Dans l'Allemagne exsangue et tumultueuse des années 1920, le Bauhaus est plus qu'une école d'art. C'est une promesse. Une communauté dont le but est de mettre en forme l'idée de l'Homme nouveau.
En 1926, l'école s'installe à Dessau. Dans le grand bâtiment de verre et d'acier, Clara, Holger et Théo se rencontrent, créant une sorte de Jules et Jim.
À Berlin, toute proche, le temps s'assombrit. Les convictions artistiques ou politiques ne sont pas les seuls facteurs qui décident du cours d'une vie. Ce sont aussi, entre rêves d'Amérique et désirs de Russie, d'autres raisons et déraisons.
Lorsque l'école sera prise dans les vents contraires de l'Histoire, les étudiants feront leurs propres choix.
À qui, à quoi rester fidèle, lorsqu'il faut continuer ?
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Etre un homme, c'est bien.
Mais il y a mieux; être humain.
Le tambour : Quand j'ai dîné, il y a des fois que je sens une espèce de démangeaison ici. Ca me chatouille, ou plutôt ça me gratouille.
Knock : Attention. Ne confondons pas. Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous gratouille?
Le tambour : Ca me gratouille. Mais ça me chatouille bien un peu aussi...
Knock : Est-ce que ça ne vous gratouille pas davantage quand vous avez mangé de la tête de veau à la vinaigrette?
Le tambour : Je n'en mange jamais. Mais il me semble que si j'en mangeais, effectivement, ça me gratouillerait plus.
Je suis né de petites gens
Gagnant peu pour beaucoup de peine.
Mes aïeux ont tiré de terre
plus de blé qu'ils n'ont eu de pain ...
Les gens bien portants sont des malades qui s'ignorent.
“KNOCK : Il y a longtemps que vous souffrez d’insomnie ?
LA DAME : Très très longtemps.
KNOCK : Vous en aviez parlé au docteur Parpalaid ? (…) Que vous a-t-il dit ?
LA DAME : De lire chaque soir trois pages du Code civil.”
"KNOCK : Vous me donnez un canton peuplé de quelques milliers d'individus, neutres, indéterminés. Mon rôle c'est de les déterminer, de les amener à l'existence médicale (...).
LE DOCTEUR : Vous ne pouvez cependant pas mettre tout un canton au lit !
KNOCK : Cela se discuterait."

Gurau n'était pas dupe du double jeu de son propre esprit, et même il en savourait le léger scandale. Allier à l'exposé de la situation européenne la charmante hantise de deux seins de blonde, il voyait bien ce qu'aux yeux d'un homme simple il pouvait y avoir là de corrompu et de décadent. Lui-même en eût été gêné, s'il avait eu à exprimer, à ce moment précis, sa confiance en l'avenir, ou quelque pensée d'apostolat. (Bien qu'il eût peu la vocation d'apôtre.) Mais l'excitation sensuelle allait bien avec le pressentiment d'une catastrophe. Au XVIIIe siècle, justement, ne se serait-on pas entretenu de l'écroulement prochain du régime, sans perdre des yeux les contours d'une jolie gorge ? Il pensait à Choiseul, à Turgot, mais en les situant dans un décor un peu vague, car il n'avait plus son histoire de France très présente à l'esprit.
Germaine ne se méprenait pas davantage sur la signification des regards de Gurau. Mais elle n'avait besoin d'aucun raisonnement pour le justifier. D'abord elle établissait une hiérarchie moins assurée que lui entre le destin de l'Europe et la poitrine d'une jolie femme. Ensuite une femme est toujours capable de mêler l'amour charnel à n'importe quelle activité fût-ce la plus idéale. Dès qu'une première pudeur est vaincue, la femme est prête à répandre ses caresses dans l'intervalle des plus hautes pensées de l'homme.
- C'est tout simple.
Je jette en ce moment les bases d'une société anonyme au capital de 75 millions de francs, divisé en 150.000 actions de 500 francs émises au pair.
Objet de la société : mise en valeur, développement, aménagement de la ville et de la région de Donogoo-Tonka, exploitation intensive ...
- ... des gogos de la région parisienne ...
Qu'un potage soit immangeable, cela ne tient parfois qu'à un cheveu.
C'est l'histoire de l'illusion, et de la plus basse de toutes, le mirage financier, créant la réalité.
Au début un petit aventurier de rien du tout cherchant à placer du mauvais papier.
A la fin une ville immense sortie du désert et le petit aventurier donnant à son peuple une religion et des lois.
Voilà les deux extrémités de la courbe ...
(extrait de la critique écrite, en 1930, au lendemain de la répétition générale par Mr Henry Bidou dans "le Journal des Débats".)