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Citation de StCyr


Il se pourrait bien que ce grand 89, que personne, même parmi ses ennemis et ses antagonistes, n'aborde dans un livre qu'avec toutes sortes de salamalecs, ait été moins providentiel aux destinées de la France qu'on ne l'a supposé jusqu'ici. Peut-être va-t-on s'apercevoir que depuis cette date, notre existence n'a été qu'une suite de bas et de hauts - de hauts, quand un homme de génie se trouvait là par hasard -, une suite de raccommodages de l'ordre social, forcé de demander à chaque génération un nouveau sauveur. La Révolution française a tué la discipline de la nation, a tué l’abnégation de l’individu, entretenue par la religion et quelques autres sentiments idéaux. Et ce qui avait survécu de ces sentiments, notre premier sauveur l’a achevé avec la phrase de son premier ministre : “Enrichissez-vous!”, notre second sauveur avec son exemple et celui de sa cour qui disait : “Jouissez!”. Et quand toutes les religions étaient bien mortes, on faisait, par le suffrage universel, du sentiment destructif et désorganisateur du bas de notre nation la véritable souveraineté française.
Quatre-Vingt-Neuf eût pu inaugurer le gouvernement d’un autre peuple, d’un peuple aimant sérieusement la liberté et l’égalité, d’un peuple instruit, jugeur, de libre examen. Mais pour le tempérament sceptique, blagueur et gogo de la France, Quatre-Vingt-Neuf me semble destiné à devenir le régime mortel.
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