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Critiques de Julia Cagé (22)
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Pour une télé libre : Contre Bolloré

En même temps que je découvre ce titre, je découvre cette petite collection des éditions Seuil baptisée « SeuilLibelle » que je connaissais pas du tout. Elle a pour but « d'accueillir des textes courts d'auteurs engagés creusant l'information et devançant les polémiques », et ils précisent que la collection a été créée pour « pallier l'érosion du débat publique en proposant des réponses argumentés », et se veut « un espace de nuance pour les lecteurs ». Une initiative que je trouve salutaire et nécéssaire, ayant effectivement constaté (comme beaucoup) la dégradation, voire l'hystérisation, du débat général.



Ici l'autrice est Julia Cagé, normalienne et professeure, qui choisi de nous parler d'un sujet bien précis : la liberté de la télévision.

Elle prend pour point de départ, le trop célèbre Vincent Bolloré, milliardaire breton à la tête de Vivendi, qui depuis son rachat de Canal +, a transformé le groupe et ses satellites TV Cnews et C8, en chaines au service de son idéologie réactionnaire d'extrême droite. Elle expose et dénonce l'investissement du milliardaire sur ses chaines où l'absence de pluralité se fait de plus en plus criante mais aussi dans les autres médias qu'il possède : la radio (Europe 1), la presse (Paris Match) ainsi que le monde de l'édition depuis sa récente acquisition d'Éditis. Bref une mainmise de plus en plus colossale, tentaculaire et inquiétante, dont elle explique les ressors et le danger que cela fait peser sur la démocratie.

C'est édifiant à lire.

Ensuite elle poursuit et élargit son argumentaire, car même si le titre mentionne Bolloré et qu'elle commence son essai sur l'homme —car son cas cristallise d'une certaine façon la problématique —, elle parlera en réalité de la télévision dans sa globalité. Elle évoquera par exemple la fusion TF1/M6 qui était en projet au moment de l'écriture du livre (et qui depuis a fort heureusement échoué) en expliquant combien créer un tel mastodonte dans le but soi-disant de concurrencer les grandes plateformes américaines aurait là aussi été non seulement vain mais aurait surtout posé encore une fois un grand nombre de problèmes quant à l'éthique journalistique, à la pluralité et à la concurrence. Mais surtout elle va beaucoup développer sur le CSA (devenu depuis Arcom) en démontrant combien l'instance de régulation est devenu obsolète et inadapté au système audiovisuel actuel mais aussi combien leur frilosité et celle des politiques font que les rares mesures prises par l'instance n'ont que peu ou pas d'effet.

Mais elle ne se contente pas que de ça, en fin d'ouvrage elle propose en certain de nombre de solutions pour améliorer les instances et la régulation.



Bref, dans cet essai très court (90 pages) Julia Cagé nous montre et nous explique les dérives et les problèmes de l'audiovisuel français, elle met en garde, elle étaye ses arguments grâce à beaucoup d'exemples et de chiffres, c'est un essai précis et concis qui éclairera beaucoup le lecteur. C'est un écrit, comme je l'ai dit, engagé donc il a bien évidemment un ton personnel néanmoins jamais invectivant. Ce fut très très intéressant à lire particulièrement car le domaine des médias et le numérique dans la société est un sujet qui m'intéresse beaucoup et dans lequel je constate — probablement comme beaucoup— un certain danger qui guette.
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Le prix de la démocratie

Dans un essai richement documenté, clair et foncièrement didactique – sans pour autant ne pas s’inscrire dans un ton plus polémique qui secouera parfois, non sans humour d’ailleurs, le lecteur -, Julia Cagé décrypte, à partir d’une dizaine de pays, dont la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, ou encore les Etats-Unis pour une grande part, et ce à l’échelle d’une cinquantaine d’années, voire de plus d’un siècle pour certaines prises en compte historiques utiles à son propos, ce qu’est réellement le prix de la démocratie. Ou comment, au fil des années, le financement privé des partis politiques a, malgré des lois votées dernièrement pour le limiter, de plus en plus pris le pas sur leur financement public. Comment aussi, quand financement public il y a, celui-ci reste surtout tributaire des plus riches, pour finalement en arriver à une situation dans laquelle un citoyen n’a plus du tout le même poids – financier d’abord, démocratique ensuite -, sur le cours des choix électoraux, en prolongement sur les lois qui vont suivre et qui avantageront forcément les principaux donateurs. Et surtout, en quoi, enfin, ce système extrêmement pervers, bien en place aux Etats-Unis depuis une dizaine d’années, commence à s’installer de plus en plus insidieusement en Europe.



Ainsi, en trois parties bien distinctes, l’économiste nous décrit dans les moindres détails – graphiques, chiffres et exemples concrets à l’appui, très éclairants -, et pour reprendre ses termes, "le financement de la démocratie électorale" : d’abord "les méandres des financements privés" , puis "les tentatives […] d’introduction des financements publics" , et enfin "les propositions raisonnées permettant de sortir de ces contradictions [que crée cet entre-deux]" . L’on passe progressivement, et avec beaucoup de cohérence, d’un propos majoritairement objectif qui relate des faits que l’on ne peut dénier, et qui inquiète sur l’évolution du financement de nos démocraties, à un propos plus subjectif, mais tout de même rigoureux et argumenté, quant à des solutions proposées pour en arriver à un financement véritablement égalitaire qui ne profiterait plus qu’aux plus riches.



Malgré tout, bien que cet essai soit passionnant car particulièrement dense, complet et pertinent, j’ai été gênée par un point qui, à mon sens, nuit un peu à la démonstration. En effet, la répétition de certaines informations au fil de celle-ci, sans que ces répétitions n’apportent de véritable force argumentative, m’ont semblé superflues, alourdissant bien souvent le propos. Ainsi, l’auteure nous indique très souvent qu’elle va revenir sous peu sur un point qui lui semble important, et voilà que sont déjà développés, au moment où elle le note, des éléments sur ce point qui devait être abordé par la suite, et le lecteur se retrouve avec moult redondances qui ont tendance à lui faire perdre le fil de la démonstration. Cela se retrouve surtout s’agissant des solutions proposées, qui vont revenir matraquer à de nombreuses reprises les deux premières parties, qui sont pourtant, censément, être le diagnostic de la situation posée.



Je remercie les éditions Gallimard et Babelio de m’avoir permis de découvrir cet essai qui était dans ma PAL depuis quelque temps. Je ne suis pas mécontente de cette découverte car malgré le défaut énoncé précédemment, il n’en reste pas moins que Le prix de la démocratie est une démonstration passionnante, qui dénote un vrai travail de fond comme je les apprécie, et qui met en lumière les rouages de nos démocraties occidentales bien moins idéales qu’elles n’y paraissent sur papier.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Libres et égaux en voix

Comment mieux vivre et participer à cette chère et tendre démocratie ? Je ne sais pas sans l'aide de Julia C. située à la gauche de l'échiquier politique.

C'est étrange, en ce moment j'ai, et je l'espère seulement, l'impression qu'elle fout le camp. Quand je lis ce titre de la presse "France, pouvons nous éviter le déclin ?"je n'y crois même pas, j'ai ma fierté de français et je reste con. Mais est ce vérité ? ou une sensation et juste un titre tapageur pour vendre ?



Julia C.donne de nombreuses pistes pour sauver le peuple et ses errances. Lui seul peut se sauver lui même, de lui même et pour lui même, quitte à changer notre modèle institutionnel.

Allons-y !! Je vous y encourage, je vous aide même, je vous suis, je ne suis pas leader mais veut me faire entraîner par ce peuple courageux et je sens que le peuple en a marre d'être bâillonné.



Vous l'avez compris j'offre ici un commentaire sur ce que je pense de l'état de notre vieille démocratie, et malheureusement Julia C. n'a pas réussi à me convaincre malgré toutes ses pistes pour que la France empreinte un chemin plus démocratique qu'actuellement. Peut-être parce le système actuel ne me déplaît pas autant qu'à elle même ? Peut-être parce je suis trop flemmard pour espérer mieux ? Peut-être parce que j'ai trop conscience que la France ne pèse plus assez face aux autres puissances économiques ? Il nous faut alors retrousser nos manches ! Écrire, brailler, produire, élire les bons, partager plus.

Peut-être parce que je ne suis pas certain qu'il vaut mieux vivre dans un pays démocratique, même a minima ? Je vous provoque pour votre bien ...



Je remercie fortement Julia C. et prend en considération tout son travail pour me proposer une partie d'un programme en vue de réformer le mode de fonctionnement de notre France démocratique malmenée.



Lire ce document sert à comprendre comment chaque citoyen vie une forme de verrouillage que je nomme macronnien, il n'est pas éternel, heureusement. Je n'écris pas non plus que tout est de sa faute et de la faute de son gouvernement. Mais le temps de l'alternance approche.



Bref, prenez plaisir a connaître ce qui nous sortira peut-être de l'impasse, je continue un peu avec la politique et Bruno Gaccio, mais je retourne à la fiction ensuite, promis.
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Une histoire du conflit politique. Election..

L’idéologie en lieu et place d’une approche scientifique … l’approche, revendiquée, aboutit, encore, et toujours à un résultat consternant …

Je me dis à chaque fois après un livre de M. Piketty, on ne m’y reprendra pas. Hélas, je m’y suis laissé prendre, à tort, une fois de plus.



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Le prix de la démocratie

J'ai reçu cet essai dans le cadre d'une opération Masse critique, et il m'est véritablement difficile à critiquer...



En effet, Le prix de la démocratie abonde en informations et sujets très intéressants : le financement actuel et historique des systèmes politiques et des partis de différents pays, dont la France, les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni et l'Espagne sont les plus fouillés, de nombreuses données chiffrées et récentes, des références à des ouvrages politiques et d'étude de la société divers, ainsi que des propositions intéressantes pour palier au biais qu'instaure la possibilité pour les entreprises et les particuliers de contribuer sans limite aux campagnes électorales.



Cependant, j'ai eu un mal fou à lire ce pavé indigeste de 500 pages, sans compter les nombreuses notes. La structure globale de l'essai me laisse perplexe, tout semble dit dès l'introduction, très longue, et dont on retrouve des passages presque copiés collés plus loin dans le livre ; certains exemples sont convoqués une demi-douzaine de fois (on a bien compris que Philip Morris et Daimler finançaient différents partis en Allemagne...), l'auteur se répète, alourdit le récit par des "comme nous l'avons vu au chapitre X", "comme nous le verrons au chapitre Y", "c'est l'objet de ma proposition", enchaîne avec des commentaires tout sauf neutres, qui semblent laisser entendre au lecteur qu'il a bien peu de jugeote s'il ne se range pas à son avis...Tout cela rendant la lecture presqu'insupportable. Ce n'est que mon humble avis, mais je pense qu'il serait judicieux de supprimer quelques centaines de pages et de revoir la structure globale tant les redites sont nombreuses, et chaque chapitre un fourre-tout dont on ne se souvient plus l'intitulé passées deux pages.



Dommage ! Car le fond est intéressant, et mériterait d'être plus connu...
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Pour une télé libre : Contre Bolloré

On déteste Bolloré ici, et vous ?



Un essai très intéressant sur la concentration des médias en France. Et évidemment, sur tous les problèmes que ça engendre.

S'inspirant de notre cher ami Vincent (et quel bel exemple!), l’autrice nous montre et dénonce son investissement MASSIF, le manque criant de pluralité des chaînes qu’il détient…



À lire.
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Sauver les médias : Capitalisme, financement ..

Le concept de "fondaction" - lisez le livre, je ne pas vous le divulgâcher ;) - est en effet inspirant.

N'étant pas économiste de formation, mon avis n'est bien sûr qu'accessoire.

Mais l'argumentation est convaincante et je n'y vois pas de failles majeures (sauf peut-être sur le coût d'exonération fiscale et l'exclusion des non-imposables)



A noter quand même que les médias s'auto-suicident aussi de l’intérieur.

Voir ces autres ouvrages :

Daniel Carton https://www.babelio.com/livres/Carton-Bien-entendu-cest-off--Ce-que-les-journalistes-p/36140

et Jean-François Kahn https://www.babelio.com/livres/Kahn-Lhorreur-mediatique/578458

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L'information est un bien public

Son opus, L’information est un bien public, qu’elle cosigne avec l’avocat Benoît Huet, est destiné à armer citoyens, journalistes, étudiants, politiques… dans le combat en faveur de l’indépendance de l’information et le pluralisme des médias. Avec des propositions concrètes à la clé.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Une histoire du conflit politique. Election..

L’éco-histoire du conflit politique en France proposée par J. Cagé et T. Piketty est une défense de la bipartition électorale : le clivage gauche-droite est le fondement de notre démocratie et il a permis le progrès social. Il faut donc travailler à le rétablir.
Lien : https://laviedesidees.fr/Cag..
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Une histoire du conflit politique. Election..

Une entreprise ambitieuse pour une lecture inédite des clivages idéologiques ?
Lien : https://www.liberation.fr/id..
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Le prix de la démocratie

"Le prix de la démocratie" s'intéresse au financement de la démocratie dans plusieurs pays tels que la France, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Unis ou les États-Unis.

Le sujet est intéressant et les apports (chiffrés, notamment) sont riches.

Seulement, ce livre de plus de 500 pages pourrait être largement réduit et la lecture m'a donc été pénible. Julia Cagé se répète à outrance, mentionne un bon milliard de fois ses solutions (Bons pour l'égalité démocratrique et Assemblée mixte) qu'elle détaille pourtant dans sa dernière partie, formule systématiquement de grandes conclusions à la fin de chaque sous-chapitre ou chapitre. Dans l'édition que je possède, les notes de bas de pages (très nombreuses) sont regroupées à la fin du livre - autant dire que je ne les ai pas lues ! -.

Ainsi, si le fond de l'ouvrage est pertinent, la forme est véritablement à revoir.
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L'information est un bien public

Ce livre a été un véritable coup de massue pour moi tant il a détruit la confiance que j'accordais à la presse écrite. le propos n'est cependant pas de saper la confiance des citoyens en leurs médias mais bien d'améliorer l'indépendance des journalistes en dressant un état des lieux des liens hiérarchiques et capitalistiques qui limitent leur liberté d'expression à aujourd'hui puis en proposant des pistes d'amélioration. (en clair, voir combien ils sont prisonniers des systèmes actuels et faire des propositions concrètes pour les en libérer et obtenir ainsi des informations plus libres servant le jeu démocratique).



L'indépendance est un idéal qui, pour l'heure, se heurte à des lacunes juridiques abyssales qui laissent le champ libre aux puissances d'argent et à l'État pour infléchir le propos de tous les journaux. Certains achètent des journaux et mettent leurs nez dans les articles éditoriaux pour qu'ils se plient à leurs visions du monde, d'autres menacent de ne plus acheter de pages de publicités dans les journaux pour affaiblir la structure financière du média si son propos leur déplaît, d'autres encore à la tête d'un État peuvent réduire les aides financières accordées à des entreprises d'information qui peinent d'ores et déjà à joindre les deux bouts si leurs propos s'avéraient trop critiques envers un gouvernement en place ou telle ou telle personnalité politique.



Cette situation est à proprement parler intolérable mais perdure et les deux auteurs nous en donnent des exemples historiques documentés, à la fois flagrants et écoeurants.



A travers cet ouvrage relativement court mais plutôt dense et technique, Julia Cagé et Benoît Huet mettent en lumière les réalités juridiques derrière un idéal commun : avoir des médias indépendants de tous bords politiques, capables d'informer la population d'un pays démocratique comme la France.



Le concept est on ne peut plus clair: en démocratie, une personne = un vote (comme expliqué dans le prix de la démocratie (2018) de Julia Cagé).



Mais pour voter, chaque personne a besoin de savoir pour qui elle vote et dans quel contexte son pays et sa société se situent. Or, à l'heure actuelle, cette vision d'ensemble et cette analyse critique du moment et des candidats peuvent être déformées à l'envi par les personnes qui possèdent les médias. Qu'il s'agisse de l'Etat français ou des grandes fortunes (Niel, Pigasse et Krétinsky pour le Monde, Dassault pour Le Figaro, Drahi pour Libération, Pinault pour le Point, Rothschild pour Slate, Arnault pour les Echos, etc.) sont en mesure de tordre le miroir social tendu par les journalistes à la population, le vote est biaisé à l'insu de la population et la démocratie est mise à mal.



Les seules limites que l'on entrevoit à cet ouvrage sont liées à son cadre de pensée. En effet, celui-ci est centré sur la France. Or, en terminant l'ouvrage, chacun aimerait pouvoir avoir une vision de la situation en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Russie, en Arabie Saoudite, en Chine, en Turquie, au Maghreb, etc. On se prend alors à rêver d'un laboratoire de recherche international réunissant les confrères des auteurs dans ces pays et permettant d'obtenir une vision mondiale. (influence de Rupert Murdoch au Royaume-Uni via ses tabloïds, de Jeff Bezos sur le Washington Post et de la cotation du New York Times aux Etats-Unis, etc.)



Aussi, ce livre se limite à la seule presse écrite. Et chacun sait combien les autres médias sont influents, qu'il s'agisse de la télévision, de la radio, des médias sur Internet ou encore des maisons d'éditions qui choisissent que tel ou tel livre puisse paraître. Bref, ce fût pour moi la lecture d'un excellent livre, même si j'aimerais pouvoir en lire les prochains tomes tant cela a pu soulever de questions.



Enfin, n'étant pas un professionnel des médias mais un simple citoyen, je partage également ici la critique publiée par Acrimed: https://www.acrimed.org/Lu-L-Information-est-un-bien-public-de-Julia-Cage
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L'information est un bien public

Une économiste et un juriste posent un diagnostic sombre et dessinent les principes qui permettraient de mieux protéger ce bien public.
Lien : https://laviedesidees.fr/Cag..
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Le prix de la démocratie

Sujet passionnant -le financement de nos démocraties occidentales- pour un essai extrêmement bien documenté qui dresse un portrait de la situation actuelle et propose des pistes d'amélioration concrètes. Seul bémol à mes yeux, le livre est un peu desservi par son style très académique qui entraîne de nombreuses redites. Les propositions d'amélioration, par exemple, sont traitées dans la 3e et dernière partie, mais déjà évoquées et détaillées de nombreuses fois et ce dès l'introduction. Il reste cependant très abordable pour tous !
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Libres et égaux en voix

Dans son nouvel essai « Libres et égaux en voix », l'économiste propose des solutions concrètes pour revitaliser la démocratie, en introduisant plus de justice sociale dans notre organisation politique, associative et médiatique.


Lien : https://www.nouvelobs.com/id..
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Le prix de la démocratie

On voit, aux États-Unis, un milliardaire républicain devenu démocrate défier à coups de publicités ruineuses le Président en titre, milliardaire démocrate devenu républicain. Michael Bloomberg n'aura pas réussi, au bout du compte, à devenir le "challenger" de Donald Trump, mais le citoyen a l'impression qu'une élection, dans ce pays, comme dans d'autres, peut-être achetée plutôt que gagnée. On se souvient, en France, du système Dassault d'achat des votes. La plupart des partis français font l'objet d'investigations judiciaires pour financement illégal. Existe-t-il d'ailleurs un pays qui y échappe ? C'est dire si l'argent, qui fait le prix, au sens économique du terme, de la démocratie, importe pour garantir son authenticité.

C'est dire l’intérêt du livre de Julia Cagé, désormais disponible en édition de poche, avec une intéressante préface actualisant son propos à l'été 2019. Son propos est assez simple au total : l'agent a un impact direct sur les chances d’être élu : l'élection se joue "à qui paie gagne". Mais les inégalités sont aussi dans les mécanismes de financement des partis. Même lorsque les États ont limité les dépenses par la loi, l'examen attentif des méandres des législations montre que les systèmes de réductions fiscales favorisent les plus riches qui se font rembourser la plus grande partie de leurs dons par les déductions d'impôt et donc par le financement de tous, y compris les moins favorisés qui en sont de leur poche. La démonstration, appuyée sur une riche base de données historiques et géographiques, accessible aussi en ligne, est implacable.  Tout est passé en revue méthodiquement : le financement des campagnes électorales, celui des partis, l'emprise sur les médias. L'argent reste roi, mais caché. Et il apparaît que les partis de droite en reçoivent davantage que les partis de gauche, partout où porte l'étude.

Au diagnostic succèdent les propositions, soigneusement argumentées : il faut plafonner les dons, transformer les réductions accordées aux contribuables imposables en crédits d’impôt, ouverts à tous. La proposition la plus innovante, mais aussi la plus complexe, est celle des « bons pour l’égalité démocratique » (BED). Un peu à l'image de la République fédérale d'Allemagne, qui permet ainsi de financer les cultes, Julia Cagé imagine un système permettant à chaque contribuable, lors de sa déclaration d’impôt annuelle, de choisir un parti auquel le Trésor public versera une certaine somme. Un substitut à l'idée, soutenue par un éphémère ministre de la Justice, et aussitôt abandonnée, d'une "Banque de la Démocratie".

La démocratie n'a pas de prix, mais elle a un coût qu'il est déraisonnable de ne pas assumer à son juste niveau. Quelques euros par citoyen suffisent, évitant ainsi les contributions se fassent dans des conditions qui faussent pas le jeu au profit des plus favorisés. Le "quid pro quo", dont Donald Trump a rappelé l'usage, n'est en effet jamais étranger à la générosité des nantis.

On doit pourtant relever que le propos de l'auteur, aux plus hauts titres académiques, mélange souvent l'analyse la plus fouillée avec des propos polémiques ou partisans qui nuisent à la démonstration plutôt qu'ils ne l'étayent. Le style en souffre, souvent relâché, comme sous la dictée, peut-être pour entraîner la lecteur à franchir d'arides démonstrations chiffrées, lesquelles auraient pu être renvoyées en annexe pour faire un peu plus court (528 pages !).

"Qui bene amat"... Cette réserve n'enlève rien sur le fond à l’intérêt d'un travail que l'on aimerait voir se poursuivre avec l'analyse des lobbies, dont le rôle, lui aussi, est inversement proportionnel à la visibilité.
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Le prix de la démocratie

Un livre fort instructif, et fort bien étayé statistiquement, sur le lien entre le financement des campagnes électorales et le nombre de voix obtenues.
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Sauver les médias : Capitalisme, financement ..

Sauver les médias, une vision (purement) économique





C’est avec, je dois l’avouer, un peu de circonspection et peu d’attentes que j’ai ouvert ce livre écrit par une représentante de la “galaxie rosanvalienne”, c’est-à-dire d’un groupe de chercheurs que je considère généralement comme trop tièdes dans leurs engagements, analyses et propositions. En clair, du réformisme inoffensif qui accepte “l’ordre établi” mais propose quelques éléments de réforme pour le faire évoluer, à la marge, ou à la marge de la marge. En somme, une sorte de sociale démocratie intellectuelle.



Concernant l’ouvrage à proprement parler, Julia Cagé, économiste française dispensant des cours à Science Po Paris, haut lieu de l’hétérodoxie et de la pensée critique, s’intéresse ici au modèle économique et juridique de la presse. Plus précisément, elle propose un nouveau modèle économique, de propriété et finalement un nouveau modèle de gouvernance et de financement pour les entreprises de presse afin qu’elles puissent sortir du marasme et des difficultés dans lesquelles elles sont empêtrées (c’est pour elle le principal chantier de la presse).



Néanmoins, avant de développer son modèle alternatif de presse, la chercheuse revient sur les origines et les développements des bouleversements que connaît le domaine de la presse depuis moult années (ce qui représente la majorité de l’ouvrage).

Tout d’abord, l’économiste, en bonne scrutatrice des données chiffrées rappelle que le nombre de journalistes est en constante diminution, à l’heure où pourtant une plus grande compréhension des événements s’avère nécessaire. Et, ce n’est pas forcément parce que le nombre de journaux est décroissant mais plutôt voir dans cette diminution la réduction des salles de presse de chaque journal, donc, en somme, moins de journalistes dans chaque journal. Une autre matérialisation de ces effectifs en baisse se voit selon elle concrètement, physiquement dans un journal, où elle observe en même temps qu’une diminution de l’effectif journalistique (plutôt que d’y voir une baisse de la productivité), une proportion plus faible de la place de l’écrit dans le journal (plus de blancs, d’espaces, une taille de police plus grande etc.). Elle en conclut ainsi qu’est privilégié la réduction des coûts au détriment de la qualité.

De plus, on observe aussi un “effet d’éviction” au sein des journaux du fait de la part croissante que prennent les effectifs consacrés aux publications web par rapport au papier. En outre pour l’auteure, cette “transition numérique” au sein des journaux ne s’est pas faite pour soutenir une amélioration de la qualité informationnelle mais à son détriment. Elle explique notamment cela par le fait que nombre de journalistes papiers se sont vu remplacer par une nouvelle génération plus habile techniquement (par rapport au numérique) que journalistiquement.



Pour Julia Cagé, il ne faut pas voir l’arrivée d’internet ou la crise de 2007-2008 comme causes premières de la crise de la presse, mais plutôt s’intéresser à la diminution des recettes publicitaires ainsi qu’aux effets pervers de la sacro sainte concurrence.

Concernant le cas des recettes publicitaires, l’économiste constate que, bien que celles-ci ont pendant un temps contribué à permettre une forme d’indépendance vis-à-vis du pouvoir politique, permis de se diffuser à une plus grande échelle et diminuer ses prix, elles ne font plus vivre aujourd’hui les médias. Sans revenir à Jean-Baptiste Say, et outre l’émergence de “concurrents” aux recettes publicitaires, l’universitaire observe que l’offre d’espaces publicitaire est aujourd’hui bien plus importante que sa demande, ce qui contribue de manière déterminante à la “perte de valeur” de ces ressources publicitaires. Ainsi, si on observe les recettes des journaux aujourd’hui, la part que prennent les ressources publicitaires est de plus en plus faible. De plus, malgré la déportation de la presse sur le domaine numérique, celui-ci rapporte aussi beaucoup moins que le papier d’un point de vue publicitaire (l’auteure parle de vingt fois moins).

Outre cette proportionnalité en baisse des ressources publicitaires, Julia Cagé pointe du doigt la concurrence (ou plutôt son degré trop avancé) comme deuxième facteur principal de la crise de la presse, notamment en ce qui concerne la baisse du chiffre d’affaire et la rentabilité des groupes de presse. Tout d’abord, la chercheuse ne remet pas en cause l’idée de concurrence dans le domaine de la presse, qui participe au pluralisme des idées ainsi qu’à la liberté de l’information. Elle nous rappelle aussi l’état des lieux de la législation concurrentielle concernant le domaine de la presse où en France depuis 1986 il n’est pas possible de posséder des journaux dont l’addition de leur diffusion est supérieure à 30 % de la diffusion totale sur le territoire française, ce qui comme on constate, n’empêche en rien la captation des principaux médias par des industriels, grandes fortunes qui ont aussi des intérêts politiques à défendre. Le cas étasunien est un peu différent, où est prohibé la possession dans un même secteur des journaux quotidiens, hebdomadaires ainsi que des chaînes audiovisuelles et télévisuelles. Néanmoins, en quoi cela protège-t'il contre la constitution d’empires médiatiques aux mains de pouvoirs économiques stratégiques qui ont bien entendu des intérêts politiques ? (Comme le montre bien le linguiste Noam Chomsky dans différents ouvrages).

Pour montrer la spécificité du champ de la presse, l’auteure donne plusieurs exemples et nous explique que, contrairement à de nombreuses industries et secteurs économiques, une demande moindre (acheteurs du journal), ici dans une situation de concurrence, n’induit pas théoriquement comme conséquence la nécessité de réduire la force productive humaine (journalistes). Et, dans le cas où les propriétaires, et cela est fréquent, souhaiteraient diminuer cette force productive pour faire fasse à la baisse du chiffre d’affaires, cela se ferait sans doute au détriment de la qualité du journal. Voilà un des effets pervers qui peut survenir en situation de concurrence. Un autre point est abordé par l’auteure :

“Si sur un marché donné tous les consommateurs ont exactement le même goût pour l’information et sont prêts à payer exactement le même prix pour un journal alors l’entrée d’un nouveau journal ne va pas conduire à l’apparition de nouveaux lecteurs. Les lecteurs existants vont se répartir entre les deux titres et chaque journal aura ainsi une diffusion plus faible. S'ils ont des préférences hétérogènes alors avec l’entrée d’un journal de qualité sur un marché jusqu’alors servi uniquement par un journal à bas prix, de nouveaux lecteurs vont apparaître chacun des deux journaux aura une diffusion importante et la demande sera mieux servie.”

On le voit, rien qu’avec ces deux exemples, on peut mesurer les conséquences négatives possibles pouvant être amenées par une situation de concurrence trop importante.



Au demeurant un aspect “constat” qui prend une place importante dans l’ouvrage, la chercheuse développe aussi plusieurs axes de propositions de réformes. Tout d’abord, Julia Cagé réfléchit à la manière de mieux utiliser les aides consacrées à la presse, qui pour elle ne sont pas trop importantes mais plutôt mal ciblées. Pour elle, il convient de réorienter les subventions vers “ceux qui le mérite”, c’est-à-dire, les journaux centrés sur l’information générale et politique (que Télé Z touche plus que le Monde Diplomatique, un simple exemple certes sortis de son contexte, mais qui interroge sur les modalités d’attribution…).

Enfin, le point central de son ouvrage, qui arrive d’ailleurs bien tard malgré son annonce dans son propos introductif, concerne la création d’un nouveau statut pour les médias qu’elle appelle société de média à but non lucratif. Quelle est sa spécificité ? D’être au croisement d’une part de la société par action, et d’autre part du statut de fondation (qui n’est aujourd’hui pas ouvert aux groupes de presse et qui permet une gestion plus et une défiscalisation des dons). Pour résumer, un tel modèle de propriété permettrait selon l’auteur de garantir un fonctionnement “démocratique” au sein de l’entreprise de presse (mais en évitant le démocratisme d'une personne égale une voix), où les voix seront (mieux) partagées entre les journalistes, les lecteurs ainsi que ceux apportant le gros du capital (c’est-à-dire d’éviter le classique “une action égale une voix”, qui conduit souvent à concentrer les pouvoirs de décisions entre les mains d’un petit nombre d’individus) avec la nécessité d’acquérir une pérennité financière (notamment en empêchant le retrait de capital et le versement de dividendes). Ce nouveau processus organisationnel et statut de propriété se traduirait notamment par une forme de dégressivité des droits de vote, qui, passés un certain taux, progresseraient moins vite que l’apport en capital, afin de laisser plus de place aux petits “actionnaires”, le tout soutenu et accompagné par une ouverture au financement participatif. C’est pour résumer, il y a bien entendu plus de détails dans l’ouvrage ainsi qu’une analyse des différents statuts adoptés par les groupes de presse. De surcroît, je n’ai pas du tout les compétences pour juger ou délivrer une opinion sur la faisabilité et l’opportunité quant à son modèle de presse.



D’une manière générale, après la lecture de l’ouvrage m’est venu à la bouche un goût amer, fade. Finalement, et cela, comme on le constate souvent avec nombre d’ouvrages d’économistes, c’est la faible place laissée aux autres sciences sociales. On parle de la situation des groupes de presse et notamment des journalistes, de leur situation de crise etc. mais à aucun moment (où j’ai dû m’assoupir pendant ce passage) n’est fait mention de travaux de sociologues s’intéressant à cette question de la presse, du genre, Patrick Champagne qui a sorti récemment un ouvrage sur le journalisme (quid des relations de pouvoirs, de dépendance, de la situation sociale du journaliste et leurs conséquences sur le travail journalistique ?). Alors certes, c’est un ouvrage d’économie, mais tout le passage sur la crise de la presse manque cruellement d’analyses non économiques. Je veux bien qu’on évoque la diminution du nombre de journalistes et pour expliciter la baisse de la qualité, la diminution de la surface d’écriture. Certes (les différences entre aujourd’hui et jadis est assez impressionnante), mais, et alors ? Théoriquement, on peut aussi écrire moins mais mieux, quid du contenu réel présent sur des sujets “connexes), quid de la “qualité” argumentaire ou du niveau de langage ? A force de rester dans le tout chiffré on reste sur notre faim et comme une impression de superficialité avec ce jeu chiffré où les hommes paraissent tels des chiffres. Un manque cruel quand on rappelle, et je suis d’accord, pour une fois au moins, c’est à noter, avec Friedrich Hayek, qu’un bon économiste, n’est jamais qu’économiste. En outre, je trouve qu’elle fait parfois preuve de béni oui-ouisme quand elle évoque, sans plus de précisions et d’argumentations, la presse comme élément constitutif d’un régime et disons, garante du fonctionnement de notre démocratie. C’est beau, on dirait un édito du Point ou du Nouvel Obs, mais quelle presse ? Dans quel cadre ? Démocratie, qu’est-ce donc ?

De plus, concernant, à proprement parlé du modèle mis en avant par Julia Cagé, de changement du statut économique et juridique des médias, je trouve un peu dommageable d’une part son monisme organisationnel ainsi que le fait qu’elle n’évoque pas des projets alternatifs de presses qui pourraient être mis en oeuvre (there is no alternative!). Je pense notamment à la schématisation de Pierre Rimbert, ancien responsable du Monde Diplomatique, qui propose aussi un changement radicale de la propriété médiatique (https://www.monde-diplomatique.fr/2014/12/RIMBERT/51030). Pourquoi ne pas lui avoir accordé quelques pages (conditions de possibilités, points positifs, aspects négatifs…), c’est pourtant rare les prépositions dans ce domaine. Surtout que Pierre Rimbert propose, je trouve, un modèle très intéressant où serait mutualisé notamment les activités de production, de distribution et administratives pour tous les groupes de presse (en échange d’une contribution financière) avec pour but de ne laisser dans les groupes de presse finalement que les véritables activités journalistiques. Je ne vais pas en faire un résumé ici donc n’hésitez pas à lire l’article, qui est je trouve intellectuellement plus intéressant que le livre de Julia Cagé (mais aussi plus radical et donc sans doute encore plus compliqué à mettre en place!)…

Enfin, on croit percevoir dans les propositions de Julia Cagé un système d’organisation qui pourrait s’adapter aux grands groupes de presse, mais au niveau local et régional, quelle organisation est à privilégier ?



Globalement j’en retiens surtout un manque de pluridisciplinarité, une absence de propositions alternatives, et une réflexion surtout centrée sur les groupes de presse importants (le local étant plutôt mis de côté). Au demeurant, l’ouvrage reste plutôt simple à lire, clairement grand public, qui peut amener à la réflexion, plutôt que répondre à des profondes interrogations, du fait du peu de problématisations poussées. En somme, un apéritif acceptable.
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Le prix de la démocratie

Essai dense et très documenté sur le financement des systèmes électoraux en France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Belgique et aux États-Unis. En résumé : à cause de la prééminence des financements privés sur ceux du public et des défauts du système de financement public (notamment par le jeu des déductions fiscales), dans nos démocraties, les (ultra-) riches ont un vote qui a plus de poids que celui des pauvres ce qui in fine influence les résultats des élections (constatation statistique).



Ce livre contient beaucoup beaucoup de chiffres ! Ça donne le tournis. Et beaucoup de graphiques (68 en tout). L'autrice s'en excuse dans l'introduction. C'est un peu inhérent à ce genre d'essai car la démonstration se veut rigoureuse et scientifique. Et elle l'est.

En fait, j'ai trouvé que malgré l'avalanche de chiffres et de graphiques, la lecture est agréable grâce à des explications claires (pas de jargon technique), au style fluide parfois humoristique et caustique. L'autrice prend partie (on aura deviné qu'elle est plutôt à gauche ...), elle n'hésite pas à se scandaliser des iniquités des systèmes de financement des élections élaborés par et pour les riches. Cela rend son propos très vivant.



En revanche, je pense qu'elle aurait pu faire l'économie d'une centaine de pages ... Il y a beaucoup de répétitions.

A chaque chapitre, revient comme une antienne sa proposition phare des BED (Bon pour l'égalité démocratique) développé à l'avant dernier chapitre ainsi que l'idée d'une assemblée sociale (plus représentative de la population française que l'Assemblée Nationale actuelle). Elle répète à satiété l'iniquité des financements qui favorisent le vote des plus riches. On avait bien compris la thèse dès l'introduction ! Système actuel : pas bien, système des BED qu'elle propose : bien ou disons moins pire.

Au chapitre VII sur les dérives du système américain, il y a un passage intéressant sur le vote des pauvres aux États-Unis qui paradoxalement ont tendance à se tourner vers des candidats très conservateurs prônant moins d’État moins de social ce qui en définitive en vient à détériorer les conditions de vie de l'électorat défavorisé qui ont voté pour eux !



En résumé : un très bel essai plaisant à lire et très instructif. On se demande bien pourquoi les politiques ne se sont pas emparés des thèses du livre pour proposer des réformes...







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Le prix de la démocratie

Un tour d'horizon des différentes possibilités pour financer la vie politique d'un pays. (Financement des partis, prise en compte des opinions des électeurs etc...)

Très intéressant et très détaillé mais un peu long à mon goût (plus de 800 pages...)
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