Josette regarda Véronique, la préposée de la poste, marquer une pause et profiter du silence qui venait de s’abattre pour passer théâtralement sa baguette de pain dans sa main gauche en s’abstenant de la poser sur la vitrine remplie de couteaux de chasse , afin d’effacer de la main droite une trace de farine sur son cardigan. À la minute où elle l’avait vue entrer dans la boutique, l’œil frétillant et la bouche fendue d’un certain sourire, Josette avait deviné qu’elle allait avoir droit à un racontar bien croustillant. Et que Véronique allait ménager ses effets.