ses engagements et ses émancipations.
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La pêche au petit brochet

J’apprécie particulièrement les fictions du nord et je dois dire que je n’ai pas été déçue ! On retrouve tout au long de ce roman, les mythes et légendes nordiques qui nous font rêver. Bien écrit, prenant, particulier, inclassable. Vraiment un super moment! Sans parler de la couverture qui est juste sublime. Bref 10/10 !
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La pêche au petit brochet

Un livre que j ai découvert grâce à ma libraire

J ai ete conquise par son enthousiasme et la couverture m a décidée

je n ai pas lu c est très rare le quatrième de couverture

L histoire n est pas courante

A la fois policier sans violence histoire d amour et histoire d une adolescente histoire de personnages de la mythologie tout ces êtres se mélangent pour donner un roman que l on a du mal à lâcher.

Un gros bémol à mon enthousiasme trop de personnages avec des noms peu communs ou irréels ce qui fait qu au début je me suis un peu perdue.

Les paysages de Laponie ont l air magnifique même si ils sont peuples de trolls



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La pêche au petit brochet

Une aguichante couverture, comme de velours mauve brodé d'un délicat brochet rose se mordant la queue -et oui, ce n'est pas rien, parfois, cette enveloppe du livre, pour appeler le désir d'y entrer – comme une peau que l'on retrousserait doucement pour déguster la chair fabuleuse de ce poisson de mots, chèrement conquis… Très bonne pêche, assurément, ce roman qui nous emmène dans « l'inepte Laponie orientale », un territoire disputé par les moustiques et les taons, voire par d'autres créatures beaucoup plus effrayantes encore, l'une des lectures les plus singulières de cette rentrée littéraire, un récit allègre et inventif, nourri d'autant de drôlerie que d'étrangeté ! Vous rêviez de la Laponie, son côté village du Père Noël, ses folkloriques Sâmes, ses sémillants troupeaux de rennes au bord de lacs immaculés ? Eh bien, vous pourrez réécrire les pages de votre imaginaire lapon, en suivant Elina, la protagoniste de l'histoire, de retour dans sa région natale, un enfer nauséeux où l'on ne pénètre qu'après avoir franchi une barrière plutôt dissuasive, gardée par une sentinelle ronchonne. La jeune femme revient au village, comme chaque été, depuis plusieurs années et son départ afin d'étudier et travailler dans le Sud du pays, pour accomplir une intrigante mission. Elle a, en effet, trois jours, et pas un de plus, pour pêcher, au coeur d'un étang vaseux, un petit brochet, seul et unique représentant de son espèce au milieu du marais. Commence alors une redoutable épreuve, aussi dramatique pour notre héroïne qu'elle est cocasse pour le lecteur… Car le brochet, au propre comme au figuré, lui donne du fil à retordre, et tandis que son pied blessé la tourmente sans cesse, que d'affreux animaux-ventouses sucent et avalent ses bottes au fond du marigot, que moustiques et taons se révèlent les pires des vampires, un ondin, surgi de « l'autre monde » et se prétendant le gardien des lieux, vient lui imposer avec morgue et violence un odieux marché. La première journée de pêche s'achève ainsi sur un échec et la promesse de lendemains difficiles… Mais alors que l'on devine peu à peu quelle malédiction la jeune femme est censée combattre en pêchant sa proie, elle s'accroche à sa quête, quitte à devoir affronter la mémoire et les conséquences d'une histoire d'amour mal terminée avec Jousia, son premier compagnon, quitte à devoir, surtout, résister à l'hostilité de tout un peuple de créatures surnaturelles, grabuges, teignons ou pieds-rayés, surgissant des marais pour défendre leurs prérogatives. L'aventure se complique davantage encore, quand apparaît dans le paysage Janatuinen, une inspectrice de police à sa recherche, depuis qu'elle la soupçonne d'une tentative de meurtre… de quoi nous tenir en haleine, dans cet improbable rififi chez les ploucs lapons, au coeur d'un foutu pays-cloaque, où la mère d'Elina, réputée sorcière, affirmait que le brochet était l'entremetteur entre notre monde et celui du dessous. Oui, on ne sait plus très bien dans ce récit fantastique, cette épopée parfois picaresque, où sont les frontières entre les mondes, l'humain et le surnaturel, le réalisme et la magie, et c'est tant mieux, quand la sévère policière finit par apprivoiser un inquiétant teignon, le transformant en affectueux toutou accroché à ses basques, quand le lecteur hésite entre le rire et les larmes, quand, derrière la tragico-farce, il y a peut-être aussi la meilleure des injonctions à nous inviter à mieux protéger cette nature vulnérable, notre demeure. Arto Paasilina peut reposer tranquille, son esprit, mélange d'intelligente lucidité, d'humour féroce et d'aimable tendresse, a trouvé digne héritier, ce Juhani Karila à la plume joyeuse !
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La pêche au petit brochet

Ce n'est pas un polar ni un livre fantastique. C'est un peu des deux et aussi autre chose. Une fois que l'on a compris qu'on n'est pas vraiment en Laponie mais dans une Laponie de légende, avec ses mythes bien vivants, on prend plaisir à suivre cette histoire de recherche de la vérité ? D'amour ? De résolution de crime ? De pardon de soi et d'espérance !
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La pêche au petit brochet

« L’eau est aussi épaisse qu’une soupe de pois, et quelque part au milieu de ce bouillon, un brochet fait la gueule. »



Intriguant, étrange, farfelu, et surtout très déroutant ce roman finlandais a été pour moi une déception.



Elina ne dispose que de trois jours pour pêcher le seul et unique brochet d’un étang avant d’être condamnée par une mystérieuse malédiction. Une idée de départ originale qui a piqué ma curiosité et m’a donné envie de découvrir ce livre.



Le roman baigne dans une ambiance étrange et fantasmagorique. Ondins, grabuges, pattes-rayées, teignons, croquemitaines, floches, toutes ces créatures peuplent l’étang et ses abords, et cohabitent plus ou moins bien avec les habitants de la région.



Les personnages sont loufoques, les situations cocasses, trop. Si au départ, j’ai aimé ce style décalé, il m’a rapidement semblé répétitif et lassant.



L’intrigue est quant à elle réduite au minimum. On a pourtant un meurtre inexpliqué sur lequel une inspectrice de police enquête, une obscure malédiction, des personnages énigmatiques mais au final un dénouement un peu abrupte et décevant.



Sans doute un peu trop absurde et décalé pour moi.
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La pêche au petit brochet

La canicule arrive à l’heure où j’écris ces lignes et vous aurez peut-être envie, comme moi, d’une petite escale boréale du côté de la Laponie finlandaise pour une partie de pêche au petit brochet… Lecture rafraichissante que je recommande pour se dépayser en Finlande.

L’histoire : Elina, jeune femme travaillant dans une institution pour l’environnement dans la ville du Sud (on devine Helsinki, mais la ville n’est jamais nommée) revient, comme chaque année en juin, dans son village natal, en Laponie orientale, pour y accomplir l’obligation annuelle qui lui incombe : pêcher le brochet du Seiväslampi, un des nombreux marais qui ponctuent la région. C’est une question de vie ou de mort. Si la mission n’avait, jusqu’ici, n’été qu’une formalité (remonter dans le nord, sortir la canne à pêche, patauger dans les marécages et pêcher le brochet), les choses vont s’avérer plus ardues cette année-là, et on va suivre Elina dans ses péripéties… L’occasion de découvrir le monde magique de la Laponie finlandaise. Ses taiseux aux dialogues frôlant l’absurdité (les amateurs d’Aki Kaurismäki, comme moi, retrouveront un peu de son univers : dialogues minimalistes mais drôles, personnages taiseux mais poétiques, univers matériel hors du temps), son monde magique fait de teignons, d’ondins de floches et autres malédictions (qui m’ont rappelé l’Estonien Andrus Kivirähk de l’Homme qui parlait la langue des serpents). Mais aussi d’en apprendre plus sur l’histoire d’Elina, sur sa famille et la jolie histoire d’amour qui l’a conduit chaque année à la pêche au brochet.

J’ai passé un super moment. Deux bémols : un poil déçue par la chute sur la malédiction, et puis je conseille de ne pas laisser passer trop de temps entre deux sessions de lecture, sous peine d’oublier des détails qui pourraient faire passer à côté de ce qui fait le sel de ce roman.

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La pêche au petit brochet

J'avoue avoir beaucoup de mal à me mettre dans ce livre, on a l'impression de débarquer sur une autre planète dès la première page. Les personnages sont difficile à cerner car complètement décalés et loufoques. On se retrouve dans un univers empreint de légendes et de superstitions et on se sait pas ce qui est réel ou non. Une fois que l'histoire est lancée, que l'on s'attache aux personnages et que l'on accepte d'être dans un monde fantastique, c'est épatant. Si vous voulez une lecture différente, un peu barrée mais très touchante, je vous le recommande!
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La pêche au petit brochet





Tous les ans, Elina doit revenir dans son village natal, un coin perdu du fond de la laponie, à une date bien précise pour pêcher le dernier brochet d'un lac en cours d'assèchement lorsque les chaleurs de l'été reviennent. Mais cette année, rien ne va : le lac est protégé par une créature aussi belle que malfaisante : un ondin, l'esprit des eaux. Et pour ne rien arranger, Elina est poursuivie par l'inspectrice Jananuiten qui la suspecte d'un meurtre.



On est habitué depuis quelques années aux romans de Johanna Sinisalo et à ce genre bien particulier qu'elle appelle elle-même le Finnish Weird, où des récits à priori réalistes basculent dans le fantastique et la science-fiction, utilisant notamment le folklore nordique. L'oeuvre emblématique de ce courant est certainement Jamais avant le coucher du soleil (actes sud) de la même autrice, où un journaliste d'Helsinki, en rentrant chez lui, sauve une créature qu'un groupe de jeunes frappait à terre. S'attendant à un pauvre animal, il recueille un troll qu'il héberge chez lui et avec lequel il développe une relation étonnante.



La pêche au petit brochet est dans le même esprit : ce qui semble commencer comme une simple partie de pêche est la conséquence d'une malédiction contractée par Elina plusieurs années avant. Car dans ce village, la magie existe vraiment et la présence de créatures fantastiques est parfaitement acceptée par la population locale. Mais à l'opposé de Sinisalo qui se sert de ses romans pour explorer les cotés les plus sombres de la société finlandaise et qui n'hésite pas à créer le malaise et secouer le lecteur, Juhani Karila reste dans l'humour et le merveilleux. Il compose un récit léger où rien n'est vraiment grave, déploie un comique de situation composé de quiproquos, de décalages entre la citadine rationelle qu'est l'inspectrice Janatuinen et les villageois adeptes d'explications magiques; il nous plonge avec douceur chez ces gens au parler et à la vie différente sans pour autant se moquer d'eux.



La pêche au petit brochet est un roman réjouissant qui nous emmène dans un monde où la réalité a fait un pas de coté, cédant la place au merveilleux pour le plus grand plaisir du lecteur. Juhani Karila a déjà publié deux recueils de nouvelles en Finlande; après la lecture de ce roman on ne peut qu'espérer que les excellentes éditions La Peuplade s'y interesse...
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La pêche au petit brochet

Nous approchons de l'étang depuis la stratosphère.

La pêche au petit brochet de Juhani Karila est l'un des plus beaux livres au monde tant son majeur est souffle de vie. Il octroie la magie de saisir les brassées d'air frais, l'empreinte de l'ésotérique subrepticement. Les enchantements aux mirages déployés. L'espace même d'une initiation qui se déroule dans toute l'ampleur de ce roman abouti. L'heure est grave et culte. La pêche au petit brochet est un futur classique, un livre sceau.

"-Pourquoi les gens de Laponie n'ont-ils pas d'adresse ? Demande Janatuien.

-Les choses changent, sais-tu. Un beau jour un patte-rayées débarque, il soulève ta baraque dans les airs et la repose à trois-cents mètres de là. Alors c'est plus la même adresse."

Des sortilèges surviennent. Écoutez le chant de la langue, ce brochet mythique, le Graal des espérances et bien au-delà, la confrontation du réel sur l'imaginaire. C'est en cela que ce récit est un conte à mi-voix. La Laponie orientale élève ses oraisons, ses quêtes et sa rudesse. L'hostilité d'une terre qui écorche les sensibles et les peureux. Mais son aura élève l'homme. le brochet de l'étang du Pieu est le fil rouge de l'histoire. Elina veut le pêcher Elle doit contrer les mystères, les apparences floutées par un Génie dont l'emblème du mal est la panacée. On ressent les brumes à même la peau.

Elina est dans la solitude des espaces grandioses et sauvages. le lieu est palpable, pénètre le corps, attise la peur et la douleur d'être. Elina pêche ses propres démons, ses souffrances. Elina est dans l'immensité de son amour pour Jousia. Les jours sont ode, miracle et émancipation. La trame est une échappée dans le légendaire et l'intime. Mi conte, mi légende, mi teinte et grâce, La Pêche au petit brochet est l'épreuve même de soi. Cinq jours font de ce roman, une oeuvre. Cinq jours pour Elina, la triste et la désespérée, l'amoureuse vacillante" Qu'était-ce la terre? Rien de plus qu'un hall d'attente dans lequel les humains avaient patienté un moment.

Elle s'était attendue à ce que son coeur se fende et que le reste de son être s'effondre sur les débris comme un bâtiment mal étayé.

Mais il n'en alla pas ainsi. Elle ne sentait rien."

L'atmosphère est de brouillard et de silence, d'insistance lunaire. Ce livre s'évapore pour ouvrir la porte des choix et des pactes. C'est l'apothéose d'une pêche quasi divine, miraculeuse. Le feu des intériorités dévorées par l'étrange, la constance d'une Laponie qui serre les siens contre elle. La pêche au petit brochet est l'espace des apprentissages, des personnages entre monde et rêve. Une Laponie dévoilée comme jamais par les murmures des contre-vérités et des batailles gagnées.

Regarde comme le marais semble beau, vu d'en haut !

Ce livre est une aurore boréale. Une chance infinie, tant son magnétisme assemble les forces contraires.

Un voyage en Laponie fantastique. Publié par les majeures Éditions La Peuplade.



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La pêche au petit brochet

A classer dans les policiers, car il y à une enquêtrice et peut-être un meurtre, ce roman étrange, étonnant, foisonnant de rencontres improbables se déroule très loin au nord de la Laponie. Des personnages un peu maboule, une ambiance supra naturel, la musique lancinante des moustiques, l'humidité et un brochet problématique nous accompagnent tout au long de ce récit. Que cherche t-elle et pourquoi?, que va t-il se passer? Comment en est on arriver la? Le suspense est bien présent et l'histoire surprenante.
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La pêche au petit brochet

Je me suis souvent rendue en Laponie, elle me fascine, me happe. Chaque voyage est une nouvelle découverte. Je suis littéralement happée, fascinée par cette région. Si je ne m'y rend point physiquement, c'est par le biais de la littérature que j'y voyage.

Cette fois ci, en compagnie d'Elina, Hibou, Asko, accompagnés par Olli Mangeclous, les teignons et autres trolls qui peuplent cette région, en leur compagnie je me promène dans ce monde ou la réalité côtoie la fiction sans pour cela que ce soit déplacé. Dans cette Laponie, ces deux mondes sont tout aussi réel que notre quotidien. Ils vivent cote à cote..
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La pêche au petit brochet

Les romans dits de l'imaginaire ne sont pas focément mon fond de commerce et pourtant... Quelle lecture étonnante, rafraîchissante et tonique ! Le genre de livre dont on retarde la fin et qui nous laisse un peu désemparé la dernière page tournée... C'est à regret que j'ai quitté la Laponie, Elina, la flic Janatuinen, Asko, le Hibou, sans oublier les mystérieux teignon, ondin, Ollie-Mangeclous et les autres êtres fantastiques et redoutables qui peuplent ce roman inclassable.

Tout se passe au fin fond de la Laponie, autour d'un lac désséché dont Elina essaie de pêcher l'unique brochet. On comprend vite qu'il s'agit là d'un rituel annuel, et qu'elle n'a que trois jours et trois nuits pour l'accomplir, cette obligation étant liée à une malédiction et à son amour de jeunesse. Original, cocasse et malicieux, mais aussi touchant, profondément séduisant, mené d'une écriture simple, légère, et précise, un roman comme une bouffée d'oxygène, qui vous entraîne irrésistiblement dans sa fantaisie. Cette lecture m'a rappelé l'univers de Miyazaki, le roman American Gods (pour l'omniprésence de créatures fantastiques qui ne surprend personne) et (toutes proportions gardées) le Maître et Marguerite. J'ai adoré.
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La pêche au petit brochet

Dans cette histoire où la réalité se mélange aux croyances populaires et à la magie, Elina, l'un des personnages principaux, revient dans sa Laponie natale pour y pêcher le fameux petit brochet. Mais quelle est la raison de ce pèlerinage annuel qui dure désormais depuis plusieurs années? C'est ce que le lecteur est amené à découvrir au fur et à mesure de sa lecture.

Nous sommes plongés dans un univers coloré, mettant en scène différents personnages qui sont tous liés d'une manière ou d'une autre à Elina.

L'histoire est bien écrite, et il est difficile de s'arrêter de lire.

Je le recommande chaudement!



Merci à Babelio pour m'avoir permis de lire ce livre lors de la première Masse Critique au Québec.

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La pêche au petit brochet

☆☆☆☆,25 /5



Une lecture déroutante, en voyageant jusqu'en Laponie et en explorant le folklore finlandais.

¤

Vuopio, Laponie orientale. À la suite d’un malheureux concours de circonstances, Elina Ylijaako a trois jours pour pêcher le brochet du Seiväslampi ou une malédiction la foudroiera. Or, un Ondin cruel règne sur l’étang et refuse de la laisser pêcher.

Elina n’a pas d’autres choix que de pactiser avec l’un des fantômes les plus dangereux du coin, un ancien partenaire de cartes de l’Ondin. Sans oublier qu’elle est recherchée par l’inspectrice Janatuinen, qui enquête sur une mystérieuse affaire de meurtre.

Avec l’aide d’excentriques locaux, les deux femmes devront associer leurs forces pour sortir de ce marasme et rétablir l’équilibre entre les mondes et en elles-mêmes.

¤

Ce roman commence avec l'arrivée d'Elina en Laponie, lorsqu'elle revient à la maison de ses parents comme chaque été. Elle y revient depuis quelques années pour la même raison : pêcher le brochet dans l'étang à côté de chez elle, le fameux Seiväslampi. Au début du roman, on ne connaît pas vraiment la protagoniste, ni pourquoi elle souhaite pêcher ce poisson.

J'avoue avoir été quelque peu perdue pendant les premières pages, en essayant de connaître la jeune femme, de comprendre dans quel environnement et quelle ambiance l'histoire se déroulait.

Puis en fait, l'histoire a pris une tournure surprenante qui m'a beaucoup plu. À travers la quête d'Elina et en parallèle l'enquête de l'inspectrice Janatuinen, que l'on rencontre par la suite et qui arrive pour la première fois dans un endroit aussi isolé, le récit devient plus surnaturel avec l'apparition de créatures mythiques, nous faisant découvrir le folklore finlandais.

On va parler sorcellerie, malédictions... Et j'ai beaucoup aimé voir le surnaturel interagir avec la réalité.

Tandis que le rythme du récit était plutôt lent au début, lorsque le délai que s'était fixé Elina pour pêcher le brochet a commencé à dangereusement se rapprocher, l'histoire a tout d'un coup accéléré. C'était finalement une course contre la montre et j'ai apprécié connaître les personnages au fil de leurs aventures. Par ailleurs, l'autrice va aborder plusieurs thèmes psychologiques que j'ai appréciés tels que la recherche d'expériences dans la vie, le pardon pour autrui et aussi pour soi-même et encore bien d'autres. L’autrice a construit des personnages auxquels j'ai été sensible par l'humanité et l'étrangeté qui se dégageaient de leur personnalité.

En tout cas, je pensais avoir de la difficulté avec ce roman, puis en fait, même si j'en ai eu au tout début, cette lecture a été une agréable surprise et découverte sur la mythologie scandinave.
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