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Citation de Erveine


Le charpentier expliquait au père et à Marie qu’il ne fallait pas désespérer, que les sauterelles étaient déjà venues et que le Mitidja restait une terre fertile. Si un orage se formait, si le vent du nord se levait, les sauterelles s’en iraient.
Il nous restera quoi ? » dit le père.
On n’avait pas si facilement raison de la terre. Elle se défendait.
« Et les bœufs ? »
Ils pensaient toujours aux bœufs qui, enfermés, poussaient des mugissements lamentables. Et si on n’avait pas retrouvé les bœufs, l’an dernier ?
« Dans le fond, vous seriez tranquilles. On commence à se demander si posséder sert à quelque chose. Il y a déjà des phalanstères en France, imaginés par des philosophes originaires de Franche-Comté comme vous. Vous n’en avez jamais entendu parler ?
― Non.
― On se groupe pour travailler ensemble, on vit des ressources de la communauté, mais on n’a rien à soi. Je crois à un avenir comme ça. Moins on en a... Tandis que nous... »
La logique. Le gouvernement avait fait miroiter à ces pauvres la fécondité d’une terre de Chanaan que les Arabes ne savaient pas exploiter et qui valait à présent mille francs l’hectare. Sans sauterelles. Avec les sauterelles, qui en voudrait encore ? (p.248)
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