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Critiques de Julia Kerninon (865)
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Liv Maria

°°° Rentrée littéraire 2020 #1 °°°



Voilà un très beau roman qui comblera les amateurs de portrait de femme subtil. Julia Kerninon pose un regard singulier sur l'intime et le banal du quotidien pour en extraire toute la complexité de la vie d'une femme, de la naissance à sa quarantaine.



Avec un remarquable art de la concision et de l'ellipse temporelle, elle dit à merveille comment une femme peut endosser différentes identités au cours d'une vie, comment ces facettes se superposent pour cohabiter, parfois avec une certaine sérénité, parfois dans l'antagonisme.



« Cette densité, l'épaisseur nouvelle des journées, voilà ce qui l'avait surprise. Elle se sentait un peu comme un scaphandrier, avec des semelles de plomb ; huit kilos, collés au sol marin, contemplant des merveilles inaccessibles aux yeux des terriens. Jamais auparavant elle n'avait eu à ce point la certitude d'avoir fait un choix. Autrefois, elle avait toujours su au fond qu'elle pouvait partir, et même si elle ne l'avait jamais fait facilement, elle l'avait fait plusieurs fois. La nuit, quand Flynn lui faisait l'amour dans le silence du sommeil de leurs enfants, elle ne parvenait pas à se dégager de cette vision de son propre corps comme un territoire déchiré entre plusieurs nations, avec la cicatrice de son opération, les traces de feutres des petits sur ses doigts, les marques de brûlaure de la cuisine. Et dans tout ça, moi. »



C'est assez fascinant de voir l'aisance avec laquelle l'auteur fait partager l'intériorité de Liv Maria, sur plusieurs époques, dans plusieurs pays, découvrant l'amour et le désir, traversant des histoires d'amour sans savoir laquelle sera la dernière, devenant mère. L'écriture douce et vive de Julia Kerninon accompagne avec élégance et évidence ce parcours à la fois faillible et complet, explorant dans toute sa complexité la palette des émotions traversées.



Malgré la force de vie de Liv Maria, malgré sa liberté, on sent rapidement que cet insaisissable mille-feuilles d'identités est prêt à vaciller. Et il vacille. Le twist catalyseur m'a gêné au départ, le scénario reposant sur un énorme jeu du hasard auquel j'ai eu du mal à croire. Mais peu importe, on embarque avec Liv Maria dans sa tentative de se détacher de ses souvenirs, de se défaire de ce passé devenu secret inavouable, qui la happe malgré elle. Ce terrible caprice de la vie apporte une dimension de tragédie grecque à la Sophocle et fait monter en puissance la tension jusqu'au point final, superbe et radical, pour résoudre le dilemme moral initial.



Une très belle découverte que cette auteure talentueuse et sensible.

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Liv Maria

Liv Maria, de Julia Kerninon, me laisse une impression bizarre, bilan d’une lecture qui ne m’a jamais convaincu. L’histoire de cette jeune fille devenue femme aurait pu s’emballer davantage, aller bien plus loin dans certains épisodes au lieu d’accumuler une série de situations plus ou moins crédibles.

Tout avait bien commencé pourtant sur cette île bretonne jamais nommée, reliée à la côte par un ferry. Un Norvégien, Thure Christensen, marin dans le commerce, avait épousé la cafetière du lieu, Mado Tonnerre dont les quatre frères vivent tout près. Liv qui signifie vie, est née en 1970 et, grâce à son père qui lui lisait Jack London, Faulkner, Beckett, elle s’éveille très vite à la littérature. Par contre, sa mère est dure, ce qui ne l’empêche pas de prononcer des mots d’amour, quand même.

Le roman est donc bien lancé avec des informations intéressantes sur le livre et le bois. Quand je lis qu’à quatorze ans, Liv Maria conduit sur les routes et chemins de l’île, je suis un peu surpris mais pourquoi pas ? À dix-sept ans, elle est agressée sexuellement par un ignoble individu alors qu’elle conduit, de nuit. Elle échappe de peu au pire. Sans délai, sa mère, au lieu de s’en prendre à l’agresseur, l’envoie à Berlin, où vit Bettina, la sœur de Thure.

Difficile d’imaginer le choc émotionnel pour cette jeune fille qui s’épanouissait en toute liberté sur son île, au moment où elle se retrouve, en 1987, dans une grande ville pas encore réunifiée. Comme c’est l’été, elle s’inscrit à des cours d’anglais donnés par Fergus, un prof irlandais qui lui parle aussi de Faulkner, la séduit. Liv Maria tombe follement amoureuse de cet homme déjà marié et père de trois enfants.

Le nœud du drame est là et je n’en dirai pas beaucoup plus. Simplement que l’été terminé, Fergus rentre en Irlande, promet beaucoup et ne donne plus signe de vie. Les parents de Liv Maria s’étant tués en voiture, elle rentre sur son île, reprend le café, monte un gîte pour les touristes puis part soudain pour le Chili.

Arrivé dans cette partie, je n’adhère plus à l’histoire. Trop d’invraisemblances inutiles pour prouver les grands talents de Liv Maria qui monte des affaires, les fait prospérer, aime des hommes et enfin rencontre, hasard incroyable, un jeune Irlandais, Flynn, qui voyage. Il a vingt-quatre ans, elle quelques années de plus : c’est l’amour fou. Liv Maria est enceinte. Ils se marient et rentrent en Irlande et, vous qui n’avez peut-être pas lu ce roman, commencez à deviner le nœud de l’intrigue…

La suite va poser énormément de questions sur l’identité, sur la vie passé qu’il faut assumer ou non. Julia Kerninon, je le reconnais, pose là de véritables questions de fond, laisse planer de terribles interrogations, met en scène des soi-disant amis du couple vraiment odieux, laissant présager, au fil des pages, une issue irrémédiable.

Au cours de ma lecture, j’ai donc alterné le bon et moins bon, la passion et la lassitude sans parler de certains développements pédagogiques pas toujours utiles comme la leçon d’anglais ou l’inventaire d’une librairie…

Liv Maria, livre faisant partie de la sélection du Prix des Lecteurs des 2 Rives 2021, met en scène une héroïne au talent fou. Hélas, la vie a été très cruelle avec elle, même si elle lui a permis de vivre de merveilleux moments, ce qui est un peu le cas de beaucoup d’êtres humains.


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Liv Maria

Liv Maria, ce roman nous conte la vie d'une enfant née deux ans après que Thure Christensen, marin de commerce, embarqué à Bergen et ayant fait escale dans la ville bretonne face à l'île, ait rencontré Mado, dans le café-restaurant-épicerie de la famille Tonnerre, jusqu'à sa quarantaine. Née sur l'île au printemps 1970, « Ses jeunes parents l'avaient appelée Liv, un prénom qui signifie « vie » en norvégien, et Maria, parce que c'était la tradition insulaire de donner aux garçons comme aux filles le nom de la Madone pour les protéger de la noyade. »

Liv Maria, enfant unique, à qui sa mère apprend la dureté et le silence, devient très tôt une lectrice grâce à son père. Les quatre frères de sa mère, ses oncles donc, tous célibataires, lui apprennent, eux la pêche et même la conduite, dès l'âge de 14 ans, lui permettant ainsi de transporter tous ceux qui le voulaient d'un bout à l'autre de l'île bretonne. Une vie libre et heureuse jusqu'au soir, dans l'année de ses dix-sept ans, où elle est victime d'une agression sexuelle. Sa mère l'envoie alors à Berlin chez sa tante. L'adolescente déracinée découvre alors l'amour, auprès de Fergus, son professeur d'anglais, un Irlandais marié et père de famille, exilé le temps d'un été. Une fois reparti, elle n'aura plus de nouvelles, mais c'est sans compter sur le destin… Car la suite de sa vie sera moins sereine. Elle sera parsemée de drames, d'aventures et de multiples péripéties.

Dans les pas de Liv Maria, nous voyageons beaucoup et découvrons Berlin, le Chili, l'Irlande sans oublier cette île bretonne d'où elle part mais où elle revient à plusieurs reprises. Plus qu'un déplacement physique, c'est surtout le voyage intérieur de cette femme éprise de liberté qu'il nous est donné de suivre. Ce récit haletant nous permet de découvrir une femme multiple, à la fois forte et fragile, une femme honnête, pleine de contradictions toujours poussée par cette soif de liberté et la difficulté à concilier identité, féminité et liberté. C'est un portrait de femme, subtil, aux dimensions philosophiques que nous croque avec un immense talent Julia Kerninon, dans lequel les livres et la littérature ont une place prépondérante.

Le dilemme moral auquel se trouve confronté l'héroïne relève quasiment de la tragédie et est traité superbement par cette jeune auteure que je ne connaissais pas encore et qui en est pourtant à son cinquième roman !

Je viens de le découvrir car il fait partie des huit livres sélectionnés pour le Prix des Lecteurs des 2 rives 2021.


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Toucher la terre ferme

Ce court texte autobiographique prolonge le magnifique Liv Maria en faisant écho aux préoccupations de son personnage principal qui cherchait à faire cohabiter les différentes facette de sa personnalité sans perdre sa liberté.



Avec une franchise incroyable, Julia Kerninon raconte à travers son propre ressenti le dilemme devenir mère / rester femme, ouvrant son roman sur sa volonté de fuir, sur le parking de la maternité, lorsqu’elle doit rentrer chez elle avec son premier né, sans lui. Dans le récit de son cheminement intérieur jusqu’à la sérénité, les souvenirs refluent comme un appel au grand large, de la noyade à la terre ferme.



Julia Kerninon excelle à sonder l’intime. De sa plume précise et virevoltante, elle raconte avec justesse et sensibilité les basculements successifs d’une vie, ses amours passionnels, ses nuits de liberté, son vagabondage avant de se fixer en tant que compagne avec le père de ses fils. Lui qui lui a fait choisir une vie raisonnable et en accepter ses platitudes inévitables. Elle lui rend un hommage très amoureux. Il n’y a rien de révolutionnaire ou d’iconoclaste dans son texte, mais elle le fait avec une telle franchise, avec une telle confiance en le lecteur que cela touche.



"Après la jeunesse, après la douleur, les erreurs, les tentatives, j'ai traversé la cascade. J'ai cessé d'être une enfant, je suis devenue une mère. Je suis restée un écrivain."



Oui, il est difficile de faire coïncider toutes les identités d’une vie. Elle le dit tellement bien que chaque page recèle des passages, des phrases qui parlent et emportent.



« Je pense que je suis leur mère qui volait des billes et des pommes, je suis leur mère qui séduisait des hommes. Je suis leur mère qui faisait l'amour debout, sans bruit, je suis leur mère qui a menti, leur mère qui a trompé, leur mère pleine d’orgueil et d'avidité, leur mère peureuse, leur mère suicidaire, leur mère ambitieuse, je suis leur mère humiliée, leur mère abusée, leur mère bafouée, je suis leur mère timide, claustrophobe, indéfendable, je suis leur mère dont le coeur autrefois battait jamais si fort que dans des terminaux d'aéroport, leur mère qui a fui encore et encore, leur mère qui a promis des enfants à des hommes qu'ils ne connaitront jamais, je suis leur mère avec les choses inavouables que j'ai faites, que je fais, que je sais. Je suis leur mère avec le souvenir de la cocaïne frottée contre les gencives, et quand le médecin de famille me demande si je me drogue, je dis que j’ai arrêté parce que c'est vrai, mais je ne comprends pas ses yeux qui s'écarquillent. (... ) J'essaie désespérément d'accéder à la décence, mais je ne comprends pas sa surprise – je ne comprends pas pourquoi les années sans enfants j'aurais dû me comporter déjà comme parent.(…) Si peu d'années sont passées et me voici la mère de deux enfants pour toujours. Il n'y a pas de mots pour dire combien j'ai changé, mais il n'y en a pas non plus pour décrire la solidité de l'ancienne moi cachée dans la nouvelle, dure comme un noyau de pêche. »



Et dans son roman déclaration d’amour à la liberté, à son compagnon, à ses enfants, j’ai particulièrement goûté sa façon d’envisager les livres comme compagnons d’une vie au cours de laquelle on évolue. Les livres pour se raccrocher au réel, salvateurs, protecteurs, pour bâtir une nouvelle identité en accordant les multiples évolutions. L’auteure convoque ceux de Rainer Maria Rilke, William Faulkner, Ted Hugues ou encore Imre Kertesz, en incluant des citations insérées dans le récit comme autant d’amulettes ou de mantras.
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Liv Maria

Liv Maria dessine le portrait d’une femme qui recherche la liberté au prix des barreaux qui la musellent tant et plus.

Portrait d’une femme qui grandit dans l’amour de ses parents, d’un père qui lui donnera en héritage la passion des livres. Quand surgit un drame dans son adolescence, la voilà envoyée à Berlin où elle se découvrira à la fois orpheline des siens et nouvellement amoureuse.



On suit Liv Maria dans toutes ses tentatives de s’élancer au plus près de la liberté, affranchie des uns et des autres, mais toujours cloisonnée par de multiples secrets qui la façonneront année après année.



J’ai lu ce roman avec beaucoup de plaisir en ayant eu la chique coupée d’arriver à la fin alors que je m’attendais à une bonne cinquantaine de pages en plus.



Je reste avec mes questions sur cette mystérieuse Liv Maria, sur ses lendemains et la vie qu’elle se sera finalement choisie et une impression que ce roman aurait mérité d’être fouillé, creusé, approfondi, émotionnellement plus parlant.



Mais quand on est frustré d’arriver à la fin, c’est tout de même le résultat d’une bonne lecture qui m’aura happée et questionnée sur cette femme aux poignets d’or.
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Liv Maria

Ce n'est certainement pas un chef-d'oeuvre de littérature, mais je lui donne quand même 4 étoiles volontiers car le portrait de cette jeune femme, que le lecteur suit depuis son adolescence jusqu'aux abords de la quarantaine, me paraît original dans sa structure et réussi dans son ensemble.



Liv Maria, c'est une fille battante, ayant la capacité de gérer son existence malgré ses peurs et ses doutes, malgré toutes sortes de pressions et, surtout, malgré son secret de jeune fille qu'elle veut conserver à tout prix. Elle devient vite une personnalité attachante pour le lecteur, elle est la véritable héroïne, tous les autres protagonistes devenant réellement secondaires tant elle les éclipse par ses décisions, ses actions, ses méditations personnelles.



C'est aussi un beau roman d'amour car Liv Maria sait aimer, aussi bien physiquement que sentimentalement. A-t-elle été réellement trompée par son premier amour? Elle finit par le croire, mais c'est sa pensée, qui n'appartient qu'à elle et se trouve peut-être au-delà de la vérité.



C'est un roman qui emmène le lecteur dans différents lieux, de la Norvège inconnue pour elle, à l'Amérique latine, au Chili, en passant par Berlin, la Bretagne et l'Irlande. Et le voyage intérieur de Liv Maria se déroule au fil de ces différents lieux et des rencontres qu'ils génèrent.



La littérature, le livre, la librairie ont aussi une place importante dans ce roman. Ils portent leur part de mystère et d'évasion et sont perçus par Liv Maria comme les transports éphémères de sa propre vie.



Même si le scénario comporte quelques invraisemblances dans l'enchaînement des hasards, celles-ci m'ont semblé occultées par la puissance de la personnalité de Liv Maria que Julia Kerninon fait émerger très haut dans l'océan des aléas et des turpitudes de la vie.



La fin peut surprendre ou décevoir, elle aurait sans doute mérité d'être un peu plus travaillée, pourtant la dernière phrase du livre me paraît boucler l'histoire avec réalisme et résignation.
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Sauvage

L'auteure nous livre un roman féministe, se déroulant en Italie, Nous faisons la connaissance d'Octavia Selvago, jeune fille de 15 ans , qui a décidé du jour au lendemain, de quitter l'école pour devenir une grande cheffe cuisinière, suivre les traces de son père, et prouver qu'en tant que femme, elle pourra réaliser son rêve. Une situation cocasse, aux yeux de sa famille, surtout en Italie, où la femme est reléguée aux taches domestiques, en plus d'élever leurs enfants et étant des épouses loyales,

Aujourd'hui Octavia à trente huit ans, mariée trois enfants, elle fait le point , se remet en question,, Son mari assume tout, pars on égoïsme . Elle se donne corps et âmes à son travail, elle ne vit que pour cela, et jusqu'à l'épuisement. Une femme qui revendique son indépendance, mais à quel prix . Arrivera t'elle à trouver les réponses à ses questions , reprendre contact avec la réalité,

L'auteure m'a transportée, avec une facilité déconcertante dans son histoire, Un roman court puissant, subtile , sensible, je me suis laissée envahir par les effluves de ces repas gastronomiques.

La plume de l'auteure est fluide , entraînant une lecture passionnante , et addictive. le personnage d'Octavia , dégage une empathie extrême .

Une belle découverte, une lecture que je vous conseille vivement.
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Liv Maria

Liv Maria est une îlienne, avec ce que cela comporte de singularité, et de force sereine, atout qui disparait avec l’immersion sur le continent. C’est un événement traumatisant qui conduit la jeune fille à l’exil, hébergée par une parente à Berlin. La candeur de ses dix-sept ans en fera une proie facile pour le séduisant professeur irlandais lui aussi loin de sa patrie et de sa famille, à savoir femme et enfants…



Mille autres vies attendent la jeune femme, avant que le destin et la rencontre d’un homme la conduise sur une nouvelle île, en Irlande, où le passé resurgira de façon inattendue.





J’ai beaucoup aimé le portrait évolutif de cette femme, que les coups du destin arment d’une cuirasse en apparence invincible. De la jeune fille à la femme mûre, le trait commun est la propension à se mentir, à l’abri derrière des oeillères que l’amour semble être la seule force capable d’écarter.



Il semble qu’il soit plus facile de se tromper soi-même que de se cacher indéfiniment derrière une infinité d’alibis, au risque de tout dévoiler dans une moment de faiblesse.



Une île bretonne, Berlin, le Mexique, l’Irlande, c’est aussi le livre d’un voyage qui ressemble fort à une fuite. Le voyage serait-il le remède au refus de son passé?



J’ai également beaucoup apprécié le style de la narration qui donne au personnage une réalité au delà du romanesque et la rend terriblement humaine dans ses fragilités et sa densité.


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Liv Maria

Lors de sa parution , ce roman m'avait été proposé par babelio via une masse critique privilégiée. Hélas, le sort ne m'ayant pas été favorable , ce titre est tombé dans l'oubli .Arrivent alors sa sortie en " poche " et la chaude recommandation de ma chère libraire Isabelle, que je salue au passage ....et on y va .

Le début est " flatteur " , addictif , j'adhère et je place mes pas dans ceux de l'héroïne. Et ses pas la mènent loin , à l'étranger où après une agression sexuelle commise dans " son île " , elle se retrouve seule , isolée, perdue puis , amoureuse .Et quels amours ....Femme libérée ou ....pas , Liv Maria va vivre des moments intenses entre espoirs et désillusions....la vie , quoi .

L'écriture est belle , sans artifice , sans doute , mais terriblement intrusive .Les pensées du personnage sont disséqueés et mènent le jeu ...Et le style prend une place capitale pour enfoncer le clou émotionnel. Une écriture maîtrisée ou chaque mot revêt son importance. Pour moi , cependant , bien que très beau , c'est lent , un peu trop lent . Liv Maria est un être complexe qu'il est fastidieux d'essayer de comprendre . Introspection . Peu , très peu de personnages et donc des images ciblées sur une seule personne ....Passage sous " la loupe " .

Difficile d'imaginer un décor, tout repose sur " le personnage principal " et cette façon de dire et faire peut lasser . Ce fut mon cas lorsque je me suis un peu " perdu ", la moitié du récit passée . J'avoue que mon opinion s'est alors " affinée " pour reconnaître que certains passages étaient de " haut niveau " , d'autres beaucoup plus " ternes , sans grand intérêt , enfin à mon sens , hein " . Ceci étant, suivre Liv Maria est loin d'être un pensum mais j'avoue qu'il m'a manqué cette petite flamme qui nous fait ...progresser et passer d'un état moyen à un état supérieur. Je me suis parfois perdu et j'ai " baissé la garde " , mon attention étant plus difficile à capter au fur et à mesure . Déçu ? Un peu . A éliminer , ce bouquin ? Sûrement pas , je n'ai aucune légitimité à détourner votre attention de ce roman d'autant que les critiques élogieuses sont nombreuses . A conseiller ? Pourquoi pas , à chacun et chacune de voir en fonction de ses centres d'intérêt et de sa personnalité. Pas si facile de conseiller ou pas . Je vais rester humble , malgré mes réticences et réserves , je ne puis que vous répondre d'un tonitruant et sincère : " chers amis et amies , débrouillez- vous ! Pour moi , c'est du " 50 - 50 " .Il vous reste le " choix du public " , pas mal quand on lit les critiques . Quant au coup de téléphone à un ami, ce n'est pas " fiesta boum boum ." Ça ne vous aide pas ? Allez , pas de panique... le livre est sorti en poche donc....pas trop cher .Et puis , moi , je ne suis pas " Assurancetourix " , je n'ai pas raison , rien d'autre que MES raisons .Bonsoir à tous , " à bientôt " et " bon choix mesdames , bon choix messieurs " . Ça vous rappelle quelqu'un ? Et oui , ça ne nous rajeunit pas ....

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Toucher la terre ferme

Incandescente, vibrante et impudique Julia Kerninon se livre à nous dans cet ouvrage.

J’avais beaucoup aimé son roman Liv Maria avec son héroïne sauvage, déterminée, chancelante. A la lecture de cette autobiographie, il est évident que Julia Kerninon n’a eu qu’à puiser dans son intimité pour dépeindre la rage de vivre de Liv.

L'autrice se remémore la jeune femme libre qu’elle a été de vingt ans à la naissance de ses enfants, dont la venue au monde a profondément bouleversé le mode de vie et de pensée.

Jeune, entière, elle s’est donnée, a aimé sans se poser la question d’être aimée en retour.

Pas de tiédeur ici, la chaleur est volcanique, Julia bouillonne, éructe, vomit ses tripes, les met sur la table, les trifouille avec délectation, les exhibe et s’en repait.

Sans vulgarité, Julia s’offre sans rougir, à nous de détourner le regard après tout, si ça ne nous plait pas. Un peu secouée au début, j’ai eu un mouvement de recul, tout ce déballage, en quoi est-ce nécessaire ? Et puis, j’ai été happée par ces courtes pages condensées très fortes en émotions.

Et c’est ce que j’aime dans une lecture, que le sol s’ouvre sous mes pieds, me happe, perdre mes repères, que l’auteur m’emmène ailleurs.

Si ce livre avait été écrit par un homme, on aurait dit, c’est sans filtre, puissant. Eh bien oui, c’est puissant, cash, extrêmement égocentrique et dérangeant, c’est Julia sous toutes les coutures, ça sent l’insomnie, la sueur, la douleur, le sexe, l’amour … la vie quoi !

J’ai aimé sa description d’une maternité qui ramène brutalement à la réalité animale, la sensualité fière et primitive de la mère qui allaite son nouveau-né. Lorsque la petite tête instinctivement happe le téton pour la première fois, la femme devient mère, fulgurante sensation d’être une femelle allaitant son petit, s’inscrivant dans la lignée immémorielle de l’humanité et celle de sa propre famille.

Alors, merci Julia, pour cette bonne claque, j’ai aimé ta liberté, ton cri, j’en redemande, tu peux compter sur moi, je serai au rendez-vous de ton prochain roman …

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Liv Maria

Liv Maria représente à elle seule une vie libre avec des aspects inattendus.

Élevée dans une île bretonne avec un père norvégien, ancien marin, amateur de littérature ; une mère aimante mais qui ne le montre pas. La fillette vit une enfance heureuse.

À 17 ans, ses parents l'envoient à Berlin chez la jeune sœur de son père. Elle apprend l'anglais avec un professeur irlandais avec qui elle échange tout d'abord des propos sur l'étymologie des mots dans les différentes langues.

Bientôt, ils tombent amoureux bien que ce monsieur soit plus âgé, marié avec des enfants. Elle se donne entièrement à cet homme qui repart vivre dans son pays.

Elle part ensuite au Chili où elle s'affirme comme femme d'affaires très sensuelle.

Elle rencontre Flynn, un Irlandais. C'est le grand amour. Ils reviennent en Irlande où ils fondent une famille.

Entretemps, une grande surprise l'attendait et elle doit garder un lourd secret. Elle est libraire et bien installée.

La fin nous réserve une surprise énorme. Un petit mystère planait sur notre héroïne pour que la fin soit banale.

Julia Kerninon nous livre un roman très riche, magnifiquement écrit, un récit difficile à lâcher car les évènements se renouvellent sans cesse.

Si j'avais pu, j'aurais attribué plus que 5 étoiles.



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Toucher la terre ferme

« J’essayais d’être une mère, je ne savais pas par où commencer, la maternité était un cercle de feu dans lequel je ne parvenais pas à me tenir. »

La maternité est un bouleversement pour Julia Kerninon qui, un instant, pense à fuir ses nouvelles responsabilités. L’autrice de Liv Maria nous raconte sans filtre ces moments où elle a cru perdre pied et ce nouveau rôle de mère qu’elle apprivoise peu à peu. Il y a une ambivalence entre la femme sans enfants, fille libre, insouciante, et celle qui lui succède après deux naissances.



« Si peu d’années sont passées et me voici la mère de deux enfants, pour toujours. Il n’y a pas de mots pour dire combien j’ai changé, mais il n’y en a pas non plus pour décrire la solidité de l’ancienne moi cachée dans la nouvelle, dure comme un noyau de pêche. »



Surfant sans cesse entre passé et présent, Julia Kerninon se raconte avec sincérité lorsqu’elle évoque les hommes qu’elle a aimés, ses nuits de vagabondage, jusqu’au jour où elle rencontre celui qui deviendra le père de ses enfants. Le dilemme, c’est comment concilier sa vie de mère avec celle d’écrivain. Car écrire est sa vie.

« Tous les jours, j’aime mes enfants, je travaille, et j’essaie d’être un meilleur écrivain.

Les livres ont aussi une grande importance, ils l’aident à traverser la vie. Elle évoque Rilke ou Faulkner et, au détour d’une page, elle cite un poème de Walt Whitman qui colle parfaitement à sa réalité : « Enfants ensemble, l’un à l’autre attachés/ ne nous quittant jamais l’un l’autre… ».



J’ai trouvé extrêmement touchante cette franchise totale, cette intimité révélée sans afféterie. De plus, l’écriture est nerveuse, ça claque et ça secoue. Julia Kerninon nous empoigne, nous impressionne, nous émeut et on se sent familière de cette femme qui ne cache rien. Même pas peur pour avouer sa lassitude d’une vie de famille qui peut sembler idyllique.



« Parfois je me sens tellement passagère clandestine, je suis tellement fatiguée de cette vie de famille… »



C’est court, c’est puissant et on sort de cette lecture un peu sonné car, en parlant d’elle, elle parle aussi au nom des femmes confrontées à la maternité et cette lucidité, cette franchise m’ont fait du bien.







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Liv Maria

Cet été, je rattrape mes lectures avec notamment Liv Maria de Julia Kerninon qui m’a fait penser à son autre roman le dernier amour d’Attila Kiss que j’avais beaucoup aimé.



Pour Liv Maria, c’est le premier amour, celui de ses 17 ans, indomptable et foudroyant qui va l’amener sur le périlleux chemin de l’émancipation féminine de la fin des années 80. Femme libérée chantée à tue-tête dans les radios de cette époque, Liv Maria est une personne beaucoup plus complexe même si parfois le hasard un peu trop appuyé dans le livre est difficile à croire.



L’important pour moi est la révélation de Liv dans de belles phrases courtes et vives qui réveille la belle au bois dormant des siècles passés. Les cercles comme des spirales autour du drame d’origine qui annonce les départs et les non-dits dans le ressac des sentiments. Il n’y a pas de repos pour Liv, la guerrière.



Dans une belle écriture d’intériorité à la gloire d’un singulier portrait féminin, Liv Maria se montre humble et entière, avec ses faiblesses, ses atouts et son intégrité.

A 20 ans ou à 40 ans, à Berlin ou au Chili, elle est toujours Liv la femme, la petite fille et l’adolescente, des morceaux d’elle qui la rendent unique mais plurielle. Celle qui fait le métier d’homme dans les haras de Patagonie, la femme aux bracelets d’or aux multiples amants.



Liv Maria est le pommier sauvage adoré de son père qui s’élance dans la vie après avoir perdu ses racines, la terre ferme de son île. Et son premier amour.
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Liv Maria

C'est mon troisième livre de cette auteure talentueuse .

Mais qu'ajouter après tant de critiques ?

Un commentaire à priori superflu....



L'auteure bâtit avec brio et justesse le portrait d'une femme libre, multiple , au parcours mouvementé , qui vivra seule son incroyable itinéraire ,au destin fabuleusement tragique, entre identité , féminité , sexualité , un parcours vacillant , victime d'une agression sexuelle à 17 ans—- bientôt orpheline, courageuse , honnête, fiévreuse , complexe , marquée pour toujours par un secret inavouable——-cette aventurière aux poignets ceints d'or , de la jeune fille passionnée à la femme dure , à la fois madone et mère , aux bizarreries et mystères , aux jeux de l'apparence et des fantasmes comme à ceux de la vérité, incontrôlables ....insondables ....

..

L'auteure en deux cents pages ——-chapitres parfaitement construits——,d'une écriture vive, éblouissante , convaincante , sensible , nous livre une oeuvre terriblement HUMAINE de Berlin au Chili , au sillonnement de l'Amérique latine avec les chevaux pour les chevaux ....et à l'Irlande ...

Faut - il donc mentir pour rester libre?



«  Je suis la fille unique du lecteur et de l'insulaire , je suis le bébé TONNERRE , l'orpheline , l'héritière , je suis la maîtresse du professeur ,la femme - enfant, la fille- fleur, la chica, la huasa, la patiente de van Buren, la petite amie, la pièce rapportée ,la traîtresse , l'épouse et la madone , la Norvégienne et la Bretonne . Je suis une mère , je suis une menteuse , je suis une FUGITIVE , et je suis libre» ...

«  La richesse du monde l'émerveillait , son monde débordant de collines ,d'eau salée et de moutons qui se tordaient le cou pour la regarder passer , à travers le nuage de poussière qui la suivait sans jamais la rattraper » .



J'avais lu en 2016 grâce à ma libraire Marie deux de ses livres.

Une jeune auteure à suivre.

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Une activité respectable

À 30 ans, Julia Kerninon vit la même vie depuis 25 ans. Des journées passées entre les pages des livres... Élevée dans une famille férue de littérature, d'Amérique, de voyages, de peau de léopard et de velours côtelé, elle reçoit, à 5 ans, sa première machine à écrire. Une révélation pour la petite fille : elle sera écrivain. De ses premiers poèmes minimaux, de ses histoires d'animaux parlants à son premier roman publié, couronné de quelques prix, Julia Kerninon a tracé sa route...



Une biographie à 30 ans ? Pourquoi pas dès lors que l'auteur rend un bel hommage à la littérature et à l'écriture. Un monde qui l'a accueillie à bras ouverts et dans lequel elle se sent née. Comme une évidence. Julia Kerninon décrit parfaitement tout l'amour qu'elle porte aux livres, la passion qui l'anime dès qu'elle écrit, le chemin sinueux et parfois chaotique qu'elle a traversé et se rappelle, avec tendresse, quelques moments de son enfance. L'auteur, de sa plume vive et passionnée, nous fait partager son amour pour la littérature et l'écriture, des activités tout à fait respectables.
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Ma dévotion

Lorsque l'on m'a donné cet ouvrage pour la médiathèque, je ne sais pas pourquoi, j'ai comme étant aimanté et ai absolument tenu à le lire avant de le mettre en rayon et j'avoue que je ne regrette rien, au contraire maintenant je vais pouvoir le conseiller et le recommander à mes lecteurs comme il se doit et je vais également tenter de vous convaincre par la même occasion.



Helen et Franck ses sont connus très jeunes et se ressemblaient étrangement puisque leurs pères respectifs travaillaient devaient se retrouver à Rome pour travailler ensemble, quoique se détestant et occuper tous deux de hautes fonctions. Helen et Franck n'ont jamais été aimés par leurs parents comme il se doit. Aussi, après l'obtention de leurs diplômes (enfin pour Helen car Franck le rata mais avec promesse de le repasser plus tard) et que l'occasion s'est vu pour Helen de fuir cette famille haïe, exécrée même, elle n'y a pas réfléchi à deux fois et c'est ainsi que nos deux jeunes héros se sont retrouvés ensemble à Amsterdam dans la maison de jeune fille de la mère d'Helen. Si celle-ci est très travailleuse et se passionne pour les livres, Franck, lui, se cherche et ce n'est qu'à vingt-huit ans qu'il se découvrira une passion pour la peinture et l'amènera vers les plus grands sommets de la gloire. S'ensuit alors, comme souvent pour certains artistes qui s'enivrent de leur renommée, une vie de débauche mais cependant toujours recadrée et remis dans le bon chemin par Helen. Les femmes se presseront autour de lui et bien qu'Helen en ait toujours été amoureuse, elle acceptera tout, même de partager jusqu'au jour où elle partira à son tour. Mais cet amour ou ce lien qui les lie est tellement fort et indescriptible car mystérieux à la fois qu'ils finiront par se retrouver des années plus tard puis à se détester.

Tout cela, le lecteur le découvre non pas en temps réel mais au travers des mots qu'Helen adresse à Franck pour décrire ce qu'à été leur vie à tous deux, à le fois ensemble mais également chacun dans des périodes de leurs vies où ils vivaient séparément.



Un roman écrit à la deuxième personne du singulier puisque ce n'est pas au lecteur que la narratrice s'adresse mais bel et bien à Franck tout au long de ce roman lorsqu'ils se recroisent à Londres et que leur vie est maintenant derrière eux. Elle retrace leur parcours depuis l'enfance jusqu'au drame qui finira de les séparer à tout jamais, sans cette fois-ci , une quelconque possibilité de retour en arrière.



Un roman fort, très puissant avec des chapitres extrêmement courts et dans lequel le lecteur suit les deux protagonistes dans toutes les villes du monde dans lesquelles ils ont vécu, se sont croisés, se sont aimés et se sont détestés. Un livre que je ne peux donc que vous recommander tant l'écriture de Julia Kerninon, auteure que j'ai découvert en même temps que cet ouvrage, est fluide mais peut être aussi cruelle et douce. Paradoxal, non ? Non car c'est la magie des mots qui fait cela...
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Liv Maria

Je n’ai pas été totalement séduite par cette histoire. Trop de « plus tard elle découvrirait, elle comprendrait » m’ont empêché d’entrer en empathie avec cette héroïne, comme si la réalité allait lui sauter aux yeux sans explication ! Et puis trop d’invraisemblances (le père et le fils aimés à douze ans d’intervalles : le hasard prend trop de place ; l’élevage et le commerce des chevaux comme une profession innée...) ont agacé la lectrice que je suis.

J’aime la littérature, les histoires qui pourraient être les miennes mais je veux pouvoir être entraînée dans l’action naturellement et accepter la vision de l’auteure sans me poser la question de la vraisemblance, ou partager des émotions avec les personnages sans avoir mal au crâne à force de questions existentielles ou non.



Voilà pour le fond. Quant à la forme, on peut qualifier l’écriture de Julia Kerninon de poétique, et aussi de pédagogique (on a le droit à de longues listes de... tout). Par contre l’auteure a su parfaitement dresser le portrait d’une femme aux mille vies, en quête d’identité personnelle. D’une femme libre ? Là j’ose espérer que non car si la liberté est la fuite, il faut mettre en exergue cette célèbre maxime « courage, fuyons ! ».



Bilan, une lecture un peu mitigée ! « ish, ish »



Née sur une petite île bretonne, Liv Maria grandit au milieu des livres. A dix-sept ans, elle est envoyée à Berlin où le temps d’un été, elle fait une rencontre qui bouleverse le cours de son existence. Éprise de liberté, elle deviendra une amoureuse, une aventurière, une libraire, une mère et connaîtra mille vies. Mais laquelle est véritablement la sienne ?

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Toucher la terre ferme

Après Liv Maria, qui avait touché un grand nombre de lecteurs, Julia Kerninon publie un court récit, au moins partiellement autobiographique, sur la difficulté d'être mère.



C'est un cri du coeur, la confession d'une somme de rancoeur et d'angoisses qui semblaient destinées à être écrites un jour. Des douleurs de l'accouchement aux incertitudes d'être apte à assumer la responsabilité et le pouvoir de vie et de mort sur un petit être qui n'a rien demandé, les renoncements nécessaires mais générateurs d'amertume , tout cela est évoqué.



Quelques invraisemblances, résultats possibles de la subjectivité des souvenirs ou de la fiction mêlée au vécu atténuent l'impact émotionnel des confidences.



Je préfère Julia Kerninon dans la fiction, avec la force qu'elle sait donner à ses personnages, force peut-être d'ailleurs tirée de cette passion qui l'anime, passion de la création et résultante des influences de sa propre vie de femme et de mère, qui n'est pas un long fleuve tranquille, ni pour elle, ni pour la plupart des femmes depuis que le monde est monde.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Liv Maria

Ce livre restera l’un des mes plus beaux moments de lecture de cette année, malgré une histoire difficile mais ô combien superbement bien écrite, émouvante et sensible. Je me rends compte que par cette chronique, je ne pourrai pas rendre justice à la beauté de ce livre.



Liv Maria est une héroïne forte, aussi bien dans son corps que dans son esprit. Elle voyage à travers le monde, elle entreprend des affaires, elle éprouve sa vie sexuelle. Pourtant, elle porte en elle une blessure secrète qu’elle ne pourra jamais cicatriser.



En tant que lecteurs, nous voyageons avec elle, nous vivons ses moments intimes mais aussi ses peines et ses sentiments. La liberté est une part centrale de ce livre. Même si Liv Maria est un être solaire, ses blessures et ses secrets n’en restent pas moins nombreux.



J’ai beaucoup apprécié la façon dont l’auteure, Julia Kerninon a choisi de décrire cette héroïne, si peu commune et troublante par son imprévisibilité. Elle ne choisit pas la facilité puisque ce récit est loin d’être tout rose.



Envoûtée dès les premières pages, je me suis enfermée dans un cocon pour savourer chaque ligne, chaque page. Malgré l’envie de le faire durer le plus longtemps possible, je l’ai quasi lu d’une traite tant j’ai aimé ce livre et son histoire. Une fois terminé, c’est de la nostalgie qui m’a saisie et j’en resterai longtemps marquée.



Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs de L’Actu Littéraire 2020.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Liv Maria

Qui est-on vraiment ? La fille de ses parents ? Le prolongement de l’enfant, de l’adolescente qu’on a été ? Le produit de sa culture, de ses lectures, de ses rencontres, de ses choix et expériences ? Celle qu’on a choisi de devenir par amour ? Sans doute tout cela à la fois, mais le trait d’union peut être ténu, insaisissable, voire intenable. Les mille vies de Liv Maria, fille d’un géant norvégien et d’une bretonne taiseuse, voyageuse polyglotte qui a tracé sa route de Berlin à l’Irlande, en passant par le Chili, amante passionnée, aventurière ivre de lectures, semblent inalliables. Mais peut-elle disjoindre les fils de ce qu’elle est ?



J’ai énormément aimé le début du roman, illuminé notamment par le personnage du père de Liv Maria, cette force de la nature si sensible et tendre, qui lui transmet sa passion de la littérature en lui lisant Jack London, Samuel Beckett et William Faulkner, soir après soir. Une passion qui sera peut-être le seul fil conducteur d’une vie placée sous le signe d’une indépendance farouche, éclatée en chapitres distincts entrecoupés de césures brutales. Leur imbrication improbable et tragique nourrit une tension qui m’a fait tourner les pages avec curiosité. Le dénouement n’était pas facile à trouver. Il m’a laissée sur ma faim. Pourtant, je ne regrette pas d’avoir lu ce beau portrait de femme : pour son humanité désarmante, pour ses dilemmes moraux fascinants, et pour la découverte de la plume sensible et lumineuse de Julia Kerninon.
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