AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Julia Latynina (30)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La chasse au renne de Sibérie

L'auteur décrit un univers noir et corrompu qui nous en apprend beaucoup sur le fonctionnement de l'économie russe.



C'est une étude fouillée et pertinente d'une société russe qui ne sait pas trop où elle va.



Je verrai plutôt ce livre comme un thriller économique où l'auteur propose une analyse financière compliquée où l'on voit que les méthodes employées vont du blanchiment d'argent sale à la constitution d'innombrables sociétés-écrans et off-shore qui permettent l'évasion fiscale.
Commenter  J’apprécie          10
La trilogie du Caucase, tome 1 : Caucase Ci..

Alors qu'il accompagnait le transfert d'une importante somme d'argent, Vladimir Pankov est enlevé par un groupuscule tchétchène. Il ne doit sa libération et sa vie qu'à un autre groupe de tchétchènes dirigés par un rival.

Quelques années plus tard, après avoir occupé plusieurs hauts postes dans l’administration, il est nommé ambassadeur dans la république fédérale du Caucase où il avait été retenu.

Son seul soutien Ibrahim Malikov, le frère de l'homme qui l'avait libéré est tué dans un attentat.



L'autrice nous plonge dans un récit où les malversations politiques sont monnaies courantes, et où chacun veut la plus grosse part des subventions allouées par les russes ne reculant devant rien pour se les approprier.



D'un chapitre à l'autre on à l'impression de relire les même faits et hormis de nébuleux sous-entendus l'autrice ne présente rien de neuf. Si les différentes affaires changent d'instigateur sur le fond elles restent les mêmes.



Un roman noir très décevant.


Lien : https://imaginaire-chronique..
Commenter  J’apprécie          90
La trilogie du Caucase, tome 2 : Gangrène

Volume 2 de la La trilogie du Caucase, Gangrène est une thriller magistral

Mais alors que nous raconte ce livre :

Djamaluddin est natif des terres de Hadji-Murat. Justicier caucasien, il venge par le sang un attentat terroriste perpétré contre une maternité.

Dans ce thriller "géopolitico-financier", Julia Latynina, connue pour son opposition à Poutine et son franc-parler,dénonce une nouvelle fois, la corruption, les magouille, la politique de la terreur mais aussi la montée de l’islamisme qui en découle.Tout est parfaitement dosé dans ce roman noir qui renouvelle habilement le genre
Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          40
La trilogie du Caucase, tome 1 : Caucase Ci..

La trilogie du Caucase ; 1

Niyazbek n'écoute que sa conscience, même quand sa famille est en jeu, ne veut d'arrangement avec personne, et surtout pas avec les politiques. Et quand la Caucasie se soulève ?...



Quand son frère a sauté sur une bombe, il n’a pas quitté la mosquée avant la fin de la prière. Quand le président de la République est venu lui présenter ses condoléances, il lui a dit : "Barre-toi ou je tire.". Niyazbek ne veut d’arrangement avec personne. Niyazbek n’écoute que sa conscience. Quand l’insurrection éclatera dans la République, de quel côté se rangera-t-il ? Du côté de la Russie ? Ou du côté d’Allah ? Un polar géopolitique d’une force rare, noir comme le pétrole qui met au jour la corruption généralisée du système politique russe.

Julia Leonidovna Latynina est née en 1966. Journaliste économique connue pour son opposition à Poutine et son franc-parler, elle signe régulièrement des articles montrant les liens entre le crime et l’économie.

La mafia russe a trouvé sa romancière.
Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          30
La chasse au renne de Sibérie

Un peu innocemment, avec un titre comme La chasse au renne de Sibérie, je m'attendais réellement à une scène de chasse dans le nord russe. Bon, je me doutais bien que toute l'histoire ne tournerait pas autour d'une partie de gibier mais, quand même. Et le roman ne se déroule même pas en Sibérie, non. Plutôt, son contraire. Quoique, dans le Caucase, les hivers ne sont pas si chauds.



Reprenons au début. La chasse au renne de Sibérie, c'est l'histoire d'un groupe restreint d'individus qui règnent en maître sur la ville d'Akhtarsk via leur contrôle sur la compagnie AMK, aux ramifications obscures et tentaculaires, allant de l'énergie à la construction d'hélicoptères militaires en passant par des banques. Ils font tout ce qui est en leur pouvoir – y compris ce qui est illégal – pour garder ce contrôle. Corruption, fraude, magouille, même se débarrasser définitivement de personnes gênantes…. Tant pis pour ceux qui ont une conscience! Quand un des chapitres s'intitule « de l'utilité des accidents de voiture », et on se doute qu'il s'agit d'un accident arrangé, ça donne le ton.



C'est un peu comme lire le parrain, mais sans la famille derrière, l'attachement loyal, les souvenirs de la Sicile avec un décor bucolique, l'excellente cuisine… Bon, là, c'est peut-être moi qui image plus que ce que le roman proposait. Mais vous saisissez.



Bien que cette histoire mette en scène une galerie de personnages récurrents, tout gravite autour de deux hommes. D'abord, le patron Viatcheslav Izvolski. Il est intraitable et irascible, dangereux et déterminé. Ensuite et surtout Denis Tcheriaga. Au tout début, c'est la nouvelle recrue. Je voyais en lui le protagoniste, je voulais/voyais en lui un héros. Oui, il était impliqué dans des magouilles par-dessus la tête mais j'espérais tellement qu'il se repente et qu'il claque la porte. Mais ce n'est pas ainsi que se passent les choses, en Russie. Apparemment. Ceux qui ont une conscience, ils meurent rapidement. Plutôt, Tcheriaga fait preuve d'une grande ingéniosité et gravit les échelons de la compagnie. Ceci dit, la vie est difficile même pour les criminels en cravate. Parfois ils gagnent, quelques fois ils perdent. Mais ils gagnent, le plus souvent. Si ce n'est dans l'immédiat, c'est à long terme.



Ceci dit, à voir la narration se promener entre tous ces personnages, tant ceux de leur camp que d'autre qui ont le malheur de croiser leur route (par exemple, des inspecteurs intègres, parce que, oui, il y en a bien quelques uns), j'avais l'impression qu'il n'y avait pas vraiment de protagoniste. Je ne savais plus trop à quel personnage m'accrocher (à défaut de m'identifier). Il faut dire que, à la base, j'ai de la difficulté à m'intéresser à des personnages criminels.



La chasse au renne de Sibérie, c'est une histoire d'hommes. D'hommes qui ne pensent qu'au fric, qu'au pouvoir. Dans toute cette galerie de personnages, je ne me rappelle que ‘une femme (dont j'ai oublié le nom) et elle est au centre d'une vague intrigue amoureuse. Évidemment, elle n'est pas de la compagnie. C'est d'autant plus étrange que l'autrice de ce roman est une femme : Julia Latynina. Mais bon, peut-être que, réellement, le monde financier et des grandes sociétés russes sont essentiellement (exclusivement?) composé d'hommes.



Pour revenir à Latynina, elle est passée maitre dans l'art de démontrer (dénoncer?) les failles du système économique russe. Elle est journaliste économique alors elle sait de quoi elle parle. Je me demande combien d'heures de recherche, de préparation un pareil bouquin a-t-il pu demander. C'est si précis, si technique. Je glissais rapidement sur des concepts mais je ne doutais pas des informations avancées. Je me demande surtout si l'autrice est encore en vie. Évidemment, les personnages sont fictifs mais, dans sa profession de journaliste, elle a dû bousculer certains individus…. Ce roman est une excellente porte d'entrée à son oeuvre. J'ai lu préalablement la Trilogie du Caucase, qu'elle a écrit par la suite et qui est dans le même genre.



Évidemment, ce n'est pas le genre de lecture qui convient à tous. C'est sombre, très sombre. Il faut accepter que les « méchants » gagnent souvent et c'est démoralisant. C'est après des lectures pareilles que je me considère chanceux de vivre dans un pays comme le Canada (même si je sais que la corruption existe ici aussi). Les informations sont crues et denses et, comme je l'écrivais plus haut, on voit très peu la vie de famille de ces bandits. Tout ne concerne que leurs combines et complots. C'est lourd. Dans tous les cas, ceux qui croyaient que la chute du communisme allait améliorer la situation en Russie peuvent continuer d'espérer…
Commenter  J’apprécie          430
La trilogie du Caucase, tome 1 : Caucase Ci..

On va commencer par le début .. le Caucase ... une république de l'ex URSS ... région d'Eurasie constituée de montagnes qui s'allongent sur 1 200 km, allant de la mer Noire à la mer Caspienne ... la géographie européenne la considère traditionnellement comme marquant la séparation entre l'Europe (au nord) et l'Asie (au sud) .... la géographie géorgienne et arménienne la considère comme entièrement européenne ... alors ?

Dès le début ... on vous prévient s'ils veulent vous obliger à sauter une chienne en chaleurs devant tout le monde, surtout n'y aller pas ... parce que de toutes les façons ils vous tueront !

On déambule dans un drôle de pays où l'on apprend à survivre avec trois bras et deux jambes pour deux, on fait aller avec ça !

Un pays déchiré par des luttes de pouvoir, par des castes, des conflits d'intérêts où chacun cherche le meilleur moyen de récupérer des milliers, des millions ou mieux des milliards .. pour accumuler une richesse et alimenter son coffre fort ou ses coffres forts ...

La lutte des différents peuples est anecdotique ainsi que l'influence de la Russie mère nourricière, distributrice de subventions que chacun essaie de détourner pour son propre profit ... et le peuple dans tout ça, il bouge quand on le lui demande sinon il reste dans son coin laissant les chefs de bande s'entretuer ...

Une impression de lassitude, trop de petits ou grands arrangements, trop de meurtres, trop de barbarie plus ou moins gratuite ... trop de tout à vrai dire au delà de ma capacité d'absorption ... consciencieusement je suis allée au bout de ce tome mais ... je ne continuerai pas la découverte de l'œuvre de Julia ... le Caucase gardera ses secrets, ses magouilles tant pis pour moi !
Commenter  J’apprécie          20
La chasse au renne de Sibérie

J'ai un problème, quand on me parle de Sibérie, je m'imagine dans le grand nord de la Russie ... à chaque fois je suis obligée de me replonger sur une carte ...la Sibérie est la partie de la Russie située en Asie. Elle s'étend de l'Oural jusqu'à l'océan pacifique et de l'océan Arctique aux frontières mongoles et chinoises. On divise généralement la Sibérie en trois grands ensembles, géologiquement distincts et séparés par des fleuves, la Sibérie occidentale ... de l'Oural jusqu'à la ligne de partage des fleuves Ob et Ienisseï, le plateau de Sibérie centrale ... à l'est du fleuve Ienisseï jusqu'au fleuve Léna, la Sibérie orientale ... à l'est du fleuve Léna jusqu'à l'océan.

Primorsko-Akhtarsk est située sur la côte de la mer d'Azov, une petite mer qui donne sur la mer noire. Nous sommes donc dans le sud de la Russie.

On regrette le temps où Moscou était la ville ou l'on pouvait, acheter du saucisson rose, et on découvre ce qu'est un iziubur ?

En anglais ... Manchurian deer in Primorsky Krai of Russia

En estonien ... Mandžuuria hirv Primorje krais Škotovo rajoonis

En latin ... Cervus elaphus xanthopygus

En simple français : Cerf de Mandchourie dans le Kraï du Primorie de Russie !



Un beau titre ... des pages et des pages pour parcourir en compagnie du renne les plaines de Sibérie ... une cavalcade éreintante espérée ... et ...

Denis Tcheriaga est célibataire ... 666 pages plus loin, il était toujours celibataire !

Épuisant, lassant, emberlificoté ... parfois drôle, des morceaux de bravoure ou l'humour était époustouflant mais noyé dans un verbiage bancaire ... surprenant mais compliqué, sophistiqué ... est il important de comprendre tous les mécanismes de l'intrigue ? ... j'ai très vite abandonné en me laissant porter par les mots, les simples mots sans forcément en comprendre tous les tenants et les aboutissants ... c'est comme ça que je m'en suis sortie.

Mon problème est que j'étais très attirée par la découverte de ce renne de Sibérie, mais tout comme le iziubur n'a pas d'existence très claire sur le net ... je ne l'ai pas plus découvert dans ce livre ... j'ai cru lire une histoire de nature, je me suis retrouvée plongée dans les marais de la société russe, et je m'y suis laissée engloutir ....

Alors à vous de voir si vous tentez votre chance !
Commenter  J’apprécie          10
La chasse au renne de Sibérie

Je garde un bon souvenir de ce roman réaliste, violent, sombre, foisonnant, digne de la littérature russe, qui relate les bas-fonds de l'économie russe.
Commenter  J’apprécie          10
La chasse au renne de Sibérie

Ce n'est ni un thriller ni un reportage sur la Russie d'aujourd'hui, un écrit quelque part entre chronique d'un pays, d'un système mafieux de banditisme industriel et de corruption à tous les étages, et histoire un peu bancale qui suit l'évolution du directeur adjoint d'un grand groupe métallurgique de Sibérie. On se perd dans les circonvolutions des digressions successives destinées sans doute à éclairer le lecteur sur les rouages des malversations russes. C'est dommage, on aurait aimé être en présence d'un roman de politique fiction à la Forsyth ou à la Lapierre/Collins car tous les ingrédients sont réunis. Mais les ingrédients ne suffisent pas si la narration n'est pas à la hauteur.
Commenter  J’apprécie          10
La chasse au renne de Sibérie

Livre intéressant pour sa vision de la nouvelle Russie. On est parfois déconcerté par des analyses de situation confuses avec parfois des déroulés illogiques.

On soupçonne que ces aspects fumeux n'existent pas dans la version originale ce qui doit en faire un roman passionnant pour qui peut lire le russe.

Ces défauts ne seraient pas la conséquence d'une traduction mal menée ?
Commenter  J’apprécie          01
La chasse au renne de Sibérie

J abandonné, il y a trop de personnages, trop’d Histoires dans l histoire, trop de rappel, d 3xplications... trop de tout en fait et trop c est trop. Je suis perdue, je lis un paragraphe, je m absente faire 7n truc, j attaque le paragraphe qu8 suit, ça parle d autres choses!! J y arrive pas, j abandonné ...
Commenter  J’apprécie          10
La trilogie du Caucase, tome 2 : Gangrène

de la fièvre, du sang, de l'orgueil, du burlesque..une formidable roman russe qui plonge dans les méandres, moitié fictifs, moitié réels, des guerres qui déchirent le Caucase, entre djihad, corrompus, chefs de clans, miliciens, fonctionnaires, soldats, et pauvres civils pris entre tous les feux..
Commenter  J’apprécie          10
La trilogie du Caucase, tome 3 : La gloire ..

La gloire n’est plus de ce temps termine magnifiquement la Trilogie du Caucase, de l’auteure Julia Latynina. Ce tome est égal aux autres, dans la mesure où on y retrouve le même style incisif, corrosif, dénonçant tout. Personne n’est épargné : les divers groupes ethniques constamment en guerre, les élus corrompus (tant ceux des pays caucasiens que de Moscou), les grandes multinationales qui ne recherchent que le profit… Mais, selon moi, ce tome est également le meilleur. Maintenant qu’on connaît à fond les personnages et que notre cerveau occidental s’est habitué à voir de la corruption partout, on peut enfin se laisser aller et apprécier l’histoire.



Kirill Vladimirovitch Vodrov travaille pour une entreprise qui œuvre dans le domaine de l’énergie. Il pensait avoir laissé son passé derrière lui mais il est rattrapé. Un pays fictif du Caucase, l’Avarie-Dargo-Nord, le réclame pour la construction et l’exploitation d’une pétrolière. Il accepte presque à reculons, se rappelant qu’il a failli laissé sa peau dans cette poudrière caucasienne. C’est que, là-bas, tout le monde est corrompu. Même ceux qui ont de bonnes intentions et qui œuvrent pour essayer de relever ce petit pays. Il ne s’agit que d’une question de degré…



C’est le cas de Zaour Kemirov, ex-maire de Bechtoï et chef d’une des multiples ethnies peuplant cette région, qui a réussi à accéder à accéder à la présidence malgré les nombreuses embuches. Malgré le fait qu’il compte plusieurs cadavres dans son placard, on ne peut que sympathiser avec lui. Après tout, il a réussi à amener une quelconque stabilité en Avarie-Dargo-Nord. Et maintenant il s’apprête à y amener la richesse avec l’exploitation du pétrole.



Mais beaucoup (à commencer par Moscou) ont intérêt à ce que ce projet n’aboutisse pas. Lorsque Zaour est assassiné, le chaos reprend de plus belle. À croire que le Caucase ne s’en sortira jamais. Alors, Kirill Vodrov et Djamalludin Kemirov essaient de maintenir la paix et de continuer le projet pétrolier. Contre vents et marées. EN particulier contre Christopher Mao, les frère Aslanov, Argounov, Arzo Khadjiev, etc.



Quiconque est rendu au troisième tome doit s’attendre à des descriptions minimalistes et à beaucoup de violence. Une fois que le lecteur l’a accepté, il doit essayer de démêler les agendas de chacun, lui permettant ainsi de élucider qui a assassiné Zaour Kemirov et, surtout, de découvrir ce qu’il adviendra de tous ces personnages. Lesquels s’en sortiront vivants ? Qu’arrivera-t-il à cette pauvre république d’Avarie-Dargo-Nord ? Une trilogie fascinante, qui lève le voile sur la terrible situation dans cette région du monde.
Commenter  J’apprécie          250
La trilogie du Caucase, tome 3 : La gloire ..

La trilogie du Caucase se termine magnifiquement par ce dernier opus de Julie Latynina! Une bonne dose de dérision parcourt ce roman cruel, révoltant et douloureux. Une société d'hommes en prières, une partie de la population asservie aux diktats des clans et l'ombre du Kremlin planant sur tout ce beau monde. Une oeuvre déroutante et complexe d'une écriture fine et percutante, mais aussi poétique!
Commenter  J’apprécie          60
La trilogie du Caucase, tome 1 : Caucase Ci..

Roman noir géopolitique, plongeant au cœur de l'une des régions les plus socialement, ethniquement et culturellement les plus complexes au monde, le Caucase, Caucase circus prend place dans une république imaginaire, à mi-chemin entre le Daguestan et la Tchétchénie : l'Avarie Dargo-Nord. Le roman se singularise par l'omniprésence de la violence et du népotisme.

Disons-le : l'écriture, concise, manque de précision et de finesse, tantôt révélant les ficelles des manœuvres politiciennes, tantôt usant de sous-entendus obscurs qui n'aident pas à la bonne compréhension du texte. Peut-être cela est-il du à une volonté du traducteur de rester fidèle à une écriture originale faisant appel à des mécanismes bien connus de la part d'un lectorat russophone.

Au centre du roman, il y a Vladislav Pankov. Enlevé dans le Caucase neuf ans auparavant par Arzo Khadjiev, Pankov est nommé Premier commis du Kremlin dans la région. Son seul soutien et ami, Ibrahim Malikov, personnage très puissant, est tué dans un attentat. Pankov doit faire face à une situation tout à fait extraordinaire : entre les multiples aspirations identitaires, le goût du lucre et de l'argent sale, la course aux milliards de subventions donnés par Moscou, l'islamisme galopant, la haine des Russes, Pankov a en charge la gestion d'une république où le peuple s'est habitué aux frasques et aux violences.

Seuls valent vraiment les intérêts des différentes puissances. C'est à qui contrôlera les transports, les douanes, l'exploitation pétrolière. Les apparences comptent aussi et c'est dans ce dédale terrifiant que l'on se hasarde à tourner chaque page, pressentant que ce qui a été déjà décrit sera bientôt dépassé.
Commenter  J’apprécie          21
La chasse au renne de Sibérie

Belle description du système post-soviétique : maffia, oligarque, truands...
Commenter  J’apprécie          00
La trilogie du Caucase, tome 2 : Gangrène

Il y a quelques semaines, j’avais passé au travers du premier tome de cette Trilogie caucasienne. Malgré quelques difficultés, j’étais décidé à poursuivre l’aventure avec le deuxième tome, Gangrène. Si le début m’a quelque peu rebuté, j’ai persisté et je ne le regrette pas. Oui, en tant que lecteur, on continue à patauger dans la confusion mais l’histoire-même de cette région du monde n’est-elle pas confuse ? Le récit ne doit-il pas refléter cette réalité ?



Dans tous les cas, je compte l’auteure Julia Latynina y arrive très bien : lire Gangrène fut une expérience ardue, du moins au début. Comme dans le tome précédent, j’ai éprouvé de la difficulté à distinguer plusieurs personnages. D’abord, à cause de certaines ressemblances (Tchakarov vs Tchebakov ; Khassanov vs Komissarov…). Ensuite, parce que l’auteure peut désigner un personnage exclusivement par son patronyme pendant trente pages puis, soudainement, par son prénom. De plus, elle donne très peu de descriptions physiques donc il n’est pas facile de les visualiser. D’autant plus que certaines des rares informations données sont parfois glissées à mes moments incongrus faciles à négliger, comme dans une incise ou un dialogue (par exemple : « L’homme à la cicatrice sous l’œil gauche répondit… »). Vraiment ! C’était le moment idéal pour nous apprendre une telle information sur un personnage qu’on suit depuis cinquante pages ? À cela s’ajoute de très nombreux retours en arrière et autres procédés qui transforment presque le récit en un chaos. Ouf !



Ceci dit, une fois passé ces difficultés qui s’amenuisent au fur et à mesure de la lecture et qu’on accepte l’idée qu’il faudra patauger dans la confusion au même titre que les personnages, on peut mieux apprécier cette œuvre.



Avec Gangrène, on quitte Torbi-Kala, la capitale de la république fictive d’Avarie-Dargo-Nord (mais très largement inspirée du Daguestan), pour l’enclave montagneuse de Bechtoï, bastion des frères Kemirov. Zaour est un homme d’affaires prospère, le seul milliardaire au pays, également maire et candidat aux élections présidentielles. Son cadet Djamaluddin est le chef d’une milice active. Ils luttent pour protéger la région, chacun à leur manière. Autour d’eux gravitent l’élite politique de la république (le fils du président sortant, Gamzat Aslanov, le vice-premier ministre Ouglov, d’autres ministres importants, Sapartchi Telaïev), des militaires, dont le colonel Argounov mais aussi des chefs de groupes paramilitaires présents dans le premier tome : Arzo Khadjiev et Wahha Arsaïev. Moscou a également ses représentants : le commissaire Fedor Komissarov et son adjoint Kirill Vodrov. Tous aussi ambitieux et corrompus les uns que les autres, tous aussi coupables également.



Une grande partie de l’histoire tourne autour de l’explosion d’une maternité qui a fait plus de 170 morts, surtout des femmes et des nouveaux-nés. Crime grave chez les musulmans. On y revient à plusieurs reprises, que ce soit en souvenirs ou en retours en arrière, et ce sous les points de vue de différents personnages. C’est une des raisons qui font en sorte que la lecture devient toujours plus facile avec le temps. Qui a commis l’attentat et pourquoi ? À cet acte s’ajoutent les rapts (les rançons étant un marché lucratif), le vol de marchandises, le marché noir, la radicalisation de certains groupes, conflits entre différentes ethnies (Tchétchènes, Avars, Koumyks, Laks, etc). La sécurité et la lutte aux terroristes deviennent une priorité alors que la nomination du nouveau président va troubler les cartes. Tous ces enjeux s’entremêlent (terrorisme, économie et politique, avec une touche de djihadisme) parfaitement jusqu’à la grande finale épique et explosive. Cette longue finale palpitante, pleine de rebondissements, émotive, qui rachète toutes les difficultés encourues.



Avec Gangrène, Julia Latynina dépeint un tableau très noir, pessimiste de la situation dans le Caucase. Mais ce tableau semble être plutôt réaliste. Visiblement, l’auteure s’est bien documentée (elle est journaliste économique et maitrise bien le sujet). Au final, je me suis attaché à quelques personnages (même si je sais qu’ils sont loin d’être blancs comme neige) et surtout je me suis habitué au style de l’auteur. Il a réussi à m’accrocher. Donc, assurément, je lirai le troisième tome de la trilogie.
Commenter  J’apprécie          260
La trilogie du Caucase, tome 1 : Caucase Ci..

Je viens de terminer Caucase Circus, le premier tome de la Trilogie du Caucase de Julia Latynina. Ouf ! Je n’en suis pas à mes débuts en littérature russe ni dans les romans fleuve aux personnages multiples, mais ce livre-ci fut tout un défi. Un vrai cirque ! Vladimir Pankov se fait enlever par un rebelle tchétchène, Arzo Khadjiev. Libéré rapidement, il occupe divers postes dans l’administration russe puis, quelques années plus tard, est nommé premier commis du Kremlin dans le district fédéral du Caucase. Cette région est une des plus sauvages et dangereuses du pays, la corruption y règne, les attentats, nombreux et la violence, partout. Bref, une poudrière qui pourrait exploser à tout moment.



Pankov doit composer avec le président Aslanov et ses deux fils, le général Chebolev, le chef montagnard Niyazbek Malikov puis Arzo Khadjiev, son ancien agresseur devenu un personnage important. Le pauvre premier commis fait de son mieux mais sur qui peut-il compter ? Sur lui-même, essentiellement. Il doit essayer de faire régner l’ordre, déjouer les complots, rester en vie ! Tâche impossible. Chaque fois qu’il pense faire un pas en avant, il découvre de nouveaux problèmes.



Ce qui m’a un peu agacé, ce sont les noms des personnages. Pas les noms eux-mêmes, mais le fait que plusieurs se ressemblent. Wahha Arsaïev vs Aslanov et ses deux fils Gamzat et Gazi-Mohamed. Khadjiev vs Djavatkhan. Mohamedsalih vs Mohamed. Et d’autres encore. Sans oublier les personnages secondaires et mêmes tertiaires. J’ai aussi été ressenti de la confusion dans la première partie du récit (retours en arrière, explications trop détaillées par moments, pas assez à d’autres, etc.), ça m’a pris du temps m’habituer au style de l’auteure.



Ce qui m’a surtout déçu, c’est la petitesse de Vladimir Pankov. Je croyais qu’il était le personnage principal, il l’est sans doute un peu, mais il n’en a pas l’envergure, on ne le voit pas assez à mon goût. Bien sur, on le suit dans ses aventures, ses recherches de solutions, ses échecs, on sait qu’il est intègre et qu’il éprouve parfois la peur. Et après ? Je ne m’attendais pas à un Mikaël Blomkvist comme dans Millenium mais dans tous les cas à quelqu’un avec plus de chair autour de l’os. Je suppose que le personnage principal est le Caucase lui-même.



Ce qui m’a encouragé à continuer à lire et à apprécier ce premier tome de la Trilogie, c’est justement le Caucase. On est très loin des lieux envoutant et admirablement décris dans Un héros de notre temps, de Lermontov. Exit le mont Elbrouz, les cols et les montagnes, la mer, les petits villages pittoresques. L’auteur se limite essentiellement à la capitale de l’Avarie-Dargo-Nord (république imaginaire qu’on suppose inspirée par le Daguestan). Donc, moderne et laide, on passe des bureaux gouvernementaux aux résidences somptueuses des ministres corrompus, des promenades en voiture blindée aux terrains de golf pour millionnaire. Cette atmosphère d’opulence qui côtoie la misère du petit peuple volé et trichée convient assez bien au roman. J’avais vraiment l’impression d’y être.



La fin du roman m’a laissé pantois, je me demande quelle direction prendra le deuxième tome de la Trilogie, Gangrène. Je le lirai surement car ce sera probablement la seule façon que je risquerai de visiter cette région du monde. Quand j’ai déposé Caucase Circus, j’étais très content d’être né en Occident.
Commenter  J’apprécie          260
La trilogie du Caucase, tome 1 : Caucase Ci..

La trilogie du Caucase m'a littéralement envoûtée !

Il faut un peu s'accrocher au début, mais ça vaut vraiment le coup. Le style est simple et efficace, truffé d'humour noir et grinçant.

Les personnages sont attachants et ont de l'épaisseur. Rien n'est convenu dans cette saga qui donne un bon aperçut de l'actuelle situation dans le Caucase Nord.

A lire et à conserver dans sa bibliothèque !
Commenter  J’apprécie          10
La trilogie du Caucase, tome 2 : Gangrène

Gangrène. Trilogie du Caucase 2



« (...) Toute coïncidence de lieu, de nom ou de fait saurait être que purement fortuite. La position de l’éditeur peut diverger d’avec celle de l’auteur »



Après cette annonce particulièrement courageuse et solidaire de l’éditeur Acte Sud, je vous invite à persévérer dans la lecture de ce « pavé » qui par la forme peut sembler un peu ardu voire confus dans les cent première page mais qui s’’éclaircit (si on peut dire) au fur et mesure de de la découverte de cette « charmante » petite république (avec un petit r) du Sud de la Russie qu’est l’Avarie Dargo Nord.



Nom fictif pour le Daghestan (une autre manière d’éviter les représailles) l’Avarie est dirigée par des gens sans scrupules qui à tous les niveaux usent de prévarication, de concussion, de népotisme et autres dévoiements politico-financiers. Pour arriver à leur fin ils usent du rapt, de l’enlèvement avec rançon, de la torture en sous sol d’une violence inouïe, avec rat dans le cul et ongles arrachés. Tout se joue à coup de millions de dollars. On roule en Humer et en Merko (Ach l’industrie automobile allemande au service de l’élite international !!!)



Un cran au-dessus, la Russie et son chef bien aimé ( Putin n’est jamais nommé, c’est une fiction, donc on dit « Moscou »)sont aux manettes pour des manipulations encore plus atroces destinées à se faire entretuer des républiques voisines comme la Tchétchénie dans des guerres fratricides teintées de djihadisme et de nationalisme exacerbés (même si cela peut paraître contradictoire).



Le grand frère Zaour Kemirov est un commerçant à grande échelle opportuniste et ambitieux, le petit frère Djamalhudin est un guerrier islamiste pur et dur dont le regard noir la plupart du temps glace ses victimes avant de les abattre.Ils se partagent le gâteau.



Le mode narratoire est une succession de sauts dans le temps compris dans une période de quelques années après la guerre de Tchétchénie. C’est pour cela qu’on finit par se familiariser avec les noms, les lieux et les faits (fictifs donc) dans la mesure où l’on revient sur les mêmes évènements sous différents angles et que tout finit par se resserrer autour de l’attentat perpétré contre une maternité avec plus de 170 victimes femmes et enfants dans des conditions atroces.



Julia Latynina, n’y va pas avec le dos de la cuiller et seules nous sont épargnées les performances sexuelles des personnages trop occupés à tuer leurs vis-à-vis. (Pas le temps de baiser, on verra ça au paradis) Pour le reste mieux vaut ne pas imaginer une mise à l’écran d’un tel déchainement qui interpelle évidemment.



Et donc dans cette focalisation progressive nous permet de bien cerner tous les personnages qui jouent leutr rôle jusqu’au bout, compris ce cher Kirill, envoyé spécial de « Moscou » qui échappe par miracle à toutes la balles qui sifflent autour de lui. D’autres Avariens sont moins fréquentables poussés qu’ils sont par la corruption et la vanité. Il ne leur manque que l’intelligence.



Au final un très bon second volet d’une trilogie dont je n’ai pas lu le premier. On verra bien. Laissez-vous faire.

Commenter  J’apprécie          110




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Julia Latynina (119)Voir plus

Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4815 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur cet auteur

{* *}