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Citation de Mysterfool


Lors de cette brève entrevue, Pleven dit à de Gaulle qu’il s’oppose moins à sa décision de quitter l’OTAN qu’à la brutalité avec laquelle il l’a annoncée. Mais de Gaulle campe sur ses positions : « Quand il faut faire quelque chose, il faut d’abord bousculer le pot de fleurs. Autrement on se dit : “Il faut arranger cela ; il ne faut pas faire cela.” Si vous donnez un grand coup de pied dans le pot de fleurs, le problème est posé et il faut le régler. » Pleven, qui avait été témoin de ces méthodes pendant la guerre – en Syrie, à Saint-Pierre-et-Miquelon –, n’aurait pas dû être surpris. Le problème est que cette tactique perd en efficacité à mesure que les partenaires de De Gaulle comprennent que le mieux à faire est de ne pas mordre à l’hameçon. Même si Dean Rusk, secrétaire d’État américain, avait demandé avec sarcasme si le retrait des troupes étrangères du sol français incluait les soldats morts pour libérer la France et qui reposaient dans les cimetières de guerre, Johnson avait, selon ses propres termes, refusé de « jouer à qui pisserait le plus loin [pissing match] », ce qui n’aurait servi qu’à « renforcer de Gaulle ». S’exprimant avec plus d’élégance, un autre fonctionnaire américain fit remarquer : « De Gaulle est un artiste de ju-jitsu, un poids léger dont la force vient de notre surréaction4. » Mais pour obtenir le même effet que par le passé, de Gaulle se trouve contraint de bousculer de plus en plus de pots de fleurs, et de plus en plus violemment.
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