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Citations de Julia Billet (57)


Je vis dans un quartier où la pauvreté abolit les frontières.
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Nous devons apprendre à nous connaître, sinon, que deviendra la paix?

p.60
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Ça avait été pour elle le pire moment de toutes ces années. Maintenant, elle savait repérer le car des Bleus et se fondre dans la foule ou derrière les porches quand elle les voyait débarquer. Plutôt la faim, le froid, que le désespoir.
Elle revenait vite dans sa maison, se faufilant entre les voitures, invisible parce qu'elle se sentait invisible.
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On est donc concernés uniquement par ce qui nous définit ?
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"La guerre est finie et aujourd'hui, je suis obligée d'avoir à nouveau de vrais papiers : je n'ai plus de raison ni le droit de me cacher et je dois vivre dans la légalité, pour de bon. Pourtant, là, à la frontière allemande, j'aurais voulu montrer ma carte d'identité, celle où Cohen n'apparait pas, celle où l'on peut lire "Catherine Colin", mon nom de guerre, l'identité que je me suis forgée et que j'ai finie par adopter."

J'ai choisi cet extrait car je pense qu'il illustre bien la peur que la plupart des juifs ont dû ressentir à la fin de la guerre. Dans cette scène malgré le fait que Catherine n'ait plus rien à craindre face aux allemands, elle prend tout de même peur, preuve que la guerre a dû la traumatiser profondément.
Jasmeen
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"A mon sens le mariage est une obscénité, alors oui, je te comprends et je t'admire, jeune fille. Il en faut du courage pour s'opposer au diktat ambiant."

Je trouve cet extrait très puissant. Il offre une nouvelle vision sur le mariage. Encore aujourd'hui, une majorité de femmes est "destinée" à être mariée. Dans notre société actuelle, et passée, les femmes doivent se marier, sans condition. Une femme qui ne se marie pas peut être parfois considérée comme anormale. Selon moi, cette phrase est puissante et prouve qu'une femme peut avoir une vie normale sans être mariée.
Jasmeen
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"Ils sont surpris qu'on envoie une femme au bout du monde, qui plus est une jeune femme, pour couvrir un évènement qui prend de l'ampleur dans la ville et même dans l’État depuis une année."

Selon moi cette citation est puissante. Elle illustre parfaitement la place de la femme à la fin de la seconde guerre mondiale. Dans cette partie de l'histoire, Catherine par aux États-Unis pour couvrir un évènement de grande ampleur, mais aussi au nom d'un de ses proches amis. A son arrivée, la population locale l'accueille mal, pour la simple raison qu'elle est une jeune femme photographe, envoyée pour couvrir un évènement qui, selon eux, aurait dû être couvert par un homme.
Cet extrait explique, à l'époque, être une femme dans le milieu du travail peut-être synonyme de honte. Surtout pour accomplir une tâche qu'un homme "devrait" faire.
Jasmeen
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Vous m’avez appris comme la photo, la peinture, la sculpture, l’art sous toutes ses formes sont indispensables à la vie. Chaque fois qu’une œuvre nous donne à approcher le monde autrement, chaque fois qu’une œuvre nous donne à regarder autrement la vie, nous sommes plus forts et plus justes, plus proches de nous-mêmes et de la tribu des humains.
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Mlle Armande nous dit :
- Catherine, Alice, prenez vos affaires et venez, on vous attend.

Nous grimpons dans la charrette, le fermier ne nous a rien dit, il est plus inaccessible que jamais, le visage et les poings fermés. Nous avons déjà compris qu'il se passe quelque chose de grave. Nous avons l'une comme l'autre encore en mémoire notre fuite du couvent et savons déjà que nous allons partir une fois de plus.
Arrivés à la ferme, la fermière nous attend. Elle a préparé nos sacs et y a mis toutes nos affaires. Elle a aussi rempli un sac de jute de pain, saucisson, fromage, avec une bouteille d'eau et de la tarte aux pommes. Je suis atterrée de la rapidité avec la quelle tout prend forme. Tout s'accélère sans que nous sachions même ce qui c'est passé.
La fermière consent enfin à lâcher :
- La femme du photographe est venue tout à l'heure. Elle a dit qu'il y avait eu des dénonciations et que les Allemands n'allaient pas tarder à arriver. Ils vous cherchent. C'est un soldat allemand qui est venu la prévenir à la boutique. Il lui a dit qu'il fallait que vous partiez avant le soir, et surtout pas par la route du sud, parce que plusieurs bataillons arrivent par là. Ce gars essaie de vous sauver la vie, j'y comprends rien mais c'est comme çà. Il faut y aller maintenant, Marcel vous accompagne chez la mère Thérèse, là vous serez récupérées par quelqu'un du réseau. Je ne sais pas encore où vous allez. Laissez-moi vous embrasser. Vous allez nous manquer, toutes les deux. Filez, mais un jour, revenez nous voir, après cette guerre, donnez-nous des nouvelles.
Comme la toute première fois, monsieur Marcel nous couvre de bouts de vieux draps avant de repartir. Sauf que cette fois il passe une main dans les cheveux d'Alice, tétanisée, les yeux fixés sur les poules et les oies qui picorent sans se soucier de nous. Je suis pour ma part déjà résignée de perdre une fois de plus des gens que j'ai appris à aimer. Monsieur Marcel et moi échangeons un regard. Dans le silence.
Même chez les boches, il y a des types qui se battent contre la guerre. C'est forcément le signe qu'un jour cette folie cessera. Je veux y croire.

p 189-190
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Pingouin et Goéland invitent des amis à eux, mais aussi des officiels, l'adjoint à la culture de la ville et des responsables de l'Éducation nationale. Goéland, par tous les moyens, veut qu'on reconnaisse la Maison des enfants comme une école particulière. Elle a besoin d'argent "pour faire tourner la boutique", comme elle dit, et, pour cela, elle doit tenir informés le plus de gens possible. Pour obtenir des subventions, elle est capable de quelques courbettes et sourires charmants. Mais pas trop longtemps, ni trop souvent.

Page 270
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Je ne les photographie pas, bien trop occupée à les regarder faire les pitres. Je prends conscience parfois que vivre pleinement un instant, être avec les autres dans le présent me fait manquer nombre de photos. Je n'aurai rien à rapporter des temps les plus forts pour moi. J'oublie par moments mon appareil photo qui m'a tant protégée du monde, de la guerre, de mes peurs. Peut-être parce que je ne ressens pas à cet instant la nécessité de me protéger.

Page 147
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"Tu sais, je ne dois pas seulement être sérieuse, je dois être deux fois plus sérieuse que les autres. Je dois travailler deux fois mieux que les autres. Quand on est noir, on doit toujours faire ses preuves, sinon on nous prend pour des idiots. Et, pour moi, c'est pire, parce qu'avec le procès tout le monde va regarder si je suis aussi intelligente qu'un enfant blanc de mon âge. C'est l'avocat qui m'a expliqué tout ça. Alors tu comprends, les grimaces, je n'ai pas trop le droit d'en faire. Et je dois être la meilleure. Papa m'a dit que c'était ma mission à moi."

À 9 ans cette enfant a une maturité qui me rappelle Alice en pleine guerre, si petite et déjà tellement consciente du monde, de la vie et de la mort aussi.

C'est Linda qui m'a fait comprendre qu'ici c'est la guerre depuis des siècles et qu'elle bat encore son plein. Elle est un petit soldat qui doit marcher au pas, en première ligne.

Page 321
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Imaginer des Juifs comme moi partir en vacances en Allemagne à me donne une soudaine envie de vomir. L'idée que des Juifs comme moi pourraient côtoyer de jeunes Allemands qui, il y a peu, portaient des uniformes de la jeunesse nazie me terrifie.
- La paix ne peut venir que si nous la faisons avec nous-mêmes et avec ceux que nous voyons encore comme des ennemis. Or Hans Peter a raison, vous avez été victimes de la folie des adultes, et la seule façon d'en finir est de se côtoyer, de se connaître, de se rencontrer, de s'aimer.

Page 84 et 85 : Goéland, directrice de la maison d'enfants de Sèvres, propose un séjour de vacances en Bavière à Catherine et Jeannot.
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Intéressantes, tes photos : femmes au foyer, femmes fatales, douces mamans, femmes en quête d'hommes. En voilà de belles images. Même les mères sont des poulettes élégantes, pas de trace de bouillie ou de vomi sur leurs épaules bien ourlées. Toutes des minettes maigrichonnes qui doivent se priver de manger pour être choisies. Ça ne te dérange pas trop de montrer les femmes comme de beaux objets bien habillés, bien sages, bien propres, bien obéissants ? Pfft, j'espérais un peu plus de jugeote de ta part.
P. 48
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que les rêves dansent dans la tête
et les cauchemars piétinent dans le ventre
que les cris peuvent être vraiment doux
ou bien durs
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A deux heures moins cinq, nous partons tous les trois en salle bleue où notre classe se réunit pour décider de l'organisation de la semaine. Il faut dire que cette Maison des enfants est un endroit très spécial. C'est bien une école, avec de vrais instituteurs et professeurs, une directrice et un mari directeur, sauf qu'ici rien ne ressemble à l'école. Ce sont les élèves qui s'organisent pour les classes, les enseignants ne nous font pas de cours mais nous apprennent à chercher dans les livres, à faire des interviews, à scruter le ciel, à observer les oiseaux, à compter toutes les sortes de nuages. Pas de cours de calcul, d'histoire, de français. Ce sont les élèves qui vont chercher et découvrir ce qu'ils ont à savoir du monde.
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Alice ! Ne pleure pas, tu reverras bientôt ton frère en vrai. Tu n’auras plus besoin de ces lettres !
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Je me souviens comme je me suis séparée de papa et maman, pressée de les voir partir, alors qu'eux me serraient dans leurs bras avec cette force que je saisis aujourd'hui: la peur de ne jamais revenir. Mes parents savaient déjà ce que signifieraient le manque et l'absence. J'étais trop impatiente, trop insouciante aussi pour me rendre compte qu'ils me disaient peut-être adieu à ce moment-là. Je n'avais rien compris et les avait vus partir avec soulagement.
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Je pense à cette soudaine renaissance et il me semble que je comprends: pour l'instant, j'ai besoin de transformer les images, de faire avec leur reflet, comme j'ai pu faire avec les ombres. C'est sans doute la seule façon qui me reste pour aborder la guerre, ma guerre. Happée par ce nouvel élan, je redescends en courant sur le chemin de la ferme, dans le tourbillon de mes cheveux qui volent au-dessus de ma tête, tout à coup légère, légère. Je suis toujours photographe, j'ai eu si peur d'avoir tout perdu de ce feu que je vais retrouver mon chemin, dans le double des choses, dans cette douceur feutrée de l'entre-deux. Je le sais, je le sens.
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Je ne vois pas le temps passer, trop occupée à me réconcilier avec le monde, et c'est à la brune, quand la lumière se voile doucement tout en offrant une acuité particulièrement vive aux couleurs, juste avant de s'éteindre pour laisser place à l'obscurité, que je fais mon plus beau plan, j'en suis convaincue: dans une flaque d'eau, j'ai attrapé mon visage et j'ai cliqué sur le déclencheur. "Autoportrait entre chien et loup", me suis-je dit à l'instant même où l'image s'est fixée sur le film.
Moi qui pensais ne jamais pouvoir refaire de portrait, je me suis photographiée, en passant par le filtre de l'eau, à l'envers.
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