Enrôlé de force fait parti de ce que j’appelle mes « lectures vintages ». Peut être que le nom de l’auteur et le titre du livre ne vous disent rien et c’est tout à fait normal. Julian Stockwin a écrit et publié son roman en 2001 en Angleterre et l’ouvrage a été traduit puis publié par les éditions Presses de la Cité en 2006. C’est d’ailleurs à cette date que je l’avais inscrit sur ma liste de lecture. Depuis le livre n’est plus disponible en librairie ni chez l’éditeur. C’est donc dans ma médiathèque que je me le suis procuré.
Enrôlé de force est le premier volume d’une tétralogie.
Apparemment ce roman a eu un grand succès outre-Manche. En France, il a du passer plus ou moins inaperçu car la parution en poche s’est interrompue au deuxième tome.
LA DÉCOUVERTE D’UN NOUVEAU MONDE
Avec Enrôlé de force, le lecteur découvre un monde nouveau. Un monde flottant sur l’eau, fait de planches et de cordes plus ou moins solides et où la moindre erreur peut vous coûter la vie. Un monde exclusivement masculin avec ses territoires, ses codes, sa hiérarchie, son langage, ses clans, sa justice et ses châtiments.
Thomas Kydd, le personnage principal, est enlevé par la presse, un groupe de marins débarqué à terre pour enrôler de force des terriens et en faire des marins. Pour ne pas changer, l’Angleterre est en guerre contre la France et tous les moyens sont bons pour renforcer les rangs. Débarqué dans la cale, Kydd est complètement perdu. Il n’a jamais mis le pied sur un bateau, ne connait aucun terme maritime et n’a a priori rien pour faire un bon marin.
Il a quand même une bonne étoile car même si certains officiers l’ont très vite dans le pif, il est remarqué par Bowyer, un vieux loup de mer qui le prend sous son aile et lui explique les us et coutumes du bord ainsi que les rudiments du métier de marin.
Comme le personnage principal, on tangue sur le pont du navire, on assiste aux manœuvres, on se prend des grains dans la figure, on assiste à des jugements expéditifs et on se lance dans des sauvetages hasardeux. De belles amitiés naissent aussi, indispensables pour ne pas perdre la raison dans un univers aussi rude.
Le langage technique ne m’a pas rebutée. Il est de toute façon indispensable pour décrire le quotidien sur un navire de ligne du 18è siècle. Il m’a manqué peut être un fil conducteur dans l’histoire. J’ai eu l’impression d’assister à une succession de moments clés dans l’aventure de Thomas Kydd et dans la naissance de sa vocation.
Il n’en reste pas moins que Enrôle de force est un bon livre d’aventures maritimes historiques et que j’ai plusieurs fois retenu mon souffle, me demandant si les personnages allaient se sortir de cette galère. On sent bien le travail de documentation énorme que la rédaction de l’ouvrage a demandé à son auteur. Le récit est très immersif, rythmé, précis. On tangue avec le navire, on entend les craquement et le vent dans les voiles, on sent l’odeur de la poudre ainsi que la souffrance et la passion des hommes de mer.
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